Né le 8 novembre 1914 à Bougé
Décédé le 28 octobre 2005 à Paris

Sergent Chef

3 victoires homologuées
6 victoires en collaboration
1 avion ennemi endommagé

Jérémie Bressieux est né le 8 novembre 1914 à Bougé dans l'Isère. Il s'engage en août 1935 dans l'Armée de l'Air et obtient son brevet de pilote 4 mois plus tard à l'école d'Ambérieu. En novembre 1937, il est affecté au GC I/5 à Reims. Lorsque la guerre éclate, le 3 septembre 1939, Bressieux vole au sein de la 2eme Escadrille, équipée de Curtiss H-75 et basée à Suippes.

 

CAMPAGNE DE FRANCE

 

12 mai 1940

S'il n'obtient aucune victoire au cours de la drôle de guerre, Jérémie Bressieux ouvre son palmarès dès le premier jour du Blitzkrieg, le 10 mai 1940. Décollant sur alerte pour intercepter un groupe de 20 bombardiers Do 17 qui attaquent le terrain, il parvient à toucher un bimoteur mais qui ne lui est compté que comme endommagé. Deux jours plus tard, le 12 mai, décollage sur alerte à 6 h 50 pour intercepter 18 bombardiers He 111 du KG 53 protégés par des Me 110 attaqués par des Hurricane. Les appareils allemands volent à 3000 m et perdent 5 appareils revendiqués (4 Me 110 et 1 He 111) par la patrouille double auxquelles s'ajoute une victoire probable. Le S/C Bressieux qui accompagne son chef de patrouille parvient à détruire, seul, l'un des Me 110C du 13.(Z)/LG 1 chargé de l'escorte. Celui s'écrase à 5 km au Nord Est de Montmédy après que Bressieux ait tiré 1000 cartouches. Le 14 mai, la 2eme Escadrille quitte Suippes pour s'installer à Saint-Dizier.

16 mai 1940

Le 16 mai, c'est un appareil d'observation qui fait les frais d'une interception par 5 pilotes ((Lt) Dorance Michel (Lt) Vybiral Thomas Adolph (Slt) Warnier François (S/C) Bressieux Jérémie (S/C) Tallent Maurice) qui ont décollé à 19 h 00 pour une mission de couverture au Nord de Reims. L'appareil pourrait être un Hs 126 du I.(H)/14 contraint de se poser à Vervins. Une fois regroupés, les pilotes français interceptent un Dornoer isolé qu'ils abattent près de Rethel. Pas moins de 9 pilotes se partagent cette victoire {(Lt) Dorance Michel (Cpt) Malaval (Lt) Vybiral Thomas Adolph (Slt) Warnier François (S/C) Bressieux Jérémie (S/C) Tallent Maurice (Lt) Marin La Meslée Edmond (Lt) Rouquette Marcel (S/C) Penzini Dominique} qui pourrait être un Do 17Z du 2.(F)/22 abattu près de Fumay. Ce jour là, Bressieux vole sur le Curtiss 163, l'avion personnel du commandant du GC I/5, le Commandant Murtin.

 

Curtiss H-75 du GC I/5

 

23 mai 1940

Une semaine se passe avant que le S/C Bressieux ne remporte une nouvelle victoire. Le 23 mai, lors d'une patrouille double se déroulant entre 11 h et 12 h, 6 Curtiss interceptent un Hs 126 isolé du 2.(H)/12 volant à 2000 m. Se cachant dans les nuages pour le âs être repéré, les appareils français fondent sur leur proie qui s'écrase au Nord de Stonne, sans laisser de survivant. L'appareil est attribué au Lieutenant Dorance (Curtiss 203), du Sous-Lieutenant Lefol Georges et du S/C Bressieux Jérémie. Le 27 mai, le S/C Bressieux se rend à Bourges et rentre le jour même à Saint-Dizier aux commandes du Curtiss H-75A-3 n° 272.

1 juin 1940

Le 1 juin, une patrouille simple décolle sur alerte à 6 heures du matin. Les 3 pilotes français ((Lt) Dorance Michel (Lt) Vybiral Thomas Adolph (S/C) Bressieux Jérémie) rencontrent un Do 17 isolé et l'attaquent par l'arrière. Après avoir épuisé 3000 cartouches contre le malheureux bombardier, celui-ci s'écrase à 6 h 30 vers Bar-sur-Seine. Deux hommes évacuent l'appareil avant que celui-ci ne se pose. Deux des 3 hommes restés à bord sont faits prisonnier alors que le troisième a été tué. C'est la cinquième victoire de Bressieux qui devient ainsi un "As".

3 juin 1940

Le 3 juin, à 13 h 35, vingt et un H-75 décollent de Saint-Dizier et de Châtel-Chéhéry dirigés par le Commandant Murtin lui-même. Le groupe se dirige vers Epernay pour intercepter des bombardiers allemands de retour d'un raid sur la région Parisienne. Le dispositif allemand est important quisqu'il comprend de 120 à 150 bombardiers escortés par environ 70 chasseurs. Dans la mêlée les pilotes du GC I/5 revendiqueront 7 appareils ennemis abattus. La patrouille composée du Sous Lieutenant Parnière, du S/C Tallent et du S/C Bressieux ayant décollé en retard, elle se trouve séparée du gros du dispositif et engage le combat à 14 heures contre une trentaine de bombardiers escortés par des Me 109 et Me 110. Au cours du combat, l'appareil du S/C Tallent est sérieusement endommagé, obligeant le pilote à regagner son terrain. N'étant plus que deux, Parnière et Bressieux se dirigent vers un groupe de 4 Me 109 qui esquivent en plongeant vers les nuages. A la sortie de la couche, Parnière parvient à cueillir un Me 109 qu'il abat. Lui aussi pris pour cible par un autre chasseur allemand, Bressieux tente de se porter à son secours mais ne parvient pas à empécher le Me 109 de tirer, touchant l'appareil de Parnière et blessant le pilote qui doit se poser en catastrophe en campagne à côté d'Epernay avant d'être transporté à l'hôpital. Dans le même temps, Bressieux poursuit le Me 109 victorieux alors que celui-ci grimpe à la verticale pour échapper à son poursuivant. Pensant avoir distancé le Curtiss, l'appareil allemand se remet en vol à plat, sans s'apercevoir que Bressieux se trouve à peine 50 mètres derrière lui. Le S/C Bressieux 3 rafales qui ne liassent aucune chance au pilote allemand. Crachant des flammes et de la fumée, le moteur du Me 109 est hors d'usage, obligeant le pilote à abandonner sa machine en parachute. L'appareil, varisemblablement un E-4 du I./JG 2, s'écrase dans ses lignes au Sud de Reims.

5 juin 1940

Le 5 juin, entre 14 h 45 et 15 h 00, une patrouille triple intercepte des He 111 du KG 55 qui reviennent d'Orléans. Quatre bombardiers sont abattus près de Langres, sans perte du côté Français. Bressieux participe à l'un de ces 4 succès en compagnie des (Lt) Vybiral Thomas Adolph et du (Slt) Boitelet Hubert. Le lendemain, Jérémie Bressieux convoie à Auxerre son Curtiss H-75A-1 n° 14 sur lequel il a remporté sa dernière victoire. Cet appareil ne sera pas réintégré dans l'unité. Il rentre avec le 163 du commandant Murtin qui sort alors de réparation.

16 juin 1940

Le 16 juin, en fin de matinée, une patrouille simple ((Slt) Lefol Georges (S/C) Bressieux Jérémie (Sgt) Girou Jean) volant à 1000 mètres intercepte un Hs 126 isolé volant 100 mètres plus bas. Attaqué à de multiples reprises, l'avion d'observation finit par partir en vrille, redresse au ras du sol avant de s'écraser vers Clamecy. L'équipage, vraisemblablement du 3.(H)/12 est tué. Ce sera la huitième et dernière victoire de la Campagne de France pour le S/C Bressieux. Quatre jours plus tard, il traverse la Méditerranée et atterrit au Maroc où il apprend la nouvelle de l'Armtistice. Entre le 10 mai et le 16 juin 1940, Jérémie Bressieux a effectué 49 missions de guerre.

 

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Resté dans le groupe après l'Armistice, Jérémie Bressieux s'y trouve encore lorsque les Alliés déclenchent l'opération "Torch" et débarquent en Afrique du Nord, le 8 novembre 1942. Le lendemain, 9 novembre, l'Adjudant Bressieux abat un F4F-4 Wildcat de la VF 9 embarqué sur l'USS Ranger. Finalement rallié, le GC I/5 sera rebaptisé "Champagne" et équipé de P-39. Engagé dans les missions au profit du Coastal Command à partir de septembre 1943, Bressieux vole ensuite sur P-47 en 1944, promu Sous-Lieutenant dans l'Intervalle. Il participe alors aux missions d'appui des troupes au sol lors de la remontée des troupes alliées après le débarquement de Provence en août 1944.

 

P-47D du GC I/5

 

 

En août 1945, il est affecté comme moniteur à l'école de Cognac qu'il quitte en avril 1949 pour rejoindre celle de Salon-de-Provence. Promu Capitaine, il devient en mai 1951 commandant en second de l'Escadron de Chasse 2/10. De juillet 1954 à juillet 1955, il participe à la guerre d'indochine comme chef du bureau opérations de la base aérienne de Tourane. Revenu en métropole, il sert en 1956 à la station maître radar 30/911 de Meaux avant d'être transféré comme commandant des opérations du secteur 911 à Paris.

En septembre 1960, il rejoint le service militaire de sécurité aérienne et prend sa retraite avec le grade de Lieutenant-Colonel en novembre 1961.

Jérémie Bressieux est décédé à l'âge de 81 ans, le 28 octobre 2005 à Paris.

 

Jérémie Bressieux en 1944 à Salon

 

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NB : L'unité tactique de l'escadrille est la patrouille, laquelle peut-être organisée comme suit :

- Patrouille simple : 3 avions.
- Patrouille légère : 2 avions.
- Patrouille double : 6 avions (2 patrouilles simples).
- Patrouille double légère : 4 avions (2 patrouilles légères).
- Patrouille triple : 9 avions (3 patrouilles simples).
- Patrouille triple légère : 6 avions (3 patrouilles légères).

 

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