Antoine Casenobe est né à Saleilles, le 3 novembre
1914. Breveté pilote à 20 ans, il passe tout d'abord
par la 33e Escadre de Reconnaissance
avant de rejoindre le GC II/4 lors de sa
formation en mai 1939. Au 3 septembre, le S/C Casenobe
se trouve à Xaffévillers, au sein de la 3eme Escadrille
du GC II/4, équipé de Curtiss
H-75.
Curtiss H-75 du GC II/4
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CAMPAGNE
DE FRANCE
8
septembre
1939
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Le 8 septembre 1939, entre 15 h 00 et 16 h 00, cinq Curtiss
de la 3eme Escadrille assurent la protection d'un appareil
de reconnaissance sur Landau - Sarreguemines. Après
avoir essuyé les tirs de Flak, les Curtiss sont attaqués
par des Me 109E du I./JG 53. L'Adjudant
Villey (Curtiss H-75A-1 n°
67) se retourve seul, son équipier ayant du regagner
le terrain après avoir été touché.
Au cours de l'engagement qui le met aux prises avec 3 Me 109,
il parvient à placer des coups au but sur l'un d'entre
eux avant de dégager. Cette victoire sera attribuée
à l'Adjudant Villey
et partagée avec l'Adjudant Cruchant.
Ce dernier partage une autre victoire avec le S/C Casenobe
(Curtiss n° 89). Ce dernier, après avoir été
dépassé par les Me 109 qui les interceptent,
se lance à la poursuite de l'un d'entre eux. Il le
poursuit jusqu'à 1500 m lorsque le pilote allemand
passe sur le dos. Cette deuxième victoire sera elle-aussi
confirmée bien que seul un pilote allemand, en l'occurrence
Werner Mölders, ait été
obligé de se poser sur le ventre au retour à
Birkenfeld.
Dans le journal de marche de l'Escadrille sera noté
: "Journée de gloire du Groupe, de déception
à lEscadrille. La 3me Escadrille, plus heureuse
que nous, a la joie de rencontrer pour la première
fois des Boches et de descendre deux Messerschmidt. A la Quatre,
bien que 11 avions aient participé à des protections,
rien nest à signaler."
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21
novembre
1939
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Mission de chasse libre pour 6 pilotes entre
15 h 45 et 16 h 10 : Capitaine Guieu,
Adjudant Villey (Curtiss H-75A-2
n° 186), S/C Casenobe (Curtiss
H-75 n° 189), Slt Cuny, Sgt
Saillard, Sgt Dietrich.
Les pilotes du GC II/4 rencontrent
2 Me 109 du Stab I./JG 52 qu'ils abattent
tous les deux. L'Adjudant Villey
abat l'un des deux appareils qui s'écrase à 10
km au Nord-Est de Bitche, pilote tué. Dans le même
temps les S/C Casenobe et le
Sgt Saillard se partagent la destuction
d'un autre appareil qui effectue un atterrissage forcé
près d'Edenkoben avec un appareil détruit à
80%
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Cette fois le calme est rompu... Tesseraud
est content. il était environ 4 heures 10 lorsque nous avons
tous été réveillés en fanfare : ronrons
de moteurs, sifflements d'éclatements de bombes et tirs de
D.C.A. Que se passe-t-il ? Des bombardiers ennemis, venus en deux
vagues, essaient de bouleverser notre terrain, heureusement noyé
dans le brouillard. Malgré cette protection naturelle, 50 bombes
sont tombées sur le terrain et ses abords immédiats
(d'autres sont tombées plus loin). La 3ème Escadrille
a été la plus touchées, 5 de ses avions sont
touchés, et le mess des officiers est détruit; un soldat,
un ancien qui devait être libéré ce jour même
est gravement blessé; on doit l'amputer d'une jambe.
L'Escadrille a été plus épargnée : un
seul avion a reçu un éclat, pas de blessés. Seul
le sergent Imbert qui était de
garde et qui s'était couché dans un fossé quand
les bombes tombaient a été fortement commotionné
pas une bombe qui a éclaté tout près de lui.
Enfin des renseignements : la Belgique, la Hollande et le Luxembourg
ont leur frontière violée. Plus de doute, c'est la vraie
guerre et, comme le dit Jaussaud : «
la guerre des papiers et des révérences est terminée
».
Les bombes ont eu heureusement le bon esprit de tomber à des
endroits déjà interdits aux avions : nous pouvons ainsi
décoller sans trop de difficultés et effectuer plusieurs
missions au cours de la journée. Mais hélas ! Les renseignements
arrivent mal, très dispersés, faux et incomplets. Impossible
de retrouver l'itinéraire de toutes ces expéditions
réunies et cette chère D.A.T du temps de paix en souffre.
Beaucoup de missions de couverture aujourd'hui dont aucune n'est
couronnée de succès le matin. Par contre un peu de bagarre
l'après-midi. Au cours d'une première mission, Baptizet,
Tesseraud et Jaussaud
sont attaqués par une dizaine de ME-109, mais devant cette
supériorité leur rôle n'est obligatoirement que
passif. Jaussaud est sidéré
: « ils nous grimpent sous le nez avec une facilité dérisoire
et nous ne sommes qu'à 5.500 mètres » dit-il.
Bagarre sans résultat et sans dommage pour personne, seul l'avion
de Tesseraud a reçu une balle
dans le plan droit.
15 mai 1940
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Mission de couverture au Sud de Charleroi entre 11 h 00 et
12 h 10 réalisée par les sept Curtiss encore
disponibles. Au Sud de Reims, les français rencontrent
neuf bombardiers qu'ils identifient comme des "Ju 86"
(En fait des Do 17 du III./KG 2)
protégés par une douzaine de Me 109E des I
et II./JG 52. Attaquant dans un premier
temps les bimoteurs, les Curtiss sont aussitôt pris
en chasse par les Me 109. Le Sous-Lieutenant Plubeau,
les Adjudants Tesseraud
(Curtiss H-75A-1 n° 8) et Baptizet
(Curtiss H-75A-1 n° 96), abattent chacun un Me 109, le
premier à côté de Vouziers, les deux autres
un peu plus au nord (Les allemands reconnaittront la perte
de 3 Me 109 ce jour là, deux du Stab
I./JG 52 et 1 du II./JG 52).
Le Capitaine Guieu (H-75A-2
n° 186) parvient à toucher un Me 109 mais emporté
par son élan il se rapproche rapidement et ne peut
poursuivre le tir. Il est 11 h 30 et le Me 109 s'enfuie en
laissant échapper une fumée blanche qui laisse
penser que le radiateur est touché. Il est aussitôt
pris en chasse par le S/C Casenobe
(Curtiss H-75A-2 n° 103) qui le laisse finalement partir,
considérant qu'il ne pourra regagner sa base. Reprenant
de l'altitude, Guieu regroupe
le S/C Casenobe et le Sous-Lieutenant
Baptizet. A 12 h 30, ils
rencontrent un Hs 126 sur lequel ils effectuent de nombreuses
passes après que l'appareil de reconnaisance se soit
rapproché du sol pour tenter d'y trouver refuge. L'appareil
est literralement criblé de balles, tuant le mitrailleur
arrière. Concentré sur la poursuite, le Capitaine
Guieu ne remarque pas un arbre
plus haut que les autres et en percute violemment la cime.
Le moteur plein de branches, un bout de plan arraché
et un cylindre percé par une balle, il parvient malgré
tout à ramener son appareil au terrain. Une fois encore,
ils abandonnent l'appareil alors que celui-ci est totalement
désemparé. Il sera homologué aux 3 pilotes.
Pendant ce temps Paulhan,
aux commandes du Curtiss H-75A-2 n° 192 se joint au Lieutenant
Vinçotte et au Sous-Lieutenant
Plubeau (Curtiss H-75A-1 n°
97) qui a repris de l'altitude pour détruire l'un des
"Junkers" qu'ils abandonnent dans la région
de Warmeriville. Outre la destruction du bombardier, l'attaque
française a eu pour effet de provoquer le largage des
bombes dans la nature. Les 3 pilotes se lancent alors à
l'attaque d'un second bombardier mais Plubeau
doit rapidement abandonner, une balle explosive ayant fait
un trou de 15 cm au-dessus de son pare-brise. Des éclats
ont traversé son casque et sont venu s'arrêter
sur son cuir chevelu.
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16 mai 1940
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Journal de marche :
Toujours aussi peu davions disponibles : six à
lEscadrille. Cest maigre ! Et les pilotes sarrachent
les places. Ca donne un peu plus de travail au commandant
dEscadrille qui, pour donner lexemple, nhésite
pas à se sacrifier et à rester au sol abandonnant
ses chères habitudes demmener tout le monde avec,
au dessus de lui, son fidèle Baptizet.
Les déshérités, ceux qui ne volent pas,
restent à errer comme des âmes en peine autour
du cantonnement. Certains, plus philosophes, essaient de taquiner
le goujon dans la canal de la Marne.
Une protection sur le secteur Reims-Vernier-Neufchatel. Elle
est emmenée par le Sous-Lieutenant Plubeau
et groupe lAdjudant Tesseraud
le Sergent chef Jaussaud, le
Sous-Lieutenant Baptizet,
le Capitaine Engler et le C/C.
Puda.
Cest la 3 qui emmène tout le dispositif avec
deux patrouilles. Lensemble parait homogène et
sur le secteur à laltitude de 5.500 mètres,
tout est bien calme au début. Mais tout à coup
vers 14 h.40 sont aperçus des éclatements de
D.C.A. à une distance très respectueuse dune
trentaine de bombardiers en plusieurs pelotons : tout le monde
file dessus. LAdjudant Villey
chef de la patrouille-guide, attaque plein travers, peut-être
un peu prématurément. Le peloton se disloque
: il sensuit une bagarre générale au cours
de laquelle les bombardiers paraissent très maniables.
Puda
poursuit un Do 17 jusquau sol où il sécrase
à Berry-au-Bac. Le capitaine Engler
est déchaîné : il tire partout, touche
gravement un Ju 86 (En fait Do 17Z du KG 2) qui ne rentrera
probablement jamais chez lui. Mais toute cette bagarre est
bien confuse, dautant plus quà la fin arrivent
quelques Me 110. Au retour, Plubeau
et Jaussaud ont ramené
quelques balles sans importance. Le brave Jaussaud
est mécontent de sa journée :
« Si les attaques avaient eu lieu en groupe plus
compacts, si personne ne recherchait la victoire personnelle,
le palmarès eut été plus riche »
dit-il.
Alors que les avions sont à peine posés, on
voit un incendie formidable se déclencher à
Vitry-le-François. Les bombardiers boches sont passés
par là. La ville flambe sans que nous ayons rien pu
faire. En fin de soirée, le lieutenant Hlobil,
part à Auxerre. Il emmène lavion du Commandant
Borne qui a été
gravement touché hier, à la station-service
Curtiss.
De leur côté, le S/C Casenobe
(H-75 n° 189) et le Commandant Rozanoff
abattent eux aussi un Do 17 qu'ils prennent pour un Ju 86
qui va s'écraser dans les bois entre Fismes et Reims
puis Casenobe abat seul un Me 110C du 8./ZG 26 (codé
3U+FW) à Pévy. L'équipage est tué.
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Le 31 mai, il escorte à Orléans un Me 109E-1 (6 Blanc
WNr 3247 du I./JG 76) qui s'est posé
la veille dans les lignes françaises en panne d'essence.
9 juin 1940
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Le Mission de chasse libre sur Rethel Attigny avec deux patrouilles
triples à partir de 8 h 30. Vers Reims, les 8 pilotes
français de la 4eme Escadre attaquent des bombardiers
du II./KG 77. Les 9 appareils
de la 3eme Escadre qui devaient les protégéer
se lancent à leur tour à l'attaque des bombardiers
mais les Me 109 du II./JG 52 qui survolent
le tout piquent à leur tour. L'Adjudant Paulhan,
attaqué par plusieurs Me 109E parvient à remporter
une victoire confirmée au Nord de Troyes (Me 109E-1
du 4./JG 52 abattu près d"Epernay),
avant de se poser lui-même en campagne, grièvement
blessé et son Curtiss n° 89 défintivement
perdu. Du sol, il a le temps de voir un second bombardier
qui tombe mais qui ne sera jamais revendiqué par quiconque.
Nouvelle mission de destruction sur le secteur de Rethel-
Attigny. Le temps est superbe, pas un nuage, une visibilité.
Nous partons à trois patrouilles ainsi constituées
: Lieutenant Vinçotte,
sous-lieutenant Cordier, Sergent-Chef
De La Fléchère,
Sous-Lieutenant Plubeau, Sergent-Chef
Jaussaud, Sergent-Chef Posta,
Adjudant Tesseraud, Sergent-Chef
De La Chapelle, Sergent-Chef
Puda,
et au-dessus une patrouille triple de la troisième
escadrille, qui doit assurer la protection du dispositif.
Journal de marche (Ecrit par le Lieutenant Vinçotte)
: Le décollage a lieu à 9 h.20. Puda
qui a des ennuis avec ses mitrailleuses nous quitte presque
aussitôt. Dès que nous arrivons sur le secteur
nous commençons par voir plusieurs pelotons de trois
bombardiers qui se dirigent vers le sud-ouest. Je décide
d'attaquer le chef du premier peloton et je manoeuvre pour
le tirer trois quarts arrière. C'est ce que je fais,
mes équipiers me suivent comme mon ombre. Une première
rafale qui va être bientôt suivie d'une deuxième.
La deuxième patrouille attaque immédiatement
derrière nous. Bonne défense des bombardiers.
Mise en cercle. Et très vite tout le monde s'en mêle.
Les bombardiers étant très nombreux et le ciel
paraissant vide de tout chasseur. Les trois patrouilles de
la troisième Escadrille descendent de leur perchoir,
pour bagarrer aussi. Mais tout à coup changement de
décors
des pois blancs qui basculent. Ce sont
des Messerschmidt qui nous tombent dessus. Ils sont en force
et attaquent immédiatement les Curtiss qui courraient
aux fesses des bombardiers. Combats tournoyants que les Me
109 n'acceptent pas toujours. Confusion extrême.
Au cours de ces combats Plubeau
réussit encore une fois à se signaler : il se
met dans la queue d'un Boche avec la maestria que nous commençons
à lui connaître et le met en flammes après
lui avoir largué une bonne série de rafales
; il doit le laisser à son sort avant d'avoir eu la
joie de le voir percuter car il y en a un dans sa queue qui
commence à devenir menaçant. Pour ma part, je
suis resté avec le fidèle De
La Fléchère qui en prend un que je venais
de tirer et qui l'accompagne en feu jusqu'au sol. Très
bien De La Fléchère.
J'avais abandonné ce pigeon car il y en avait un qui
me tirait trois quart avant et que j'avais dû éviter.
J'aperçois alors un Curtiss qui paraissait mal parti
avec 2 boches aux fesses.
Je réussis à les seringuer, mais à ce
moment le mauvais qui venait me tirer revenait par l'arrière
et m'envoyait un superbe obus dans l'empennage. Le choc me
fit faire un triple tonneau déclenché, et j'avoue
que je ne me suis pas senti très fier, pendant quelques
instants. Mais tout s'est à peu près bien terminé,
et je n'avais plus qu'à revenir à Chalons, le
point de ralliement. Là, je rencontrais De
La Chapelle qui n'en revenait pas d'avoir seringué
un Boche de très près sans apparemment lui avoir
fait le moindre mal
La Fléchère
bien protégé par Casenobe,
de la 3, est revenu avec un taxi presque défaillant
: il a réussi à se poser de justesse sur le
terrain après avoir effrayé quelques témoins.
Plubeau est écoeuré,
car, en bonne position il a raté un deuxième
avion. Pour ma part j'avoue que c'est moi-même qui suis
défaillant
En somme, nous n'avons pas été
trop malheureux puisque avec des dégâts vraiment
limités, nous avons sûrement descendu un Junkers,
qui s'est abattu près de Mourmelon, après que
2 des occupants se soient jetés en parachute. Un Messerschmidt
a été descendu par Plubeau
et il y en a un autre très probablement pour La
Fléchère et moi-même
A la
3 ils ont été moins heureux puisque Blanc
(note au feuillet suivant) a du se jeter de son avion en flammes
et que Paulhan
a du poser son avion en détresse près de Mourmelon.
Le soir, le groupe entier remet ça sur le même
secteur. Nous y avons rendez-vous au Groupe I/5
qui est stationné presque à coté de nous
à St-Dizier. Trois patrouilles de la 3 doivent protéger
un Potez. Une patrouille triple de chez nous les protégent
et une quinzaine de Curtiss circulent audessus. Chez nous
prennent l'air : Sous-Lieutenant Plubeau,
Sous-Lieutenant Cordier, Lieutenant
Hlobil, Capitaine Engler,
Sergent-chef De La Chapelle,
Sergent-chef Posta, Adjudant
Tesseraud, Sergent-chef
Jaussaud, Sergent-chef Puda.
Tout ce joli monde (il paraît que j'emploie souvent
cette expression) s'achemine vers les lignes. Le Sergent-chef
Puda
quitte bientôt la patrouille, il a une fois de plus
des ennuis des mitrailleuses. A l'arrivée sur les lignes
deux pelotons de bombardiers sont immédiatement repérés
: l'un se dirige vers l'est, l'autre au nord de l'Aisne se
dirige vers le sud. Un peu au-dessus un Heinkel 111, qui paraissait
faire la liaison entre les 2 pelotons
Beaucoup plus
haut, à environ 1.000 mètres au-dessus de nous
exactement à hauteur et dans l'axe de la patrouille
du Lieutenant Dorance du I/5
une patrouille de cinq à six Messerschmidt, qui se
dirige, elle aussi vers le sud.
Tout devrait très bien se passer, nous sommes en force.
Et bien non. Il faut d'ailleurs dire que nous ne sommes en
fait pas si nombreux, car les avions du I/5
nous ont perdus et ils n'interviendront à aucun moment
dans la bagarre, qui s'engage dès que le Sous-lieutenant
Plubeau a photographié
l'ensemble et a pris la décision d'attaquer. Il bat
des plans et emmène ses patrouilles à l'attaque
du Heinkel 111 isolé. Ses équipiers le voient
tirer à plusieurs reprises, pendant que le Boche pique
et essaie de se mettre sous la protection du peloton qui vient
du nord. Il tire
Quand tout à coup ; crac
son avion est en feu. Il n'a que le temps de virer vers le
sud et de larguer en parachute. Le combat se poursuit d'une
façon assez confuse. Tout le monde y prend part et
tire un peu partout. Mais nous n'avons pas la supériorité.
Les résultats précis nous les ignorons. Seul
le Heinkel 111 a été vu descendu en flammes
et s'abattre au nord de Rethel.
Le Sous-lieutenant Cordier a
sauté en parachute et Plubeau
lui-même. En quelques mots il nous raconte son odyssée.
Après une chute libre volontaire de 3.000 mètres,
il s'est retrouvé en territoire français, à
300 mètres des lignes ennemies, la figure et les avant-bras
sérieusement brûlés. Recueilli par 2 soldats
d'un G.R.D. qui le ramenait vers l'arrière en moto,
il fut tout à coup arrêté par une escouade
sortie de derrière une meule de foin et malgré
ses explications et ses papiers, il fut emmené à
pieds baïonnettes dans le dos, jusqu'à un P.C.
qui se trouvait à 3 kilomètres de là,
où heureusement un chef de bataillon dispersa les trop
zélés gardiens, et s'occupa de faire évacuer
rapidement Plubeau.
Quelle impression pénible laisse à tous cette
journée. C'est tout de suite qu'il nous faut du matériel
moderne, des P.40 par exemple, qu'on puisse un peu surclasser
les boches. Hier, c'était le spectacle des villes incendiées
qui avait impressionné les pilotes ; aujourd'hui ce
sont nos pertes et nos difficultés insurmontables.
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Le 12 juin, le GC II/4 entame son repli
vers le Sud, puis traverse la Méditerranée le 20 juin
pour se trouver à Meknès au moment de l'Armistice.
Le S/C Casenobe a effectué
31 missions de guerre entre le 3 septembre et le 9 mai auxquelles
s'ajoutent 35 autres missions entre le 10 mai et le 15 juin. Suite
à la dissolution de son groupe, fin août 1940, Casenobe
est affecté à la 1ere Escadrille du GC
I/5 puis à la 3eme Escadrille du GC
II/5. La réussite de l'opération "Torch"
ayant fait basculté l'Afrique du Nord Française dans
le camp des alliés, son groupe, rebaptisé GC
2/5 "Lafayette" participe en janvier et février
1943, à la campagne de Tunisue, sur Curtiss P-40. Mais la percée
allemande Kasserine contraint l'unité à se replier au
plus vite. C'est au cours de l'un de ces transferts que le 22 février
1943, égaré dans le brouillard au-dessus de la région
montagneuse de Batna, l'Adjudant Casenobe est contraint de se poser
en panne d'essence. Son P-40F5 codé "8" et baptisé
"P'tit QUINQUIN" capote sur le sol boueus, brisant la colonne
vertébrale du pilote. L'Adjudant Casenobe
succombera à ses blessures quatre jours plus tard à
l'hôpital d'Alger.
NB : L'unité tactique de l'escadrille est la patrouille, laquelle
peut-être organisée comme suit :
- Patrouille simple : 3 avions.
- Patrouille légère : 2 avions.
- Patrouille double : 6 avions (2 patrouilles simples).
- Patrouille double légère : 4 avions (2 patrouilles
légères).
- Patrouille triple : 9 avions (3 patrouilles simples).
- Patrouille triple légère : 6 avions (3 patrouilles
légères).
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