Antoine de la Chapelle est né le 27 septembre 1917 à
Lyon. Engagé dans l'Armée de l'Air en octobre 1935,
il obtient son brevet le 7 juillet 1936 à Istres. En janvier
1938, il est affecté sur la base aérienne de Reims et
rejoint le GC II/4 lorsque celui-ci est formé en mai 1939.
Au 3 septembre, le Sergent De La
Chapelle se trouve à Xaffévillers, au sein de la
4eme Escadrille du GC II/4, équipé
de Curtiss H-75.
Curtiss H-75 du GC II/4
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CAMPAGNE
DE FRANCE
A 14 h 40, décollent 2 patrouilles en mission
de protection d'un Potez 637 du GR II/52
à 1500 m. sur le secteur Eppembrum-Hornbach composées
comme il suit : Adjudant Plubeau (H-75A-2
n° 108) aspirant Le Calvez, Sergent
De La Chapelle (H-75A-1 n°
66), Lt Dupéret , Adjudant Dardaine
et Adjudant Tesseraud (H-75A-1 n°
74). Arrivée sur le secteur à 15 h. et à basse
altitude à cause du plafond, rien n'est à signaler jusqu'à
15 h 30. A ce moment, l'Adjudant Plubeau
voit l'ennemi sous la forme de 6 Me 109D du JGr
152 qui se trouvent à l'Est d'Hornbach, bientôt rejoints
par 4 Me 109E des I et 6./JG
53. Par radio tout le monde est alerté : "Attention,
préparez vos mitrailleuses, voilà les Fritz".
Le combat s'engage immédiatement, les patrouilles s'attaquant
de face. Très rapidement, l'avantage est pris par Plubeau
et les siens. En 10 minutes, 2 avions ennemis sont abattus, l'un tombe
dans les lignes françaises, abattu par l'Adjudant Dardaine,
l'autre est descendu par l'adjudant Plubeau
au sud de Pirmasens. Mais au cours du combat le Sergent De
La Chapelle a été touché. Son avion est en
feu. Avec décision, il revient en rase mottes dans nos lignes
et là, après une superbe chandelle, se laisse tomber
en parachute et atterrit en territoire français, à 800
m. des lignes où il est reçu a bras ouverts par nos
fantassins.
27
septembre
1939
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Deux missions exécutées par temps couvert.
Au cours de la deuxième mission, mission de protection,
la patrouille qui groupait les Adjudants Tesseraud
(H-75A-1 n° 74), Baptizet
(Curtiss H-75A-1 n° 96), le Sergent De
La Chapelle (H-75A-1 n° 88), rencontre à 10
h. 25, sur le Secteur Hornbach-Walschbrom, 3 Me 109D du JGr
176 qui attaquent l'Adjudant Baptizet.
La patrouille entière contre attaque et les 3 Messerschmidt
sont abattus...
Seuls deux sont confirmés bien que les troupes au
sol aient confirmé sa chute. En réalité,
le troisième appareil rentre avec 5% de dommage sur
son terrain. Cette absence de confirmation tient en partie
au discours prononcé par Adolf Hitler et dans le quel
il indique : "seuls 11 avions allemands avaient été
abattus par l'ennemi, 11 avions seulement furent homologués
aux pilotes français. Deux de ces avions ont été
homologués aux 3 pilotes de la patrouille (4ème
et 5ème victoires homologuées de l'escadrille),
le 3ème est considéré comme abattu et
non homologué - 3ème avion abattu et non homologué
- (après renseignements communiqués par les
troupes à terre)."
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Mission à effectuer : la 3ème escadrille doit assurer
la protection dun Potez 631 de 14 h. à 14 h 20 ? L'escadrille
doit elle-même assurer la protection de la 3 en arrivant à
14 h 10 à laltitude supérieure (6000 mètres),
participent à cette mission : Lieutenant Vincotte
Adjudant Plubeau (Curtiss H-75A-2
n° 169) Adjudant Baptizet Adjudant
Tesseraud Capitaine Borne
Sergent De La Chapelle. Le
lieutenant Vincotte qui devait commander
la patrouille Guide senlise au départ. Il viendra sur
les lignes mais ne trouvera pas les patrouilles. L'Adjudant Plubeau
prend le commandement de la patrouille double de lEscadrille.
Peu de temps après son arrivée sur le secteur il aperçoit
vers 6500 mètres encore loin chez lennemi, un bimoteur,
bidérives qui lui paraît douteux. Il se trouve suis à
5.800 : il fait le signal ennemi en vue et fait un large virage en
prenant de laltitude. Le capitaine Borne
en panne de mitrailleuses rentre au terrain. Baptizet
se joint à la patrouille. Lavion sapproche de la
France, et Plubeau se place à
larrière en continuant à grimper, 2 Me 109 viennent
reconnaître le bi-moteur, Plubeau
pense quils vont lattaquer
non, ils font demi-tour
De La Chapelle, le seul, les
poursuit et se fait attaquer. Plubeau
se rapproche toujours, ayant Baptizet
à sa gauche et derrière, Tesseraud,
plus en arrière encore et à droite. Plubeau
est à 60 mètres de larrière, légèrement
au-dessous et dans laxe. Lennemi ne les a pas vu car il
ne bouge pas. Plubeau prend son temps,
il lajuste et tire une rafale. Il voit ses balles arriver dans
les réservoirs, à chaque impact il sort une flamme,
Baptizet voit également très
bien leffet de ses balles. La fumée commence à
sortir lavion fait une abattée à gauche. Il a
son compte. Il s'agissait d'un Do 17P de la I.(F)/22
dont deux membres d'équipage seront capturés. Bien que
de nombreux pilotes aient tiré sur le Dornier, seul Plubeau
se vot attribuer le crédit de la victoire, le Capitaine Borne
estimant, contre l'avis du Lieutenant Guieu,
que son attaque décisive aurait suffit à envoyer l'appareil
au tapis.
Cette fois le calme est rompu... Tesseraud
est content. il était environ 4 heures 10 lorsque nous avons
tous été réveillés en fanfare : ronrons
de moteurs, sifflements d'éclatements de bombes et tirs de
D.C.A. Que se passe-t-il ? Des bombardiers ennemis, venus en deux
vagues, essaient de bouleverser notre terrain, heureusement noyé
dans le brouillard. Malgré cette protection naturelle, 50 bombes
sont tombées sur le terrain et ses abords immédiats
(d'autres sont tombées plus loin). La 3ème Escadrille
a été la plus touchées, 5 de ses avions sont
touchés, et le mess des officiers est détruit; un soldat,
un ancien qui devait être libéré ce jour même
est gravement blessé; on doit l'amputer d'une jambe.
L'Escadrille a été plus épargnée : un
seul avion a reçu un éclat, pas de blessés. Seul
le sergent Imbert qui était de
garde et qui s'était couché dans un fossé quand
les bombes tombaient a été fortement commotionné
pas une bombe qui a éclaté tout près de lui.
Enfin des renseignements : la Belgique, la Hollande et le Luxembourg
ont leur frontière violée. Plus de doute, c'est la vraie
guerre et, comme le dit Jaussaud : «
la guerre des papiers et des révérences est terminée
».
Les bombes ont eu heureusement le bon esprit de tomber à des
endroits déjà interdits aux avions : nous pouvons ainsi
décoller sans trop de difficultés et effectuer plusieurs
missions au cours de la journée. Mais hélas ! Les renseignements
arrivent mal, très dispersés, faux et incomplets. Impossible
de retrouver l'itinéraire de toutes ces expéditions
réunies et cette chère D.A.T du temps de paix en souffre.
Beaucoup de missions de couverture aujourd'hui dont aucune n'est
couronnée de succès le matin. Par contre un peu de bagarre
l'après-midi. Au cours d'une première mission, Baptizet,
Tesseraud et Jaussaud
sont attaqués par une dizaine de ME-109, mais devant cette
supériorité leur rôle n'est obligatoirement que
passif. Jaussaud est sidéré
: « ils nous grimpent sous le nez avec une facilité dérisoire
et nous ne sommes qu'à 5.500 mètres » dit-il.
Bagarre sans résultat et sans dommage pour personne, seul l'avion
de Tesseraud a reçu une balle
dans le plan droit.
10 mai 1940
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A 14 h 30, lors d'une mission de couverture
du terrain du débute à 14 h 45 et qui est menée
par 3 pilotes, le Sergent De
La Chapelle (Curtiss H-75A-2 n° 146) attaque un peleton
de 6 Heinkel He 111 du III./KG 55
à 3500 mètres d'altitude et vide ses chargeurs
sur l'ailier droit qui finit par se poser au sud de Raon-sur-Plaine
avec le moteur droit en feu. Touché par le tir défensif
des bombardier, il doit lui aussi poser son appareil criblé
de balles à Epinal, deux balles dans les cylindres, une
roue crevée, moteur fumant et perdant son huile. L'avion
est définitvement perdu.
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19 mai 1940
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Mission de couverture sur Laon - Crécy-sur-Serre
entre 7 h 30 et 8 h 00 avec 5 Curtiss. Le Sous-Lieutenant Baptizet,
l'Adjudant Tesseraud et le
Sergent De La Chapelle
(Curtiss H-75A-1 n° 88), après avoir poursuivi en
vain un Do 17 qui s'enfuie au ras des arbres attaquent un Hs
126 du 3.(H)/14 qui croise leur
route à 10 km de Vervins. Dès la première
passe, le mitrailleur est tué. Le pilote de l'avion d'observation
ne demande pas son reste et saute en parachute. Sur le chemin
du retour, les 3 pilotes tombent sur un terrain sur lequel stationne
des Hs 126. Le Sergent De
La Chapelle ne peut résister à l'envie de
mitrailler le terrain alors que les soldats se précipitent
sur leurs armes défensives. Au même moment, il
prend en chasse un Hs 126 qui décolle et le détruit
alors que celui-ci commence à s'élever dans le
ciel.
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9 juin 1940
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Le Mission de chasse libre sur Rethel Attigny avec deux patrouilles
triples à partir de 8 h 30. Vers Reims, les 8 pilotes
français de la 4eme Escadre attaquent des bombardiers
du II./KG 77. Les 9 appareils
de la 3eme Escadre qui devaient les protégéer
se lancent à leur tour à l'attaque des bombardiers
mais les Me 109 du II./JG 52 qui survolent
le tout piquent à leur tour. L'Adjudant Paulhan,
attaqué par plusieurs Me 109E parvient à remporter
une victoire confirmée au Nord de Troyes (Me 109E-1
du 4./JG 52 abattu près d"Epernay),
avant de se poser lui-même en campagne, grièvement
blessé et son Curtiss n° 89 défintivement
perdu. Du sol, il a le temps de voir un second bombardier
qui tombe mais qui ne sera jamais revendiqué par quiconque.
Nouvelle mission de destruction sur le secteur de Rethel-
Attigny. Le temps est superbe, pas un nuage, une visibilité.
Nous partons à trois patrouilles ainsi constituées
: Lieutenant Vinçotte,
sous-lieutenant Cordier, Sergent-Chef
De La Fléchère,
Sous-Lieutenant Plubeau, Sergent-Chef
Jaussaud, Sergent-Chef Posta,
Adjudant Tesseraud, Sergent-Chef
De La Chapelle, Sergent-Chef
Puda,
et au-dessus une patrouille triple de la troisième
escadrille, qui doit assurer la protection du dispositif.
Journal de marche (Ecrit par le Lieutenant Vinçotte)
: Le décollage a lieu à 9 h.20. Puda
qui a des ennuis avec ses mitrailleuses nous quitte presque
aussitôt. Dès que nous arrivons sur le secteur
nous commençons par voir plusieurs pelotons de trois
bombardiers qui se dirigent vers le sud-ouest. Je décide
d'attaquer le chef du premier peloton et je manoeuvre pour
le tirer trois quarts arrière. C'est ce que je fais,
mes équipiers me suivent comme mon ombre. Une première
rafale qui va être bientôt suivie d'une deuxième.
La deuxième patrouille attaque immédiatement
derrière nous. Bonne défense des bombardiers.
Mise en cercle. Et très vite tout le monde s'en mêle.
Les bombardiers étant très nombreux et le ciel
paraissant vide de tout chasseur. Les trois patrouilles de
la troisième Escadrille descendent de leur perchoir,
pour bagarrer aussi. Mais tout à coup changement de
décors
des pois blancs qui basculent. Ce sont
des Messerschmidt qui nous tombent dessus. Ils sont en force
et attaquent immédiatement les Curtiss qui courraient
aux fesses des bombardiers. Combats tournoyants que les Me
109 n'acceptent pas toujours. Confusion extrême.
Au cours de ces combats Plubeau
réussit encore une fois à se signaler : il se
met dans la queue d'un Boche avec la maestria que nous commençons
à lui connaître et le met en flammes après
lui avoir largué une bonne série de rafales
; il doit le laisser à son sort avant d'avoir eu la
joie de le voir percuter car il y en a un dans sa queue qui
commence à devenir menaçant. Pour ma part, je
suis resté avec le fidèle De
La Fléchère qui en prend un que je venais
de tirer et qui l'accompagne en feu jusqu'au sol. Très
bien De La Fléchère.
J'avais abandonné ce pigeon car il y en avait un qui
me tirait trois quart avant et que j'avais dû éviter.
J'aperçois alors un Curtiss qui paraissait mal parti
avec 2 boches aux fesses.
Je réussis à les seringuer, mais à ce
moment le mauvais qui venait me tirer revenait par l'arrière
et m'envoyait un superbe obus dans l'empennage. Le choc me
fit faire un triple tonneau déclenché, et j'avoue
que je ne me suis pas senti très fier, pendant quelques
instants. Mais tout s'est à peu près bien terminé,
et je n'avais plus qu'à revenir à Chalons, le
point de ralliement. Là, je rencontrais De
La Chapelle qui n'en revenait pas d'avoir seringué
un Boche de très près sans apparemment lui avoir
fait le moindre mal
La Fléchère
bien protégé par Casenobe,
de la 3, est revenu avec un taxi presque défaillant
: il a réussi à se poser de justesse sur le
terrain après avoir effrayé quelques témoins.
Plubeau est écoeuré,
car, en bonne position il a raté un deuxième
avion. Pour ma part j'avoue que c'est moi-même qui suis
défaillant
En somme, nous n'avons pas été
trop malheureux puisque avec des dégâts vraiment
limités, nous avons sûrement descendu un Junkers,
qui s'est abattu près de Mourmelon, après que
2 des occupants se soient jetés en parachute. Un Messerschmidt
a été descendu par Plubeau
et il y en a un autre très probablement pour La
Fléchère et moi-même
A la
3 ils ont été moins heureux puisque Blanc
(note au feuillet suivant) a du se jeter de son avion en flammes
et que Paulhan
a du poser son avion en détresse près de Mourmelon.
Le soir, le groupe entier remet ça sur le même
secteur. Nous y avons rendez-vous au Groupe I/5
qui est stationné presque à coté de nous
à St-Dizier. Trois patrouilles de la 3 doivent protéger
un Potez. Une patrouille triple de chez nous les protégent
et une quinzaine de Curtiss circulent audessus. Chez nous
prennent l'air : Sous-Lieutenant Plubeau,
Sous-Lieutenant Cordier, Lieutenant
Hlobil, Capitaine Engler,
Sergent-chef De La Chapelle,
Sergent-chef Posta, Adjudant
Tesseraud, Sergent-chef
Jaussaud, Sergent-chef Puda.
Tout ce joli monde (il paraît que j'emploie souvent
cette expression) s'achemine vers les lignes. Le Sergent-chef
Puda
quitte bientôt la patrouille, il a une fois de plus
des ennuis des mitrailleuses. A l'arrivée sur les lignes
deux pelotons de bombardiers sont immédiatement repérés
: l'un se dirige vers l'est, l'autre au nord de l'Aisne se
dirige vers le sud. Un peu au-dessus un Heinkel 111, qui paraissait
faire la liaison entre les 2 pelotons
Beaucoup plus
haut, à environ 1.000 mètres au-dessus de nous
exactement à hauteur et dans l'axe de la patrouille
du Lieutenant Dorance du I/5
une patrouille de cinq à six Messerschmidt, qui se
dirige, elle aussi vers le sud.
Tout devrait très bien se passer, nous sommes en force.
Et bien non. Il faut d'ailleurs dire que nous ne sommes en
fait pas si nombreux, car les avions du I/5
nous ont perdus et ils n'interviendront à aucun moment
dans la bagarre, qui s'engage dès que le Sous-lieutenant
Plubeau a photographié
l'ensemble et a pris la décision d'attaquer. Il bat
des plans et emmène ses patrouilles à l'attaque
du Heinkel 111 isolé. Ses équipiers le voient
tirer à plusieurs reprises, pendant que le Boche pique
et essaie de se mettre sous la protection du peloton qui vient
du nord. Il tire
Quand tout à coup ; crac
son avion est en feu. Il n'a que le temps de virer vers le
sud et de larguer en parachute. Le combat se poursuit d'une
façon assez confuse. Tout le monde y prend part et
tire un peu partout. Mais nous n'avons pas la supériorité.
Les résultats précis nous les ignorons. Seul
le Heinkel 111 a été vu descendu en flammes
et s'abattre au nord de Rethel.
Le Sous-lieutenant Cordier a
sauté en parachute et Plubeau
lui-même. En quelques mots il nous raconte son odyssée.
Après une chute libre volontaire de 3.000 mètres,
il s'est retrouvé en territoire français, à
300 mètres des lignes ennemies, la figure et les avant-bras
sérieusement brûlés. Recueilli par 2 soldats
d'un G.R.D. qui le ramenait vers l'arrière en moto,
il fut tout à coup arrêté par une escouade
sortie de derrière une meule de foin et malgré
ses explications et ses papiers, il fut emmené à
pieds baïonnettes dans le dos, jusqu'à un P.C.
qui se trouvait à 3 kilomètres de là,
où heureusement un chef de bataillon dispersa les trop
zélés gardiens, et s'occupa de faire évacuer
rapidement Plubeau.
Quelle impression pénible laisse à tous cette
journée. C'est tout de suite qu'il nous faut du matériel
moderne, des P.40 par exemple, qu'on puisse un peu surclasser
les boches. Hier, c'était le spectacle des villes incendiées
qui avait impressionné les pilotes ; aujourd'hui ce
sont nos pertes et nos difficultés insurmontables.
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11 juin 1940
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Mission de protection d'un Potez 63 de reconnaissance
sur Reims - Vouziers. Cinq patrouilles, soit 15 appareils décollent
à 9 h 30. Le mauvais temps dissocie le dispositif. Les
3 espatrouilles de la 4eme Escadrille suivent le Potez. Un Henschel
sorti des nuages devant les Curtiss est aussitôt attaqué
par 8 pilotes qui abandonnent le Potez. Le Henschel se pose
en catastrophe à Annelles et capote à l'atterrissage,
traversant une route avant de tomber dans un fossé. Un
second subit le même sort mais au retour le chef d'escadrille,
resté seul en protection du malheureux Potez, exprimera
son mécontentement devant l'abandon par ses hommes de
la mission première pour aller abattre deux avions. Le
premier Henschel est homologué à 5 pilotes : (Slt)
Cordier (S/C) De
la Chapelle Antoine (S/C) Puda
Raimund
(Adj) Tesseraud Georges
(S/C) Jaussaud et le second à
4 : (Slt) Cordier (S/C) de
la Fléchère (Slt) Baptizet
Georges (S/C) Postat
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Le 12 juin, le GC II/4 quitte Orconte pour
Pouan-les-Vallées. Il continue à se replier sur Auxerre,
Nevers jusqu'u 20 juin, date à laquelle il traverse la Méditerranée
pour s'installer au Maroc. Du 10 mai au 15 juin, le Sergent De
la Chapelle a réalisé 31 missions de guerre.
Après la dissolution du GC II/4,
en août 1940, Antoine
De la Chapelle est affecté à la 3eme Escadrille
du GC II/5 qu'il quitte en avril 1942 pour
suivre en métropole des cours au centre de perfectionnement
des sous-officiers. Placé en permission puis en congé
d'armistice, il gagne en mai 1944 un stage des élèves
officiers d'active. A sa sortie, il effectue plusieurs opérations
pour le conte de la Résistance. Promu Sous-Lieutenant en septembre
1944, il est affecté au CIC de Meknès.
Revenu en métropole en 1948, le Lieutenant De
la Chapelle est affecté au GR I/33
"Belfort" puis Capitaine, en juillet 1951, au groupement
de controle tactique aérien 72 de Metz. Nommé commandant
en juillet 1956, il est placé à la tête de la
base de Drachenbronn en mai 1960, puis rejoint en avril 1962, le centre
d'instruction des contrôleurs de sécurité aérienne
de Dijon. Promu Lieutenant-Colonel en avril 1964, il fait valoir ses
droits à la retraite en octobre 1968.
Antoine De la Chapelle
est décédé le 10 novembre 1983.
NB : L'unité tactique de l'escadrille est la patrouille, laquelle
peut-être organisée comme suit :
- Patrouille simple : 3 avions.
- Patrouille légère : 2 avions.
- Patrouille double : 6 avions (2 patrouilles simples).
- Patrouille double légère : 4 avions (2 patrouilles
légères).
- Patrouille triple : 9 avions (3 patrouilles simples).
- Patrouille triple légère : 6 avions (3 patrouilles
légères).
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