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WILD WEASEL IN ACTION
Sur les champs de bataille modernes, des radars puissants fouillent
le ciel à la recherche d'éventuels assaillants. La tâche
des avions dits « Wild Weasel » est d'annihiler les moyens
de défense essentiels que constituent ces radars. Depuis la
Seconde Guerre mondiale, les missions de ce type ont bien évolué. Depuis la fin des années trente, les militaires se sont appliqués
à tirer le meilleur parti des immenses possibilités
des radars pour repérer et détruire d'éventuels
assaillants aériens. Pour cette raison, les moyens de détection
électromagnétiques sont devenus des objectifs prioritaires,
et leur mise hors service préoccupe les chercheurs et les militaires
depuis plusieurs décennies.
La technologie du radar a avancé à pas de géant au cours de la Seconde Guerre mondiale, et les Allemands furent les premiers à développer des méthodes destinées à combattre efficacement ce moyen de détection, lors de la bataille d'Angleterre. Les premières missions antiradars, conduites en 1940, furent dirigées contre les stations de la Chain Home, implantées sur le sol britannique. Dans la suite du conflit, les deux camps en présence firent d'énormes progrès en matière de guerre électronique, et, vers la fin de la guerre, le recours à des contre-mesures était devenue monnaie courante, tant du côté allié que chez les Allemands. En dehors d'actions de brouillage, les deux adversaires s'employèrent à détruire les sites de radars en les localisant grâce à leurs propres émissions. Des bombardiers tels que des Boeing B-17 et des Consolidated B-24 furent dotés d'équipements de détection idoines, et des avions d'attaque furent affectés à des missions d'attaque contre les stations radar de l'ennemi. Le Hawker Typhoon fut le premier appareil Wild Weasel de l'histoire; pourvu d'un récepteur, cette machine pouvait repérer les émissions électromagnétiques d'un radar allemand, se diriger vers le site concerné et le marquer avec un fumigène en vue de le signaler aux avions chargés de l'attaque. Les techni ues antiradars se développèrent au début des années cinquante, lors de la guerre de Corée, notamment avec l'apparition de Douglas B-26 Invader équipés de systèmes de détection spéciaux. Puis la lutte antiradar intéressa beaucoup moins les états-majors aériens, jusqu'à l'emploi de missiles sol-air SA-2 « Guideline » par les Nord-Vietnamiens au cours des années soixante.
En 1965, les Nord-Vietnamiens, assistés par les Soviétiques, étaient parvenus à mettre en place de nombreux sites de SA-2 autour de Hanoi et de Haiphong, et, le 24 juillet de la même année, un McDonnell Douglas F-4C Phantom II de l'US Air Force fut abattu par l'un de ces engins. Les Américains ne perdirent pas de temps pour réagir et détruisirent le site concerné en faisant appel à des méthodes classiques. Par la suite, des attaques de représailles furent menées contre les sites qui étaient impliqués dans la destruction d'autres avions. Comme les résultats obtenus n'avaient pas toujours été à la mesure des moyens engagés, les responsables 'de l'Air Force prirent la décision de mettre au point des systèmes de contre-mesures adaptés aux objectifs visés.
Développement hâtif Jusqu'en 1965, l'USAF avait consacré peu de temps et d'argent à la définition d'un concept cohérent de lutte antiradar, mais plusieurs méthodes avaient été mises au point et quelques équipements spécifiques réalisés. Lorsque les Nord-Vietnamiens commencèrent à utiliser leurs SA-2, quatre North. American F-100F Super Sabre furent dotés d'un système de contre-mesures développé par ATI dans le cadre du projet Wild Weasel. Le système en question se composait de trois éléments principaux : un détecteur d'alerte radar Vector IV, rebaptisé plus tard APR-25 dans sa version standardisée et comprenant quatre antennes en spirale placées dans le nez et sur la dérive; un récepteur panoramique IR-133, capable d'identifier le type de radar utilisé par l'ennemi (site de missiles sol-air ou système de conduite de tir d'une batterie de canons antiaériens); et un avertisseur de tir WR-300 (plus tard, APR-26).
Les quatre avions, désignés Wild Weasel I, subirent un programme d'évaluation intensif, et le développement de cette technique se poursuivit avec le projet Wild Weasel II, consistant en un Republic F-105F Thunderchief doté d'un équipement Bendix, qui n'atteignit jamais le stade opérationnel. Les pilotes affectés au programme Wild Weasel I possédaient une très grande expérience du F-100, et les officiers de guerre électronique qui leur furent adjoints provenaient tous du Strategic Air Command, où ils avaient volé à bord de Boeing B-52 Stratofortress. Le 25 novembre 1965, quarante-quatre jours après avoir eu reçu leurs équipements, les quatre F-100F arrivèrent sur la base de Korat AB, en Thaïlande, en vue de leur évaluation au combat. Après plusieurs sorties expérimentales, ils menèrent leur première attaque au canon et à la roquette contre un site de missiles ennemi, le 22 décembre, et des F-105D achevèrent de détruire l'objectif.
En mars 1966, les premiers missiles antiradars AGM-45 Shrike furent
montés sur des F-100. Développé à partir
de l'engin air-air Sparrow, le Shrike était équipé
d'un radar de nez qui lui assurait une certaine autonomie par rapport
aux systèmes embarqués sur les F-100, mais il devait
se révéler d'une fiabilité insuffisante. Les
jours des Super Sabre au Viêt-nam étaient cependant comptés,
et d'autres projets étaient déjà impulsés. L'avion choisi pour le projet Wild Weasel III était le F-105F
Thunderchief, sur lequel les techniciens avaient monté un système
AZ-EL, destiné à fournir des informations relatives
au site et l'azimut, en lieu et place de l'équipement ATI;
en outre, cette machine spécialisée avait été
dotée d'un détecteur d'alerte passif SEESAMS(B). Au
terme d'une courte période d'essais et d'entraînement,
les F-105F Wild Weasel III furent expédiés en Asie du
Sud-Est, où, engagés aux côtés des Wild
Weasel I, ils obtinrent leur premier succès, le 7 juin 1966.
Opérant avec des F-105D armés de missiles Shrike, les
Wild Weasel lII multiplièrent les destructions de sites de
missiles sol-air et perfectionnèrent progressivement leurs
méthodes d'attaque. Néanmoins, les pertes furent assez
lourdes, essentiellement en raison de l'inexpérience de certains
équipages. Pour cette raison, l'US Air Force créa, à
Nellis AFB, le Wild Weasel College, dans lequel professèrent
des vétérans de ce type d'opérations. L'école
en question forma rapidement des pilotes et des officiers de guerre
électronique de qualité qui gagnèrent le Viêt-nam,
où ils firent merveille. L'entraînement des officiers
de guerre électronique se déroulait sur des North American
T-39F dotés de trois consoles idoines. L'un de ces spécialistes,
le Captain Dethlefsen, devait
détruire deux sites de missiles sol-air lors d'un raid sur
les aciéries de Thai Nguyen, ce qui allait lui valoir la Medal
of Honor. Quant au Major Thorsness,
il allait. mériter la même récompense pour ses
qualités de pilote.
Les enseignements tirés de l'engagement au combat des avions
réalisés dans le cadre du programme Wild Weasel III
furent communiqués aux ingénieurs américains,
qui remplacèrent le SEE-SAMS par un système Loral (plus
tard, ALR-3 1) et qui préconisèrent l'adoption du missile
antiradar AGM-78A Standard. Cet engin, développé à
partir du Standard naval, une version dont la masse atteignait 620
kg, allait se révéler bien adapté aux caractéristiques
du théâtre d'opérations vietnamien. Des Intruder,
également modifiés en vue d'emporter des missiles de
ce type, furent équipés du détecteur d'alerte
radar Bendix APS-107, mis au point lors de l'élaboration du
projet Wild Weasel II. Nouvelle version du F-105 Le printemps de 1968 vit la première utilisation au combat
du Standard, à la fois par des A-6 et par des F-105F. Le haut
commandement américain ayant ordonné l'emploi systématique
de nacelles de contre-mesures électroniques dans toutes les
missions de guerre, les capacités d'emport d'armement du F-105F
se trouvèrent dramatiquement réduites. Il fallut donc
réaliser une version du Thunderchief dotée d'équipements
de guerre électronique internes ; cette variante, qui reçut
la dénomination de F-105G, fut pourvue d'un APR-35/36 disposant
d'une plus grande plage de fréquences en lieu et place de l'APR-25/26.
L'appareil fut également doté de missiles AGM-78B Standard
pourvus d'une tête chercheuse Maxson et d'un marqueur fumigène
intégré. Après avoir subi diverses évaluations
opérationnelles, les équipements de contre-mesures électroniques
internes furent montés en série sous la forme du système
ALQ-105, consistant en des brouilleurs fixés sur chaque flanc
du fuselage. Quand les premiers F-105G parvinrent en Asie du Sud-Est,
en 1968, l'administration américaine venait tout juste d'ordonner
l'arrêt des bombardements sur le Viêt-nam du Nord ; aussi
les activités des Wild Weasel furent-elles tout d'abord très
réduites. Elles devinrent plus importantes lorsque, à
partir de 1972, commencèrent les raids menés dans le
cadre de l'opération Linebacker.
Là, les Thunderchief eurent fort à faire pour assurer
la protection électronique des B-52 et des avions d'attaque
américains, engagés contre des défenses antiaériennes
qui ne cessaient de se renforcer. Puis, en 1974, à la suite
du retrait américain du Viêt-nam, les Weasel furent réexpédiés
aux États-Unis. Les F-105G servirent dans le 35th Tactical Fighter Wing jusqu'en 1978, où ils furent versés à l'Air National Guard de l'État de Géorgie. Le dernier avion de ce type effectua son ultime mission en 1983.
En travaillant sur les programmes Wild Weasel I et Wild Weasel III, les responsables de l'US Air Force s'étaient rendu compte que ni le F-100 ni le F-105 ne pouvaient constituer la base d'un développement futur, essentiellement parce que la fabrication de ces appareils avait été arrêtée depuis de nombreuses années et que les cellules disponibles étaient de plus en plus rares. La principale machine d'attaque alors en service dans l'USAF étant le F-4C Phantom, les ingénieurs américains prirent la décision d'en extrapoler une version de lutte antiradar dans le cadre du programme Wild Weasel IV. Le développement de cet appareil, qui débuta en 1966, fut long et délicat, le F-4C ne pouvant emporter les systèmes nécessaires à l'emploi de missiles AGM-78 Standard. Le déploiement opérationnel d'une telle version n'intervint qu'en 1969, au sein du 67th Tactical Fighter Squadron, basé à Kadena AB (Okinawa), et du 81st Tactical Fighter Squadron, installé à Spangdahlem, en Allemagne fédérale. La première de ces unités fut engagée au combat lors des raids Linebacker sur le Viêt-nam du Nord.
Essais du F-4D Dans le cadre de divers programmes d'évaluation, quelques
F-4D Phantom furent mis aux standards Wild Weasel et servirent de
bancs d'essai pour le système APR-38, qui devait être
adapté par la suite au F-4G. Au départ, l'US Air Force
avait l'intention de fonder le développement du F-4G sur la
cellule du F-4D. Ce dernier appareil était en mesure d'emporter
des missiles Shrike, et certaines machines de série servaient
au sein du 52nd TFW aux côtés
des F-4C Wild Weasel IV. L'échec relatif du programme Wild Weasel IV amena les responsables
de l'USAF à s'orienter vers de nouvelles solutions. McDonnell
Douglas s'employa donc à transformer des F-4E en F-4G (projet
Wild Weasel V), en les dotant de l'équipement APR-38. Ce système,
le plus perfectionné du monde en matière de lutte antiradar,
comporte cinquante-deux antennes; il est entièrement numérisé
et peut être facilement remplacé en unité opérationnelle.
Toutes les données recueillies par l'APR-38, depuis la vitesse
anémométrique jusqu'aux divers types de menaces, sont
traitées par un ordinateur central Texas Instruments qui les
répertorie. Outre des Shrike et des Standard, le F-4G peut
emporter des missiles AGM-65 Maverick et des AGM-88 HARM.
L'AGM-65 a donné naissance à deux versions, la première
à guidage optique, la seconde à guidage infrarouge;
cet engin permet l'attaque à distance de sécurité
de radars n'étant pas en train de fonctionner, et donc n'émettant
pas d'ondes électromagnétiques sur lesquelles pourraient
se guider les missiles antiradars plus classiques. Quant au HARM,
il est à l'heure actuelle le plus efficace de toutes les armes
de sa catégorie; reprogrammable en vol, il est en mesure de
détruire un radar dont les émissions viennent de cesser.
Le F-4G se caractérise par un long carénage situé
sous le nez en lieu et place du canon interne du F-4E ; ce carénage
et celui qui se trouve sur la dérive abritent les antennes
de l'APR-38. Les avions réalisés dans le cadre du programme
Wild Weasel V emportent également des nacelles de contre-mesures
électroniques ALQ-119 et ALQ-131 ; ce dernier appareillage,
beaucoup plus fiable et efficace, supplante l'ALQ-119 dans le domaine
du brouillage tactique. Nombreux furent les pilotes de Thunderchief
qui virent d'un mauvais oeil l'arrivée du F-4G, pour lequel
ils éprouvèrent un certain dédain. S'ils reconnaissaient
les capacités peu communes des systèmes électroniques
embarqués sur le nouvel appareil, ils ne manquaient pas de
se plaindre à tout propos des performances insuffisantes que
celui-ci affichait en matière de vitesse et de manoeuvrabilité
à basse altitude. En réalité, la différence
entre le F-4G et le Thunderchief dans le domaine de la vitesse était
peu importante, et le premier de ces avions avait été
pourvu de becs de bord d'attaque qui augmentaient considérablement
son agilité dans tous les domaines de vol. Enfin, l'adoption
de réacteurs J79 ne produisant pas de fumée permit de
corriger l'un des défauts majeurs du Phantom. Que le F-4G représente le nec plus ultra en matière
de lutte antiradar n'empêche pas l'US Air Force de s'intéresser
au développement de nouvelles versions de l'appareil, notamment
du Wild Weasel VI, correspondant à un F-4G équipé
du système APR-47 et de calculateurs plus sophistiqués.
Parmi les autres types de machines en cours de mise aux standards
Weasel figure le biplace d'attaque McDonnell Douglas F-15C Eagle (Wild
Weasel VII). En dépit de son faible volume interne disponible,
le General Dynamics F-16 Fighting Falcon pourrait également
faire l'objet de modifications en ce sens; dans ce cas, les détecteurs
d'alerte radar seraient montés dans des nacelles externes.
La firme Panavia a proposé son Tornado à l'USAF : le
chasseur européen affiche en effet d'excellentes performances
à basse altitude, performances qui correspondent bien aux spécifications
du programme Weasel.
L'US Air Force n'est pas la seule armée à s'intéresser au problème de la lutte antiradar. L'US Navy, qui a soutenu de manière très active le développement des missiles Shrike et Standard, a entrepris de nombreuses recherches dans ce domaine. Le Grumman A-6 Intruder fut le premier appareil de l'aéronautique navale américaine à effectuer des missions de lutte antiradar, de concert avec le Vought A-7 Corsair II et le Douglas A-4 Skyhawk, tous deux équipés du système APS-107. Le HARM a été adopté par les responsables de la marine américaine, et les A-6 et A-7, auxquels ont été adjoints à une date récente des McDonnell Douglas F/A-18 Hornet, continuent d'assurer des tâches de ce genre. La meilleure démonstration de cette capacité a été faite lors des raids lancés par les Américains sur Benghazi et Tripoli en avril 1986, au cours desquels plusieurs sites de missiles sol-air libyens ont été détruits. La plate-forme de guerre électronique de grande qualité que constitue le Grumman EA-6B Prowler peut emporter des missiles HARM dans le cadre de missions de pénétration à longue distance. Les forces armées américaines financent actuellement le développement d'une version antiradar du célèbre missile Sidewinder, le Sidearm. Son poids réduit et la simplicité de sa tête chercheuse font de cet engin l'arme antiradar la mieux adaptée à la destruction de sites de moyenne importance. De son côté, l'ALARM peut être monté sur des hélicoptères, ce qui permet d'accroître la souplesse d'emploi de ce missile.
L'expérience israélienne La force aérienne israélienne, qui possède une
longue expérience de la lutte contre les missiles sol-air,
fait un très large usage de ses F-4E mis aux standards Weasel.
Des Phantom armés de Shrike et des IA1 Kfir pourvus de bombes
en grappes effectuèrent de nombreux raids contre des sites
de missiles sol-air syriens dans la plaine de la Beqaa en 1982, privant
l'armée envoyée au Liban par Damas de la plus grande
partie de ses moyens antiaériens. Depuis de nombreuses années,
la France et le Royaume-Uni utilisent des missiles antiradars AS.37
Martel; les deux pays procèdent actuellement au développement
de nouvelles armes de cette catégorie. La firme britannique
British Aerospace a réalisé une version du missile ALARM
qui peut être employée sur plusieurs types d'avions en
service. L'ALARM est un engin d'un poids réduit dont plusieurs
exemplaires peuvent être montés sur le Tornado, notamment
lors des missions d'attaque à longue distance où cet
appareil aurait à assurer sa propre protection contre les radars
ennemis. Pendant la guerre de 1982 avec l'Argentine, un Vulcan B Mk
2 de la Royal Air Force mena un raid mémorable depuis l'île
de l'Ascension en lançant deux missiles Shrike contre des radars
argentins situés aux Malouines. Quant à l'armée
de l'Air, elle a conduit deux actions de ce genre en détruisant
les radars libyens qui assuraient la couverture de l'aérodrome
de Ouadi Doum, au Tchad, en 1986 et 1987. La France assure le développement
du missile ARMAT. L'Union soviétique, qui reste un peu en retrait, a fondé sa doctrine de lutte antiradar sur des méthodes plus classiques. Les ingénieurs soviétiques ont cependant mis au point un missile de grandes dimensions, l'AS-9, qui comporte une tête chercheuse destinée à la détection des émissions électromagnétiques. Cette arme, qui peut être embarquée sur le « Fencer » et le « Flogger », dispose d'une portée de 90 km et constitue une terrible menace pour les radars de l'OTAN.
Ayant tiré les leçons de l'engagement américain
au Viêt-nam, les principales forces aériennes du monde
ont compris l'importance de la lutte antiradar dans la guerre moderne.
Les programmes américains les plus récents insistent
bien sur cet aspect essentiel, et d'immenses progrès s'annoncent
dans le domaine de l'« indétectabilité »
des avions (technologie Stealth). Si les ingénieurs parviennent
à réaliser des avions dits « invisibles »,
il sera désormais possible d'opérer avec plus de facilité
à proximité des radars de l'adversaire. Les Weasel de
la prochaine génération pourraient alors être
non pas des F-15 ou des Tornado, très facilement repérables,
mais des appareils dont la signature radar serait peu importante,
voire inexistante. Face à la véritable révolution
que pourrait amener le développement de la technologie Stealth,
les spécialistes se sont orientés vers des méthodes
de détection autres que celles fondées sur les ondes
électromagnétiques. Les radars puissants qui constituent
la base de la lutte antiaérienne moderne disparaîtraient
alors au profit de moyens tels que des détecteurs acoustiques,
magnétiques ou à laser. De nouvelles parades pourraient
être trouvées en utilisant des avions de reconnaissance
électronique qui, par les renseignements qu'ils pourraient
fournir, permettraient de tenir à distance les avions de lutte
antiradar. Le Grumman A-6 Intruder est toujours utilisé par l'US Nary
pour les missions de lutte antiradar aux côtés de l'A-7
Corsair Il et du FIA-18 HorneL Tous ces appareils emportent des missiles
AGM-88 HARM, qui équipent également les F-4G Phantom
Il de l'US Air Force. La nouvelle plate-forme de lutte antiradar de la Royal Air Force est le Panavia Tornado, qui emporte des missiles BAe ALARM. L'appareil représenté ici est armé de sept de ces engins, qui servent à assurer son autoprotection lors des missions de pénétration à longue distance.
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