BAPTIZET Georges ciel de gloire - histoire des as de l\'aviation de 1914 à nos jours BAPTIZET Georges
BAPTIZET Georges


 

 






 


Né le 10 avriil 1908
Décédé le 9 mai 1974 à Besançon

 

Sous-Lieutenant

2 victoires homologuées
7 victoires en collaboration
2 victoires probables
2 victoires probables en collaboration





Grade Date
Unités
Arrivée Départ Fonction Secteur
Sgt
1927
 
Armée Air 1927 1932 Elève Pilote France
S/C
???
 
5e EALD 1933 1936 Pilote France
Adj
31/12/38
 
GC I/5 12/36 05/39 Pilote France
A/C
01/01/40
 
GC II/4 05/39 08/40 Pilote France
Slt
23/02/40
 
GC I/5 08/40 02/43 Pilote AFN
Lt
194?
 
EAPN 02/43 03/45 Pilote AFN
Cpt
1944
 
CIC Meknès 03/45 05/45 Pilote AFN


Georges Baptizet est né le 10 avril 1908 ç Moussey, dans les Vosges. Engagé dans l'Armée de l'Air en novembre 1927, il est Sergent Mitrailleur au 34e Régiment d'Aviation basé au Bourget avant de passer son brevet de pilote en septembre 1932. Envoyé à Istres, il est ensuite détaché à Etamps où il obtient son brevet de chef de patrouille. Il est alors affecté à la 2eme Escadrille de la 5e Escadre d'Aviation Légère de Défense, basée à Luyon et équipée de Nieuport NiD 62. Sergent Chef, il est transféré à la 1ere Escadrille du GC I/5 en décembre 1936. Promu Adjudant le 31 décembre 1938, il rejoint le GC II/4 à sa création, le 16 mai 1939.

Le 3 septembre 1939, lorsque la France déclare la guerre à l'Allemagne, Georges Baptizet est à Xaffévillers, au sein de la 4eme Escadrille du GC II/4, équipé de Curtiss H-75. Le 1 janvier 1940, il est promu Adjudant Chef et le 23 février Sous-Lieutenant

 

Curtiss H-75 du GC II/4

 

CAMPAGNE DE FRANCE

 

25
septembre
1939

 

 

 

 

 

 

 

Journée de joie qui voit le retour du Sergent De La Chapelle au cours de la matinée. Il descend, superbe et triomphant d'un Caudron-Luciole qui l'a pris à Sarre-Union. Mais aussi journée de deuil pour les Petits Poucets qui ont perdu leur capitaine. Au cours d'un combat inégal, contre 3 chasseurs ennemis, il a réussi à abattre l'un d'eux non loin de Surbourg, mais il a du sauter en parachute, son avion étant désemparé. Au cours de la descente, il a été lâchement tué par deux chasseurs boches.

Parti à 10 h 50 à la tête d'une patrouille formée en outre de l'Adjudant Baptizet (Curtiss H-75A-1 n° 96) et de I'Adjudant Tesseraud (H-75A-1 n° 74), il arrivait sur le secteur Bergzabern-Hagenbach à 11 h 25. Sur le même secteur, 2 patrouilles du GC I/4 et une patrouille de la 3me escadrille sur un secteur voisin. Secteur calme. A 12 h., dix, salves de Flak ennemie d'une dizaine d'obus qui éclatent près du chef de patrouille, à la même hauteur et en arrière. Quelques instants après, attaque des patrouilles amies par l'arrière par plusieurs Messerschmidt (nombre imprécisé). Tesseraud a un boche dans la queue, Baptizet pique sur celui-ci et le dégage. Baptizet le suit cependant, se rapproche et tire quelques rafales. le boche pique s'en se défendre, passe dans les nuages, continue à être poursuivi et, à la sortie des nuages est talonné par Baptizet qui tire plusieurs fois et voit son pigeon fumer et s'enflammer sur le flanc droit.

Baptizet voit la fumée augmenter, l'avion ennemi battre lentement des ailes. Il est luimême aveuglé par la fumée qui se forme dans sa cabine, provenant des mitrailleuses de capot. Le Boche est tombé aux environs de Bergzabern. Tesseraud pendant ce temps, a attaqué un Me 109 et l'a abattu an Nord de la Bien-Wald. Ralliement à 12 h. 20. A 12 h25, Baptizet en regardant vers l'arrière, voit 2 autres patrouilles (le I/4) aux prises avec des Messerschmidt. Il fuit du regard cet engagement et perd de vue son chef de patrouille et l'autre équipier. Isolé, il veut rejoindre les patrouilles d'accompagnement et attaque par l'avant un ME qui tournait en rond. Celui-ci, après un retournement magistral, pique jusqu'au sol, suivi par Baptizet qui le sonne en rase mottes et tire 1200 cartouches jusqu'au delà de la Bien-Wald. Ayant épuisé ses munitions, il rentre dans ses lignes sans être sur du sort de son ennemi.

Pendant ce temps, Tesseraud a attaqué un ME 109 se trouvant sous lui; il se place dans la queue, tire plusieurs rafales, le boche pique jusqu'au sol et rentre dans ses lignes. A cours d'essence, Tesseraud et Baptizet, sur le chemin du retour, doivent se poser à Saverne pour prendre 100 litres d'essence. Baptizet signale, à l`issue de cette mission : nous voyons très peu d'avions français sur les lignes. Pour ma part je n'ai vu qu'une fois un Mureaux rentrer et travailler. Très loin, j'ai vu un avion que je n'ai pu identifier. Ces missions de protection sont trop longues. Il semble d'autre part que la chasse ennemie travaille en liaison radio avec la D.C.A. Le secteur est entièrement calme pendant une vingtaine de minutes, et après que la D.C.A. ait tiré une salve, la chasse ennemie attaque.

Ces remarques de Baptizet sont fort justes et tous les pilotes sont du même avis. Il faut qu'au cours des missions futures le commandement en tienne compte.

Au cours de la soirée, la mort du Capitaine Claude à laquelle on ne voulait pas croire, est malheureusement confirmée.

27
septembre
1939


Deux missions exécutées par temps couvert. Au cours de la deuxième mission, mission de protection, la patrouille qui groupait les Adjudants Tesseraud (H-75A-1 n° 74), Baptizet (Curtiss H-75A-1 n° 96), le Sergent De La Chapelle (H-75A-1 n° 88), rencontre à 10 h. 25, sur le Secteur Hornbach-Walschbrom, 3 Me 109D du JGr 176 qui attaquent l'Adjudant Baptizet. La patrouille entière contre attaque et les 3 Messerschmidt sont abattus...

Seuls deux sont confirmés bien que les troupes au sol aient confirmé sa chute. En réalité, le troisième appareil rentre avec 5% de dommage sur son terrain. Cette absence de confirmation tient en partie au discours prononcé par Adolf Hitler et dans le quel il indique : "seuls 11 avions allemands avaient été abattus par l'ennemi, 11 avions seulement furent homologués aux pilotes français. Deux de ces avions ont été homologués aux 3 pilotes de la patrouille (4ème et 5ème victoires homologuées de l'escadrille), le 3ème est considéré comme abattu et non homologué - 3ème avion abattu et non homologué - (après renseignements communiqués par les troupes à terre)."

 

 

De G à Droite: Tesseraud, Puda, Vincotte, Duperret, Chapelle, Baptizet, Plubeau.

 

Mission à effectuer : la 3ème escadrille doit assurer la protection d’un Potez 631 de 14 h. à 14 h 20 ? L'escadrille doit elle-même assurer la protection de la 3 en arrivant à 14 h 10 à l’altitude supérieure (6000 mètres), participent à cette mission : Lieutenant Vincotte Adjudant Plubeau (Curtiss H-75A-2 n° 169) Adjudant Baptizet Adjudant Tesseraud Capitaine Borne Sergent De La Chapelle. Le lieutenant Vincotte qui devait commander la patrouille Guide s’enlise au départ. Il viendra sur les lignes mais ne trouvera pas les patrouilles. L'Adjudant Plubeau prend le commandement de la patrouille double de l’Escadrille. Peu de temps après son arrivée sur le secteur il aperçoit vers 6500 mètres encore loin chez l’ennemi, un bimoteur, bidérives qui lui paraît douteux. Il se trouve suis à 5.800 : il fait le signal ennemi en vue et fait un large virage en prenant de l’altitude. Le capitaine Borne en panne de mitrailleuses rentre au terrain. Baptizet se joint à la patrouille. L’avion s’approche de la France, et Plubeau se place à l’arrière en continuant à grimper, 2 Me 109 viennent reconnaître le bi-moteur, Plubeau pense qu’ils vont l’attaquer…non, ils font demi-tour… De La Chapelle, le seul, les poursuit et se fait attaquer. Plubeau se rapproche toujours, ayant Baptizet à sa gauche et derrière, Tesseraud, plus en arrière encore et à droite. Plubeau est à 60 mètres de l’arrière, légèrement au-dessous et dans l’axe. L’ennemi ne les a pas vu car il ne bouge pas. Plubeau prend son temps, il l’ajuste et tire une rafale. Il voit ses balles arriver dans les réservoirs, à chaque impact il sort une flamme, Baptizet voit également très bien l’effet de ses balles. La fumée commence à sortir l’avion fait une abattée à gauche. Il a son compte. Il s'agissait d'un Do 17P de la I.(F)/22 dont deux membres d'équipage seront capturés. Bien que de nombreux pilotes aient tiré sur le Dornier, seul Plubeau se vot attribuer le crédit de la victoire, le Capitaine Borne estimant, contre l'avis du Lieutenant Guieu, que son attaque décisive aurait suffit à envoyer l'appareil au tapis.

Cette fois le calme est rompu... Tesseraud est content. il était environ 4 heures 10 lorsque nous avons tous été réveillés en fanfare : ronrons de moteurs, sifflements d'éclatements de bombes et tirs de D.C.A. Que se passe-t-il ? Des bombardiers ennemis, venus en deux vagues, essaient de bouleverser notre terrain, heureusement noyé dans le brouillard. Malgré cette protection naturelle, 50 bombes sont tombées sur le terrain et ses abords immédiats (d'autres sont tombées plus loin). La 3ème Escadrille a été la plus touchées, 5 de ses avions sont touchés, et le mess des officiers est détruit; un soldat, un ancien qui devait être libéré ce jour même est gravement blessé; on doit l'amputer d'une jambe.

L'Escadrille a été plus épargnée : un seul avion a reçu un éclat, pas de blessés. Seul le sergent Imbert qui était de garde et qui s'était couché dans un fossé quand les bombes tombaient a été fortement commotionné pas une bombe qui a éclaté tout près de lui. Enfin des renseignements : la Belgique, la Hollande et le Luxembourg ont leur frontière violée. Plus de doute, c'est la vraie guerre et, comme le dit Jaussaud : « la guerre des papiers et des révérences est terminée ».

Les bombes ont eu heureusement le bon esprit de tomber à des endroits déjà interdits aux avions : nous pouvons ainsi décoller sans trop de difficultés et effectuer plusieurs missions au cours de la journée. Mais hélas ! Les renseignements arrivent mal, très dispersés, faux et incomplets. Impossible de retrouver l'itinéraire de toutes ces expéditions réunies et cette chère D.A.T du temps de paix en souffre.

Beaucoup de missions de couverture aujourd'hui dont aucune n'est couronnée de succès le matin. Par contre un peu de bagarre l'après-midi. Au cours d'une première mission, Baptizet, Tesseraud et Jaussaud sont attaqués par une dizaine de ME-109, mais devant cette supériorité leur rôle n'est obligatoirement que passif. Jaussaud est sidéré : « ils nous grimpent sous le nez avec une facilité dérisoire et nous ne sommes qu'à 5.500 mètres » dit-il. Bagarre sans résultat et sans dommage pour personne, seul l'avion de Tesseraud a reçu une balle dans le plan droit.

15 mai 1940

 

 

 

 

Mission de couverture au Sud de Charleroi entre 11 h 00 et 12 h 10 réalisée par les sept Curtiss encore disponibles. Au Sud de Reims, les français rencontrent neuf bombardiers qu'ils identifient comme des "Ju 86" (En fait des Do 17 du III./KG 2) protégés par une douzaine de Me 109E des I et II./JG 52. Attaquant dans un premier temps les bimoteurs, les Curtiss sont aussitôt pris en chasse par les Me 109. Le Sous-Lieutenant Plubeau, les Adjudants Tesseraud (Curtiss H-75A-1 n° 8) et Baptizet (Curtiss H-75A-1 n° 96), abattent chacun un Me 109, le premier à côté de Vouziers, les deux autres un peu plus au nord (Les allemands reconnaittront la perte de 3 Me 109 ce jour là, deux du Stab I./JG 52 et 1 du II./JG 52).

Le Capitaine Guieu (H-75A-2 n° 186) parvient à toucher un Me 109 mais emporté par son élan il se rapproche rapidement et ne peut poursuivre le tir. Il est 11 h 30 et le Me 109 s'enfuie en laissant échapper une fumée blanche qui laisse penser que le radiateur est touché. Il est aussitôt pris en chasse par le S/C Casenobe (Curtiss H-75A-2 n° 103) qui le laisse finalement partir, considérant qu'il ne pourra regagner sa base. Reprenant de l'altitude, Guieu regroupe le S/C Casenobe et le Sous-Lieutenant Baptizet. A 12 h 30, ils rencontrent un Hs 126 sur lequel ils effectuent de nombreuses passes après que l'appareil de reconnaisance se soit rapproché du sol pour tenter d'y trouver refuge. L'appareil est literralement criblé de balles, tuant le mitrailleur arrière. Concentré sur la poursuite, le Capitaine Guieu ne remarque pas un arbre plus haut que les autres et en percute violemment la cime. Le moteur plein de branches, un bout de plan arraché et un cylindre percé par une balle, il parvient malgré tout à ramener son appareil au terrain. Une fois encore, ils abandonnent l'appareil alors que celui-ci est totalement désemparé. Il sera homologué aux 3 pilotes.

Pendant ce temps Paulhan, aux commandes du Curtiss H-75A-2 n° 192 se joint au Lieutenant Vinçotte et au Sous-Lieutenant Plubeau (Curtiss H-75A-1 n° 97) qui a repris de l'altitude pour détruire l'un des "Junkers" qu'ils abandonnent dans la région de Warmeriville. Outre la destruction du bombardier, l'attaque française a eu pour effet de provoquer le largage des bombes dans la nature. Les 3 pilotes se lancent alors à l'attaque d'un second bombardier mais Plubeau doit rapidement abandonner, une balle explosive ayant fait un trou de 15 cm au-dessus de son pare-brise. Des éclats ont traversé son casque et sont venu s'arrêter sur son cuir chevelu.

 

 

19 mai 1940

Mission de couverture sur Laon - Crécy-sur-Serre entre 7 h 30 et 8 h 00 avec 5 Curtiss. Le Sous-Lieutenant Baptizet, l'Adjudant Tesseraud et le Sergent De La Chapelle (Curtiss H-75A-1 n° 88), après avoir poursuivi en vain un Do 17 qui s'enfuie au ras des arbres attaquent un Hs 126 du 3.(H)/14 qui croise leur route à 10 km de Vervins. Dès la première passe, le mitrailleur est tué. Le pilote de l'avion d'observation ne demande pas son reste et saute en parachute. Sur le chemin du retour, les 3 pilotes tombent sur un terrain sur lequel stationne des Hs 126. Le Sergent De La Chapelle ne peut résister à l'envie de mitrailler le terrain alors que les soldats se précipitent sur leurs armes défensives. Au même moment, il prend en chasse un Hs 126 qui décolle et le détruit alors que celui-ci commence à s'élever dans le ciel.

28 mai 1940

Mission de couverture du terrain à l'aube par une patrouille simple afin de tenter d'intercepter un avion de reconnaissance qui depuis quelques jours vient survoler le terrain d'Orconte. Bientôt les tirs de DCA signalent la présence de l'avion qui vole à 4000 m. Les pilotes grimpent à sa rencontre et le coiffent à la sortie d'un nuage. Le Sous-Lieutenant Baptizet (Curtiss H-75A-3 n° 259) et le C/C Puda l'attaquent alors qu'il tente de se réfugier dans les nuages. la poursuite continue jusqu'au ras du sol lorsque le Hs 126 finit par percuter un arbre entre Rethel et Attigny. Initialement donné comme étant d'un Do 17, il pourrait s'agir d'une confusion de rapport puisque l'avion serait un Hs 126 du 2.(H)/21.

5 juin 1940


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mission de chasse libre pour 9 Curtiss au-dessus du Chemin des Dames à partir de 9 h 30 : Lieutenant Vinçotte, Sous-Lieutenant Fauconnet, Sous-Lieutenant Cordier, Sous-Lieutenant Baptizet, Sergent-Chef Jaussaud, Lieutenant Hlobil, Adjudant Tesseraud, Sergent De La Chapelle, Sergent Chef Posta.

Dès le départ, Jaussaud crève sa roulette de queue et doit renoncer. Les 8 pilotes arrivent rapidement sur le secteur et sont surpris de n’y rien voir, il leur avait été dit qu’une foule de bombardiers s’en donnait à coeur joie. Les français évoluent à 3.000 mètres et ne voient décidément rien. Seul un malheureux Henschel se promène tranquillement à 2.000 mètres au-dessous que la visibilité extraordinaire permet d’apercevoir. La première patrouille lui tombe immédiatement dessus, suivi de la seconde.

Mais voilà du nouveau, des points qui brillent au soleil, assez haut au-dessus des français... des Messerschmidt. En effet, ils attaquent en essayant de dégager leur copain. Mais ça n’est pas aussi facile qu’ils le pensent : Pendant que Baptizet le Lieutenant Hlobil. seringuent sans arrêt le pigeon au cours des passes exécutées en rase-mottes, et finalement l’envoient dans les décors, en flammes, les autres pilotes bagarrent durs avec les Messerschmidt, qui se révèlent très coriaces. Ces Messerschmidt ont une caractéristique qui permet de les reconnaître. Ils ont tous le nez du moteur peint en rouge, ce qui leur donne un air particulièrement arrogant. Le Sergent De La Chapelle est le premier à l’expérimenter. Il est à l’étage supérieur, et est tout de suite pris à parti par une patrouille contre laquelle il ne peut rien faire si ce n’est se défendre de toute sa science du combat tournoyant. C’est néanmoins assez dur et il se souviendra longtemps de sa montée en spirale, qui se termine par un piqué fantastique de plus de 5.000 mètres, piqué au cours duquel il aura l’impression de perdre ses plants, tellement ils vibraient. Enfin ils arrivent vite près du sol. Il redresse et s’aperçoit avec une certaine satisfaction que les chasseurs boches ne sont plus là. Il
n’avait plus qu’une chose à faire, aller au point de ralliement, Epernay 3.000 mètres.

Quand aux autres, ils sont en pleine confusion : combats tournoyants dans lesquels on perd ses équipiers pour se retrouver deux minutes après le début de la fête, tout seul dans le ciel auquel on a l’impression d’appartenir ? Cet isolement n’est en général, que de courte durée car aussi vite qu’il a paru se vider, il se remplit de « points noirs » qui n’ont à notre égard, le plus souvent que haine et malveillance…

Baptizet, qui vient de descendre de la bonne manière son Henschel, ne s’en tient pas là. Il rencontre par hasard un Me 109 qui rentrait chez lui en rase-mottes. Il se met dans sa queue et en quelques giclées, l’envoie en flammes dans un monde meilleur.. Belle continuation.. Mais ça n’est pas tout, il remonte vers deux mille mètres, et retrouve là le lieutenant Vinçotte qui se trouvait déjà, depuis quelques temps, aux prises avec un Messerschmidt.

"Je l’avais pris dans mon collimateur alors que ce salaud faisait une passe sur Fauconnet. Je n’avais pas pu m’en approcher à moins de 300 mètres, mais ne l’en avais pas moins arrosé, je l’avais vu se mettre sur le dos, on se demande pourquoi, et faire un superbe piqué, trop loin de moi alors, pour pouvoir le suivre…Mais pourquoi donc ce cornichon était-il remonté ? "

Probablement pour recevoir au passage une giclée de Baptizet, et pour qu'il puisse le cueillir ne l’ayant pas quitté des yeux pendant toutes ses évolutions. Quand il arrive au sommet de sa chandelle, il n'a plus qu’à se mettre dans sa queue. C’est facile, et l’arrosage commence. De la fumée, le feu… il regarde derrière lui … Minute, en voilà un autre qui aimerait bien le prendre pour pigeon. Il bandonne la poursuite, très étonné qu’il puisse rentrer chez lui ? Il évite celui qui est derrière lui et, après un virage complet, il est dans sa queue. Il tire… crac… Il n’a plus de munitions. Seule une mitrailleuse de capot crache lamentablement. Le Boche dégage en retournement, Il ne le suis pas, c’est inutile… Il n’a plus qu’a aller au ralliement. En rentrant il a la surprise d’en retrouver un qui lui fait une passe plein avant, il tourne autour de lui, il se met facilement derrière lui, il dégage et s’en va sans qu'il le suive, à quoi bon le faire sans munitions.

Pendant tout le retour, je pense à l’utilité d’économiser les munitions et il envie Plubeau qui réussit à descendre les Boches et à revenir au terrain avec ses chargeurs presque pleins. Assez bonne mission en somme, puisque ils en ont descendu 2, et même probablement 3. Baptizet est le principal artisan de la victoire avec 2 victoires confirmées dont 1 individuelle et une probable en collaboration. Du côté français, seul Tesseraud, est revenu avec quelques balles dans son taxi… insignifiants. Grande activité verbale naturellement après l’atterrissage autour des soutes… Mais où est Jaussaud.. dans toute cette affaire ?… On apprend à ce moment qu’il a vite fait réparer sa roulette de queue, et qu’il n’a su résister à l’attirance des lignes.

L’après-midi, nous décollons pour faire cette protection que nous devions faire ce matin, secteur Laon-Craonne. Altitude 4.000 mètres. 3 patrouilles protégées par une patrouille de la 3. Cet important dispositif n’a d’ailleurs pas à intervenir. Mission très calme, où la chasse ennemie ne se montre pas.. et ou, toutefois, un équipier de la 3 à eu de la veine de gauler Henschel et de le descendre sans autre forme de procès (attribué au C/C Truhlar).

11 juin 1940


Mission de protection d'un Potez 63 de reconnaissance sur Reims - Vouziers. Cinq patrouilles, soit 15 appareils décollent à 9 h 30. Le mauvais temps dissocie le dispositif. Les 3 espatrouilles de la 4eme Escadrille suivent le Potez. Un Henschel sorti des nuages devant les Curtiss est aussitôt attaqué par 8 pilotes qui abandonnent le Potez. Le Henschel se pose en catastrophe à Annelles et capote à l'atterrissage, traversant une route avant de tomber dans un fossé. Un second subit le même sort mais au retour le chef d'escadrille, resté seul en protection du malheureux Potez, exprimera son mécontentement devant l'abandon par ses hommes de la mission première pour aller abattre deux avions. Le premier Henschel est homologué à 5 pilotes : (Slt) Cordier (S/C) de la Chapelle Antoine (S/C) Puda Raimund (Adj) Tesseraud Georges (S/C) Jaussaud et le second à 4 : (Slt) Cordier (S/C) de la Fléchère (Slt) Baptizet Georges (S/C) Postat .

 



 

Le 12 juin, le GC II/4 quitte Orconte pour Pouan-les-Vallées. Il continue à se replier sur Auxerre, Nevers jusqu'u 20 juin, date à laquelle il traverse la Méditerranée pour s'installer au Maroc. Au cours de la Campagne de France, le Sous-Lieutenant Baptizet a réalisé 42 missions entre le 3 septembre 1939 et le 9 mai 1940 et 29 entre le 10 mai et le 15 juin.

Transféré à la 2eme Escadrille du GC I/5 le 8 septembre 1940, après la dissolution du GC II/4, promu Lieutenant, il est affecté en février 1943 à l'Ecole d'Application du personnel navigant (EAPN) de Marrakech comme adjoint au commandant de l'Escadrille C1 puis commandant de l'Escadrille C3. Capitaine en 1944, il devient en mars 1945, adjoint au commandant de l'Escadrille C3 du CIC de Meknès.

En août 1945, il regagne la métropole où il sert sur la base de Cognac. En 1946, il rejoint l'état-major de la 1ere Région Aérienne à Dijon puis passe au BTA 248 de Strasbourg et commande la compagnie de transit du personnel Air sur la même base. Il dirige ensuite la section de liaison aérienne (SLA) n° 88 basée à Dijon-Longvic. Promu Commandant de réserve en 1947, il est rappelé pour la crise Suez, en 1956, pour servir à la 546e demi-brigade d'infanterie de l'Air. En décembre 1956, le Lieutenant-Colonel Baptizet commande la section Cadre Air 70/205 de Besançon. Il quitte l'Armée de l'Air 2 mois plus tard.

Georges Baptizet est décédé le 9 mai 1974 à Besançon dans le Doubs.

 

P-39Q du GC I/5

 


 

NB : L'unité tactique de l'escadrille est la patrouille, laquelle peut-être organisée comme suit :

- Patrouille simple : 3 avions.
- Patrouille légère : 2 avions.
- Patrouille double : 6 avions (2 patrouilles simples).
- Patrouille double légère : 4 avions (2 patrouilles légères).
- Patrouille triple : 9 avions (3 patrouilles simples).
- Patrouille triple légère : 6 avions (3 patrouilles légères).

 

 


Traducteur / Translator / Traduttore / übersetzer / vertaler

 



Croix de guerre
 


 



 


Victoires aériennes

Victoires  
2
.
7
  Collaboration
Probables  
2
.
2
  Collaboration
Non confirmées  
o
.
o
  Collaboration
Endommagés  
o
.
o
  Collaboration

Objectifs terrestres
.
Avions détruits au sol  
-
.
-
  Endommagés au sol
Blindés  
-
.
-
  Véhicules
Locomotives  
-
.
-
  Bateaux

VICTOIRES
Date Heure Revendic Type Unité Avion d'arme Unité Lieu   Référence
25/09/39 12.10 Probable Me 109D
JGr 176 H-75A GC II/4 Bergzabern
-
(Slt) Baptizet Georges
25/09/39 12.10 Probable Me 109D
JGr 176 H-75A GC II/4 Bienwald
-
(Slt) Baptizet Georges
27/09/39 13.25 Détruit Me 109
JGr 176 H-75A GC II/4 Wolfersheim
1
1
1
(Slt) Baptizet Georges
(S/C) de la Chapelle Antoine
(Adj) Tesseraud Georges
27/09/39 13.25 Détruit Me 109
JGr 176 H-75A GC II/4 Wolfersheim
2
2
2
(Slt) Baptizet Georges
(S/C) de la Chapelle Antoine
(Adj) Tesseraud Georges
27/09/39 13.25 Probable Me 109
JGr 176 H-75A GC II/4 Wolfersheim
-
-
-
(Slt) Baptizet Georges
(S/C) de la Chapelle Antoine
(Adj) Tesseraud Georges
15/05/40   Détruit Hs 126
- H-75A GC II/4 Signy-l'Abbaye
3
4
4
(Cpt) Guieu Régis
(Slt) Baptizet Georges
(S/C) Casenobe Jean
15/05/40 11.30 Détruit Me 109
JG 52 H-75A GC II/4 Vouziers
3
(Slt) Baptizet Georges
19/05/40 07.40 Détruit Hs 126
3.(H)/14 H-75A GC II/4 Vervins
5
5
4
(Slt) Baptizet Georges
(Adj) Tesseraud Georges
(S/C) de la Chapelle Antoine
28/05/40 - Détruit Do 17
Peut Hs 126 du 2.(H)/21 H-75A GC II/4 Attigny
6
2
(Slt) Baptizet Georges
(S/C) Puda Raimund
05/06/40 09.30 Détruit Hs 126
En fait Ju 87B du 7./StG 2 H-75A GC II/4 Chemin des Dames
7
1
(Slt) Baptizet Georges
(Lt) Hlobil Alois
05/06/40 09.30 Détruit Me 109
2./JG 2 H-75A GC II/4 Vailly sur Aisne
8
(Slt) Baptizet Georges
05/06/40 09.30 Probable Me 109
2./JG 2 H-75A GC II/4 -
-
(Slt) Baptizet Georges
(Lt) Vinçotte
Max
11/06/40 11.10 Détruit Hs 126
I.(H)/14 ou 2.(H)/33 H-75A GC II/4 Annelles
-
-
9
-
(Slt) Cordier
(S/C) de la Fléchère

(Slt) Baptizet Georges
(S/C) Postat


Sources

Avions Hors Série numéro 20 : Les As français de 1939 - 1940 : Première partie d'Accart à Lefol
Avions Hors Série numéro 25 : Les As français de 1939 - 1940 : Seconde partie de Le Gloan à Williame
http://www.ordredelaliberation.fr/fr_doc/liste_biographie.htm
http://www.gc2-4.com