Amédée Passemard
est né le 20 février 1920 à Vezezoux, en Haute-Loire.
Issu d'un milieu paysan, il découvre l'aviation grace à
un ami qui fréquente l'aéroclub de Brioude. Immédiatement
séduit, il s'inscrit à l'aviation populaire dès
1936 alors qu'il n'a que 16 ans. L'année suivante, il obtient
son brevet de premier dégré et parviet à se faire
admettre comme "boursier de pilotage". Le 22 avril 1938,
il s'engage dans l'Armée de l'Air et passe par l'école
Cuadron d'Ambérieu-en-Bugey où il ontient son brever
le 25 juillet. Nommé Sergent, il est envoyé le 6 décembre
1938 en stage de perfectionnement à Istres avant d'être
affecté à la 3eme Escadrille du GC
II/7, le 22 juillet 1939. Le 3 septembre, lorsque la France déclare
la guerre à l'Allemagne, le Groupe du Sergent Passemard
se trouve à Luxeuil et vole sur MS 406.
MS 406 - GC II/7 - 1940
|
CAMPAGNE
DE FRANCE
19 avril 1940
|
Au retour d'une protection d'un appareil de reconnaissence
du GR I/52, 5 MS 406 d'un dispositif
(patrouille double + patrouille triple) attaquent un Hs 126
de la 2.(H)/13 qui vole à
6500 mètres au-dessus de Neuf-Brisach. Le Sergent Planchard
est le premier à tirer, sans autre effet que d'entrainer
le départ du Hs 126 en piqué, poursuivit par
le Capitaine Hugo (MS 406 n°
977) qui attaque à son tour et touche l'appareil .
C'est ensuite au tour de l'A/C Ponteins
de causer des dégâts à l'empennage. L'appareil
s'écrase finalement à Dessenheim après
avoir été achevé par les Sgt Passemard
et Catois et par le S/C De
Fraville.
Le Capitaine Hugo et le Sergent
Planchard attaquent ensuite un Do 17 lui-même pris pour
cible par la DCA de Belfort. Après avoir épuisé
leurs munitions, les deux français abandonnent l'appareil
allemand vers Fessenheim, la victoire leur étant toutefois
confirmée en l'absence de vérification de la
chute.
L'après-midi même, l'annulation d'une mission
de protection débouche sur la mise sur pied d'une mission
de chasse libre. Le dispositif est guidé par le sol
vers un Ju 88D de la 4.(F)/121
qui parvient tout d'abord à distancer les Morane. Deux
patrouilles parviennent toutefois à lui couper la route
à l'Est de Kaiserstül et après avoir été
tiré par l'A/C Valentin,
l'appareil se met à fumer. Multipliant les évolutions,
l'appareil parvient à s'échapper. Bien que 7
pilotes aient tiré dessus, seul l'A/C Valentin
aurait reçu le crédit de cet appareil accordé
comme probable bien que celui-ci ne figure pas dans les listes
officielles. (Le Sous-Lieutenant Krol est crédité
d'un appareil endommagé dans Aces High de Christopher
Shores). Dans tous les cas, l'appareil en question rentre
à sa base.
|
Groupe de chasse "Alsace", sur "Spitfire"
Mk XVI
11mai 1940
|
Le 11 mai, le premier message d'alerte provoque le départ
de la totalité des 21 avions encore disponibles. Le
Commandant Durieux prend la tête de la formation alors
même que les bombardiers commencent à survoler
la piste, provoquant une certaine confusion. Pendant que quelques
pilotes restent en protection sur Luxeuil, les autres prennent
plein Ouest à la poursuite d'une vingtaine de He 111
du III./KG 51 qui attaquent Lyon
Bron. Vers 9 h 00, le [9K + MT] du 9./KG
51 quitte la formation avec le moteur droit en feu
et le train sorti. Attaqué par pas moins de 14 pilotes,
le bombardier s'écrase près du village de Montsauche,
au Nord de Chateau-Thierry. Le pilote est mort mais 4 hommes
d'équipage ont sauté en parachute et seront
constitués prisonniers. La victoire est partagée
entre (Sgt) Passemard Amédée
(MS 406 n° 802) (Cdt) Durieux (Cpt) Hugo
Henri (Lt) Goettel
(Slt) Valentin Georges
(Slt) Pomier-Layrargues
René (Slt) Louis Camille
(A/C) Ponteins Denis
(MS 406 n° 89) (S/C) Gourbeyre
(S/C) Panhard René
(MS 406 n° 264) (S/C) Lamblin
Jacques (Sgt) Planchard
(Sgt) Bret Emile
(C/C) Novakiewicsz .
(Le Sous-Lieutenant Dussart
est varialement inclus dans la liste des pilotes crédités
de cette victoire, de même que le S/C Lefebvre
qui, contraint de se poser en campagne, ne semble pas
avoir pris part au combat).
Au retour de la mission, le Cpt Hugo
pose son appareil qui doit être réformé.
Trois autres He 111 sont accordés ce jour là,
deux probables et un confirmé.
La patrouille du du S/C Doudiès,
isolée, revient au terrain lorsqu'elle reçoit
l'ordre de se diriger vers Dijon et finalement Vesoul où
elle intercepte un groupe de 18 He 111 du
I./KG 51. Après avoir attaqué le peleton,
ils constatent l'absence de l'un des bombardiers qui sera
accordé comme probable au S/C Doudiès
et au Sgt Grimaud
(MS 406 n° 88) . Le Sergent Grimaud
ayant épuisé toutes ses munitions et le Slt
Krol
ayant ses armes enrayées, le S/C Doudiès
appelle du renfort qui arrive sous la forme de 7 pilotes du
GC III/6 avec lesquels il abat,
à 9 h 58, le 9K + GH. L'appareil se pose sur le ventre
à Pirey, au Nord de Besançon et l'équipage
est capturé.
Dans le même temps, le terrain est attaqué une
nouvelle fois. Une patrouille simple décolle à
10 h 00 (Sous-LieutenantsDussart
et Mangin et Sgt Boillot).
Ils se dirigent vers Belfort puis Lure et interceptent des
Ju 88 du II./KG 51 qui effectuent leur bombardement. L'un
d'eux est sérieusement touché par les 3 pilotes.
La risposte est toutefois efficace et le Sgt Sous-Lieutenant
Dussart, moteur en feu, se blesse au visage en posant
son MS 406 à Mélisey. Le Sgt Boillot
est aussi touché, pose son appareil moteur calé,
lorsqu'il est pris pour cible par la défense anti-aérienne
du terrain qui le prend pour un allemmand. L'appareil déjà
bien endommagé prend quelques impacts au passage et
devra être réformé. Au final, Dussart
et Boillot reçoivent
le crédit d'une victoire sur un Ju 88 confirmée
partagés entre eux deux et Mangin
reçoit le crédit d'un He 111 probable.
Au soir du 11 mai, le bilan fait état de 2 tués
par bombardement avec de nombreux appareils endommagés.
Au total, le Groupe a perdu 18 appareils (dont les 88 et 89
de Grimaud
et Ponteins lors d'un bombardement).
Quatre appareils déjà indisponibles sont définitivement
détruitsde même qu'un D520 par mitraillage le
lendemain alors qu'aucune victoire ne vient compenser ces
destructions. Seule la DCA parvient à abattre l'un
des 6 assaillants dont le pilote est capturé. Une piste
de secours est aménagée à 2 km du terrain,
en bordure de bois, avec une piste de 20 m de large qui ne
permet le décollage que d'un appareil à la fois
mais offre des abris naturels pour les appareils trop exposés.
|
Dewoitine 520
- GC II/7 - 1940 - (Profil Cédric Chevalier)
|
Le 14 mai, un premier groupe de 5 pilotes et 5 mécaniciens
sont envoyés à Toulouse pour percevoir les D520 qui
doievtn équiper le Groupe. Ils ne rentreront que 10 jours plus
tard. Les premiers engagements avec les Dewoitine ont lieu le 25 et
à partir du 24 d'autres pilotes iront percevoir leurs nouvelles
montures.
15 mai 1940
|
Une patrouille triple composée de
8 pilotes couvre le terrain sur alerte à partir de 11
h 40 lorsque 3 He 111 du Stab./KG 55
sont interceptés alors qu'ils font route au Sud-Ouest.
Le Sous Lieutenant Valentin
touche un bimoteur dont le moteur fume et le train s'abaisse.
Les deux autres bombardiers restent groupés et les autres
pilotes du GC II/7 poursuivent l'attaque
sur l'appareil endommagé qui disparait dans les nuages
après avoir largué ses bombes dans la nature.
Le Cpt Papin attaque
ensuite seul un autre peleton mais sans résultat. L'appareil
abandonné moteur fumant se posera finalement en Suisse
et sera accordé aux 8 pilotes ayant pris part au combat
: (Sgt) Passemard Amédée
(Cpt) Papin Labazordière
Tony (Slt) Valentin
Georges (Slt) Krol Waclaw
Szczepan
(Slt) Gruyelle Michel
(A/C) Ponteins Denis
(S/C) Lamblin Jacques
(Sgt) Gaufre.
|
1 juin 1940
|
Le groupe est désormais totalement équipé
en Dewoitine D 520, soit une vingtaine d'appareils au total.
Tous sont disponibles. En revanche, côté pilotes,
deux parmi les plus expérimentés sont malades
; le Cpt Hugo et le Sous-Lieutenant
Valentin. Ce jour là,
la pression allemande se porte sur Lyon et Marseille. Se trouvant
sur la route des bombardiers, le GC
II/7 effectue plus de 40 sorties pour les intercepter.
Après quatre missions sans histoire, un dispositif
de quatorze D 520 prend l'air à 11 h 15 et se scinde
en deux groupes. La troisième escadrille est emmenée
par le Capitaine Papin
sur Dijon et la quatrième par l'A/C Ponteins
sur Chalindrey. Vers 12 h 30, le S/C Lamblin
(D 520 n° 104) prend contact avec une trentaine de He
111 du III./KG 53 au Sud de Saint-Jean-de-Losne.
Les 14 pilotes se regroupent alors et attaquent le peleton
de bombardier tout au long de la vallée du Doubs. Lamblin
attaque seul un He 111 qui s'enfuit vers la Suisse. L'A/C
Ponteins, seul également,
en tire un second qui se met en spirale en trainant un panache
de fumée blanche après que le français
ait tiré 60 obus et 600 cartouches dans sa direction.
Quatres autres pilotes (Gourbeyre,
Boillot, Planchard
et Louis) attaquent sans résultat.
Les appareils Suisses auraient aussi intercepté l'un
des bombardiers venu se réfugier de l'autre côté
de la frontière.
Au final, le Commandant Durieux
accorde un He 111 probable à 4 pilotes : (Cpt) Papin
Labazordière Tony (S/C) Lamblin
Jacques (S/C) Doudiès
Jean (S/C) Grimaud
Henri (D 520 n° 230) alors que la victoire
confirmée est partagée entre 9 pilotes : (Cpt)
Papin Labazordière
Tony (Slt) Louis Camille
(A/C) Ponteins Denis
(S/C) Gourbeyre (S/C) Lamblin
Jacques (Sgt) Boillot
Pierre (S/C) Grimaud
Henri (Sgt) Planchard
(Sgt) Passemard Amédée
(D 520 n° 251). Ces deux victoires seront variablement
attribuées à différents pilotes selon
les périodes et font encore l'objet de controverse.
A 14 h 05, une patrouille double légère (Sous-Lieutenants
Gruyelle et Krol
(D 520 n° 241), Sergent Grimaud
et C/C Novakiewicsz prend l'air
sur alerte en couverture de Dijon / Lons-le-Saulnier. Le Capitaine
Williame, du GC
I/2 suit au même moment un groupe de bombardiers
après avoir du laisser s'échapper un premier
groupe. Il oriente par radio les pilotes du GC
II/7. A 15 h 25, ils prennent contact avec les Heinkel
He 111 dont l'un est abattu au Nord d'Artois par 4 D 520 du
GC II/7 qui aident les 3 MS 406
du GC II/2. Le Sous-Lieutenant Krol
semble devoir se poser en campagne près de Luxeuil
avec son n° 241.
Une patrouille légère qui décolle sur
alerte à 15 h 00 dans la région de Pontarlier
et composée des Sous-Lieutenant Bouton,
S/C Doudiès et Panhard
(D 520 n° 116), Sgt Martin
et Passemard, rejoints par
le Commandant Mümler, interceptant
18 He 1111 du III./KG 53 au Sud
de Besançon. Vers 16 h 45, le AI + CT du 9./KG
53 s'écrase au Nord de Montbéliard après
avoir été tiré par l'ensemble des pilotes
à l'exception de Panhard qui se voit pourtant crédité
de la victoire alors que le Sgt Passemard
n'obtient aucun crédit.
Ensuite, le commandant Mümler
se joint aux Curtiss du GC I/5 et
abat avec eux un He 111 près d'Epinal. Le He 111H (WNr
5474) [AI + EL] de la 3./KG 53
est abattu à 17 h 30 après avoir été
précédemment attaqué par le Lieutenant
Paul Schenk et le Capitaine Werner
Lindecker de la Cie.Av 15 de l'Aviation Suisse.
|
15 juin 1940
|
Les derniers combats de la Campagne
de France pour le GC II/7 ont
lieu le 15 juin. Les missions se déroulent à
partir d'Ounans, piste auxilliaire du terrain de Chissey où
le groupe s'est installé deux jours plus tôt..
Une première mission, entre 10 h et 11 h sur le secteur
de Langres / Neufchâteau et Metz permet d'intercepter
deux Hs 126 d'observation. Si l'un d'entre eux parvient à
s'échapper, le second est abattu par le Sous-Lieutenant
Valentin d'une seule rafale
à Saint-Avold. L'appareil, qui appartient au 2.(H)/13
s'abat dans la région de Langres.
Ensuite, le dispositif prend contact avec 3 Do 17 attaqués
et tous touchés. L'un s'échappe avec un moteur
en feu sur la forêt de Warndt et le commandant Durieux
accorde le crédit de la victoire à 9 pilotes.
Au final, seulement 5 noms semblent avoir été
retenus : (Slt) Valentin Georges
(S/C) Grimaud Henri
(S/C) Lamblin Jacques
(C/C) Novakiewicsz
(Sgt) Boillot Pierre.
Le S/C Lamblin doit poser
son n° 235 sur le terrain de vol à voile de Pont
Saint Vincent après avoir été touché
par la Flak. La zone étant encerclée par l'ennemi,
c'est son ami Panhard qui
viendra le récupérer avec un Potez 58 de liaison
et après diverses aventures, ils regagneront l'unité
en Afrique du Nord.
Entre 15 h et 16 h 00, onze D 520 opèrent sur Neufchâteau
avec un important dispositif de MS 406 du GC
II/2. Un Do 17 du I.(H)/21 est abattu par 5 pilotes à
Leurville après avoir été évacué
par deux occupants : Slt) Valentin
Georges (Cdt) Mümmler Mieczyslaw
(Sgt) Martin René Lucien
(S/C) Grimaud Henri
(Sgt) Passemard Amédée.
Les pilotes du GC II/7 suivent ensuite
un Dornier mais sans résultat. Touché par le
tir défensif, le Commandant Mümler doit se poser
en campagne avec son n° 119, près de Gray. Lui
aussi rejoindra le Groupe en Afrique du Nord.
Plus tard dans la journée, le Commandant Pépin
qui participe à une mission de reconnaissance à
basse altitude est tué près de Langres, abattu
alors qu'il s'apprétait à mitrailler un convoi
qu'il venait de repérer. Le soir même, le Groupe
fait mouvement sur Feurs près de Saint Etienne. Le
Sous-Lieutenant Valentin
doit se poser en campagne avec son n° 242.
Le lendemain, le Groupe effectue ses deux missions de reconnaissance
avant de se replier sur Carcassone
|
D'après son carnet de vol, le Sergent Passemard
effectue 23 missions de guerre entre le 10 mai et le 25 juin alors
que seulement 20 d'entre-elles apparaissent dans le registre des missions
du Groupe. Au total, le GC II/7 aura effectué
430 missions, réalisé 1685 sorties pour 2896 heures
50 de vol. Il aura remporté 39 victoires confirmées
et 13 probables.
Spitfire V - GC II/7 "Nice"
1944 - (Profil Cédric Chevalier)
|
Demeuré au GC II/7 après
l'armistice, Amédée
Passemard reprend la lutte contre la Luftwaffe après le
débarquement anglo-américain en Afrique du Nord, le
8 novembre 1942, l'opération "Torch".
Avec son Groupe, désormais équipé de Spitfire
V, il prend part à la Campagne de Tunisie puis à la
libération de la Corse. Le 16 septembre 1943, il est muté
au GC I/7 "Provence" avec lequel
il participe à de nombreuses missions de surveillance côtière
en Méditerranée. Le 25 avril 1944, il rejoint le CIC
de Meknès comme instructeur avant d'être promu
Sous-Lieutenant, le 25 août. Volontaire pour revenir en première
ligne, il est affecté le 4 janvier 1945 au GC
I/3 "Corse" sur Spitfire IX, puis le 4 mars 1945 au
Squadron 340 "Ile de France".
Là, il participe aux dernières missions d'attaque au
sol contre les troupes allemandes. Lorsque la guerre setermine, il
a réalisé 213 missions de guerre pour 351 h 50 de vol.
La paix revenue "Amédée" se retrouve à
Friedschaffen, puis il est affecté au GC
1/2 qui se prépare à partir pour lIndochine.
Ce nest pas lenthousiasme : "Nous étions
quelques-uns à montrer quelques réticences, considérant
que nous avions fait notre boulot pendant quatre ans et que, maintenant,
place aux jeunes !" Message bien perçu et cest
le premier contact avec le Centre dEssais en Vol à la
fin de 1945. Changement de décor en 1946 lorsque Passemard
est affecté à létat-major de la Défense
Aérienne du Territoire en AFN. Il y assure trois fonctions
: adjoint au chef du 3e bureau, chef des transmissions ; commandant
lescadrille dentraînement dotée de Bell "Airacobra",
de P-47 "Thunderbolt" et de Nord 1101.
LIndochine redevient dactualité à la fin
de 1949 lorsque, affecté au Groupe 3/6
"Roussillon", il y part comme commandant de la 1re escadrille,
voler sur P-63 "Kingcobra" puis sur Grumman "Bearcat".
En 1952, Passemard retrouve Luxeuil
où la 11e Escadre est en formation sur Republic F-84G "Thunderjet".
Il y demeure jusquen 1955, alors quil est commandant du
Groupe 1/11. Le poste suivant est moins
excitant : le Groupement de Contrôle Tactique Aérien
de Friedschaffen, autrement dit, une station radar. Une affectation
qui dure quatre longues années, dont deux ans comme commandant
de la base radar.
La mutation suivante est beaucoup plus passionnante, le Centre de
Tir et de Bombardement de Cazaux. Mais, en 1960, en Algérie,
les combats sintensifient et larmée de lAir
constitue des escadrilles dappui aérien équipées
davions légers dattaque, SIPA et autres T-6 et
T-28. Amédée Passemard
prend pour trois ans la tête de laviation légère
dOranie, au sein du GATAC. 1963 : le colonel Passemard
est nommé commandant de la base aérienne de Bangui,
où il assume simultanément trois fonctions : commandant
de base ; conseiller militaire auprès de lambassadeur
de France ; chef de la mission militaire. Fonction dans laquelle il
rencontre fréquemment un jeune commandant qui fera beaucoup
parler de lui quelques années plus tard, Jean-Bedel BOKASSA.
Une nouvelle page se tourne en 1965 lorsquAmédée
Passemard est nommé au commandement de la base dIstres.
Il y reste trois ans puis intègre létat-major
de la FATAC où il prend en charge la sécurité
militaire. Promu enfin colonel, il estime avoir peu de chance de passer
Général et, en 1969, décide de quitter larmée.
Amédée Passemard commence
alors sa reconversion dans la vie civile par un stage de formation
prodigué par la chambre de commerce de Paris. Il entre dans
lindustrie chez un fournisseur des constructeurs aéronautiques
puis il est recruté par le syndicat national des Organismes
de Fabricants dEngrenages et de Transmissions qui lui propose
un poste à Bruxelles, au niveau international.
Le destin frappe une nouvelle fois au début de 1971 en la
personne dun ami de longue date, lingénieur général
Arnaud qui, de façon tout à fait impromptue, lui propose
un poste de responsabilité au CEV. Cest ensuite Melun-Villaroche
en 1972, jusquen 1982, comme "patron" de lannexe
du CEV. Laventure se termine le 31 octobre 1982 par un vol en
solo à bord dun Nord 1100, que les spectateurs nont
sans doute pas oublié. Dix jours plus tard, le professeur Cabrol
effectue un quadruple pontage, parfaitement réussi si lon
en juge aujourdhui par la vitalité, la verve et la mémoire
du personnage aux 650 missions de guerre et 5000 heures de vol dont
1200 de guerre.
Parmi la centaine de types davions quil a pilotés,
Amédée Passemard
garde une affection particulière pour le "Dewoitine 520",
le "Spit" et le "Bearcat", sagissant des
avions à hélice et pour le "Mystère IV",
le "F-100" et le "Mirage III" pour ce qui concerne
les réacteurs.
À presque 87 ans, le colonel Amédée
Passemard est lune des grandes figures que notre association
peut se flatter de compter dans ses rangs et nous sommes heureux de
lui rendre aujourdhui ce légitime hommage.
NB : L'unité tactique de l'escadrille est la patrouille, laquelle
peut-être organisée comme suit :
- Patrouille simple : 3 avions.
- Patrouille légère : 2 avions.
- Patrouille double : 6 avions (2 patrouilles simples).
- Patrouille double légère : 4 avions (2 patrouilles
légères).
- Patrouille triple : 9 avions (3 patrouilles simples).
- Patrouille triple légère : 6 avions (3 patrouilles
légères).
|