Pilote au sein du Squadron 101, Ilan
Gonen effectue sa conversion sur Mirage III en 1965/66 (Photo
groupe).
Après l'affrontement aérien du 7
avril 1967 au cours duquel les Syriens perdent 6 MiG 21,
la solidarité entre les pays arabes, ennemis d'Israel se
renforce, laissant craindre aux dirigeants Israéliens une
attaque imminente. Afin de prévenir celle-ci, une attaque
de grande envergure est décidée afin de décimer
au sol l'essentiel de l'aviation ennemie. L'attaque qui débute
le 5 juin 1967 débouchera sur
un conflit plus connu sous le nom de Guerre
des 6 jours. La première vague est lancée entre
7 heures 45 et 9 heures et prend pour cible les bases aériennes
Egyptiennes et Syriennes. Lors de ce premier assaut, les Mirage
III remportent 6 victoires aériennes.
Afin de prévenir toute contre-attaque, chaque Squadron de
Mirage conserve 2 appareils en Alerte sur chaque base Israélienne.
David Ivry et Ilan
Gonen font partie des pilotes qui ce jour là assurent
l'alerte. David Ivry est à cette
époque l'un des pilotes de Mirage les plus expérimenté,
ayant effectué sa conversion sur Mirage en 1961 en France.
Il aura été commandant du Squadron
117 de 1964 à 1966. Quant à Gonen,
il est qualifié sur Mirage depuis 1965. Tous deux effectuent
une patrouille sans histoire au-dessus du Sinai lorsque la radio
d'Ivry tombe en panne. Comme le veut
la procédure en vigueur, Gonen
joint le contrôleur au sol et prend la tête de la patrouille.
Peu après, ils interceptent un Il-14 de transport. Gonen
est le premier à tirer et touche le moteur qui prend feu.
L'appareil Egyptien vole si bas qu'il sort alors le train et se
pose dans le désert. Ivry tire
à son tour alors que l'appareil est déjà au
sol.
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En septembre 1969, après plusieurs opérations visant
à annihiler le potentiel militaire Egyptien aux abords immédiats
du Canal de Suez, et notamment après l'opération Boxer
du mois de juillet 1969, l'IDF décide de mener une nouvelle
offensive et d'employer ainsi contre l'Egypte la tactique employée
jusque là par elle-même. Déclenchée le
9 septembre 1969, l'opération
consiste en un débarquement de troupes mécanisées
à El-Hafair avec le soutien de l'aviation. Cette force s'avancera
de 50 km vers le Sud et fera 150 tués chez les Egyptiens.
Dans le même temps, le Président Egyptien Nasser souffrira
d'une attaque cardiaque et le chef d'Etat-Major de l'Armée
Egyptienne sera démis de ses fonctions. Dans les airs, c'est
le 11 septembre que l'Armée
de l'Air Egyptienne va tenter une riposte en attaquant des installations
Israéliennes dans le Sinai. Au final, elle perdra 7 appareils
et remportera une victoire, en l'occurrence Giora
Rom, le premier As Israélien qui sera abattu par un MiG
21 Egyptien (Samir Aziz Mikhail) alors
qu'il volait à bord du Mirage IIICJ " Shahak 18 ".
Quatre ce ces victoires sont obtenues au cours d'un combat mettant
aux prises 2 avions du Squadron 101
conduits par Giora Epstein (Ailier
Ilan Gonen) et 2 du Squadron
117 conduits par Yehuda Koren
(ailier Avshalom Friedman). Yehuda
Koren et Friedman sont envoyés
à la rencontre de 6 MiG 21 qui volent à 20 000 pieds.
Les 6 chasseurs Egyptiens se séparent en deux groupes de
2 et 4 appareils. Chaque pilote Israéline suit un groupe,
Yehuda suivant celui composé
de 4 MiG. Alors qu'il suit les appareils, l'un d'eux rompt le combat.
L'appareil que suit Yehuda commence
à s'incliner vers le bas et c'est à ce moment là
que Yehuda tire son Shafrir 2 lorsqu'au
même moment Friedeman lui
cri de dégager. Virant très sec, Yehuda
pense alors que son missile s'est perdu dans la nature. Dépassé
par son poursuivant, Yehuda reprend
sa direction d'origine et aperçoit alors une explosion indiquant
que le premier missile a finalement atteint sa cible. Friedman
remportera aussi une victoire au cours de ce combat de même
qu'Ilan Gonen et Giora
Epstein.
Les 3 autres victoires sont remportées par Shlomo
Navot, Dror Harish et Asher
Snir.

Le 9 octobre 1973, au quatrième
jour de la guerre, Dror Harish, pilote
de réserve avec le Squadron 101
devient le 14eme As de l'IDF / AF en abattant 2 MiG 17 Syriens dans
le Nord. Il est suivi par Ithamar Noiner
qui, 3 jours plus tard, devient le 15eme As. Le lendemain, 13
octobre 1973, c'est au tour de Reuven
Rozen d'atteindre le statut d'As, le 16eme de l'IDF / AF.
A cette même date du 13 octobre 1973,
un autre pilote remporte sa première victoire . Ce jour là,
Raanan Yosef, du Squadron
113, effectue une patrouille en compagnie d'Ilan
Gonen lorsqu'il aperçoit des explosions. N'ayant reçu
aucun ordre du contrôleur, les deux pilotes peuvent voir clairement
les MiG 17 sur l'un desquels Yosef
lache un missile, bientôt imité par Gonen.
Le premier missile touche l'appareil de plein fouet et le second
l'atteint alors que le MiG est dejà en feu. Yosef
voit alors un second MiG qu'il prend en chasse. Arrivant trop vite,
il cabre son appareil pour perdre de la vitesse. Le temps est nuageux
et lorsqu'il repasse sous la couche nuageuse, il ne retrouve pas
les MiG 17. Désormais au-dessus du territoire Syrien, Yosef
décide de rebrousser chemin. Il entend alors à la
radio la voix d'Avi Lanir et sera
le dernier à l'entendre.
A ce stade de la guerre, 4 chasseurs Delta ont déjà
été perdu dont 2 du fait de la DCA ou des SAM. La
cinquième perte intervient juste après que Yosef
ait remporté sa première victoire lorsqu'Avi
Lanir, alors commandant du Squadron
101 est abattu par un SA-3 alors qu'il poursuit un appareil
ennemi. Après la perte de Tzvika
Vered, fait prisonnier en date du 9 octobre
après avoir été abattu par un missile
Sol/Air, le Commandant de la base de Ramat David, Ya'acov
Agassi avait demandé à tous les pilotes du
Squadron 117 de renoncer à poursuivre
tout appareil ennemi s'engageant dans une zone abritant des sites
de lancement de SAM répertoriés. Malheureusement,
le 12 octobre, Amichai Rokeach sera
lui aussi perdu dans les mêmes circonstances et fait prisonnier.
Ainsi, le 13 octobre, Avi
Lanir est le troisème pilote à être victime
des batteries de missile et le premier à trouver la mort
dans ces circonstances.
Immédiatement après cette perte, le commandant de
l'IDF / AF interdira formellement à tous les pilotes de chasse
de se lancer à la poursuite d'un appareil au-delà
de la ligne de front considérant que les risques liés
à de telles poursuites étaient supérieurs aux
bénéfices attendus. Au moment de la perte de Lanir,
Reuven Rozen est quant à lui
sanglé dans son cockpit et attend le déclenchement
de l'alarme pour décoller, sans rien savoir du drame qui
vient de se jouer et des nouvelles directives qui viennent d'être
annoncées. Après avoir décollé, il découvre
deux Su 20 mais le contrôleur lui annonce par erreur qu'il
s'agit d'appareils Israéliens. Le temps de se rendre compte
de la bévue et les deux appareils filent déjà
à toute vitesse au ras du sol, privant Reuven
d'une victoire rapide et facile. Poursuivant les deux appareils,
il tire un missile qui explose mais ne parvient pas à détruire
le Sukhoi visé. Ayant pénétré en territoire
Syrien, la DCA se déchaîne et les missiles SAM fusent
de toute part. Reuven ignore ces tirs
qui atteignent finalement le Su 20 au lieu de toucher son Nesher.
Le contrôleur avise ses supérieurs du déroulement
du combat et c'est alors que l'Etat-Major demande au contrôleur
de rappeler immédiatement Reuven.
Trop concentré sur son vol à très basse altitude
et très haute vitesse à la poursuite d'un ennemi en
terrain hostile, Reuven ne répond
pas aux appels du contrôleur. Les deux appareils volent alors
trop bas pour que Reuven parvienne
à tirer. Survolant d'un coup une petite dépression
de terrain, Reuven profite de l'occasion
et lache une rafale qui fait exploser le Sukhoi, lui permettant
ainsi de remporter sa cinquième victoire. Disposant de suffisamment
de carburant, Reuven revient à
sa base en contournant le Golan. Lorsqu'il atterrit à sa
base, il se voit interdit de vol sur ordre du Commandant en chef
de l'IDF / AF pour n'avoir pas respecté un ordre direct.
Le soir même, Amos Lapidot,
commandant de la base d'Hatzor défendra la cause de Reuven
auprès du Major General Beni Peled
et parviendra à faire lever l'interdiction de vol.