MOREL François Célestin ciel de gloire - histoire des as de l\'aviation de 1914 à nos jours
MOREL François Célestin


 

 






 


Né le 3 juin 1914
Tué au combat le 18 mai 1940 (26 ans)

Sergent-Chef

3 victoires homologuées
7 victoires en collaboration
2 victoires probables
1 victoire probable en collaboration





Grade Date
Unités
Arrivée Départ Fonction Secteur
C/C
1935
 
Armée Air 08/35 05/40 Elève pilote France
Sgt
15/05/36
 
GC I/5 1936 05/40 Pilote France
S/C
10/39
             


François Celestin Morel est né le 3 juin 1914 à Thonon-les-Bains. Il est le second d'une famille de 5 enfants. A partir de 1931, ayant arrêté ses études, il exerce différents métiers avant de s'engager, en août 1935, dans l'Armée de l'Air. Ayant signé un engagement initial de 3 ans, il débute à l'école de pilotage d'Ambérieu où il obtient son brevet le 3 décembre 1935. Sorti Caporal Chef, il est promu sergent le 15 mai 1936 et rejoint la 5eme Escadre de chasse basée à Lyons puis à Reims.

Lorsque la guerre éclate, il sert au sein de la 1ere Escadrille du GC I/5 basé à Suippes et équipé de Curtiss H-75 Hawk. Le mois qui suit, il est promu Sergent-Chef.

 

CAMPAGNE DE FRANCE

 

22 avril 1940

Le 22 avril 1940, une patrouille simple composée du Sous-Lieutenant Rouquette, de l'A/C Bouvard et du S/C Morel (H-75 n° 59) intercepte, vers Sedan, un Dornier Do 17P de reconnaissance appartenant au 3.(F)/11 . Il est 7 h du matin et le bombardier tente de s'échapper en prenant la direction de la Belgique mais il est abattu avant de pouvoir y parvenir et s'écrase à Rancimont.

10 mai 1940

Le 10 mai, aux première lueurs de l'aube, à 4 h 45, une patrouille légère décolle pour une couverture de terrain. Resté seul suite à un probléme mécanique sur l'appareil de son ailier contraint de se poser, le S/C Morel se lance seul à l'attaque d'une formation de 7 Me 110 qu'il rencontre à 6000 m d'altitude. L'appareil attaqué pique alors vers le sol pour tenter de s'échapper, moteur en feu et perdant du carburant. Morel est lui-même poursuivit par les autres Me 110 mais parvient à leur échapper après un début de combat tournoyant. Appareil criblé d'impacts, commandes coupées, il se pose indemne à 5 h 50. Son avion (n° 159) en revanche doit être réformé, trop endommagé pour être réutilisé. Initialement comptée comme probable, la victoire ne sera homologuée que le 3 juin, aussi revendiquée par la 3eme Batterie du 404e Régiment de DCA.

 

Me 110 abattu le 10 mai par le S/C Morel

 

11 mai 1940

Le 11 mai, se sont des He 111 que les pilotes français interceptent à l'occasion d'une mission de couverture sur Suippes menée par une patrouille légère entre 15 h 05 et 16 h 20. Alors que 6 parviennent à s'échapper, 3 appareils du III./KG 53 sont pris en chasse par les S/C Morel et Vuillemain et par le Cpt Accart. Accart et Morel attaquent l'appareil de gauche alors que Vuillemain s'en prend à celui de droite. L'appareil de gauche, dont l'un des moteur fume, est attaqué par Perina, obligeant l'appareil à se poser dans un champ à Souilly-Semmes à 15 h 30. Accart et Morel rejoignent alors Vuillemain pour achever l'ailier droit dont l'un des moteurs émet une épaisse fumée noire. L'avion tombe à 15 h 37 près de Saint Mihiel. Utilisant ses dernières munitions, Accart se place derrière le troisième Heinkel qu'il laisse avec les trains sortis, un moteur arrêté et l'autre fumant. La victoire ne sera cependant accordée que comme probable, Accart n'ayant pu assister à sa chute obligé de rentrer faute de carburant. Au cours du combat, le S/C Morel utilise 1800 cartouches et reçoit 3 impacts en retour.

12 mai 1940



Plus qu'aucun autre, le 12 mai va fournir l'occasion au S/C Morel de se distinguer en remportant pas moins de 5 victoires, dont 2 confirmées et 3 probables. Une mission de couverture sur la Semois débute à 8 h 00. Un premier combat se déroule à 15 km au Nord de Sedan, un second à partir de 8 h 25 au Sud de Bouillon et un dernier, vers 8 h 40, au Sud de Sedan. Lors du premier combat, le Capitaine Accart se lance à la poursuite d'un Dornier Do 215 isolé, accompagné par le S/C Morel. Parvenant à se placer à moins de 50 mètres derrière le bombardier, son H-75 est pris dans les remous des moteurs du Dornier et ne parvient pas à se stabiliser. Dans un court moment de flottement, le mitrailleur arrière de l'appareil Allemand parvient à ajuster parfaitement son tir qui traverse la vitre avant de l'appareil d'Accart qui d'instinct baisse la tête, la balle venant se loger dans la l'appui-tête du siège. Accart s'en sort avec des blessures légères liées aux éclats du pare-brise mais il doit abandonner le combat. Le S/C Morel qui se trouve derrière tente à son tour de tirer le Dornier mais ne peut confirmer sa chute. L'appareil s'écrasera finalement en belgique mais l'information n'est alors pas connue.

Poursuivant leur mission, les 5 pilotes encore en lisse rencontrent un groupe d'une vingtaine de Ju 87 qu'ils attaquent par l'arrière provoquant l'éclatement de la formation allemande. Faisant face, les Stuka tentent de risposter. Les français revendiquent finalement 5 victoires confirmées et 5 autres probables. Le S/C Morel devient le grand vainqueur de ce combat en revendiquant à lui seul 3 appareils dont 1 s'écrase à 1 km au Nord de Sedan, les deux autres étant comptés comme probable. A peine regroupés, les H-75 voient encore une vingtaine de Ju 87 qu'ils attaquent remportant 6 nouvelles victoires. Le S/C Morel ajoute une cinquième victime à son palmarès de la journée. Cette fois-ci, le Stuka s'écrase à Sainte-Cécile, permettant l'homologation. Par contre son propre avion, le numéro 59, doit se poser en campagne après avoir reçu une balle dans le moteur. Pour remporter ses 5 succès, le S/C Morel aura utilisé au total 2600 cartouches.

 

Curtiss H-75 du GC I/5

 

17 mai 1940

Le 17 mai 1940, deux patrouilles doubles qui ont décollé à 16 h 40 rencontrent 8 Me 109 du I./JG 76. Deux chasseurs allemands ne rentreront pas !. L'un s'écrase à Rancourt, l'autre à Stonne (2./JG 76 - Pilote tué). S'il semble que chaque patrouille soit responsable de la destruction de l'un des deux appareils, les deux appareils seront attribués à 7 pilotes : (Lt) Dorance Michel (Slt) Parnière Marcel (Slt) Lefol Georges (Cdt) Nast (S/C) Tallent Maurice (S/C) Morel François (Cpt) Vasatko Alois .

18 mai 1940

La mission du 18 mai consiste à couvrir le débarquement de troupes en gare de Fismes. Elle débute à 14 h 15. En raison du plafond bas, les patrouilles se sont partagées entre une patrouille basse, située sous le plafond nuageux et une patrouille haute. Le Capitaine Accart reste en-dessous alors que le Lieutenant Marin-la-Meslée prend la direction de la patrouille du dessus. C'est ce dernier qui signale, à 14 h 45, le premier la présence des bombardiers provoquant le regroupement des 9 appareils français qui se lancent à l'attaque des 40 He 111 du KG 55. Le combat est très violent et si les français abattent 6 bombardiers, c'est au prix de la perte de 4 appareils détruits, tous les autres étant plus ou moins gravement endommagés. La patrouille Morel, Rouquette, Muselli rejoint le Lieutenant Marin-la-Meslée et le Sous-Lieutenant Rey pour attaquer le bombardier situé le plus à gauche. Attaqué par les 5 chasseurs, le bombardier ne tarde pas à laisser échapper une épaisse fumée noire alors que le train d'atterrissage sort. L'appareil s'écrase finalement vers Arcis-le-Ponsart. Immédiatement après le Lieutenant Marin-la-Meslée , les S/C Morel et Vuillemain, le Cpt Vasatko et le Sgt Muselli attaquent un autre bombardier de la formation de gauche qui s'est légèrement écartée après avoir perdu le leader. Là encore, l'avion se dirige vers le sol, un des membres d'équipage sautant en parachute. Au cours de cet engagement, le S/C Morel effectue une passe très rapporchée sur le Heinkel, à moins de 50 mètres, sans dévier de son cap malgré le tir nourri de l'adversaire. La passe est fatale pour le bombardier qui part en piqué mais peu de temps après, c'est un parachute français. Il s'agit de Morel. Touché à la tête à travers la partie non blindée de son pare-brise, il trouve la force de sauter de son Curtiss n° 199 mais il meurt peu de temps après avoir touché le sol près de Hartennes. De fausses informations concernant sa prise en charge et son évacuation sur un hôpital laisseront un temps penser que le pilote s'en est sorti mais ces informations se révèleront rapidement fausses.

Au moment de sa disparition, à l'âge de 26 ans, François Morel totalisait 594 heures et 10 minutes de vol dont 72 heures et 35 minutes de vol de guerre. Il recevra 7 citations et la Croix de Guerre avec Palme en juin 1940.

 



 

NB : L'unité tactique de l'escadrille est la patrouille, laquelle peut-être organisée comme suit :

- Patrouille simple : 3 avions.
- Patrouille légère : 2 avions.
- Patrouille double : 6 avions (2 patrouilles simples).
- Patrouille double légère : 4 avions (2 patrouilles légères).
- Patrouille triple : 9 avions (3 patrouilles simples).
- Patrouille triple légère : 6 avions (3 patrouilles légères).

 

 

 


Traducteur / Translator / Traduttore / übersetzer / vertaler

 



Croix de guerre
 


 



 


Victoires aériennes

Victoires  
3
.
7
  Collaboration
Probables  
2
.
1
  Collaboration
Non confirmées  
o
.
o
  Collaboration
Endommagés  
o
.
o
  Collaboration

Objectifs terrestres
.
Avions détruits au sol  
-
.
-
  Endommagés au sol
Blindés  
-
.
-
  Véhicules
Locomotives  
-
.
-
  Bateaux

VICTOIRES
Date Heure Revendic Type Unité Avion d'arme Unité Lieu   Référence
22/04/40 Détruit Do 17
3.(F)/11 H-75A GC I/5 Léglise
-
1
1
(A/C) Bouvard Louis
(Lt) Rouquette Marcel
(S/C) Morel François
10/05/40 Détruit Me 110
3./ZG 26 H-75A GC I/5 Le Tanne
2
(S/C) Morel François
11/05/40 15.30 Détruit He 111
III./KG 53 H-75A GC I/5 Souilly-Semmes
5
5
3
(Cpt) Accart Jean
(Lt) Périna Franrisek
(S/C) Morel François
11/05/40 15.37 Détruit He 111
III./KG 53 H-75A GC I/5 St Mihel
6
2
4
(Cpt) Accart Jean
(S/C) Vuillemain Léon
(S/C) Morel François
12/05/40 08.15 Probable Do 215
Stab./KG 3 (107 impacts. S'écrase à 8 h 30 à Rédu (Belgique) H-75A GC I/5 Nord de Sedan
-
-
(Cpt) Accart Jean
(S/C) Morel François
12/05/40 Détruit Ju 87
I./StG 76 H-75A GC I/5 Bouillon
5
(S/C) Morel François
12/05/40 Probable Ju 87
I./StG 76 H-75A GC I/5 Sedan - Bouillon
-
(S/C) Morel François
12/05/40 Probable Ju 87
I./StG 76 H-75A GC I/5 Sedan - Bouillon
-
(S/C) Morel François
12/05/40 Détruit Ju 87
I./StG 76 H-75A GC I/5 Ste Cécile
6
(S/C) Morel François
17/05/40 18.00 Détruit Me 109
2./JG 76 H-75A GC I/5 Stonne
8
5
5
-
8
7
1
(Lt) Dorance Michel
(Slt) Parnière Marcel
(Slt) Lefol Georges
(Cdt) Nast
(S/C) Tallent Maurice
(S/C) Morel François
(Cpt) Vasatko Alois
17/05/40 18.00 Détruit Me 109
I./JG 76 H-75A GC I/5 Raucourt
9
6
6
-
9
8
2
(Lt) Dorance Michel
(Slt) Parnière Marcel
(Slt) Lefol Georges
(Cdt) Nast
(S/C) Tallent Maurice
(S/C) Morel François
(Cpt) Vasatko Alois
18/05/40 14.45 Détruit He 111
II./KG 55 H-75A GC I/5 Arcis Ste Restitute
9
8
3
9
1
(Lt) Marin La Meslée Edmond
(Slt) Rey Jean
(Lt) Rouquette Marcel
(S/C) Morel François
(Sgt) Muselli Gerard
18/05/40 14.45 Détruit He 111P
II./KG 55 H-75A GC I/5 Laon/Soissons
10
4
2
10
5
(Lt) Marin La Meslée Edmond
(Cpt) Vasatko Alois
(Sgt) Muselli Gerard
(S/C) Morel François
(S/C) Vuillemain Léon


Sources

ACES HIGH - Christopher Shores and Clive Williams. Grub Street Editions
Avions Hors Série numéro 20 : Les As français de 1939 - 1940 : Première partie d'Accart à Lefol
Avions Hors Série numéro 25 : Les As français de 1939 - 1940 : Seconde partie de Le Gloan à Williame
Aviateurs de la Liberté - Mémorial des Forces Aériennes Françaises Libres - Colonel Henry LAFONT
http://www.ordredelaliberation.fr/fr_doc/liste_biographie.htm