PAULHAN Jean ciel de gloire - histoire des as de l\'aviation de 1914 à nos jours
PAULHAN Jean


 


 

 

 






 


Né le 28 novembre 1912
Tué le 7 août 1942 (30 ans)

 

 

Adjudant

1 victoire homologuée
6 victoires en collaboration
3 victoires probables





Grade Date
Unités
Arrivée Départ Fonction Secteur
C/C
1932
 
Armée Air 1931 11/32 Elève Pilote France
Sgt
01/07/33
 
35 RAM 11/32 01/33 Pilote France
S/C
193?
 
35 Esc Reco 01/33 10/33 Pilote France
Adj
193?
 
GC I/6 10/33 01/35 Pilote France
Adj/C
194?
 
GC I/42 01/35 10/35 Pilote France
     
GC I/4 10/35 10/36 Pilote France
     
BA Istres 10/36 09/39 Instructeur France
     
BA Avord 09/39 02/40 Instructeur France
     
GC II/4 02/40 08/40 Pilote France
     
Salon de Provence 10/40 08/41 Pilote France
     
GC I/3 08/41 12/41 Pilote AFN
     
GC III/3 12/41 08/42 Pilote AFN


Jean Paulhan est né le 28 novembre 1912 à Montblanc, commune de l'Hérault. Après avoir obtenu une bourse de pilotage, il entre comme élève à l'école Caudron d'Ambérieu où il obtient son brevet de pilote civil. Le 19 octobre 1931 il devance l'appel et rejoint le 2eme Groupe d'Ouvriers Aéronautiques avant d'être affecté au 35e Régiment d'Aviation Mixte, le 19 novembre 1932, avec le grade de Caporal Chef. Le 30 janvier 1933, il chisoit de se réengager pour 2 ans, cette fois ci à la 38e Escadre de reconnaissance, obtenant le grade de Sergent le 1e Juillet. Ayant reçu son brevet de pilote mimitaire, il rejoint, en octobre 1933, la 6e Escadre de Chasse à Reims. Il vole alors avec la 1ere Escadrille du GC I/6. L'unité est redésignée GC I/42 en janvier 1935 puis GC I/4 en octobre 1936. Finalement, Jean Paulhan est admis dans le corps des Sous-Officiers de carrière le 30 janvier 1937. Un an plus tard, il est affecté comme instructeur à Istres, puis en septembre 1939, sur la base d'Avord.

C'est le 22 février 1940 que l'Adjudant Paulhan, chef de patrouille, arrive à la 3eme Escadrille du GC II/4 à Xaffévillers. Envoyé en repos à Marignane le 26 février, permettant ainsi d'intégrer plus facilement les nouveaux arrivés avant de retourner en Lorraine, le 12 avril. Du 10 au 12 mai 1940, suite au Blitzkrieg, le Groupe subit de nombreux bombardements et des mitraillages du terrain qui finissent par provoquer la perte de nombreux appareils, obligeant le groupe à se repliser à Orconte, près de Saint Dizier, le 14 mai, avec seulement 15 appareils sur les 30 que compte normalement le groupe.

 

Curtiss H-75 du GC II/4

 

CAMPAGNE DE FRANCE

 

14 mai 1940

 

 

 

 

 

 

Journal de Marche : Le Groupe fait mouvement de Xafevillers à Orconte près Saint Dizier dans la Marne. Le temps de venir des Vosges dans la Marne prendre un peu d'essence, une mission de couverture à faire. Patrouille double de la 3ème Escadrille. Blanc, Cuny, Rubin, Adj Paulhan (Curtiss H-75 n° 89), Truhlan, avec en protection, deux patrouilles légères de la 4ème Escadrille. Altitude:1.500. Car il s'agit d'empêcher le mitraillage et le bombardement des pauvres fantassins qui seraient assez mal en point, au sud de Sedan.

C'est pour Paulhan l'espoir d'entrevoir enfin des croix noires autrement que la face contre terre. Les appareils prennent la direction de Vouziers ; à partir de Sainte Menehould, ils voient brûler des villages, suite de bombardements aériens sans aucun doute, mais d'avions point. Tout de suite après le canal des Ardennes, une grande saignée blanche indique sans doute, la ligne où les troupes résistent. Vers 2 000 ils continuent sur Ormont, commencent à douter de la présence des avions allemands, lorsque, après avoir effectué un virage à droite pour aller dans la zone " Vendresse-Chemery " un groupe de taxis venant du Nord apparaît, Chance inespérée ! Signal d'attaque et virage à gauche vers le soleil. Ils doivent se trouver à 50 ou 100 m au-dessus de nous. La manoeuvre à peine amorcée, déjà les 2 premiers attaquent. Blanc a l'impression que les avions de l'échelon supérieur plongent sur les Me 110. Il décèle les Me 110 à la masse de feu qui s'allume des bords d'attaque. Ils sont 12 ou 15 par patrouilles de trois ; première impression : "ils ont un mordant qui se confirmera mais paraissent peu adroit. Un demi tour m'amène derrière un de ces beaux bi-moteur, je tire, je tire, je tire ; il pique, j'essaie de le suivre, mais quelques balles qui sonnent dans ma queue me rappellent qu'ils sont nombreux. D'autres m'ont déjà suivi. Combat acharné : Rubin me dégage et met le feu à un 110".

De leur coté, Paulhan et Truhlan se démènent comme des Diables. Paulhan voit le feu à un avion allemand qu'il tire. Pendant le combat, les appareils se sont éloignés les uns des autres ; Blanc n'a vu pour sa part, qu'un Curtiss et, à de très courts instants, sans doute Rubin. Le Sous-Lieutenant Cuny a été mis à mal dès le début de la bagarre. L'accrochage a du durer 10 minutes. Premier arrivé au point de ralliement, Blanc attend avec angoisse le retour de ses camarades : "Combien vais-je trouver, de camarades au point de ralliement ? En y arrivant : personne. Sale impression ! Enfin voici des points venant du Nord. Il en manque deux, le pauvre Cuny et Paulhan qui est revenu seul en rase-mottes avec un avion endommagé, ne nous voyant pas".

Retour triste et sans gloire. Au sol, l'attente, puis la certitude qui s'enfonce en vous : Cuny ne reviendra pas. En fait le Sous-Lieutenant Cuny sera bien fait prisonnier par les Allemands.

15 mai 1940

 

 

 

 

Mission de couverture au Sud de Charleroi entre 11 h 00 et 12 h 10 réalisée par les sept Curtiss encore disponibles. Au Sud de Reims, les français rencontrent neuf bombardiers qu'ils identifient comme des "Ju 86" (En fait des Do 17 du III./KG 2) protégés par une douzaine de Me 109E des I et II./JG 52. Attaquant dans un premier temps les bimoteurs, les Curtiss sont aussitôt pris en chasse par les Me 109. Le Sous-Lieutenant Plubeau, les Adjudants Tesseraud (Curtiss H-75A-1 n° 8) et Baptizet (Curtiss H-75A-1 n° 96), abattent chacun un Me 109, le premier à côté de Vouziers, les deux autres un peu plus au nord (Les allemands reconnaittront la perte de 3 Me 109 ce jour là, deux du Stab I./JG 52 et 1 du II./JG 52).

Le Capitaine Guieu (H-75A-2 n° 186) parvient à toucher un Me 109 mais emporté par son élan il se rapproche rapidement et ne peut poursuivre le tir. Il est 11 h 30 et le Me 109 s'enfuie en laissant échapper une fumée blanche qui laisse penser que le radiateur est touché. Il est aussitôt pris en chasse par le S/C Casenobe (Curtiss H-75A-2 n° 103) qui le laisse finalement partir, considérant qu'il ne pourra regagner sa base. Reprenant de l'altitude, Guieu regroupe le S/C Casenobe et le Sous-Lieutenant Baptizet. A 12 h 30, ils rencontrent un Hs 126 sur lequel ils effectuent de nombreuses passes après que l'appareil de reconnaisance se soit rapproché du sol pour tenter d'y trouver refuge. L'appareil est literralement criblé de balles, tuant le mitrailleur arrière. Concentré sur la poursuite, le Capitaine Guieu ne remarque pas un arbre plus haut que les autres et en percute violemment la cime. Le moteur plein de branches, un bout de plan arraché et un cylindre percé par une balle, il parvient malgré tout à ramener son appareil au terrain. Une fois encore, ils abandonnent l'appareil alors que celui-ci est totalement désemparé. Il sera homologué aux 3 pilotes.

Pendant ce temps Paulhan, aux commandes du Curtiss H-75A-2 n° 192 se joint au Lieutenant Vinçotte et au Sous-Lieutenant Plubeau (Curtiss H-75A-1 n° 97) qui a repris de l'altitude pour détruire l'un des "Junkers" qu'ils abandonnent dans la région de Warmeriville. Outre la destruction du bombardier, l'attaque française a eu pour effet de provoquer le largage des bombes dans la nature. Les 3 pilotes se lancent alors à l'attaque d'un second bombardier mais Plubeau doit rapidement abandonner, une balle explosive ayant fait un trou de 15 cm au-dessus de son pare-brise. Des éclats ont traversé son casque et sont venu s'arrêter sur son cuir chevelu.

 

18 mai 1940


 

 

Entre 15 h et 15 h 30, mission de protection d'un Potez 63-11 du GR I/36 par 11 avions dont 6 pilotes dela 4eme Escadrille et 5 de la 3eme Escadrille qui volent à l'échelon inférieur : Commandant Rozanoff, Sous-Lieutenant Rubin, Capitaine Guieu (H-75A n° 189), Adjudant Paulhan (H-75A-1 n° 89), Sous-Lieutenant Plubeau (H-75A-2 n° 130), Sous-Lieutenant Baptizet, Capitaine Engler, Sous-Lieutenant Cordier, Lieutenant Girard, C/C Puda. Répartis en 4 patrouilles le dispositif attaque un premier Hs 126 isolé qui avait été signalé à 15 h 07 par Plubeau et qui est abattu 5 minutes plus tard par 4 pilotes de la 3eme Escadrille après une dizaine de passes : (Cdt) Rozanoff Yves (Cpt) Guieu Régis (Sgt) Paulhan Jean (Slt) Rubin René.

Une fois regroupé, le dispositif engage le combat avec des Me 109. Le Capitaine Engler et le Sous-Lieutenant Plubeau obtiennent une victoire à deux au Sud de Rethel (L'un d'eux est un Me 109E-3 du 7./JG 53 abattu à l'ouest de Rethel et dont le pilote est capturé).

Les Curtiss se regroupent à nouveau à 2500 m et rencontrent, vers 15 h 25, une trentaine de He 111 du KG 55. Les "Diables Rouges" attaquent les premiers, suivis par la patrouille de Plubeau. Deux He 111 sont abattus, partagés entre 6 pilotes : (Slt) Plubeau Camille, (Lt) Girard, (Cpt) Engler, (Cpt) Guieu Régis, (Slt) Rubin René, (Sgt) Paulhan Jean.

Alors qu'ils rentrent à leur terrain, une dernière rencontre avec une formation ennemie oblige les français à engager le combat alors que ceux-ci n'ont plus ni essence ni munitions. Au cours d'un bref échange, Plubeau parvient à placer sa dernière rafale sur un Me 109 du 2./JG 76 qui va finalement s'écraser près de la Fère et dont le pilote sera capturé. C'est la quatrième victoire de la journée pour Camille Plubeau qui, avec 10 victoires homologuées, prend largement la tête du palmarès de l'Escadrille et du Groupe.

Escorté par Paulhan, le Capitaine Guieu, moteur touché par un mitrailleur, se pose sur le terrain de Vraux, occupé par les Britanniques et regagnera le lendemain le terrain d'Orconte après une réparation de fortune

6 juin 1940

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le 6 juin, entre 5 h 30 et 6 h 05, mission de couverture sur Vic-sur-Aisne / Vailly, réalisée par 6 Curtiss : Sous-Lieutenant Fauconnet, le Sergent-Chef De La Chapelle, et le Sergent-Chef Jussaud, Sous-Lieutenant Plubeau (H-75A-3 n° 218), Lieutenant Hlobil Sous-Lieutenant Cordier.

Journal de marche :

Après un premier combat, le Sous-Lieutenant Plubeau reste seul sur le secteur avec son équipier, le Lieutenant Hlobil. Attaqué par 6 Me 109E de la 2./JG 76, plubeau vire, se met dans la queue du troisième et l'envoie s'écraser selon le témoignage de troupes au sol.

Comme la couverture demandée doit se faire à très basse altitude, Plubeau décide judicieusement d’arriver près du secteur à 5.000 mètres, pour dégager le ciel, si besoin est, et de descendre alors à l’altitude de travail, à 10 kilomètres de Soissons. Plubeau commence à descendre doucement en appelant par la radio Fauconnet qui se trouve beaucoup trop loin et beaucoup trop haut : non décidément Fauconnet ne comprend pas… Et quand six Me.109 lui tombe dessus la patrouille est seule pour recevoir le choc. Plubeau fait demi-tour en reprenant de l’altitude, mais il ne peut pas arriver avant que les boches n’ai réussi à faire du grabuge. Fauconnet en a eu un dans le dos tout de suite, il a pris une bonne giclée, qui a mis son avion hors de combat, lui-même est blessé à la jambe, il n’a plus qu'une chose a faire, rentrer au terrain où nous le voyons arriver sans fierté, et ou, après avoir vainement tenté de sortir le train, il est obligé de se poser, sur le ventre. Jussaud a pu, au cours du combat, se mettre dans la queue d’un Messerchmidt, et l’arroser copieusement ; il est fort probable qu’il l’a descendu, il l’a abandonné avec de la fumée caractéristique aux fesses, mais il en avait un autre derrière qui devenait mordant et il a du se dégager. Il ne ressort de l’issue de ce combat qu’une assez forte confusion dans l’ordonnance de nos patrouilles. Seuls, Plubeau et Hlobil, se retrouvent sur le secteur.

Quelques minutes après, six Me109 leur tombent sur le paletot, Plubeau vire à gauche en battant des plans, mais Hlobil aime le sport, il en a vite un dans la queue, qui lui envoie des giclées fantastiques, sans qu’il fasse autre chose que de rendre légèrement la main…Mais il y a un Dieu pour les jeunes pilotes, car le Me 109 dégage et laisse le brave Hlobil, continuer sa navigation en ligne droite… Quant à Plubeau, il n’a pas perdu son temps ; il s’est mis aussitôt dans le dos du troisième et a pu facilement tirer quelques rafales avant de dégager devant la menace de ceux qui suivaient. Résultat : le Messerchmidt s’est écrasé au sol comme le témoignait les troupes au sol, au cours d’une liaison téléphonique quelques heures après. Mais il n’en a pas moins perdu de vue Hlobil, il a même quelques inquiétudes. Il reste un moment encore sur le secteur et rentre tout seul au point de ralliement. Il n’y voit personne. Et pourtant Hlobil, y avait bien trouvé quelques instants plus tôt Cordier, De La Chapelle, et Jussaud qui étaient arrivés avant lui. Dans cet ensemble qui ne brille pas par son homogénéité, personne ne veut prendre l’initiative des opérations. Jussaud se décide enfin et veut emmener tout le monde vers.. L’ouest. Cordier réagit et part de son côté, avec Hlobil tous les deux arrivent bientôt à Orconte. Jussaud et De La Chapelle se retrouvent tout d’un coup à La-Ferté-sous-Jouarre… (drôle d’idée). Là ils se rendent compte de leur erreur (heureusement) et enfin mettent le cap vers l’est. (De La Chapelle aurait pu tout de même le faire avant, en sa qualité de vieux Rémois il aurait pu reconnaître un peu mieux la région).

Un tout petit peu plus tard, mission de couverture des ponts de l'Aisne de Fontenoy à Vally. Six Curtiss patrouillent entre 6 h 30 et 7 h 45. Un des avions ayant rebroussé chemin suite à un problème mécanique, se sont 5 appareils qui interceptent deux Hs 126 à 7 h 20. L'Adjudant Paulhan (Curtiss n° 276) attaque celui de droite, suivi par le Sous-Lieutenant Guillou et les autres pilotes : Capitaine Guieu, Blanc , Truhlar , Rubin. Le mitrailleur est rapidement mis hors de combat. Seul Paulhan continue la poursuite jusqu'aux lignes allemandes, à Fourdain, où il s'écrase en flamme. Faute de témoins, seule une victoire probable sera accordée.

 

 

Retour sur le secteur que les pilotes tiennent à 3 jusqu’à 7 heures 45. Au moment d’en partir Paulhan bat des plans et nous dirige vers Villers Cotterets, à la rencontre de 2 Me 109 rentrant chez eux. il leur coupe la retraite, mais ils les mènent vers un paquet de 5 + 3 autres. Paulhan attaque – Ses équipiers suivent mais n'obtiennent pas de résultats, car ils ont toujours un boche dans la queue au moment d’en attaquer un autre. Les équipiers de Paulhan le perdent de vue et rentrent en rase mottes. Au même moment, l'Adjudant Paulhan est aux prises avec 3 Me 109 et peut s’approcher de l’un d’eux qu’il seringue à 20 m . Il voit le boche amorcer un lent virage à droite pendant le el il tire encore, puis il l’abandonne, fait face aux deux autres qui ont fait demi tour. Il a très vraisemblablement descendu son Me 109 dans la région de la Ferté Milon…Cependant que Paulhan se bagarre seul contre 4 Me 109 et descend très certainement l’un d’eux, il est lui même touche, Paulhan doit se poser en campagne.

Potez 63-11 de reconnaissance du GR I/52

 

7 juin 1940

Le lendemain, 7 juin, il participe à une mission de protection d'un Potez 63-11 en reconnaissance au Nord-Est de Soissons. Décollage à 5 h 30. Après avoir laissé passer deux Dornier 17, les Curtiss subissent l'attaque de deux groupes de Me 109, soit un total de 20 à 25 appareils. L'Adjudant Paulhan (Curtiss H-75A-3 n° 215) ripostent et Paulhan obtient une victoire confirmée en compagnie du Lieutenant Tremélo.

De son côté, le Capitaine Guieu, isolé, parvient à se débarasser des Me 109 qui l'attaquaient et rejoint le C/C Truhlar. Ensemble; iles retrouvent un Do 17 qui ne tarde pas à fumer. De nouveau les Me 109 s'en mêlent, poursuivant Truhlar jusqu'à Reims. Le mitrailleur du Potez qu'ils devaient protéger déclarera avoir vu un Curtiss s'écraser en même temps qu'un Me 110. Finalement, les services d'homologation consigèreront qu'il s'agissait du Dornier, homologué à Guieu et Truhlar. Tué au cours du combat, le Capitaine Guieu s'est écrasé vers 6 h 30 aux commandes de son Curtiss n° 213 à Mortefontaine, dans l'Aisne. Son vainqueur est probablement le Leutnant Werner Voigt, de la 5./JG 3 qui ontient à 6 h 25 sa première victoire sur un Curtiss.

9 juin 1940

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Mission de chasse libre sur Rethel Attigny avec deux patrouilles triples à partir de 8 h 30. Vers Reims, les 8 pilotes français de la 4eme Escadre attaquent des bombardiers du II./KG 77. Les 9 appareils de la 3eme Escadre qui devaient les protégéer se lancent à leur tour à l'attaque des bombardiers mais les Me 109 du II./JG 52 qui survolent le tout piquent à leur tour. L'Adjudant Paulhan, attaqué par plusieurs Me 109E parvient à remporter une victoire confirmée au Nord de Troyes (Me 109E-1 du 4./JG 52 abattu près d"Epernay), avant de se poser lui-même en campagne, grièvement blessé et son Curtiss n° 89 défintivement perdu. Du sol, il a le temps de voir un second bombardier qui tombe mais qui ne sera jamais revendiqué par quiconque.

 

 

Nouvelle mission de destruction sur le secteur de Rethel- Attigny. Le temps est superbe, pas un nuage, une visibilité. Nous partons à trois patrouilles ainsi constituées : Lieutenant Vinçotte, sous-lieutenant Cordier, Sergent-Chef De La Fléchère, Sous-Lieutenant Plubeau, Sergent-Chef Jaussaud, Sergent-Chef Posta, Adjudant Tesseraud, Sergent-Chef De La Chapelle, Sergent-Chef Puda, et au-dessus une patrouille triple de la troisième escadrille, qui doit assurer la protection du dispositif.

Journal de marche (Ecrit par le Lieutenant Vinçotte) : Le décollage a lieu à 9 h.20. Puda qui a des ennuis avec ses mitrailleuses nous quitte presque aussitôt. Dès que nous arrivons sur le secteur nous commençons par voir plusieurs pelotons de trois bombardiers qui se dirigent vers le sud-ouest. Je décide d'attaquer le chef du premier peloton et je manoeuvre pour le tirer trois quarts arrière. C'est ce que je fais, mes équipiers me suivent comme mon ombre. Une première rafale qui va être bientôt suivie d'une deuxième. La deuxième patrouille attaque immédiatement derrière nous. Bonne défense des bombardiers. Mise en cercle. Et très vite tout le monde s'en mêle. Les bombardiers étant très nombreux et le ciel paraissant vide de tout chasseur. Les trois patrouilles de la troisième Escadrille descendent de leur perchoir, pour bagarrer aussi. Mais tout à coup changement de décors… des pois blancs qui basculent. Ce sont des Messerschmidt qui nous tombent dessus. Ils sont en force et attaquent immédiatement les Curtiss qui courraient aux fesses des bombardiers. Combats tournoyants que les Me 109 n'acceptent pas toujours. Confusion extrême.

Au cours de ces combats Plubeau réussit encore une fois à se signaler : il se met dans la queue d'un Boche avec la maestria que nous commençons à lui connaître et le met en flammes après lui avoir largué une bonne série de rafales ; il doit le laisser à son sort avant d'avoir eu la joie de le voir percuter car il y en a un dans sa queue qui commence à devenir menaçant. Pour ma part, je suis resté avec le fidèle De La Fléchère qui en prend un que je venais de tirer et qui l'accompagne en feu jusqu'au sol. Très bien De La Fléchère. J'avais abandonné ce pigeon car il y en avait un qui me tirait trois quart avant et que j'avais dû éviter. J'aperçois alors un Curtiss qui paraissait mal parti avec 2 boches aux fesses.

Je réussis à les seringuer, mais à ce moment le mauvais qui venait me tirer revenait par l'arrière et m'envoyait un superbe obus dans l'empennage. Le choc me fit faire un triple tonneau déclenché, et j'avoue que je ne me suis pas senti très fier, pendant quelques instants. Mais tout s'est à peu près bien terminé, et je n'avais plus qu'à revenir à Chalons, le point de ralliement. Là, je rencontrais De La Chapelle qui n'en revenait pas d'avoir seringué un Boche de très près sans apparemment lui avoir fait le moindre mal… La Fléchère bien protégé par Casenobe, de la 3, est revenu avec un taxi presque défaillant : il a réussi à se poser de justesse sur le terrain après avoir effrayé quelques témoins.

Plubeau est écoeuré, car, en bonne position il a raté un deuxième avion. Pour ma part j'avoue que c'est moi-même qui suis défaillant… En somme, nous n'avons pas été trop malheureux puisque avec des dégâts vraiment limités, nous avons sûrement descendu un Junkers, qui s'est abattu près de Mourmelon, après que 2 des occupants se soient jetés en parachute. Un Messerschmidt a été descendu par Plubeau et il y en a un autre très probablement pour La Fléchère et moi-même… A la 3 ils ont été moins heureux puisque Blanc (note au feuillet suivant) a du se jeter de son avion en flammes et que Paulhan
a du poser son avion en détresse près de Mourmelon.

 


Le soir, le groupe entier remet ça sur le même secteur. Nous y avons rendez-vous au Groupe I/5 qui est stationné presque à coté de nous à St-Dizier. Trois patrouilles de la 3 doivent protéger un Potez. Une patrouille triple de chez nous les protégent et une quinzaine de Curtiss circulent audessus. Chez nous prennent l'air : Sous-Lieutenant Plubeau, Sous-Lieutenant Cordier, Lieutenant Hlobil, Capitaine Engler, Sergent-chef De La Chapelle, Sergent-chef Posta, Adjudant Tesseraud, Sergent-chef Jaussaud, Sergent-chef Puda.

Tout ce joli monde (il paraît que j'emploie souvent cette expression) s'achemine vers les lignes. Le Sergent-chef Puda quitte bientôt la patrouille, il a une fois de plus des ennuis des mitrailleuses. A l'arrivée sur les lignes deux pelotons de bombardiers sont immédiatement repérés : l'un se dirige vers l'est, l'autre au nord de l'Aisne se dirige vers le sud. Un peu au-dessus un Heinkel 111, qui paraissait faire la liaison entre les 2 pelotons… Beaucoup plus haut, à environ 1.000 mètres au-dessus de nous exactement à hauteur et dans l'axe de la patrouille du Lieutenant Dorance du I/5 une patrouille de cinq à six Messerschmidt, qui se dirige, elle aussi vers le sud.

Tout devrait très bien se passer, nous sommes en force. Et bien non. Il faut d'ailleurs dire que nous ne sommes en fait pas si nombreux, car les avions du I/5 nous ont perdus et ils n'interviendront à aucun moment dans la bagarre, qui s'engage dès que le Sous-lieutenant Plubeau a photographié l'ensemble et a pris la décision d'attaquer. Il bat des plans et emmène ses patrouilles à l'attaque du Heinkel 111 isolé. Ses équipiers le voient tirer à plusieurs reprises, pendant que le Boche pique et essaie de se mettre sous la protection du peloton qui vient du nord. Il tire… Quand tout à coup ; crac… son avion est en feu. Il n'a que le temps de virer vers le sud et de larguer en parachute. Le combat se poursuit d'une façon assez confuse. Tout le monde y prend part et tire un peu partout. Mais nous n'avons pas la supériorité. Les résultats précis nous les ignorons. Seul le Heinkel 111 a été vu descendu en flammes et s'abattre au nord de Rethel.

Le Sous-lieutenant Cordier a sauté en parachute et Plubeau lui-même. En quelques mots il nous raconte son odyssée. Après une chute libre volontaire de 3.000 mètres, il s'est retrouvé en territoire français, à 300 mètres des lignes ennemies, la figure et les avant-bras sérieusement brûlés. Recueilli par 2 soldats d'un G.R.D. qui le ramenait vers l'arrière en moto, il fut tout à coup arrêté par une escouade sortie de derrière une meule de foin et malgré ses explications et ses papiers, il fut emmené à pieds baïonnettes dans le dos, jusqu'à un P.C. qui se trouvait à 3 kilomètres de là, où heureusement un chef de bataillon dispersa les trop zélés gardiens, et s'occupa de faire évacuer rapidement Plubeau.

Quelle impression pénible laisse à tous cette journée. C'est tout de suite qu'il nous faut du matériel moderne, des P.40 par exemple, qu'on puisse un peu surclasser les boches. Hier, c'était le spectacle des villes incendiées qui avait impressionné les pilotes ; aujourd'hui ce sont nos pertes et nos difficultés insurmontables.

Hospitalisé à Mourmelon, Beaume et Arles, Paulhan est opéré avec succès le 20 juin à Montepellier d'une section du nerf radial de l'avant bras alors même que ses camarades traversent la Méditerranée pour rejoindre l'Algérie. Sa convalescence achevée, il est affecté le 8 octobre 1940 sur la base dépôt de Salon de Provence puis le 21 août 1941 au GC I/3 (Rebaptisé GC III/3 le 1er Décembre 1941) en Afrique du Nord. Le 7 août 1942, décollant du terrain d'Oran-la-Senia, l'Adjudant-Chef Paulhan s'écrase au sol où son D 520 prend immédiatement feu. Il avait effectué 34 missions de guerre en 60 heures de vol.

 



 

NB : L'unité tactique de l'escadrille est la patrouille, laquelle peut-être organisée comme suit :

- Patrouille simple : 3 avions.
- Patrouille légère : 2 avions.
- Patrouille double : 6 avions (2 patrouilles simples).
- Patrouille double légère : 4 avions (2 patrouilles légères).
- Patrouille triple : 9 avions (3 patrouilles simples).
- Patrouille triple légère : 6 avions (3 patrouilles légères).

 

 


Traducteur / Translator / Traduttore / übersetzer / vertaler

 



Croix de guerre
 


 



 


Victoires aériennes

Victoires  
1
.
6
  Collaboration
Probables  
3
.
o
  Collaboration
Non confirmées  
o
.
o
  Collaboration
Endommagés  
o
.
o
  Collaboration

Objectifs terrestres
.
Avions détruits au sol  
-
.
-
  Endommagés au sol
Blindés  
-
.
-
  Véhicules
Locomotives  
-
.
-
  Bateaux

VICTOIRES
Date Heure Revendic Type Unité Avion d'arme Unité Lieu   Référence
14/05/40 18.45 19.15 Détruit Me 110
III./ZG 26 H-75A GC II/4 Sedan
1
-
(Sgt) Paulhan Jean
(Slt) Rubin René
15/05/40 11.10 12.20 Détruit Ju 86
Do 17Z du III./KG 2 H-75A GC II/4 Warmerville
6
-
2
(Slt) Plubeau Camille
(Lt) Vinçotte
Max
(Sgt) Paulhan Jean
18/05/40 15.12 Détruit Hs 126
2.(H)/33 H-75A GC II/4 Rethel
-
4
3
-
(Cdt) Rozanoff Yves
(Cpt) Guieu Régis
(Sgt) Paulhan Jean
(Slt) Rubin René
18/05/40 15.30 Détruit He 111P
KG 55 H-75A GC II/4 Rethel
8
-
-
5
-
-
(Slt) Plubeau Camille
(Lt) Girard

(Cpt) Engler
(Cpt) Guieu Régis
(Slt) Rubin René
(Sgt) Paulhan Jean
18/05/40 15.30 Détruit He 111
KG 55 H-75A GC II/4 Rethel
9
-
-
6
-
-
(Slt) Plubeau Camille
(Lt) Girard

(Cpt) Engler
(Cpt) Guieu Régis
(Slt) Rubin René
(Sgt) Paulhan Jean
18/05/40 15.15 Probable Me 109
- H-75A GC II/4 Rethel
-
(Sgt) Paulhan Jean
06/06/40 07.30 Probable Me 109
- H-75A GC II/4 Cocherel
-
(Sgt) Paulhan Jean
06/06/40 07.20 Probable Hs 126
4.(H)/12 H-75A GC II/4 Foudrain
-
(Sgt) Paulhan Jean
07/06/40 05.30 06.40 Détruit Me 109
- H-75A GC II/4 Soissons
6
-
(Sgt) Paulhan Jean
(Lt) Tremélo
09/06/40 08.30 09.40 Détruit He 111
- H-75A GC II/4 Aisne
-
13
(Slt) Cordier
(Slt) Plubeau Camille


Sources

Avions Hors Série numéro 20 : Les As français de 1939 - 1940 : Première partie d'Accart à Lefol
Avions Hors Série numéro 25 : Les As français de 1939 - 1940 : Seconde partie de Le Gloan à Williame
http://www.ordredelaliberation.fr/fr_doc/liste_biographie.htm
http://www.gc2-4.com