LEGRAND André ciel de gloire - histoire des as de l\'aviation de 1914 à nos jours
LEGRAND André


 

 






 


Né le 5 décembre 1914 à la Teste-du-Buch
Décédé le 21 novembre 2003

 

 

Capitaine

6 victoires homologuées
3 victoires en collaboration
1 victoire probable en collaboration





Grade Date
Unités
Arrivée Départ Fonction Secteur
Sgt
1936
 
Armée Air 1935 1936 Elève Pilote France
S/C
05/02/40
 
GC II/5 12/38 09/39 Pilote France
Slt
194?
 
Esc 5/2 09/39 09/39 Pilote France
Lt
194?
 
GC II/5 09/39 06/40 Pilote France
     
GC II/5 06/40 1943 Pilote AFN
     
GC 2/5 "Lafayette" 1943 01/44 Pilote AFN
     
CIC Meknès 01/44 05/45 Instructeur AFN


André Legrand est né le 5 décembre 1914 à Teste-du-Buch, en Gironde. Il s'engage dans l'Armée de l'Air en 1935. Admis à Istres, il y entre en octobre et en sort le 18 juillet 1936 avec son brevet de pilote. En décembre 1938, il est affecté au GC II/5 sur la base de Reims. Le 3 septembre 1939, le Sergent Legrand est membre de la 3eme Escadrille, basée à Toul Croix-de-Metz et équipée de Curtiss H-75. Début septembre 1939, il est détaché à l'Escadrille 5/2 (Escadrille de veille du GC II/2 rebaptisée ECMJ I/16 en janvier 1940) equipée de Potez 631 mais rejoint à la fin du mois son Escadrille d'origine. Quatre jours après la déclaration de guerre de la France à l'Allemagne, le Sergent Legrand, au retour d'une mission de couverture, doit se poser en campagne après avoir été surpris par la tombé de la nuit. Il froisse un plan à l'atterrissage.

 

CAMPAGNE DE FRANCE

 

20
septembre
1939

Protection de reconnaissance Apach - Büdingen, six Curtiss du GC II/5, attaqués par cinq Bf 109 E du I./JG 53. Les Français perdent deux avions et un pilote blessé saute en parachute dans un premier temps. Après avoir manqué percuter de face deux " 109 ", le Sergent Legrand sur son Curtiss H-75A-1 n°1 vire très serré, se met dans leur queue et à cinquante mètres tire un Messerschmitt qu'il envoie s'écraser à Oberhern. Le pilote de la 3./JG 53 trouve la mort. Deux autres Bf 109 touchés par d'autres pilotes du GC II/5 ne seront pas homologués, bien que l'un d'eux doive se poser sur le ventre dans ses lignes, gravement endommagé.

6
novembre
1939

 

 

 

 

 

 

Protection d'un Potez 63-11 du GR II/22 en reconnaissance sur la Sarre, par neuf Curtiss, en début d'après-midi. Vingt-sept Bf 109 D du JGr 102 les attaquent avec l'avantage de l'altitude. Au cours du combat les Français vont revendiquer cinq victoires sûres et cinq probables, dont deux Me 109 sûres pour pour le Sergent Legrand seul, aux commandes de son H-75 n° "1" : . ... Manche au ventre, je passe en dessous d'eux. Un 109 s'encadre dans mon collimateur, gros comme une maison. Une courte rafale porte en plein dans son fuselage. Touché dans ses oeuvres vives, il part en pigué. Ses deux équipiers dégagent et rampent le combat. Piquant à mon tour, je poursuis l'adversaire. De gibier, me voici à nouveau chasseur. Un coup d'oeil derrière pour assurer mes fesses... ...Personne ! Je m'approche du Fritz -300 m. - 100 m. -50 m. - c'est bon ! Mon doigt appuie sur le contact des mitrailleuses. Les balles percent la tôle. Je vois les points d'impact, à 20 mètres à peine... " Ce premier Bf 109 s'écrase à 15 h 00 sur la rive gauche de la Moselle, son pilote expirant peu après. Puis Legrand remonte à 5 000 m où il rencontre l'Adjudant Dugoujon, et à deux, ils protègent le Potez de reconnaissance que tout le monde avait oublié dans la mêlée. Voyant sept " Dora ", ils prennenr de l'altitude et piquent à 15 h 30 sur les Messerschmrtt qui se drrigent droit sur eux. Legrand qui assure la protection de son camarade est pris pour cible par deux Bf 109 : "Je prends a partie celui qui m'attaquait par en dessus. ll accepte le combat individuel. En deux tours, je suis dans sa queue et le tire. ll pique (toujours le mème système de retournement). Vers 1500 mètres, son hélice s'arrête. Je le tirais depuis 6 000 mètres. Je l'abondonne et me retourne sur deux assaillants qui prennent la fuite... J'ai abandonné le Me à environ 1 500 m d'altitude, se dirigeant vers la Moselle moteur coupé. " Ce Bf 109 D- 1 se posera en catastrophe vers Mannheim (Allemagne), endommagé à 70%. A court de carburant, Legrand doit se poser en campagne près de Lesse avant de regagner Toul.

10 janvier 1940

 

Début d'après-midi, protection de reconnaissance vers Sarrebruck par quinze Curtiss du GC II/5. Le dispositif attaque deux patrouilles de trois Bf 109 E-3 du I./JG 2 vers Sarrebrûck et en abat deux, dont un à 13 h 15 par le Sergent Legrand aux commandes de son Curtiss n° "1", après un long combat tournoyant :" Virages, piqués suivis de ressources très brutales. Nous descendons ainsi à 3 000 mètres environ. Là une fumée de plus en plus épaisse s'échappe du Messerschrnitt et des flammes apparaissent au raccord de l'aile droite et du fuseloge. Le pilote allemand largue sa cabine. J'abandonne l'appareil désemparé un peu à l'est de Kirschnaumen. "

Le 5 février 1940, le Sergent Legrand devient Sergent-Chef.

 

Curtiss H-75 du GC II/5

 

15 mai 1940

Destruction sur Metz, une patrouille triple, dix Curtiss, décollage 5 h 30. Orientés par la radio, les pilotes attaquent deux pelotons de Heinkel 111 du III./KG 55 sans autre résultat que deux Curtiss perdus (deux blessés). Selon les souvenirs d'André Legrand, quatre Heinkel auraient abandonné leur formation après avoir largué leurs bombes, moteurs en feu. ll semble que sur le chemin du retour la patrouille rencontre un Henschel 126 qui ne peut être abattu. ll demeure donc seulemenl "probable" vers Clouange pour le Capitaine Monraisse (Curtiss H-75A-2 n° 173), le Sous-Lieutenant Klan,
l'Adjudant-Chef Dugoujon et le Sergent-Chef Legrand (Cuniss H-75A-1 n° 1).

16 mai 1940

Destruction Metz - Étain, cinq Curtiss, décollage 9 h 15. La radio oriente les pilotes à 2 500 m sur Königsmachsr où ils trouvent, mille mètres plus bas qu'eux, un Hs 126 solitaire. A leur vue le Henschel pique jusqu'au sol, puis s'enfuit en rase-mottes. Le Capitaine Monraisse sur le Curtiss H-75A-2 n° 179 le tire plein arrière, les quatre autres le prenant en tenaille. Mitrailleur très vite hors de combat, le Henschel du I.(H)/12 s'écrase à 10 h 45 sur une dernière rafale du Sergent-Chef Legrand entre Esch-sur-Alzette et Mondercange. Outre les deux déjà cités, ses trois autres vainqueurs sont l'Adjudant-Chef Dugoujon, le Sergent Audrain et le Caporal-Chef Svetlik.

20 mai 1940

 

 

 

 

 

 

 

Une patrouille triple se met en attente à partir de 8 h 00 sur le secteur de Metz - La Chaussée, mais trois retours sur pannes ne laissent que cinq pilotes sur huit. Ils sont orientés dans un premier temps sur un avion suspect survolant l'est de Nancy à 6 500 m, puis une fois sur le secteur sur un autre suspect, à l'ouest de la même ville, direction sud-ouest. Un Dornier 17 solitaire de l'escadrille de reconnaissance I.(F)/22 est intercepté soleil dans le dos à 7 500 m, à l'ouest de Commercy. Tous les pilotes effectuent des passes sur le bombardier qui se réfugie dans les nuages, poursuivi par trois Curtiss, pendant qu'un quatrième l'attend au-dessus et le dernier au-dessous. Pour sa part le Commandant Petitjean-Roget l'attaque plein avant aux commandes du Curtiss H-75A-2 n° 150. Finalement, un moteur en feu, le Dornier codé [4N + GH] descend en rase-mottes et se pose près de Crépey, à seize kilomètres au sud-est de Toul ; l'équipage compte un tué et deux prisonniers. Le bimoteur est homologué aux cinq pilotes : Commandant Petitjean-Roget, Lieutenant Houzé, Sous-Lieutenant Ruchoux, Sergent-Chef Legrand et Sergent Bouhy. [inefficacité des mitrailleuses de 7,5 mm armant le Curtiss H-75 est évidente, Albert Petitlean-Roget mentionnant dans son rapport qu'il a dû exécuter une vingtaine de passes !


Décollage 8 h 30 pour une patrouille triple, onze Curtiss, en destruction sur Verdun. Un Henschel 126B-1 du 5.(H)/13 est abattu près d'Herméville par le Commandant Petitjean-Roget aux commandes du Curtiss H-75A-3 n° 202, en collaboration avec les Capitaines Destaillac et Monraisse.

Les autres pilotes s'engagent contre les Bf 109 et en abattent un. Pour sa part le Sergent-Chef Legrand en tire un qui émet une grosse fumée noire mais ne sera pas homologué.

25 mai 1940

Destruction Briey - Mangiennes, onze Cuniss, 10 h 45 - 12 h 15. Vers 11 h 30, la patrouille rencontre un Dornier 17 de la l.(F)/22 à 6 500 m. Pendant que trois pilotes restent en protection, les autres attaquent le bombardier qui à leur vue pique vers le sol et s'enfuit en rase-mottes vers le nord-est. Après plusieurs attaques les chasseurs l'abandonnent au nord-est de Fontoy. On apprendra plus tard qu'il s'est posé sur le ventre au nord-est d'Angevillers, ce qui permettra de l'homologuer aux huit pilotes : (Cpt) Monraisse Hubert (Curtiss H-754-2 n° 150), (Lt) Trémolet René (Lt) Hébrard Marcel (S/C) Legrand André (C/C) Svetlik Ladislav (Slt) Boudier (A/C) Gras Georges (Adj) Lachaux François.

 

Le 8 juin 1940, onze Curtiss H-75 détachés à Connantre assurent la protection d'une reconnaissance de Potez 63-11 du GR II/33 sur Poix - Conty, de l0 h 15 à 11 h 15, patrouille triple de Morane 406 du GC II/1. ll s'ensuit vers 11 h 00 un combat contre des Bf 109 protégeant des bombardiers, au cours duquel deux chasseurs seront homologués aux pilotes du GC II/5 ; le Sergent-Chef Legrand en tire un mais ne peut obtenir de résultat net.

Le 13 juin, le GC II/5 doit se replier sur Dijon. Avant de quitter Toul, le Groupe incendie plusieurs appareils dont le n° 1 habituellement piloté par le Sergent-Chef Legrand et sur lequel il semble avoir obtenu toutes ses victoires. De repli en repli, le GC II/5 arrive dans le sud avant de traverser la Méditerranée pour se trouver à Saint-Denis-du-Sig, près d'Oran, avec 34 appareils. Au cours de la Campagne de France, entre le 10 mai et le 25 juin 1940, le Sergent-Chef Legrand a effectué entre 18 et 20 missions et remporté 7 victoires confirmées plus une probable.

 

3 juillet 1940

Lors de l'attaque britannique contre la flotte française à Mers-el-Kébir, le 3 juillet 1940, Legrand parvient à abattre un Blackburn Skua (qui en fait s'échappe sans dommage) chargé d'escorter les Fairey Swordfish du porte-avions HMS Ark Royal.

8
novembre
1942

Plus de deux ans plus tard, à l'occasion de l'opération "Torch", le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord, le Lieutenant Legrand se bat de nouveau aux côtés des pilotes du GC II/5 et remporte une nouvelle victoire, cette fois-ci au dépend d'un F4F-4 américain de la VF 41 à l'Est de Casablanca. Il en tire un second qui part en vrille mais son H-75 devient à son tour la cible de plusieurs autres chasseurs américains qui endommagent sérieusement son n° 37. Si l'appareil est détruit au cours de l'atterrissage forcé qui suit, le pilote s'en sort indemne.

Quelques semaines plus tard, le GC II/5 est rééquipé de Curtiss P-40F et deviendra le premier Groupe de Chasse de l'Armée de l'Air à reprendre le combat, en Tunisie. En janvier 1944, le Lieutenant Legrand quitte son Groupe (rebaptisé GC 2/5 "Lafayette"), pour rejoindre le centre d'instruction à la chasse de Meknès (CIC) dont il commandera les escadrilles C4 puis C1.

De septembre 1945 à octobre 1946, le Capitaine Legrand est moniteur sur la base école de Tours, puis passe au 3eme Bureau du commandement supérieur de l'école de l'Air. En avril 1950, il est affecté sur la base école 706 de Cazaux qu'il quitte en 1952 pour la BA 707 de Marrakech. Promu Commandant en juillet 1953, André Legrand rejoint un an plus tard la métropole où il sert sur la base de Reims. Il est ensuite mis à la disposition du commandant de la 5eme Région Aérienne en Algérie, prenant la direction du Groupement d'Aviation Légère d'Appui 1/473. En janvier 1960, le Lieutenant-Colonel Legrand est détaché à l'Etat-Major des Forces Aériennes Alliées Centre-Europe puis, l'année d'après, à l'Etat-Major de la FATAC. Ayant terminé sa carrière en Afrique Noire, le Colonel Legrand quitte l'Armée de l'Air le 1 janvier 1969.

Il est décédé le 21 novembre 2003



 

 

NB : L'unité tactique de l'escadrille est la patrouille, laquelle peut-être organisée comme suit :

- Patrouille simple : 3 avions.
- Patrouille légère : 2 avions.
- Patrouille double : 6 avions (2 patrouilles simples).
- Patrouille double légère : 4 avions (2 patrouilles légères).
- Patrouille triple : 9 avions (3 patrouilles simples).
- Patrouille triple légère : 6 avions (3 patrouilles légères).

 

 


Traducteur / Translator / Traduttore / übersetzer / vertaler

 



Croix de guerre
 


 



 


Victoires aériennes

Victoires  
6
.
3
  Collaboration
Probables  
o
.
1
  Collaboration
Non confirmées  
o
.
o
  Collaboration
Endommagés  
o
.
o
  Collaboration

Objectifs terrestres
.
Avions détruits au sol  
-
.
-
  Endommagés au sol
Blindés  
-
.
-
  Véhicules
Locomotives  
-
.
-
  Bateaux

VICTOIRES
Date Heure Revendic Type Unité Avion d'arme Unité Lieu   Référence
20/09/39 Détruit Me 109
3./JG 53 H-75A GC II/5 Uberhern
1
(Sgt) Legrand André
06/11/39 15.00 Détruit Me 109
JGr 102 H-75A GC II/5 Antilly
2
(Sgt) Legrand André
06/11/39 15.30 Détruit Me 109
JGr 102 H-75A GC II/5 Sarre
3
(Sgt) Legrand André
10/01/40 13.15 Détruit Me 109E3
I./JG 2 H-75A GC II/5 Kirchnaumen
4
(Sgt) Legrand André
15/05/40 05.30 07.00 Probable He 111
III./KG 55 H-75A GC II/5 Noyon
-
-
-
-
(Cpt) Monraisse Hubert
(A/C) Dugoujon Jean
(S/C)
Legrand André
(Slt) Klan Jean
16/05/40 10.45 Détruit Hs 126
I.(H)/12 H-75A GC II/5 Esch-s/-Alzette
1
-
5
-
1
(Cpt) Monraisse Hubert
(A/C) Dugoujon Jean
(S/C) Legrand André
(Sgt) Audrain Paul
(C/C) Svetlik Ladislav
20/05/40 08.30 10.00 Détruit Do 17
I.(F)/22 H-75A GC II/5 Crepey
2
2
6
-
-
(Lt) Houzé Pierre
(Cdt) Petitjean-Roget Lucien
(S/C) Legrand André
(Slt) Ruchoux Georges
(Sgt) Bouhy André
25/05/40 10.45 12.15 Détruit Do 17
l.(F)/22 H-75A GC II/5 Angevillers
3
-
2
7
2
-
-
-
(Cpt) Monraisse Hubert
(Lt) Trémolet René
(Lt) Hébrard Marcel
(S/C) Legrand André
(C/C) Svetlik Ladislav
(Slt) Boudier
(A/C) Gras Georges
(Adj) Lachaux François
03/07/40 Détruit Skua
H-75A GC II/5 Mers-el-Kébir
8
(S/C) Legrand André
08/11/42 Détruit Martlet
H-75A GC II/5 Casablanca
9
(Lt) Legrand André


Sources

Avions Hors Série numéro 20 : Les As français de 1939 - 1940 : Première partie d'Accart à Lefol
Avions Hors Série numéro 25 : Les As français de 1939 - 1940 : Seconde partie de Le Gloan à Williame