Georges Baptizet est né le 10 avril 1908 ç Moussey,
dans les Vosges. Engagé dans l'Armée de l'Air en novembre
1927, il est Sergent Mitrailleur au 34e Régiment
d'Aviation basé au Bourget avant de passer son brevet
de pilote en septembre 1932. Envoyé à Istres, il est
ensuite détaché à Etamps où il obtient
son brevet de chef de patrouille. Il est alors affecté à
la 2eme Escadrille de la 5e Escadre d'Aviation
Légère de Défense, basée à
Luyon et équipée de Nieuport NiD 62. Sergent Chef, il
est transféré à la 1ere Escadrille du GC
I/5 en décembre 1936. Promu Adjudant le 31 décembre
1938, il rejoint le GC II/4 à sa
création, le 16 mai 1939.
Le 3 septembre 1939, lorsque la France déclare la guerre à
l'Allemagne, Georges Baptizet est à Xaffévillers, au
sein de la 4eme Escadrille du GC II/4, équipé
de Curtiss H-75. Le 1 janvier 1940, il est promu Adjudant Chef et
le 23 février Sous-Lieutenant
Curtiss H-75 du GC II/4
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CAMPAGNE
DE FRANCE
25
septembre
1939
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Journée de joie qui voit le retour du Sergent De
La Chapelle au cours de la matinée. Il descend,
superbe et triomphant d'un Caudron-Luciole qui l'a pris à
Sarre-Union. Mais aussi journée de deuil pour les Petits
Poucets qui ont perdu leur capitaine. Au cours d'un combat
inégal, contre 3 chasseurs ennemis, il a réussi
à abattre l'un d'eux non loin de Surbourg, mais il
a du sauter en parachute, son avion étant désemparé.
Au cours de la descente, il a été lâchement
tué par deux chasseurs boches.
Parti à 10 h 50 à la tête d'une patrouille
formée en outre de l'Adjudant Baptizet
(Curtiss H-75A-1 n° 96) et de I'Adjudant Tesseraud
(H-75A-1 n° 74), il arrivait sur le secteur Bergzabern-Hagenbach
à 11 h 25. Sur le même secteur, 2 patrouilles
du GC I/4 et une patrouille de la
3me escadrille sur un secteur voisin. Secteur calme. A 12
h., dix, salves de Flak ennemie d'une dizaine d'obus qui éclatent
près du chef de patrouille, à la même
hauteur et en arrière. Quelques instants après,
attaque des patrouilles amies par l'arrière par plusieurs
Messerschmidt (nombre imprécisé). Tesseraud
a un boche dans la queue, Baptizet
pique sur celui-ci et le dégage. Baptizet
le suit cependant, se rapproche et tire quelques rafales.
le boche pique s'en se défendre, passe dans les nuages,
continue à être poursuivi et, à la sortie
des nuages est talonné par Baptizet
qui tire plusieurs fois et voit son pigeon fumer et s'enflammer
sur le flanc droit.
Baptizet voit la fumée
augmenter, l'avion ennemi battre lentement des ailes. Il est
luimême aveuglé par la fumée qui se forme
dans sa cabine, provenant des mitrailleuses de capot. Le Boche
est tombé aux environs de Bergzabern. Tesseraud
pendant ce temps, a attaqué un Me 109 et l'a abattu
an Nord de la Bien-Wald. Ralliement à 12 h. 20. A 12
h25, Baptizet en regardant
vers l'arrière, voit 2 autres patrouilles (le I/4)
aux prises avec des Messerschmidt. Il fuit du regard cet engagement
et perd de vue son chef de patrouille et l'autre équipier.
Isolé, il veut rejoindre les patrouilles d'accompagnement
et attaque par l'avant un ME qui tournait en rond. Celui-ci,
après un retournement magistral, pique jusqu'au sol,
suivi par Baptizet qui le
sonne en rase mottes et tire 1200 cartouches jusqu'au delà
de la Bien-Wald. Ayant épuisé ses munitions,
il rentre dans ses lignes sans être sur du sort de son
ennemi.
Pendant ce temps, Tesseraud
a attaqué un ME 109 se trouvant sous lui; il se place
dans la queue, tire plusieurs rafales, le boche pique jusqu'au
sol et rentre dans ses lignes. A cours d'essence, Tesseraud
et Baptizet, sur le chemin
du retour, doivent se poser à Saverne pour prendre
100 litres d'essence. Baptizet
signale, à l`issue de cette mission : nous voyons très
peu d'avions français sur les lignes. Pour ma part
je n'ai vu qu'une fois un Mureaux rentrer et travailler. Très
loin, j'ai vu un avion que je n'ai pu identifier. Ces missions
de protection sont trop longues. Il semble d'autre part que
la chasse ennemie travaille en liaison radio avec la D.C.A.
Le secteur est entièrement calme pendant une vingtaine
de minutes, et après que la D.C.A. ait tiré
une salve, la chasse ennemie attaque.
Ces remarques de Baptizet
sont fort justes et tous les pilotes sont du même avis.
Il faut qu'au cours des missions futures le commandement en
tienne compte.
Au cours de la soirée, la mort du Capitaine Claude
à laquelle on ne voulait pas croire, est malheureusement
confirmée.
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27
septembre
1939
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Deux missions exécutées par temps couvert.
Au cours de la deuxième mission, mission de protection,
la patrouille qui groupait les Adjudants Tesseraud
(H-75A-1 n° 74), Baptizet
(Curtiss H-75A-1 n° 96), le Sergent De
La Chapelle (H-75A-1 n° 88), rencontre à 10
h. 25, sur le Secteur Hornbach-Walschbrom, 3 Me 109D du JGr
176 qui attaquent l'Adjudant Baptizet.
La patrouille entière contre attaque et les 3 Messerschmidt
sont abattus...
Seuls deux sont confirmés bien que les troupes au
sol aient confirmé sa chute. En réalité,
le troisième appareil rentre avec 5% de dommage sur
son terrain. Cette absence de confirmation tient en partie
au discours prononcé par Adolf Hitler et dans le quel
il indique : "seuls 11 avions allemands avaient été
abattus par l'ennemi, 11 avions seulement furent homologués
aux pilotes français. Deux de ces avions ont été
homologués aux 3 pilotes de la patrouille (4ème
et 5ème victoires homologuées de l'escadrille),
le 3ème est considéré comme abattu et
non homologué - 3ème avion abattu et non homologué
- (après renseignements communiqués par les
troupes à terre)."
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De G à Droite:
Tesseraud, Puda, Vincotte, Duperret, Chapelle, Baptizet, Plubeau.
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Mission à effectuer : la 3ème escadrille doit assurer
la protection dun Potez 631 de 14 h. à 14 h 20 ? L'escadrille
doit elle-même assurer la protection de la 3 en arrivant à
14 h 10 à laltitude supérieure (6000 mètres),
participent à cette mission : Lieutenant Vincotte
Adjudant Plubeau (Curtiss H-75A-2
n° 169) Adjudant Baptizet Adjudant
Tesseraud Capitaine Borne
Sergent De La Chapelle. Le
lieutenant Vincotte qui devait commander
la patrouille Guide senlise au départ. Il viendra sur
les lignes mais ne trouvera pas les patrouilles. L'Adjudant Plubeau
prend le commandement de la patrouille double de lEscadrille.
Peu de temps après son arrivée sur le secteur il aperçoit
vers 6500 mètres encore loin chez lennemi, un bimoteur,
bidérives qui lui paraît douteux. Il se trouve suis à
5.800 : il fait le signal ennemi en vue et fait un large virage en
prenant de laltitude. Le capitaine Borne
en panne de mitrailleuses rentre au terrain. Baptizet
se joint à la patrouille. Lavion sapproche de la
France, et Plubeau se place à
larrière en continuant à grimper, 2 Me 109 viennent
reconnaître le bi-moteur, Plubeau
pense quils vont lattaquer
non, ils font demi-tour
De La Chapelle, le seul, les
poursuit et se fait attaquer. Plubeau
se rapproche toujours, ayant Baptizet
à sa gauche et derrière, Tesseraud,
plus en arrière encore et à droite. Plubeau
est à 60 mètres de larrière, légèrement
au-dessous et dans laxe. Lennemi ne les a pas vu car il
ne bouge pas. Plubeau prend son temps,
il lajuste et tire une rafale. Il voit ses balles arriver dans
les réservoirs, à chaque impact il sort une flamme,
Baptizet voit également très
bien leffet de ses balles. La fumée commence à
sortir lavion fait une abattée à gauche. Il a
son compte. Il s'agissait d'un Do 17P de la I.(F)/22
dont deux membres d'équipage seront capturés. Bien que
de nombreux pilotes aient tiré sur le Dornier, seul Plubeau
se vot attribuer le crédit de la victoire, le Capitaine Borne
estimant, contre l'avis du Lieutenant Guieu,
que son attaque décisive aurait suffit à envoyer l'appareil
au tapis.
Cette fois le calme est rompu... Tesseraud
est content. il était environ 4 heures 10 lorsque nous avons
tous été réveillés en fanfare : ronrons
de moteurs, sifflements d'éclatements de bombes et tirs de
D.C.A. Que se passe-t-il ? Des bombardiers ennemis, venus en deux
vagues, essaient de bouleverser notre terrain, heureusement noyé
dans le brouillard. Malgré cette protection naturelle, 50 bombes
sont tombées sur le terrain et ses abords immédiats
(d'autres sont tombées plus loin). La 3ème Escadrille
a été la plus touchées, 5 de ses avions sont
touchés, et le mess des officiers est détruit; un soldat,
un ancien qui devait être libéré ce jour même
est gravement blessé; on doit l'amputer d'une jambe.
L'Escadrille a été plus épargnée : un
seul avion a reçu un éclat, pas de blessés. Seul
le sergent Imbert qui était de
garde et qui s'était couché dans un fossé quand
les bombes tombaient a été fortement commotionné
pas une bombe qui a éclaté tout près de lui.
Enfin des renseignements : la Belgique, la Hollande et le Luxembourg
ont leur frontière violée. Plus de doute, c'est la vraie
guerre et, comme le dit Jaussaud : «
la guerre des papiers et des révérences est terminée
».
Les bombes ont eu heureusement le bon esprit de tomber à des
endroits déjà interdits aux avions : nous pouvons ainsi
décoller sans trop de difficultés et effectuer plusieurs
missions au cours de la journée. Mais hélas ! Les renseignements
arrivent mal, très dispersés, faux et incomplets. Impossible
de retrouver l'itinéraire de toutes ces expéditions
réunies et cette chère D.A.T du temps de paix en souffre.
Beaucoup de missions de couverture aujourd'hui dont aucune n'est
couronnée de succès le matin. Par contre un peu de bagarre
l'après-midi. Au cours d'une première mission, Baptizet,
Tesseraud et Jaussaud
sont attaqués par une dizaine de ME-109, mais devant cette
supériorité leur rôle n'est obligatoirement que
passif. Jaussaud est sidéré
: « ils nous grimpent sous le nez avec une facilité dérisoire
et nous ne sommes qu'à 5.500 mètres » dit-il.
Bagarre sans résultat et sans dommage pour personne, seul l'avion
de Tesseraud a reçu une balle
dans le plan droit.
15 mai 1940
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Mission de couverture au Sud de Charleroi entre 11 h 00 et
12 h 10 réalisée par les sept Curtiss encore
disponibles. Au Sud de Reims, les français rencontrent
neuf bombardiers qu'ils identifient comme des "Ju 86"
(En fait des Do 17 du III./KG 2)
protégés par une douzaine de Me 109E des I
et II./JG 52. Attaquant dans un premier
temps les bimoteurs, les Curtiss sont aussitôt pris
en chasse par les Me 109. Le Sous-Lieutenant Plubeau,
les Adjudants Tesseraud
(Curtiss H-75A-1 n° 8) et Baptizet
(Curtiss H-75A-1 n° 96), abattent chacun un Me 109, le
premier à côté de Vouziers, les deux autres
un peu plus au nord (Les allemands reconnaittront la perte
de 3 Me 109 ce jour là, deux du Stab
I./JG 52 et 1 du II./JG 52).
Le Capitaine Guieu (H-75A-2
n° 186) parvient à toucher un Me 109 mais emporté
par son élan il se rapproche rapidement et ne peut
poursuivre le tir. Il est 11 h 30 et le Me 109 s'enfuie en
laissant échapper une fumée blanche qui laisse
penser que le radiateur est touché. Il est aussitôt
pris en chasse par le S/C Casenobe
(Curtiss H-75A-2 n° 103) qui le laisse finalement partir,
considérant qu'il ne pourra regagner sa base. Reprenant
de l'altitude, Guieu regroupe
le S/C Casenobe et le Sous-Lieutenant
Baptizet. A 12 h 30, ils
rencontrent un Hs 126 sur lequel ils effectuent de nombreuses
passes après que l'appareil de reconnaisance se soit
rapproché du sol pour tenter d'y trouver refuge. L'appareil
est literralement criblé de balles, tuant le mitrailleur
arrière. Concentré sur la poursuite, le Capitaine
Guieu ne remarque pas un arbre
plus haut que les autres et en percute violemment la cime.
Le moteur plein de branches, un bout de plan arraché
et un cylindre percé par une balle, il parvient malgré
tout à ramener son appareil au terrain. Une fois encore,
ils abandonnent l'appareil alors que celui-ci est totalement
désemparé. Il sera homologué aux 3 pilotes.
Pendant ce temps Paulhan,
aux commandes du Curtiss H-75A-2 n° 192 se joint au Lieutenant
Vinçotte et au Sous-Lieutenant
Plubeau (Curtiss H-75A-1 n°
97) qui a repris de l'altitude pour détruire l'un des
"Junkers" qu'ils abandonnent dans la région
de Warmeriville. Outre la destruction du bombardier, l'attaque
française a eu pour effet de provoquer le largage des
bombes dans la nature. Les 3 pilotes se lancent alors à
l'attaque d'un second bombardier mais Plubeau
doit rapidement abandonner, une balle explosive ayant fait
un trou de 15 cm au-dessus de son pare-brise. Des éclats
ont traversé son casque et sont venu s'arrêter
sur son cuir chevelu.
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19 mai 1940
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Mission de couverture sur Laon - Crécy-sur-Serre
entre 7 h 30 et 8 h 00 avec 5 Curtiss. Le Sous-Lieutenant Baptizet,
l'Adjudant Tesseraud et le
Sergent De La Chapelle
(Curtiss H-75A-1 n° 88), après avoir poursuivi en
vain un Do 17 qui s'enfuie au ras des arbres attaquent un Hs
126 du 3.(H)/14 qui croise leur
route à 10 km de Vervins. Dès la première
passe, le mitrailleur est tué. Le pilote de l'avion d'observation
ne demande pas son reste et saute en parachute. Sur le chemin
du retour, les 3 pilotes tombent sur un terrain sur lequel stationne
des Hs 126. Le Sergent De
La Chapelle ne peut résister à l'envie de
mitrailler le terrain alors que les soldats se précipitent
sur leurs armes défensives. Au même moment, il
prend en chasse un Hs 126 qui décolle et le détruit
alors que celui-ci commence à s'élever dans le
ciel.
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28 mai 1940
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Mission de couverture du terrain à
l'aube par une patrouille simple afin de tenter d'intercepter
un avion de reconnaissance qui depuis quelques jours vient survoler
le terrain d'Orconte. Bientôt les tirs de DCA signalent
la présence de l'avion qui vole à 4000 m. Les
pilotes grimpent à sa rencontre et le coiffent à
la sortie d'un nuage. Le Sous-Lieutenant Baptizet
(Curtiss H-75A-3 n° 259) et le C/C Puda
l'attaquent alors qu'il tente de se réfugier dans les
nuages. la poursuite continue jusqu'au ras du sol lorsque le
Hs 126 finit par percuter un arbre entre Rethel et Attigny.
Initialement donné comme étant d'un Do 17, il
pourrait s'agir d'une confusion de rapport puisque l'avion serait
un Hs 126 du 2.(H)/21.
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5 juin 1940
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Mission de chasse libre pour 9 Curtiss au-dessus du Chemin
des Dames à partir de 9 h 30 : Lieutenant Vinçotte,
Sous-Lieutenant Fauconnet, Sous-Lieutenant
Cordier, Sous-Lieutenant Baptizet,
Sergent-Chef Jaussaud, Lieutenant
Hlobil,
Adjudant Tesseraud, Sergent
De La Chapelle, Sergent
Chef Posta.
Dès le départ, Jaussaud
crève sa roulette de queue et doit renoncer. Les 8
pilotes arrivent rapidement sur le secteur et sont surpris
de ny rien voir, il leur avait été dit
quune foule de bombardiers sen donnait à
coeur joie. Les français évoluent à 3.000
mètres et ne voient décidément rien.
Seul un malheureux Henschel se promène tranquillement
à 2.000 mètres au-dessous que la visibilité
extraordinaire permet dapercevoir. La première
patrouille lui tombe immédiatement dessus, suivi de
la seconde.
Mais voilà du nouveau, des points qui brillent au
soleil, assez haut au-dessus des français... des Messerschmidt.
En effet, ils attaquent en essayant de dégager leur
copain. Mais ça nest pas aussi facile quils
le pensent : Pendant que Baptizet
le Lieutenant Hlobil.
seringuent sans arrêt le pigeon au cours des passes
exécutées en rase-mottes, et finalement lenvoient
dans les décors, en flammes, les autres pilotes bagarrent
durs avec les Messerschmidt, qui se révèlent
très coriaces. Ces Messerschmidt ont une caractéristique
qui permet de les reconnaître. Ils ont tous le nez du
moteur peint en rouge, ce qui leur donne un air particulièrement
arrogant. Le Sergent De
La Chapelle est le premier à lexpérimenter.
Il est à létage supérieur, et est
tout de suite pris à parti par une patrouille contre
laquelle il ne peut rien faire si ce nest se défendre
de toute sa science du combat tournoyant. Cest néanmoins
assez dur et il se souviendra longtemps de sa montée
en spirale, qui se termine par un piqué fantastique
de plus de 5.000 mètres, piqué au cours duquel
il aura limpression de perdre ses plants, tellement
ils vibraient. Enfin ils arrivent vite près du sol.
Il redresse et saperçoit avec une certaine satisfaction
que les chasseurs boches ne sont plus là. Il
navait plus quune chose à faire, aller
au point de ralliement, Epernay 3.000 mètres.
Quand aux autres, ils sont en pleine confusion : combats
tournoyants dans lesquels on perd ses équipiers pour
se retrouver deux minutes après le début de
la fête, tout seul dans le ciel auquel on a limpression
dappartenir ? Cet isolement nest en général,
que de courte durée car aussi vite quil a paru
se vider, il se remplit de « points noirs » qui
nont à notre égard, le plus souvent que
haine et malveillance
Baptizet,
qui vient de descendre de la bonne manière son Henschel,
ne sen tient pas là. Il rencontre par hasard
un Me 109 qui rentrait chez lui en rase-mottes. Il se met
dans sa queue et en quelques giclées, lenvoie
en flammes dans un monde meilleur.. Belle continuation.. Mais
ça nest pas tout, il remonte vers deux mille
mètres, et retrouve là le lieutenant Vinçotte
qui se trouvait déjà, depuis quelques temps,
aux prises avec un Messerschmidt.
"Je lavais pris dans mon collimateur alors
que ce salaud faisait une passe sur Fauconnet.
Je navais pas pu men approcher à moins
de 300 mètres, mais ne len avais pas moins arrosé,
je lavais vu se mettre sur le dos, on se demande pourquoi,
et faire un superbe piqué, trop loin de moi alors,
pour pouvoir le suivre
Mais pourquoi donc ce cornichon
était-il remonté ? "
Probablement pour recevoir au passage une giclée de
Baptizet,
et pour qu'il puisse le cueillir ne layant pas quitté
des yeux pendant toutes ses évolutions. Quand il arrive
au sommet de sa chandelle, il n'a plus quà se
mettre dans sa queue. Cest facile, et larrosage
commence. De la fumée, le feu
il regarde derrière
lui
Minute, en voilà un autre qui aimerait bien
le prendre pour pigeon. Il bandonne la poursuite, très
étonné quil puisse rentrer chez lui ?
Il évite celui qui est derrière lui et, après
un virage complet, il est dans sa queue. Il tire
crac
Il na plus de munitions. Seule une mitrailleuse de capot
crache lamentablement. Le Boche dégage en retournement,
Il ne le suis pas, cest inutile
Il na plus
qua aller au ralliement. En rentrant il a la surprise
den retrouver un qui lui fait une passe plein avant,
il tourne autour de lui, il se met facilement derrière
lui, il dégage et sen va sans qu'il le suive,
à quoi bon le faire sans munitions.
Pendant tout le retour, je pense à lutilité
déconomiser les munitions et il envie Plubeau
qui réussit à descendre les Boches et à
revenir au terrain avec ses chargeurs presque pleins. Assez
bonne mission en somme, puisque ils en ont descendu 2, et
même probablement 3. Baptizet
est le principal artisan de la victoire avec 2 victoires confirmées
dont 1 individuelle et une probable en collaboration. Du côté
français, seul Tesseraud,
est revenu avec quelques balles dans son taxi
insignifiants.
Grande activité verbale naturellement après
latterrissage autour des soutes
Mais où
est Jaussaud.. dans toute cette
affaire ?
On apprend à ce moment quil a
vite fait réparer sa roulette de queue, et quil
na su résister à lattirance des
lignes.
Laprès-midi, nous décollons pour faire
cette protection que nous devions faire ce matin, secteur
Laon-Craonne. Altitude 4.000 mètres. 3 patrouilles
protégées par une patrouille de la 3. Cet important
dispositif na dailleurs pas à intervenir.
Mission très calme, où la chasse ennemie ne
se montre pas.. et ou, toutefois, un équipier de la
3 à eu de la veine de gauler Henschel et de le descendre
sans autre forme de procès (attribué au C/C
Truhlar).
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11 juin 1940
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Mission de protection d'un Potez 63 de reconnaissance
sur Reims - Vouziers. Cinq patrouilles, soit 15 appareils décollent
à 9 h 30. Le mauvais temps dissocie le dispositif. Les
3 espatrouilles de la 4eme Escadrille suivent le Potez. Un Henschel
sorti des nuages devant les Curtiss est aussitôt attaqué
par 8 pilotes qui abandonnent le Potez. Le Henschel se pose
en catastrophe à Annelles et capote à l'atterrissage,
traversant une route avant de tomber dans un fossé. Un
second subit le même sort mais au retour le chef d'escadrille,
resté seul en protection du malheureux Potez, exprimera
son mécontentement devant l'abandon par ses hommes de
la mission première pour aller abattre deux avions. Le
premier Henschel est homologué à 5 pilotes : (Slt)
Cordier (S/C) de
la Chapelle Antoine (S/C) Puda
Raimund
(Adj) Tesseraud Georges
(S/C) Jaussaud et le second à
4 : (Slt) Cordier (S/C) de
la Fléchère (Slt) Baptizet
Georges (S/C) Postat
.
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Le 12 juin, le GC II/4 quitte Orconte pour
Pouan-les-Vallées. Il continue à se replier sur Auxerre,
Nevers jusqu'u 20 juin, date à laquelle il traverse la Méditerranée
pour s'installer au Maroc. Au cours de la Campagne
de France, le Sous-Lieutenant Baptizet
a réalisé 42 missions entre le 3 septembre 1939 et le
9 mai 1940 et 29 entre le 10 mai et le 15 juin.
Transféré à la 2eme Escadrille du GC
I/5 le 8 septembre 1940, après la dissolution du GC
II/4, promu Lieutenant, il est affecté en février
1943 à l'Ecole d'Application du personnel navigant (EAPN) de
Marrakech comme adjoint au commandant de l'Escadrille C1 puis commandant
de l'Escadrille C3. Capitaine en 1944, il devient en mars 1945, adjoint
au commandant de l'Escadrille C3 du CIC de Meknès.
En août 1945, il regagne la métropole où il sert
sur la base de Cognac. En 1946, il rejoint l'état-major de
la 1ere Région Aérienne à Dijon puis passe au
BTA 248 de Strasbourg et commande la compagnie de transit du personnel
Air sur la même base. Il dirige ensuite la section de liaison
aérienne (SLA) n° 88 basée à Dijon-Longvic.
Promu Commandant de réserve en 1947, il est rappelé
pour la crise Suez, en 1956, pour servir à la 546e demi-brigade
d'infanterie de l'Air. En décembre 1956, le Lieutenant-Colonel
Baptizet commande la section Cadre Air 70/205 de Besançon.
Il quitte l'Armée de l'Air 2 mois plus tard.
Georges Baptizet est décédé le 9 mai 1974 à
Besançon dans le Doubs.
P-39Q du GC I/5
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NB : L'unité tactique de l'escadrille est la patrouille, laquelle
peut-être organisée comme suit :
- Patrouille simple : 3 avions.
- Patrouille légère : 2 avions.
- Patrouille double : 6 avions (2 patrouilles simples).
- Patrouille double légère : 4 avions (2 patrouilles
légères).
- Patrouille triple : 9 avions (3 patrouilles simples).
- Patrouille triple légère : 6 avions (3 patrouilles
légères).
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