Georges Valentin est né le 19 mai 1908 à La Ville,
dans le Rhône. Passionné d'aviation dès son plus
jeune âge, il obtient une bourse grâce à laquelle
il peut suivre les cours de l'école de pilotage Richard où
il obtient son brevet le 5 février 1927. Le 25 du même
mois, il devance l'appel et intègre, comme soldat, le 2eme
Groupe d'ouvriers aéronautiques à Istres. Fin mai, il
est affecté à la 6eme Escadrille du 38e
Régiment d'Aviation mixte de Thionville. Sergent en
novembre 1927, il est admis en avril 1931 dans le corps des sous-officiers
de carrière. Promu S/C le 1er avril 1933, il rejoint le GC
II/7 en janvier 1936. Lorsque la France déclare la guerre
à l'Allemagne, le 3 septembre 1939, l'Adj/Chef Valentin
est pilote à la 3eme Escadrille du GC
II/7 basée à Luxeuil et équipée de
MS 406. Il passe Sous-Lieutenant en mars 1940

MS 406 - GC II/7 - 1940
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CAMPAGNE
DE
FRANCE
22
novembre 1939

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Au cours d'une mission de protection d'un
appareil de reconnaissance, une patrouille double surprend à
12 h 15 un Dornier Do 17P isolé de la 4.(F)/121
à la verticale de Mooswald. Dans un premier temps, l'Adjudant
Chef Valentin (MS 406 n°
84), le Sous-Lieutenant Gauthier
et le Sgt Lamblin (MS 406 n°
80) effectuent une passe par l'arrière. ils mènent
ensuite une seconde attaque, rejoints par le Sous-Lieutenant
Gruyelle. Le bimoteur qui crache de la fumée parvient
à traverser la frontière mais l'annonce à
la radio, le lendemain, de la chute de l'appareil près
de Fribourg suite à l'attaque de plusieurs Morane permet
de confirmer la vitoire qui est la première du GC
II/7.
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19 avril 1940
(Non officielle !!!)
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Au retour d'une protection d'un appareil de reconnaissence
du GR I/52, 5 MS 406 d'un dispositif
(patrouille double + patrouille triple) attaquent un Hs 126
de la 2.(H)/13 qui vole à
6500 mètres au-dessus de Neuf-Brisach. Le Sergent Planchard
est le premier à tirer, sans autre effet que d'entrainer
le départ du Hs 126 en piqué, poursuivit par
le Capitaine Hugo (MS 406 n°
977) qui attaque à son tour et touche l'appareil .
C'est ensuite au tour de l'A/C Ponteins
de causer des dégâts à l'empennage. L'appareil
s'écrase finalement à Dessenheim après
avoir été achevé par les Sgt Passemard
et Catois et par le S/C De
Fraville.
Le Capitaine Hugo et le Sergent
Planchard attaquent ensuite un Do 17 lui-même pris pour
cible par la DCA de Belfort. Après avoir épuisé
leurs munitions, les deux français abandonnent l'appareil
allemand vers Fessenheim, la victoire leur étant toutefois
confirmée en l'absence de vérification de la
chute.
L'après-midi même, l'annulation d'une mission
de protection débouche sur la mise sur pied d'une mission
de chasse libre. Le dispositif est guidé par le sol
vers un Ju 88D de la 4.(F)/121
qui parvient tout d'abord à distancer les Morane. Deux
patrouilles parviennent toutefois à lui couper la route
à l'Est de Kaiserstül et après avoir été
tiré par l'A/C Valentin,
l'appareil se met à fumer. Multipliant les évolutions,
l'appareil parvient à s'échapper. Bien que 7
pilotes aient tiré dessus, seul l'A/C Valentin
aurait reçu le crédit de cet appareil accordé
comme probable bien que celui-ci ne figure pas dans les listes
officielles. (Le Sous-Lieutenant Krol est crédité
d'un appareil endommagé dans Aces High de Christopher
Shores). Dans tous les cas, l'appareil en question rentre
à sa base.
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GC II/7 à
Luxeuil en septembre 1939 : de G à droite debout : Sgt
Sonntag, A/C Valentin, Slt
Gruyelle, Cpt Papin-labazordiere,
Slt Gabriel Gauthier, Sgt Doudies,
Sgt Panhard - Accroupis - Sgt
Haberkorn, Sgt Grimaud, Sgt
Passemard, S/C Longuesserre,
Sgt de Fraville
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11 mai 1940

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Le 11 mai, le premier message d'alerte provoque le départ
de la totalité des 21 avions encore disponibles. Le
Commandant Durieux prend la tête de la formation alors
même que les bombardiers commencent à survoler
la piste, provoquant une certaine confusion. Pendant que quelques
pilotes restent en protection sur Luxeuil, les autres prennent
plein Ouest à la poursuite d'une vingtaine de He 111
du III./KG 51 qui attaquent Lyon
Bron. Vers 9 h 00, le [9K + MT] du 9./KG
51 quitte la formation avec le moteur droit en feu
et le train sorti. Attaqué par pas moins de 14 pilotes,
le bombardier s'écrase près du village de Montsauche,
au Nord de Chateau-Thierry. Le pilote est mort mais 4 hommes
d'équipage ont sauté en parachute et seront
constitués prisonniers. La victoire est partagée
entre (Sgt) Passemard Amédée
(MS 406 n° 802) (Cdt) Durieux (Cpt) Hugo
Henri (Lt) Goettel
(Slt) Valentin Georges
(Slt) Pomier-Layrargues
René (Slt) Louis Camille
(A/C) Ponteins Denis
(MS 406 n° 89) (S/C) Gourbeyre
(S/C) Panhard René
(MS 406 n° 264) (S/C) Lamblin
Jacques (Sgt) Planchard
(Sgt) Bret Emile
(C/C) Novakiewicsz .
(Le Sous-Lieutenant Dussart
est varialement inclus dans la liste des pilotes crédités
de cette victoire, de même que le S/C Lefebvre
qui, contraint de se poser en campagne, ne semble pas
avoir pris part au combat).
Au retour de la mission, le Cpt Hugo
pose son appareil qui doit être réformé.
Trois autres He 111 sont accordés ce jour là,
deux probables et un confirmé.
La patrouille du du S/C Doudiès,
isolée, revient au terrain lorsqu'elle reçoit
l'ordre de se diriger vers Dijon et finalement Vesoul où
elle intercepte un groupe de 18 He 111 du
I./KG 51. Après avoir attaqué le peleton,
ils constatent l'absence de l'un des bombardiers qui sera
accordé comme probable au S/C Doudiès
et au Sgt Grimaud
(MS 406 n° 88) . Le Sergent Grimaud
ayant épuisé toutes ses munitions et le Slt
Krol
ayant ses armes enrayées, le S/C Doudiès
appelle du renfort qui arrive sous la forme de 7 pilotes du
GC III/6 avec lesquels il abat,
à 9 h 58, le 9K + GH. L'appareil se pose sur le ventre
à Pirey, au Nord de Besançon et l'équipage
est capturé.
Dans le même temps, le terrain est attaqué une
nouvelle fois. Une patrouille simple décolle à
10 h 00 (Sous-LieutenantsDussart
et Mangin et Sgt Boillot).
Ils se dirigent vers Belfort puis Lure et interceptent des
Ju 88 du II./KG 51 qui effectuent leur bombardement. L'un
d'eux est sérieusement touché par les 3 pilotes.
La risposte est toutefois efficace et le Sgt Sous-Lieutenant
Dussart, moteur en feu, se blesse au visage en posant
son MS 406 à Mélisey. Le Sgt Boillot
est aussi touché, pose son appareil moteur calé,
lorsqu'il est pris pour cible par la défense anti-aérienne
du terrain qui le prend pour un allemmand. L'appareil déjà
bien endommagé prend quelques impacts au passage et
devra être réformé. Au final, Dussart
et Boillot reçoivent
le crédit d'une victoire sur un Ju 88 confirmée
partagés entre eux deux et Mangin
reçoit le crédit d'un He 111 probable.
Au soir du 11 mai, le bilan fait état de 2 tués
par bombardement avec de nombreux appareils endommagés.
Au total, le Groupe a perdu 18 appareils (dont les 88 et 89
de Grimaud
et Ponteins lors d'un bombardement).
Quatre appareils déjà indisponibles sont définitivement
détruitsde même qu'un D520 par mitraillage le
lendemain alors qu'aucune victoire ne vient compenser ces
destructions. Seule la DCA parvient à abattre l'un
des 6 assaillants dont le pilote est capturé. Une piste
de secours est aménagée à 2 km du terrain,
en bordure de bois, avec une piste de 20 m de large qui ne
permet le décollage que d'un appareil à la fois
mais offre des abris naturels pour les appareils trop exposés.
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13 mai 1940

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Le 13 mai 1940, le Groupe ne compte plus que 8 appareils
en état de voler. Une seule mission se déroule.
En couverture du terrain, une patrouille simple reçoit
l'ordre, à 17 h 10, d'intercepter un Do 17 sur les
Vosges. Le Sous-Lieutenant Valentin
et le S/C Panhard
(MS 406 n° 264) attaquent à 6500 m le bimoteur
qui pique pour tenter de regagner ses lignes. Moteur gauche
fumant, il suit une vallée mais Valentin se tient juste
derrière et l'arrose à 25 m de distance seulement.
Panhard
épuise lui-aussi ses munitions et le Dornier finit
par s'écraser à Hugelheim, de l'autre côté
du Rhin. Pendant ce temps, le S/C Lamblin,
seul aux prises avec 6 Me 109, parvient à s'en dortir
indemne.
Le jour même, un Bloch 220 censé acheminer des
pilotes vers Toulouse pour y récupérer les nouveaux
D 520 est victime du tir défensif du terrain qui se
trouve être attaqué au même moment par
des bombardiers allemands. Le Bloch finit sa course en cheval
de bois, totalement criblé d'impacts.
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15 mai 1940

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Une patrouille triple composée de
8 pilotes couvre le terrain sur alerte à partir de 11
h 40 lorsque 3 He 111 du Stab./KG 55
sont interceptés alors qu'ils font route au Sud-Ouest.
Le Sous Lieutenant Valentin
touche un bimoteur dont le moteur fume et le train s'abaisse.
Les deux autres bombardiers restent groupés et les autres
pilotes du GC II/7 poursuivent l'attaque
sur l'appareil endommagé qui disparait dans les nuages
après avoir largué ses bombes dans la nature.
Le Cpt Papin attaque
ensuite seul un autre peleton mais sans résultat. L'appareil
abandonné moteur fumant se posera finalement en Suisse
et sera accordé aux 8 pilotes ayant pris part au combat
: (Sgt) Passemard Amédée
(Cpt) Papin Labazordière
Tony (Slt) Valentin
Georges (Slt) Krol Waclaw
Szczepan 
(Slt) Gruyelle Michel
(A/C) Ponteins Denis
(S/C) Lamblin Jacques
(Sgt) Gaufre.
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Dewoitine 520
- GC II/7 - 1940 - (Profil Cédric Chevalier)
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10 juin 1940
 
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Une patrouille triple réduite à
7 appareils évolue sur Belfort en fin d'après-midi
lorsqu'elle rencontre un Do 215. Après une longue poursuite,
5 pilotes se partagent la victoire : (Slt) Valentin
Georges (Cdt) Pépin
Eugène (S/C) Lamblin
Jacques (S/C) Doudiès
Jean (Slt) Krol Waclaw
Szczepan  .
Un autre Do 17P de reconnaissance du I.(F)/123
est lui-aussi abattu au Thillot par (Slt) Valentin
Georges (Cdt) Pépin
Eugène (S/C) Lamblin
Jacques. Une autre victoire probable contre un Do
215 aurait été créditée aux (Sgt)
Martin René Lucien
(C/C) Novakiewicsz 
au cours de la même mission. Là encore, cette victoire
est soumise à controverse !
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15 juin 1940
 
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Les derniers combats de la Campagne
de France pour le GC II/7 ont
lieu le 15 juin. Les missions se déroulent à
partir d'Ounans, piste auxilliaire du terrain de Chissey où
le groupe s'est installé deux jours plus tôt..
Une première mission, entre 10 h et 11 h sur le secteur
de Langres / Neufchâteau et Metz permet d'intercepter
deux Hs 126 d'observation. Si l'un d'entre eux parvient à
s'échapper, le second est abattu par le Sous-Lieutenant
Valentin d'une seule rafale
à Saint-Avold. L'appareil, qui appartient au 2.(H)/13
s'abat dans la région de Langres.
Ensuite, le dispositif prend contact avec 3 Do 17 attaqués
et tous touchés. L'un s'échappe avec un moteur
en feu sur la forêt de Warndt et le commandant Durieux
accorde le crédit de la victoire à 9 pilotes.
Au final, seulement 5 noms semblent avoir été
retenus : (Slt) Valentin Georges
(S/C) Grimaud Henri
(S/C) Lamblin Jacques
(C/C) Novakiewicsz
(Sgt) Boillot Pierre.
Le S/C Lamblin doit poser
son n° 235 sur le terrain de vol à voile de Pont
Saint Vincent après avoir été touché
par la Flak. La zone étant encerclée par l'ennemi,
c'est son ami Panhard qui
viendra le récupérer avec un Potez 58 de liaison
et après diverses aventures, ils regagneront l'unité
en Afrique du Nord.
Entre 15 h et 16 h 00, onze D 520 opèrent sur Neufchâteau
avec un important dispositif de MS 406 du GC
II/2. Un Do 17 du I.(H)/21 est abattu par 5 pilotes à
Leurville après avoir été évacué
par deux occupants : Slt) Valentin
Georges (Cdt) Mümmler Mieczyslaw
(Sgt) Martin René Lucien
(S/C) Grimaud Henri
(Sgt) Passemard Amédée.
Les pilotes du GC II/7 suivent ensuite
un Dornier mais sans résultat. Touché par le
tir défensif, le Commandant Mümler doit se poser
en campagne avec son n° 119, près de Gray. Lui
aussi rejoindra le Groupe en Afrique du Nord.
Plus tard dans la journée, le Commandant Pépin
qui participe à une mission de reconnaissance à
basse altitude est tué près de Langres, abattu
alors qu'il s'apprétait à mitrailler un convoi
qu'il venait de repérer. Le soir même, le Groupe
fait mouvement sur Feurs près de Saint Etienne. Le
Sous-Lieutenant Valentin
doit se poser en campagne avec son n° 242.
Le lendemain, le Groupe effectue ses deux missions de reconnaissance
avant de se replier sur Carcassone
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Spitfire V - GC II/7 "Nice"
1944 - (Profil Cédric Chevalier)
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29
novembre
1940

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Après d'être replié jusqu'à Perpignan,
le GC II/7 traverse la Méditerranée
le 20 juin pour se poser à Bône, puis à
Souk-el-Arba, le 22 juin et enfin Oudna le 24. Au cours de
la Campagne de France, le Sous-Lieutenant
Valentin réalise 27
missions de guerre entre le 10 mai et le 15 juin, remportant
8 victoires et 1 probable. Au total, le GC
II/7 aura effectué 430 missions, réalisé
1685 sorties pour 2896 heures 50 de vol. Il aura remporté
39 victoires confirmées et 13 probables.
Resté au sein de l'unité après la signature
de l'armistice, il intercepte, le 29 novembre 1940, un Bristol
Blenheim qui effectue un vol de convoyage entre la Grande-Bretagne
et Malte. Poursuivit après avoir survolé le
terrain de Sidi-Ahmed, il est rattrapé 20 km plus loin
et abattu par le Sous-Lieutenant Valentin.
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1943
 

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Rééquipé en Spitfire
V et rebaptisé GC 2/7 "Nice"
après le débarquement anglo-américain du
8 novembre 1942 (Opération " Torch",
il participe à la phase finale de la Campagne de Tunisie
en avril 1943 puis à la libération de la Corse.
C'est au cours de ces combats, à l'automne 1943 que le
Lieutenant Valentin remporte
3 nouvelles victoires. le 20 septembre, il abat un Do 217 devant
le Cap Feno. Il s'agit d'un appareil du Stab./KG
77 qui parviendra cependant à se poser dans ses
lignes avec deux tués à bord dont le Général
Maj Wolff Von Strutterheim, commandant du KG
77). Un mois plus tard, le 30 octobre, il abat un Ju
88 suivi d'un atre Ju 88 le 7 novembre lors de l'escorte d'un
navire britannique entre Ajaccio et Bonifacio, portant à
11 le nombre total de ses victoires, la dernière n'étant
reconnue que comme probable.
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Promu Capitaine le 1 juin 1944, Valentin
prend le commandement de la 1ere Escadrille du GC
2/7 "Nice" le 6 juillet. Le Groupe s'installe en France
au début de septembre pour appuyer les troupes allié
suite au débarquement de Provence. Le 8 septembre, alors qu'il
réalise sa 328eme mission de guerre, une reconnaissance dans
le secteur de Dijon, son Spitfire Mk Vc (JK661) est touché
par la Flak. L'appareil tombe en feu à 17 h 20 au beau milieu
de la ville, tuant son pilote sur le coup.
NB : L'unité tactique de l'escadrille est la patrouille, laquelle
peut-être organisée comme suit :
- Patrouille simple : 3 avions.
- Patrouille légère : 2 avions.
- Patrouille double : 6 avions (2 patrouilles simples).
- Patrouille double légère : 4 avions (2 patrouilles
légères).
- Patrouille triple : 9 avions (3 patrouilles simples).
- Patrouille triple légère : 6 avions (3 patrouilles
légères).
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