Né le 8 janvier 1913 à Reims
Décédé le 5 décembre 2005

 

Sous-Lieutenant

2 victoires homologuées
6 victoires en collaboration
2 victoires probables en collaboration

François Warnier est né le 8 janvier 1913 à Reims, dans la Marne. Après avoir passé son baccalauréat, il obtient son brevet de pilote de tourisme à Orly au début de 1934, lui permettant d'être incorporé d'office, le 15 avril 1934, pour son service militaire à l'école de perfectionnement des sous-officiers d'Istres. Après avoir obtenu son brevet de pilote militaire, le 9 août, il est affecté à la 2eme Escadrille du GO I/33 à Nancy où il vole sur Potez 25. Après avoir été démobilisé, il se réengage 4 mois plus tard, en octobre 1935, pour une période d'un an, à la 42eme Escadre de chasse mixte de Reims (équipée de Dewoitine 500) puis à la 6eme Escadre de Chartres (Sur NiD 62 et 629). Il revient finalement à la vie civile en octobre 1937 avec le grade de sergent de réserve, il travaille dans l'industrie textile pendant les deux années qui précèdent la mobilisation d'août 1939.

Affecté à la 2eme Escadrille du GC I/5 basé à Suippes, il vole sur Curtiss H-75 à partir de septembre 1939.

 

Curtiss H-75 du GC I/5

 

 

CAMPAGNE DE FRANCE

 

20 septembre 1939

Dès le 20 septembre, à l'occasion d'une mission de protection d'un avion de reconnaissance le long de la frontière, en début d'après-midi, une patrouille double fait une rencontre avec des Me 109E du I./JG 53. Au cours du combat qui s'engage, les pilotes français revendiquent une victoire qui ne sera accordée que comme probables aux (A/C) Genty Pierre (A/C) Salmand et Sergent Warnier François. Le 19 octobre, le Sergent Warnier va chercher à Reims le Curtiss H-75A-2 numéro 200 qui va devenir sa monture personnelle. Le 6 novembre 1939, il est nommé Sous-Lieutenant.

7 avril 1940

Le 7 avril 1940, dans l'après-midi, 9 appareils français (6 MS 406 du GC III/6 et 3 H-75 du GC I/5) rencontrent une vingtaine de Me 110 du I./ZG 2 qui protègent 3 Dornier Do 17 au-dessus de Longuyon, à une altitude de 6000 mètres alors que les appareils français se trouvent 1000 mètres au-dessus. La patrouille triple (Dorance - H-75 N° 9, Warnier - H-75 n° 200 et le Sgt Delparte) attaque des Me 110 qui volent légèrement en retrait du dispositif allemand. Michel Dorance et le Sous-Lieutenant Warnier François se placent dans les queue des retardataires, Dorance à gauche et Warnier à droite. Tirant 3 rafale, chacun des deux pilotes abat l'un des bimoteurs, pertes qui seront confirmées du côté allemand. Pour Warnier, c'est la première victoire homologuée. Contrairement à l'idée qu'il s'en était fait, celle-ci ne génère cependant pas la joie qu'il espérait mais lui laisse plutôt un goût amer lorsqu'il pense aux hommes qu'il vient vraissemblablement de tuer...

 

Me 110C du I./ZG 2 abattu le 7 avril 1940

21 avril 1940

Le 21 avril, le Sous-Lieutenant Warnier et le Sergent Tallent (Curtiss n° 18) interceptent à 11 h 20, sur Stenay, un Do 17P de la I.(F)/123 qu'ils poursuivent en rase-mottes au-dessus de la Belgique. Ils doivent l'abandonner une dizaine de kilomètres après la frontière. Bien qu'il soit accordé comme victoire confirmée, l'appareil rentre à sa base avec 10% de dommages causés par les 1500 cartouches tirées dans sa direction.

10 mai 1940

Le 10 mai, l'offensive allemande débute à l'Ouest. Dès 4 h 55 du matin, une patrouille légère décolle. Le Capitaine Accart et le Sergent Perina revendiquent un Do 17 près de Mirecourt à 5 h 25 en collaboration avec deux pilotes du GC I/4 (Sergents Bès et Lacroix). A 17 h 00, se sont 21 Do 17 du III./KG 3 qui se présentent sur Suippes. Trois appareils de la 1ere Escadrille et 6 de la seconde décollent pour intercepter les bombardiers. Après être parvenu à disloquer la formation ennemie, les français parviennent à détruire 7 bombardiers qui seront tous homologués. Le Sous-Lieutenant Warnier abat vers 18 h 15 l'un des bombardiers, un Do 17 du Stab III./KG 3 qui s'écrase à Fontaine en Dormois avec deux tués et un blessé à bord. Les deux survivants sont fait prisonniers. A 18 h 30, il abat seul un second appareil , cette fois-ci un Do 17Z du 9./KG 3 qui s'écrase à Ville-sur-Tourbe avec deux tués à bord et deux survivants qui sont capturés. Touché pendant le combat, il doit poser son appareil sur le ventre.

13 mai 1940

Le 13 mai, une patrouille double décolle sur alerte à 6 h 10. Elle intercepte un Dornier Do 17Z (4N + TL) du 3.(F)/22 vers Spincourt et doit l'abandonner avant d'assister à la chute de l'appareil, ne permettant d'attribuer qu'une victoire probable aux (Sgt) Tallent Maurice (Slt) Warnier François et (Slt) Scotte. Préalablement touché par le P/O R Marchand du Squadron 73, le Dornier finira pourtant par s'écraser dans les lignes alliées.

 

La 2e escadrille du GC I/5 au complet à Suippes en mai 1940. Alignés en partant de la gauche : Girou, Preux, Tallent, Bressieux, Delparte, Hamsick, Boitelet, Parnière - tout juste visible -, Dorance (commandant d'escadrille), Lefol, Scoffe et Warnier. Huit de ces douze pilotes deviendront des "As" au cours de la campagne de France.

 

16 mai 1940

Le 16 mai, c'est un appareil d'observation qui fait les frais d'une interception par 5 pilotes ((Lt) Dorance Michel (Lt) Vybiral Thomas Adolph (Slt) Warnier François (S/C) Bressieux Jérémie (S/C) Tallent Maurice) qui ont décollé à 19 h 00 pour une mission de couverture au Nord de Reims. L'appareil pourrait être un Hs 126 du I.(H)/14 contraint de se poser à Vervins. Une fois regroupés, les pilotes français interceptent un Dornoer isolé qu'ils abattent près de Rethel. Pas moins de 9 pilotes se partagent cette victoire {(Lt) Dorance Michel (Cpt) Malaval (Lt) Vybiral Thomas Adolph (Slt) Warnier François (S/C) Bressieux Jérémie (S/C) Tallent Maurice (Lt) Marin La Meslée Edmond (Lt) Rouquette Marcel (S/C) Penzini Dominique} qui pourrait être un Do 17Z du 2.(F)/22 abattu près de Fumay. Ce jour là, Bressieux vole sur le Curtiss 163, l'avion personnel du commandant du GC I/5, le Commandant Murtin. Le 28 mai, le Sous-Lieutenant Warnier gagne Bourges comme passager d'un Bloch 220 pour aller percevoir le Curtiss H-75A-3 n° 232. Le lendemain, il ramène de Reims à Saint-Dizier le A-1 n° 50.

5 juin 1940

Le 5 juin, entre 14 h 45 et 15 h 00, une patrouille triple intercepte des He 111 du KG 55 qui reviennent d'Orléans. Quatre bombardiers sont abattus près de Langres, sans perte du côté Français. La patrouille composée des (Slt) Warnier François (n° 229) (Slt) Lefol Georges (Sgt) Girou Jean (Curtiss n° 9) revendique deux de ces victoires. Se sera la huitième et dernière victoire du Sous-Lieutenant Warnier au cours de la Bataille de France. Le GC I/5 se replie toujours plus au Sud et traverse la Méditerranée le 20 juin. Le Groupe se trouve à Saint-Denis-du-Sig en Algérie lorsque l'Armistice est annoncée. Fait chevalier de la Légion d'Honneur le 7 juillet 1940, il est démobilisé le 28 août 1940 comme tous les pilotes réservistes à la fin de la Campagne. Inspecteur de l'enseignement technique pour la Région Champagne-Ardennes de décembre 1940 à juillet 1946, il débute une carrière d'exploitant agricole à partir de 1947, poursuivant cette activité jusqu'en 1978, date à laquelle il prend sa retraite. Promu Commandeur dans l'Ordre de la Légion d'Honneur le 14 mai 2005, il décède le 5 décembre de la même année à Reims.

 

---

---

 

NB : L'unité tactique de l'escadrille est la patrouille, laquelle peut-être organisée comme suit :

- Patrouille simple : 3 avions.
- Patrouille légère : 2 avions.
- Patrouille double : 6 avions (2 patrouilles simples).
- Patrouille double légère : 4 avions (2 patrouilles légères).
- Patrouille triple : 9 avions (3 patrouilles simples).
- Patrouille triple légère : 6 avions (3 patrouilles légères).

 

Traducteur / Translator / Traduttore / übersetzer / vertaler