LEBLANC Emile ciel de gloire - histoire des as de l\'aviation de 1914 à nos jours LEBLANC Emile
LEBLANC Emile


 

 






 


Né le 24 mars 1907 à Jussy-Champagne
Tué lors d'un exercice aérien le 28 janvier 1944

 

Lieutenant

2 victoires homologuées
5 victoires en collaboration
1 victoire probable en collaboration





Grade Date
Unités
Arrivée Départ Fonction Secteur
Sgt
1930
 
37e Rég Obs 1930 05/40 Non Nav Rabat
S/C
193?
 
Ecole de l'Air 1932 07/33 Elève Pilote France
Adj
193?
 
Armée Air 1933 05/39 Pilote France
A/C
193?
 
GC III/3 05/39 06/40 Pilote France
Slt
194?
 
GC II/3 08/40 11/42 Pilote AFN. Syrie
     
GC 2/3 "Dauphiné" 08/43 01/44 Pilote AFN.


Marie Emile Leblanc est né le 24 mars 1907 à Jussy-Champagne, dans le Cher. En 1927, il effectue son service militaire et s'engage dans l'Armée au terme de celui-ci. Brigadier puis Maréchal des Logis au 8eme Régiment de Chasseurs, il entre dans l'Aviation en octobre 1930 et affecté au 37e Régiment d'Aviation d'Observation basé à Rabat, au Maroc. Lors de la création de l'école des sous-officiers, il fait partie des premiers candidats admis et rejoint en 1932 l'école d'Istres dont il ressort breveté pilote en juillet 1933. Lorsque la France déclare la guerre à l'Allemagne, le 3 septembre 1939, l'Adjudant-Chef Leblanc est membre de la 6eme Escadrille du GC III/3, Groupe constitué en mai 1939 et qui vole sur MS 406. Pendant les 6 premiers mois de la guerre, le Groupe est chargé d'assurer la protection des appareils de reconnaissance, ne perdant aucun des appareils placé sous sa responsabilité. Seules 3 croix de guerre seront attribuées (dont 1 pour Leblanc) le 1 mai pour cette activité n'ayant permis de remporter aucune victoire mais au combien précieuse pour les équipages des appareils d'observation très exposés par ailleurs.

 

CAMPAGNE DE FRANCE

 

Le 11 mai 1940, suite à l'offensive allemande à l'ouest et au déclenchement de la manoeuvre " Dyle-Breda ", le groupe est scindé en deux. Alors que la 5e Escadrille a rejoint dès le 10 Norrent-Fontes, renforçant le GC III/1 la 6e, avec l'état-major et deux pilotes de la 5e restés à la traîne (soit dix-sept pilotes), se déplace de Beauvais à Maubeuge en renfort du GC II/6. Entre 18 h 07 et 19 h 35 le détachement participe à sa première mission sur le nouveau secteur, une protection de bombardiers LeO 451 des GB I/12 et GB II/12 devant intervenir sur Maastricht. Une trentaine de Bf 109 E du I./JG 1 attaque les bimoteurs français mais les Morane des GC III/3 et GC II/6 interviennent et sont très vite engagés dans une succession de combats individuels comme le relate l'Adjudant-Chef Leblanc : " (...) De 18.45 à 19.l0 j'ai toujours été accroché par un, deux ou trois Messerschmitt, ce qui fait que j'ai exécuté cinq combats différents. Je n'ai éprouvé aucune difficulté à me placer derrière, mais je n'ai pu placer qu'une rafale sur chacun des trois premiers, car aussitôt en position de tir, ils dégageaient en piqué jusgu'au sol et chandelles ; je ne pouvais pas les suivre. Le quatrième, même manoeuvre ; je l'ai suivi de 1.500 mètres à cent mètres en tirant cinq à six rafales, ce Messerschmitt 109 était en feu, il dégageait feu et fumée, il a disparu derrière un bouquet d'arbres, vraisemblablement écrasé au sol. Me trouvant attaqué par deux Messerschmitt, je n'ai pu voir la fin (...). " Aucune victoire, même probable, ne lui sera accordé [Un Me 109E-3 du I./JG 1 est pourtant endommagé à 70%].

Le 13 mai 1940. Couverture Tirlemont - Namur, 5 h 30 - 6 h 45, une patrouille triple (six MS 406 du GC III/3 et trois du GC II/6). La patrouille guide attaque un Hs 126, mais de nombreux Bf 109 et Bf 110 interviennent ; Leblanc reçoit un obus dans l'aile droite de son Morane n° 767 qui commence à brûler. ll se pose en campagne près de Namur où l'avion finit de se consumer. Le pilote rentre le soir à Maubeuge en compagnie de l'adjudant Marias qui s'est posé, également touché, à deux cents mètres de lui.

15 mai 1940

Couverture aux coups au nord-ouest de Namur, trois pilotes du GC III/3 et six du GC II/6, 4 h 30 - 5 h 30. À I'issue de cette mission un Dornier l7 " sûr " et un " probable " seront accordés à Leblanc, tous deux partagés avec le Sous-Lieutenant Bévillard et le Sergent Gouzi. Ce dernier en a fait un récit déjà publié dans l'ouvrage de LELA Presse consacré au Morane-Saulnier 406, et que nous résumerons ici. En panne de radio, Leblanc signale par manoeuvres et gestes un bombardier identifié comme un " Dornier l7 " se dirigeant vers Bruxelles, soit d'est en ouest. Il fait prendre une direction est à sa patrouille, en prenant de l'altitude jusqu'à 6 000 m, de façon à se placer entre le soleil et le bimoteur. Puis il attaque en piqué, redressant au dernier moment pour tirer à l'horizontale, abrité derrière une des deux dérives du Dornier. Ses deux équipiers font de même mais le Sergent Gouzi, plein axe, et donc non protégé, est pris pour cible par le mitrailleur dorsal, qu'il neutralise à bout portant, touchant peut-être aussi le pilote. Le Dornier cabre mais les trois Français font une deuxième passe, par dessus, déclenchant des fumées, puis une abattée, et enfin un piqué du bimoteur. Les Morane le suivent en piquant à la verticale, craignant qu'il ne redresse au ras du sol et s'enfuie, mais trois parachutes s'ouvrent et le Dornier [eb fait un He 111P du I./KG 54 - 4 prisonniers] s'écrase au sud-ouest de la forêt de Soignies. Au retour ils attaquent un second Dornier [Là encore un He 111 du 3./KG 54 endommagé - 2 blessés] dont un moteur fume et qui perd de l'altitude vers le nord-est de Charleroi, mais qu'ils doivent abandonner, à court de munitions. Gouzi a écrit en parlant de son chef de patrouille '. " ... Mais Leblanc est là, vieux routier de l'air. J'ai une confiance absolue en lui. ll nous rassemble, et la patrouille, plan dans plan rentre en rase-mottes à Maubeuge... Leblanc vient vers moi le sourire aux lèvres me disant : " c'est toi qui l'a descendu". Quoi de mieux pour donner confiance à un jeune sans aucune expérience mais qui en veut ? "

En milieu de journée le GC II/6 et la 6e escadrille du GC III/3, cette dernière avec seulement six avions, se replient sur Vertain. Le lendemain ce terrain subit un violent bombardement qui détruit de nombreux Morane, dont quatre du GC III/3. Le 17, la 6e escadrille rejoint Beauvais avec deux avions sur les quatorze partis le 11 ! À partir du 17 mai le GC III/3 recevra de nombreux Morane de renfort, soit reversés par le GC II/3 qui perçoit des Dewoitine 520, soit venus des écoles et dans un si triste état qu'ils ne peuvent être opérationnels dans l'immédiat.

18 mai 1940

Le groupe effectue deux missions dans la journée, une sur Noyon - La Fère, la seconde sur Saint-Quentin. Un Henschel 126 du 2.(H)/13 est homologué à l'Adjudant-Chef Leblanc seul, mais nous n'avons retrouvé aucun détail sur cette victoire.

 

D 520 du GC III/3 - Juin 1940

 

19 mai 1940

Destruction Le Cateau - Guise, une patrouille triple, 5 h 30 - 7 h 15. A l'arrivée sur Le Quesnoy, Le Nigen voit rn Hs 126, se détache de sa patrouille et I'abat seul à 05h35. Cinq mirutes plus tard, le dispositif rencontre un second Henschel [Ce Hs 126 de la I.(H)/11 sera achevé près de Naves (deux tués) par quatre Hurricane du Squadron 87 de la RAF (F/O R. L. Glyde, F/O D. H. Ward, F/O J. H. L. Allen et P/O J. R. Cock).], tiré et abattu par dix pilotes : (Cpt) Duval Roger (Sgt) Hurtin Jean (Sgt) Gouzy (Lt) Clostres (Lt) Cizek Eugène (Slt) Bevillard Louis (Slt) Kruml Thomas (A/C) Leblanc Marie-Emile (Sgt) Stehlik Josef (Sgt) Le Niguen Edouard qui a très vite laissé ses équipiers car à court de munitions. Le journal de marche est très critique sur la fin de la mission : " Mauvais travail, tout le monde s'enchevêtre au retour."

Couverture du terrain, une patrouille légère, 9 h 50 - 11 h 00. Les pilotes attaquent un peloton de six Do l7 du II./KG 3, Leblanc en abattant un à six kilomètres d'Estrées-Saint-Denis [Do 17Z du 6./KG 3 - 2 tués, 2 prisonniers]. Son Morane criblé de balles, la plupart dans le moteur, il est obligé de se poser près de sa victime, sans doute pas le meilleur voisinage après un combat aérien... ll revient le lendemain avec deux prises de guerre tirées du Dornier : une montre et un calot.

Fin mai la 6e escadrille reste seule à Cormeilles-en-Vexin, nouvelle base du GC III/3, pendant que la 5e se transforme sur Dewoitine 520 à Toulouse. Le 3 juin, la 6e convoie les quatorze derniers Morane 406 à Toulouse pour percevoir à son tour les D 520. Peinture des chiffres, le 7 juin, réglage des armes à Cazaux du l0 au 12, quelques pilotes seulement transformés sur D 520 peuvent rejoindre la 5e escadrille jusqu'au 13 juin. Ce jour-là ainsi que le lendemain, neuf pilotes sur les douze prévus rejoignent effectivement le groupe à Avord. l'Adjudant-Chef Leblanc est resté avec trois autres à Toulouse. ll part le 15, perd ses équipiers et revient à son point de départ. Comme ils n'y sont pas, il rejoint le groupe dans la journée, seul. Ses trois équipiers arrivent enfin au Grand-Malleray le lendemain, iuste au moment où le GC III/3 décolle pour Perpignan en vue de passer en Afrique du Nord.

16 juin 1940

Destruction Auxerre - Joigny, 13 h 00 - 15 h 00 une patrouille triple (les sept D 520 disponibles). En fin de mission, un Henschel 126 du 4.(H)/21 [tombé près de Lucy-sur-Yonne (équipage indemne).] est abattu dans la région d'Auxerre et s'écrase dans des pommiers. Il est homologué aux Capitaine Duval, Lieutenant de Chezelles, Adjudant-Chef Leblanc, Adjudant Kunzel, Sergents Hurtin, Le Nigen et Keprt. La Flak tire sur les Dewoitine alors qu'ils pensaient survoler une région pas encore occupée par l'ennemi, mais en arrivant sur Auxerre, de Chezelles et Le Nigen constatent que le terrain est occupé par des avions allemands. Pendant que le Lieutenant prévient les autres pilotes, Le Nigen fait demi-tour et commence un mitraillage en règle du terrain, vite imité par les quatre autres pilotes encore présents. Bilan : quatre " Hs 126 , incendiés au sol et un abattu aussitôt après qu'il ait décollé [Il s'agit en fait d'un Ju 87B-1 d'une des unités rattachées au VIII. Fliegerkorps (un blessé).], homologué à Duval, de Chezelles, Leblanc, Hurtin et Le Nigen. En rentrant les pilotes rencontrent une colonne motorisée sur laquelle ils épuisent leurs dernières munitions. La citation décernée à Le Nigen pour cette action lui accorde la Médaille Militaire. Devant ces succès tous brûlent d'envie de repartir pour une mission analogue, mais l'ordre arrive de faire mouvement sur Perpignan en vue de gagner l'Afrique du Nord, ordre exécuté le soir même.

 



 

Le GC III/3 traverse la Méditerranée en plusieurs proupes, Leblanc arrivant pour sa part sur le sol algérien le 19 juin. Le 15 juillet 1940, l'A/C Leblanc reçoit la Médaille Militaire. Son groupe ayant été dissous le 26 août 1940, il est transféré au GC II/3 avec lequel il participe à la Campagne de Syrie en juin et juillet 1941. Il revendique à cette occasion sa septième victoire contre un Hurricane du Squadron 127. Après le débarquement anglo-américain de novembre 1942, l'opération "Torch", il rejoint le camp des alliés et continue à servir avec son unité, toujours équipée de D 520 jusqu'en octobre 1943. A cette date, le Groupe passe sur Hurricane IIC et entame les opérations avec le Coastal Command depuis Taher. Le Groupe est rabaptisé GC 2/3 "Dauphiné". Le 28 janvier 1944, lors d'un exercice aérien, le Sous-Lieutenant Leblanc est tué sur le coup en percutant un P-39 du GC I/4 "Navarre".

 


 

NB : L'unité tactique de l'escadrille est la patrouille, laquelle peut-être organisée comme suit :

- Patrouille simple : 3 avions.
- Patrouille légère : 2 avions.
- Patrouille double : 6 avions (2 patrouilles simples).
- Patrouille double légère : 4 avions (2 patrouilles légères).
- Patrouille triple : 9 avions (3 patrouilles simples).
- Patrouille triple légère : 6 avions (3 patrouilles légères).

 

 


Traducteur / Translator / Traduttore / übersetzer / vertaler

 


   


Médaille Militaire
Croix de Guerre 1939-45

 


 



 


Victoires aériennes

Victoires  
2
.
5
  Collaboration
Probables  
o
.
1
  Collaboration
Non confirmées  
o
.
o
  Collaboration
Endommagés  
o
.
o
  Collaboration

Objectifs terrestres
.
Avions détruits au sol  
-
.
-
  Endommagés au sol
Blindés  
-
.
-
  Véhicules
Locomotives  
-
.
-
  Bateaux

VICTOIRES
Date Heure Revendic Type Unité Avion d'arme Unité Lieu   Référence
15/05/40 04.30 05.30 Détruit Do 17
I./KG 54 MS 406 GC III/3 Namur (Belg)
1
-
-
(A/C) Leblanc Marie-Emile
(Slt) Bevillard Louis
(Sgt) Gouzy
15/05/40 04.30 05.30 Probable Do 17
3./KG 54 MS 406 GC III/3 Namur (Belg)
-
-
-
(A/C) Leblanc Marie-Emile
(Slt) Bevillard Louis
(Sgt) Gouzy
18/05/40   Détruit Hs 126
2.(H)/13 MS 406 GC III/3 Péronne (80)
2
(A/C) Leblanc Marie-Emile
19/05/40 05.35 Détruit Hs 126
I.(H)/11 MS 406 GC III/3 Le Quesnoy (80)
-
-
-
-
2
-
-
3
3
5
(Cpt) Duval Roger
(Sgt) Hurtin Jean
(Sgt) Gouzy
(Lt) Clostres
(Lt) Cizek Eugène
(Slt) Bevillard Louis
(Slt) Kruml Thomas
(A/C) Leblanc Marie-Emile
(Sgt) Stehlik Josef
(Sgt) Le Niguen Edouard
19/05/40 09.50 11.00 Détruit Do 17
6./KG 3 MS 406 GC III/3 Estrée-St-Denis (60)
4
(A/C) Leblanc Marie-Emile
16/06/40 13.00 15.00 Détruit Hs 126
4.(H)/21 D 520 GC III/3 Auxerre (89)
-
5
-
-
2
-
9
(Cpt) Duval Roger
(A/C) Leblanc Marie-Emile
(Sgt) Hurtin Jean
(Adj) Kuttelwascher
(Sgt) Keprt Josef
(Lt) de Chezelles
(Sgt) Le Niguen Edouard
16/06/40 13.00 15.00 Détruit Hs 126
en fait Ju 87 D 520 GC III/3 Auxerre (89)
-
6
-
-
10
(Cpt) Duval Roger
(A/C) Leblanc Marie-Emile
(Sgt) Hurtin Jean
(Lt) de Chezelles
(Sgt) Le Niguen Edouard
02/07/41   Détruit Hurricane
Sq 127 D 520 GC II/3 Raqqa (Syr)
7
-
(A/C) Leblanc Marie-Emile
(Sgt) Hurtin


Sources

Avions Hors Série numéro 20 : Les As français de 1939 - 1940 : Première partie d'Accart à Lefol
Avions Hors Série numéro 25 : Les As français de 1939 - 1940 : Seconde partie de Le Gloan à Williame