Georges Elmlinger est né
le 19 mars 1916 à Juvisy-sur-Orge, dans l'Essonne. Le 17 octobre
1936, il s'engage pour 5 ans dans l'Armée de l'Air au titre
du 2eme Bataillon de l'Air. En mai 1939, il est affecté au
GC III/2, un groupe qui se constitue à
Chartres et dont les premiers éléments proviennent en
majorité des GC I/2 et GC
II/2. Lorsque la seconde guerre mondiale éclate, Georges
Elmlinger appartient à la 6eme Escadrille qui se trouve
désormais basée à Cambrai-Niergnies et qui vole
sur MS 406. Au cours de la drôle de guerre, Elmlinger
sera promu Sergent-Chef.
Au cours des jours qui précèdent l'offensive allemande
du 10 mai, l'activité aérienne s'intensifie et les rencontres
avec les avions de reconnaissance allemands se multiplient. Le 6 mai,
le Lieutenant Le Blanc et le Sergent-Chef
Elmlinger tirent de loin un Do 17
qui vole à 9500 m et qui trouve refuge en Belgique.
Le 10 mai, un violent bombardement détruit ou endommage, dès
l'aube, de nombreux Morane 406 du GC III/2.
Le "6", monture habituelle de Georges
Elmlinger échappe aux dommages. En revanche, pour sa première
mission matinale, le Sergent-Chef n'utilisera pas son appareil habituel,
utilisant pour l'occasion un appareil de l'état-major. Au cours
de cette mission, les trois pilotes qui composent la patrouille suivent
un autre Do 17 à la même altitude de 9500 m mais ne peuvent
s'en approcher du fait du manque de puissance de leurs propres appareils.
L'après-midi même, à 13 h 00, un autre pilote
utilisera le "6" et le ramenera en si piteux état
qu'il ne pourra plus revoler. De fait, Georges
Elmlinger part le lendemain avec une dizaine de pilotes à
Châteaudun pour récupérer des appareils neufs.
Ils rentreront le 12.
CAMPAGNE
DE FRANCE
13 mai 1940
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La couverture à I'aube du rerrain
est assurée par deux pilotes qui apergoivent neuf Heinkel
111. À 4 h 50 quatre autres décollent en renfort.
A la vue des chasseurs les Heinkel infléchissent leur
route et les mitrailleurs ouvrent le feu, gênant considérablement
l'approche des Morane. Les chasseurs tirent chacun sur l'ensemble
des Heinkel qui font demi-tour, encadrant un des leurs qui fume
sérieusement et sera compté " probable "
aux six pilotes : Capitaine Rougevin-Baville,
Lieutenant Peuto, Sous-Lieutenant
Lansoy, Adjudant-Chef Nédelec,
Sergent-Chef Elmlinger (MS
406 n° 934 codé "19"), Sergent Zinnicker.
En contrepartie, deux Morane rentrent touchés et un pilote
légèrement blessé.
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14 mai 1940
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Couverture Charleroi - Namur 16 h 15 - 16
h 45, quatre patrouilles totalisant douze pilotes. Les six de
la 6e Escadrille rencontrent deux pelotons de trois Heinkel
111 qui larguent leurs bombes et tentent de fuir. Le Lieutenant
Le Blanc et ses équipiers
en attaquent trois dont un va s'écraser après
deux passes, les deux moteurs en feu dans un bois à sept
kilomètres au sud-ouest de Namur, homologué à
Le Blanc (MS 406 n° 750
"5") et au Sergent-Chef Elmlinger
(MS 406 n° 201"7"). Après ce premier succès,
deux autres attaques sur des Heinkel, entre autres par Le
Blanc et Elmlinger ne
donneront rien.
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15 mai 1940
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Couverture Namur - Dinant, 7 h 50 - 8 h 20
sur secteur. Les deux patrouilles doubles composant le dispositif
sont séparées dès le départ, le
Lieutenant Le Blanc et ses
cinq équipiers partant sur le secteur sans attendre les
quatre pilotes de la 5e Escadrille qui doivent les protéger
en altitude. La brume oblige les pilotes à voler à
1500 m, et lorsqu'à 7 h 55 ils se préparent à
attaquer deux pelotons de Heinkel 111 sur Namur, ils sont surpris
par neuf Bf 109 venant du nord à 2 000 m d'altitude.
Dans le combat tournoyant qui s'engage, le Lieutenant Le
Blanc, avec le MS 406 n° 934 "19", le Sous-Lieutenant
Voyer et le Sergent-Chef Elmlinger
(MS 406 n° 201 "7") attaquent deux Bf 109 qui
menaçaient un Morane. L'un deux va s'écraser à
huit kilomètres au sud-ouest de Namur, homologué
aux trois pilotes. Le Sergent-Chef Elmlinger
rentre à Cambrai avec un Morane criblé d'impacts.
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MS 406 du GC III/2
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16 mai 1940
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Couverture aux coups et destruction sur le
secteur Laon - Amifontaine - Vervins, 12 h 00- 13 h 00, douze
Morane 406 obligés en raison du plafond bas d'évoluer
à 1000 m. Un Hs 126 [" H1 + GL " du 3.(H)/12
abattu au beau milieu d'une batterie de Flak dans le
secteur Lappion - Dizy-le-Gros (deux tués).] rencontré
à 12 h 45 vers Montcornet est très vite abattu
par six pilotes : Commandant Geille,
Lieutenant Pissotte, Adjudant Moret,
Sergents-Chefs Roig, Ravilly
et Elmlinger (MS 406 n°
854) Son appareil mis en feu, Moret
se pose en campagne près de Montcornet (à 7 km
des lignes) où il capote, se blessant légèrement.
Le MS 406 n° 591 est entièrement détruit.
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Le 17 mai le GC III/2 évacue Cambrai
en catastrophe pour Beauvais avec seulement onze avions. Le lendemain,
Moret et huit autres pilotes sont envoyés
chercher des Morane de renfort. Même à l'arrière,
récupérer des avions tient du périple : parti
le 18 pour Toulouse, Moret et trois
autres pilotes doivent rejoindre Romorantin le 20 en avion de transport,
pour recevoir enfin chacun un MS 406, l'Adjudant convoyant pour sa
part le n° 569. Le même jour le groupe doit à nouveau
se replier, sur Persan-Beaumont cette fois, avec dix-huit avions.
18 mai 1940
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Couverture aux coups Saint-Quentin - Ribemont
décollage 9 h 00, sept Morane. Une des patrouilles va
reconnaître trois avions qui s'avèrent être
des Bloch 152 du GC I/8. Pendant ce
temps les trois autres pilotes du GC III/2
sont atraqués par trois Bf 109 du I./JG
76 , perdant un tué et un blessé parachuté.
Les quatre qui s'étaient écartés pour reconnaître
les Bloch reviennent sur ce combat, ce qui permet à
Elmlinger sur le MS
406 n°854 d'abattre un Bf 109 en flammes dans un bois près
de Chauny [Bf 109E-3 du 2./JG 76 abattu
près de La Fère, pilote prisonnier.]. Plus heureux,
les deux autres Messerschmitt
ont eu le temps de disparaître dans les nuages.
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20 mai 1940
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Couverture Ham - Péronne, une patrouille double (cinq
avions) du GC III/2 avec une triple
du GC III/3. A 11 h 10, la patrouille
rencontre sur Nesles douze Heinkel 111 faisant route au sud-ouest
à 2 500 m, qu'elle attaque de face, parvenant ainsi
à dissocier le peloton. D'un Heinkel He 111P qui s'est
écarté [codé "AI + EH" du l./KG
53 (abattu à Beauvois-en-Vermandois -un tué,
quatre prisonniers)], les occupants sautent en parachute et
il finit par s'écraser à Monchy-Lagache, victime
des Lieutenants Lechat et Le
Blanc (MS 406 n° 419 "12"), de l'Adjudant
Romey ainsi que des Sergents-Chefs
Elmlinger (MS 406 n°
201 "7") et Monribot.
Ce même jour le GC III/2
quitte Beauvais pour Persan-Beaumont avec dix-huit Morane.
Le lendemain Elmlinger et
quatre autres pilotes se rentrent à Marignane chercher
de nouveaux Morane 406 decomplément ; les avions sont
dans un tel état d'usure qu'il faut les essayer sur
place avant d'entreprendre le voyage de retour à Persan-Beaumont
! lls rentrent le 23.
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Le 25 mai 1940, protection de bombardement Saint-Pol - Hesdin, une
patrouille triple, qui ne trouve ni les bombardiers ni les autres
chasseurs devant constituer le dispositif. Le dispositif est violemment
tiré par la Flak mais deux Morane touchés peuvent rentrer
à Persan : Adjudant Moret et
Sergent-Chef Elmlinger.
Le 30 mai 1940. Il a été décidé que le
GC III/2, en reconstitution permanente de
son potentiel depuis le 10 mai, sera replié à Avord
et transformé sur Curtiss H-75. Ses dix-huit Morane présents
sont reversés aux groupes volant encore sur ce type, le Sergent-Chef
Elmlinger convoyant le n° 1022
au GC I/6 à Lognes. Entraînement
sur Curtiss à partir du ler juin. Elmlinger
vole dès le 2 sur le n° 235 et n'utilisera plus d'autre
Curtiss que ce soit en vols d'instruction ou de guerre. Le GC
III/2 rejoint le front sur le terrain de la Perthe le 6 juin.
8 juin 1940
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Couverture aux coups Villers-Cotterêts
- Soissons - Fismes, une patrouille triple, décollage
19 h 25. A 20 h 00 deux avions identifiés comme des Hs
126 [Bien que l'erreur d'identification soit surprenante, il
pourrait s'agir en fait de deux Ju 87 B du III./StG
2, dont l'un est abattu à Mareuil-en-Dôle
à 20 h 00.] sont attaqués au nord de Fère-en-Tardenois
et l'un s'écrase au nord de Braine, abattu par les neuf
pilotes : Commandant Geille,
Capitaines Lasckiewicz et Corniglion-Molinier,
Lieutenants Dubreuil, Le
Blanc (H-75A-3 n° 278) et Zantara,
Adjudant-Chef Nédellec,
Sergent-Chef Elmlinger (H-75A-3
n° 235) et Sergent Rouxel.
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Le 9 juin 1940, dans le cadre d'une mission de protection d'un appareil
de reconnaissance au Sud de Soissons, douze pilotes décollent
à 13 h 30. Après un premier combat contre un Hs 126
du I.(H)/41 vers 15 h 05, trois pilotes
sont attaqués par deux patrouilles de Me 109 du JG
2. Le Sergent-Chef Elmlinger
est vu pour la dernière fois en piqué à l'Est
de Château-Thierry, abattu par le Hpt Adolf
Galland (12eme victoire). Bien que blessé aux deux bras
et aux deux jambes, il survit à se combat qui voit cependant
la destruction du Curtiss n° 235.
1942
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Au cours de la Campagne de France, Georges
Elmlinger a réalisé 20 missions de combat
entre le 10 mai et le 9 juin ; 16 sur MS 406 et 4 sur Curtiss
H-75, remportant 6 victoires confirmées et 1 probable.
Muté après sa convalescence en Afrique du Nord
à la 5eme Escadrille du GC III/3
(Ex 1ere Escadrille du GC I/3 rebaptisée
en novembre 1941 après la défection de 3 pilotes
partis rejoindrent les FAFL à Gibraltar), le Sergent-Chef
Elmlinger reprend le combat
en novembre 1942 en s'opposant au débarquement anglo-américain
en Afrique du Nord (Opération " Torch").
Le 8 novembre, il abat un Fairey Albacore du Squadron
822 embarqué à bord du HMS Furious. Promu
Aspirant en décembre 1943, il demeure au GC
3/3 "Ardenne" (Ex- GC I/3
qui a repris sa dénomination d'origine) jusqu'à
la fin de la guerre en Europe.
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Après guerre, il est affecté au CIC
de Meknès avant d'être placé en position
de congé de longue durée en 1948 après que la
commission de réforme l'ai jugé invalide à 100%.
Promu Capitaine en 1952, il est cependant affecté 4 ans plus
tard à la 1ere Demi-brigade de chasse de Saint-Dizier pour
un stage de contrôle d'aérodrome. Placé en congé
du personnel navigant en 1958 puis admis à faire valoir ses
droits à la retraite en décembre 1961, le commandant
de réserve Elmlinger s'éteint
le 17 novembre 1968.
NB : L'unité tactique de l'escadrille est la patrouille, laquelle
peut-être organisée comme suit :
- Patrouille simple : 3 avions.
- Patrouille légère : 2 avions.
- Patrouille double : 6 avions (2 patrouilles simples).
- Patrouille double légère : 4 avions (2 patrouilles
légères).
- Patrouille triple : 9 avions (3 patrouilles simples).
- Patrouille triple légère : 6 avions (3 patrouilles
légères).
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