LE BLANC Maurice ciel de gloire - histoire des as de l\'aviation de 1914 à nos jours LE BLANC Maurice
LE BLANC Maurice


 

 






 


Né le 23 juin 1910 à Pasly
Tué au combat le 9 novembre 1942 (32 ans)

 

 

Lieutenant

1 victoire homologuée
4 victoires en collaboration
1 victoire probable en collaboration





Grade Date
Unités
Arrivée Départ Fonction Secteur
Slt
12/37
 
11e Rég Bomb 1931 1932 Pilote France
Lt
1939/40
 
11e Esc Bomb 1939 1933 Pilote France
     
11e EALD 1933 193? Pilote France
     
11e Demi Brig 193? 193? Pilote France
     
38e Demi Brig 193? 1936 Pilote France
     
Ecole de l'Air 1936 12/37 Pilote France
     
2e Esc de Chasse 12/37 05/39 Pilote France
     
GC III/2 05/39 06/40 Pilote France


Alphonse, Maurice Le Blanc est né le 23 juin 1910 à Pasly dans l'Aisne. Titulaire d'une bourse de pilotage, il obtient son brevet le 17 septembre 1930 à l'école Feillant avant d'être affecté, le 2 août 1931 au 11eme Régiment de Bombardement basé à Metz. Le 1er octobre 1932, le Régiment prend la désignation de 11eme Escadre de Bombardement. En octobre 1933, il est à la 11eme Escadrille Aérienne Lourde de Défense, puis un an plus tard, à la 11eme Demi Brigade et à la 38eme Demi Brigade, toujours à Metz. Admis en 1936 à l'Ecole de l'Air de Versailles, il est affecté comme Sous-Lieutenant la 2eme Escadre de Chasse basée à Chartres et équipée de Dewoitine 500, le 2 décembre 1937.

Lorsque la France déclare la guerre à l'Allemagne, le 3 septembre 1939, le Sous-Lieutenant Le Blanc appartient à la 6eme Escadrille du GC III/2. Le Groupe est mobilisé à Cambrai avec ses MS 406. Constitué en mai 1939, le Groupe s'est essentiellement constitué à partir d'éléments des GC I/2 et GC II/2. Au cours de la "Drôle de guerre", Maurice Le Blanc est promu Lieutenant.

 

CAMPAGNE DE FRANCE

 

Le 1er avril 1940, la 6e Escadrille couvre son secteur par patrouilles simples, le Lieutenant Le Blanc et ses deux équipiers assurant cette mission entre 13 h 00 et 14 h 00. Le mal du Morane, le manque de vitesse, apparaît dans le compte-rendu sur le cahier d'ordres de l'escadrille : " Rencontré un Do 215 au point 1 à 12 h 57 à 8000. Poursuivi pendant 45 km. Abandonné en Belgique. Pas tiré. "

Le 6 mai 1940, en couverture en patrouille légère, le Lieutenant Le Blanc tire deux rafales à sept cents mètres de distance sur un Do l7 qui vole à 9 500 m, et se réfugie encore en Belgique. " Il m'a été impossible de le rattraper. Bon fonctionnement des armes et de la radio. " a écrit le pilote.

Le 10 mai le terrain de Cambrai subit à l'aube un violent bombardement qui détruit six avions, dont celui de Le Blanc, et en endommage de nombreux autres. Pour effectuer les premières missions, la 6e Escadrille n'a plus que six avions sur les dix-neuf qu'elle possédait la veille. Renforcé dans un premier temps par six pilotes et avions du GC III/7, le GC III/2 envoie dès le lendemain dix pilotes chercher des Morane 406 à Châteaudun. À l'aube du 12, la 6e Escadrille n'a plus que deux avions opérationnels, plus un de l'état-malor du groupe qu'elle utilise pour former une patrouille. Des dix pilotes partis, tous rentrent avec un avion, deux le 11, sept le 12, et le dernier le 13. Ce même jour le Lieutenant Le Blanc et deux autres pilotes prennent à leur tour le chemin de Châteaudun, puis de Romorantin et enfin de Chartres, où ils perçoivent immédiatement des avions. Ils rentrent à Cambrai le lendemain, Le Blanc convoyant pour sa part le Morane n° 419.

 

14 mai 1940

Couverture Charleroi - Namur 16 h 15 - 16 h 45, quatre patrouilles totalisant douze pilotes. Les six de la 6e Escadrille rencontrent deux pelotons de trois Heinkel 111 qui larguent leurs bombes et tentent de fuir. Le Lieutenant Le Blanc et ses équipiers en attaquent trois dont un va s'écraser après deux passes, les deux moteurs en feu dans un bois à sept kilomètres au sud-ouest de Namur, homologué à Le Blanc (MS 406 n° 750 "5") et au Sergent-Chef Elmlinger (MS 406 n° 201 "7"). Après ce premier succès, deux autres attaques sur des Heinkel, entre autres par Le Blanc et Elmlinger ne donneront rien.

15 mai 1940

Couverture Namur - Dinant, 7 h 50 - 8 h 20 sur secteur. Les deux patrouilles doubles composant le dispositif sont séparées dès le départ, le Lieutenant Le Blanc et ses cinq équipiers partant sur le secteur sans attendre les quatre pilotes de la 5e Escadrille qui doivent les protéger en altitude. La brume oblige les pilotes à voler à 1500 m, et lorsqu'à 7 h 55 ils se préparent à attaquer deux pelotons de Heinkel 111 sur Namur, ils sont surpris par neuf Bf 109 venant du nord à 2 000 m d'altitude. Dans le combat tournoyant qui s'engage, le Lieutenant Le Blanc, avec le MS 406 n° 934 "19", le Sous-Lieutenant Voyer et le Sergent-Chef Elmlinger (MS 406 n° 201 "7") attaquent deux Bf 109 qui menaçaient un Morane. L'un deux va s'écraser à huit kilomètres au sud-ouest de Namur, homologué aux trois pilotes. Le Sergent-Chef Elmlinger rentre à Cambrai avec un Morane criblé d'impacts.

Le 17 mai 1940. Jour "sans"pour le Lieutenant Le Blanc, qui écrit dans le cahier d'ordres, à l'issue d'une couverture sur Nivelles - Lignies - Charleroi : " À 5 h l0 attaqué un Do 215 à 10 km nord du terrain, il paraît touché, il pique vers l'est et nous échappe. A 5 h 30 attaqué un Henschel 126, le mitrailleur paraît touché, l'avion pique vers le sol mais ne paraît pas être détruit [Un Hs 126 du I.(H)/23 est attaqué vers Charleroi (un blessé)]. " Cet appareil ne lui sera pas homologué.

 

MS 406 du GC III/2

 

20 mai 1940

Couverture Ham - Péronne, une patrouille double (cinq avions) du GC III/2 avec une triple du GC III/3. A 11 h 10, la patrouille rencontre sur Nesles douze Heinkel 111 faisant route au sud-ouest à 2 500 m, qu'elle attaque de face, parvenant ainsi à dissocier le peloton. D'un Heinkel He 111P qui s'est écarté [codé "AI + EH" du l./KG 53 (abattu à Beauvois-en-Vermandois -un tué, quatre prisonniers)], les occupants sautent en parachute et il finit par s'écraser à Monchy-Lagache, victime des Lieutenants Lechat et Le Blanc (MS 406 n° 419 "12"), de l'Adjudant Romey ainsi que des Sergents-Chefs Elmlinger (MS 406 n° 201 "7") et Monribot.

Depuis le 10 mai le GC III/2 vit une reconstitution permanente de son potentiel, aussitôt réduit à néant ou presque. Du coup il est décidé de le replier à Avord, près de Bourges, et de le transformer et rééquiper totalement en Curtiss H-75. Ses dix-huit Morane présents sont reversés aux groupes volant encore sur ce type, Le Blanc convoyant pour sa part le n° 693 au GC I/6 à Lognes. A partir du 1er juin le GC III/2 s'entraîne sur Curtiss, et reioint le front le 6 juin à La Perthe.

8 juin 1940

Couverture aux coups Villers-Cotterêts - Soissons - Fismes, une patrouille triple, décollage 19 h 25. A 20 h 00 deux avions identifiés comme des Hs 126 [Bien que l'erreur d'identification soit surprenante, il pourrait s'agir en fait de deux Ju 87 B du III./StG 2, dont l'un est abattu à Mareuil-en-Dôle à 20 h 00.] sont attaqués au nord de Fère-en-Tardenois et l'un s'écrase au nord de Braine, abattu par les neuf pilotes : Commandant Geille, Capitaines Lasckiewicz et Corniglion-Molinier, Lieutenants Dubreuil, Le Blanc (H-75A-3 n° 278) et Zantara, Adjudant-Chef Nédellec, Sergent-Chef Elmlinger (H-75A-3 n° 235) et Sergent Rouxel.

9 juin 1940

Protection de reconnaissance au sud de Soissons, puis destruction sur Château-Thierry deux patrouilles doubles, décollage 13 h 30. A 14 h 15 une des deux patrouilles doubles attaque à 3 000 m au-dessus de Fismes un Hs 126 de la l.(H)/41 contraint à l'atterrissage près de Marle (un tué), sur lequel trois pilotes font une dizaine de passes. Le mitrailleur hors de combat et après de multiples évolutions, il finit par rejoindre ses lignes, donc seulement " probable " pour les Lieutenants Dubreuil et Le Blanc (H-75 n° 278). Ce dernier, à bout de munitions. rentre directement à La Perthe.

13 juin 1940

Destruction Forêt de Traconne - Montmirail, 12 h 00 - 13 h 00, deux patrouilles triples. Des tirs de Flak sur Estemay et un premier engagement contraignent quatre pilotes à rentrer à Auxerre, nouvelle base du GC III/2. Pendant une demi-heure le dispositif, réorganisé après les départs, vole entre de gros nuages sans rien voir d'autre que des éclatements de la Flak. Vers 11 h 35 les Curtiss attaquent vingt et un Stuka du II./StG 77 qui prennent aussitôt la direction du Nord, puis de nombreux autres protégés par des Bf 109 du I./JG 27 ; au total les treize Français font face à une centaine d'Allemands. Dans ce combat gigantesque les pilotes du GC III/2 obtiennent sept victoires sûres et deux probables. Pour sa part le Lieutenant Le Blanc, sur son Curtiss n° 278, a abattu sûrement un Ju 87B-1 de la 6./StG 77, tombé à 3 km au sud de Montmirail (équipage sauf) vers Montmirail.

 



 

Le 18 juin, le GC III/2 traverse la Méditerranée. Maurice Le Blanc, retardé avec deux équipiers, ne rejoint son Groupe que deux jours plus tard. Entre le 10 mai et le 16 juin 1940, le Lieutenant Le Blanc a effectué 23 missions de guerre dont 11 sur MS 406 et 12 sur H-75. Le GC III/2 étant dissout le 27 juillet 1940, Le Blanc rejoint le 30 août, la 1ere Escadrille du GC I/5 basé au Maroc. Il participe le 24 septembre 1940 à l'escorte du bombardement de Gibraltar, effectué en représaille de la tentative de débarquement des forces Britanniques et françaises libres à Dakkar (Opération "Menace"). Le 9 novembre 1942, lors des opérations de débarquement anglo-américaines en Afrique du Nord (Opération "Torch"), le Lieutenant Le Blanc est abattu et tué au combat à l'Est de Boulhot (près de Rabat) par un F4F-4 de la VF 9 embarqué sur le porte-avions USS Ranger. Il comptait alors 1597 heures de vol et avait remporté 5 victoires au cours de la Campagne de France.

 


 

NB : L'unité tactique de l'escadrille est la patrouille, laquelle peut-être organisée comme suit :

- Patrouille simple : 3 avions.
- Patrouille légère : 2 avions.
- Patrouille double : 6 avions (2 patrouilles simples).
- Patrouille double légère : 4 avions (2 patrouilles légères).
- Patrouille triple : 9 avions (3 patrouilles simples).
- Patrouille triple légère : 6 avions (3 patrouilles légères).

 

 


Traducteur / Translator / Traduttore / übersetzer / vertaler

 



Croix de guerre
 


 



 


Victoires aériennes

Victoires  
1
.
4
  Collaboration
Probables  
o
.
1
  Collaboration
Non confirmées  
o
.
o
  Collaboration
Endommagés  
o
.
o
  Collaboration

Objectifs terrestres
.
Avions détruits au sol  
-
.
-
  Endommagés au sol
Blindés  
-
.
-
  Véhicules
Locomotives  
-
.
-
  Bateaux

VICTOIRES
Date Heure Revendic Type Unité Avion d'arme Unité Lieu   Référence
14/05/40 16.15 16.45 Détruit He 111
MS 406 GC III/2 SO Namur (Bel)
1
1
(S/C) Elmlinger Georges
(Lt) Le Blanc Maurice
15/05/40 07.55 Détruit Me 109
MS 406 GC III/2 S Namur (Bel)
2
2
-
(S/C) Elmlinger Georges
(Lt) Le Blanc Maurice

(Slt) Voyer
20/05/40 11.10 Détruit He 111
2./KG 53 MS 406 GC III/2 Monchy-le-Gache (80)
-
3
5
5
-
(Lt) Lechat
(Lt) Le Blanc Maurice

(Adj) Romey Maurice
(S/C) Elmlinger Georges
(S/C) Monribot
08/06/40 Détruit Hs 126
H-75A GC III/2 Braine (02)
-
-
-
-
-
-
4
6
-
(Lt) Dubreuil
(A/C) Nedellec

(Cpt) Laskiewicz
(Cdt) Geille Frederic
(Cpt) Corniglion-Molinier
(Lt) Zantara

(Lt) Le Blanc Maurice

(S/C) Elmlinger Georges
(Sgt) Roussel
09/06/40 13.30 14.15 Probable Hs 126
l.(H)/41 H-75A GC III/2 -
-
-
(Lt) Le Blanc Maurice
(Lt) Dubreuil
13/06/40 12.00 Détruit Ju 87
6./StG 77 H-75A GC III/2 Montmirail (51)
5
(Lt) Le Blanc Maurice


Sources

Avions Hors Série numéro 20 : Les As français de 1939 - 1940 : Première partie d'Accart à Lefol
Avions Hors Série numéro 25 : Les As français de 1939 - 1940 : Seconde partie de Le Gloan à Williame