Gheorghe
Popescu-Ciocanel est né le 20 janvier 1913 à Ploesti,
dans une famille d'intellectuels. Il poursuit ses études élémentaires
et secondaire à Ploiesti. Il est ensuite admis à l'école
des officier du personnel non navigant. Après une année
de formation, il parvient à entrer à l'école des
officiers du personnel navigant. En 1937, il est diplômé
et sort avec le grade de Sous-Lieutenant (2nd lt). Il est alors affecté
à la
4eme Escadrille d'observation,
puis, en 1938, à la
2eme Escadrille d'Observation.
Au cours de cette période, il accumule un grand nombre d'heures
de vol en qualité de pilote et d'observateur. En raison de son
goû déraisonnable pour les accrobaties, il est interdit
de vol et placé aux arrêts pendant 6 jours. Il est transféré
au département des armes chimiques à l'automne de 1938.
En 1939 le slt. av.
Popescu-Ciocanel
devient l'aide de camp de la 1ere Flotille, chef de la section photo
et instructeur. En janvier 1940 , il est nommé chef des services
de renseignement et obtient une promotion au grade de locotenent (1st
lt.) en juin. Mais sa passion toujours bien vivante de l'accrobatie
lui vaut 10 jours d'arrêts supplémentaires. A la fin de
1940, il est affecté à la 19eme Escadrille d'Observation,
équipée d'IAR-39s,avace laquelle il participe aux campagnes
de 1941.
Le 22 juin, à 3 h 40 du matin, le lt. av. Popescu-Ciocanel
décolle à bord de son IAR-39 n° 6, avec le lt. Constantin
Dragomirescu (observareur) et le serg.
Gheorghe Grigoriu (mitrailleur). Ils
effectuent la première mission d'observation de l'ARR. Après
avoir franchi un faible rideau de DCA, le biplan rejoint la zone d'observation
assignée (Kamensky-Podolskiy), réalisent leurs photographies
et reviennent à leur base après 3 heures de vol avec
de précieuses informations pour le Corps de Cavalerie. Le même
jour, il bombarde une position d'artillerie près d'Hotin. Il
détruit aussii une position de mitarilleuse et une colonne
d'artillerie le lendemain. Il se porte volontaire pour les missions
les plus dangereuses et le 29 juin il est intercepté par un
I-16. Le Lt. Dragomirescu et le serg.
Grigoriu sont tués et lui-même
est blessé. Il parvient toutefois à ramener son appareil
endommagé sur l'aérodrome de Botosani. Après
être sorti de l'hôpital, en juillet, il retourne directement
à son unité et reprend les vols immédiatement.
Il prend part à la traversée de la Dniester autour de
Moghilev et conduit deux raids sur les fortifications situées
autour de la ville. La 19eme Escadrille d'Observation
suit ensuite l'avancée du Corps de Cavalerie du maj. gen. Mihail
Racovita. Le 19eme Escadrille d'Observation
a capturé un I-16 Rata, qui avait atterrit à Siret.
L'avion avait été remorqué jusqu'à l'aérodrome
de Botosani, où il fut piloté par le lt. av. Gheorghe
Popescu, avant d'être envoyé chez IAR à Brasov
pour y être étudié.
Le 27 septembre, au cours de la bataille de la mer d'Azov, Lorsque
la 3eme Armée Roumaine se trouvait en grande difficulté,
le lt. av. Popescu-Ciocanel
stoppa des troupes soviétiques qui avaient traversé
les lignes roumaines et qui s'étaient infiltré à
Malaya Beloserka. Il parvint à poser son appareil endommagé
après que la nuit soit tombée, mais il avait obtenu
des informations très importantes. Les jours suivants, il devait
prendre part à de nombreuses autres missions d'observation
et obtenir plusieurs citations pour son action. L'Escadrille resta
en Ukraine tout au long de la fin 1941 et au début de 1942,
basé à Melitopol. Là, ilas avaient capturé
un autre appareil soviétique, un MiG-3 qui avait été
amené là par un déserteur. Popescu-Ciocanel
retourne alors en Roumanie et le 22 mai 1942 il débute son
entrainement pour devenir pilote de chasse. Il avait déjà
reçu la Virtutea Aeronautica Order Knight class et l'Eiserne
Kreuz. Le 11 décembre 1942 il obtient sa licence de pilote
de chasse et en mars 1943 il est affecté au 9eme
Groupe de Chasse, en qualité de commandant de la 47eme
Escadrille de Chasse. Le Groupe est alors en cours de transformation,
échangeant ses IAR-80 pour des Bf-109G. En tant que pilote
venant de finir son entrainement, il remplace le personnel du 7eme
Groupe qui se trouve en première ligne depuis septembre 1942.
En août 1943, il est affecté à la 43eme
Escadrille du 7eme Groupe de Chasse.
Il prend part à sa première mission de guerre en qualité
de chasseur le 26 août 1943. Il décolle en compagnie
du slt. av. Ioan Dobran pour
une mission de chasse libre. Un évènement heureux intervint
lorsque Dobran signalla la présence
d'un appareil soviétique derrière eux sur la droite.
Alors que Dobran inverse sa course
pour faire face à l'appareil ennemi, le lt. av. Popescu-Ciocanel
se lance dans une série d'accobaties pour échapper à
son adversaire. Ils rencontrent alors plusieurs La-5 et engagent le
combat mais le chef de section, un peu nerveux, oublia d'armer son
canon de 20 mm cannon et ne parvient pas à causer de dégâts
significatifs avec ses seules mitrailleuses. Après avoir atterrit,
il demande à son ailier "Vous ne savez pas ce qui se
passe dans le coeur d'un pilote d'observation lorsqu'il entend qu'il
a un chasseur ennemi dans sa queue !".
En octobre 1943, Le 9eme Groupe a totalement remplacé le 7eme
Groupe sur le front et le Lt. av. Gheorghe
Popescu-Ciocanel réintègre son poste comme commandant
de la 47eme Escadrille avec une promotion
au grade de Capitaine. Au début de 1944, le front s'est déplacé,
atteingnant la frontière Nord-Est de la Roumanie. Depuis le
5 avril, le Groupe est installé à Tecuci en Moldavie.
Le Cpt. av. Gheorghe Popescu-Ciocanel
remporte sa première victoire le 17 avril 1944 au cours d'une
mission d'escorte de bombardiers, lorsque plusieurs La-5 engagent
les chasseurs roumains. La seconde intervient 8 jours plus tard, lorsque
sa section engage le combat avec 8 P-39 au-dessus de Grigoriopol.
Le 28 avril, il rempote sa 3eme victoire pour ce mois d'avril en abattant
un Il 2.
Le 20 mai, à 13 h 30, il conduit une formation de 12 Bf-109G
pour une mission de chasse libre sur le secteur Dubasari-Grigoriopol.
Ils se trouvent sur Tiraspol à 5000 m, lorsqu'ils interceptent
des Yak. Popescu-Ciocanel
attaque le premier en raison de son grade, et s'en prend à
l'appareil situé le plus à gauche de la formation ennemie,
mais il le manque. Cependant, il parvient à se placer dans
la queue du Leader ennemi et après plusieurs salves, le Yak
tombe en flammes. Le pilote soviétique parvient à sauter
en parachute. Il prend alors en chasse un autre appareil, le tirant
par dessous. Il tire une longue rafale qui atteint l'ennemi, l'appareil
piquant immédiatement vers le sol, s'écrasant près
de la rivière Dniester . Deux jours plus tard, lors de l'escorte
de bombardiers, il engage le combat avec une formation de Yak et de
P 39 au nord de Târgu Frumos. Le Cpt. av. Serbanescu
et d'autres pilotes se joignent au combat et abattent 5 P-39 dont
un est abattu par Popescu-Ciocanel
qui remporte là sa 6eme victoire. Le 30 mai, le Cpt Serbanescu
conduit une patrouille composée de l'Ofw. Stengel
(comme ailier), du cpt. av. Popescu-Ciocanel
et de l'adj. av. Miron pour une mission
de chasse libre. Après être entré dans le secteur
assigné, Serbanescu attaque
3 P-39s, qui font partie d'une formation de 8 appareils. Mais son
pare brise se trouve bientôt couvert d'huile et il est contraint
d'abandonner le combat, sous la protection de l'Ofw Stengel.
C'est à ce moment que Popescu-Ciocanel
intervient mais le P-39 qu'il attaque parvient à lui échapper
et parvient à se placer derrière lui. Le chasseur devient
chassé. Il attaque alors un autre P-39, alors que l'adj. av.
Miron se charge de le débarasser
de son poursuivant. De nouveau, le second P-39 parvient à s'échapper.
Mais l'As roumain ne tarde pas à se replacer derrière
un autre chasseur soviétique, bien qu'il soit en infériorité
numérique. Il parvient à suivre de près un Yak-9
et lui tire dessus. Quelques secondes plus tard, l'avion explose dans
les airs, juste au moment ou l'adj. Miron libère son chef de
la pression d'un poursuivant. C'est à ce moment là qu'il
décident d'abandonner le combat. En juin, le 9eme Groupe de
Chasse commence à prendre part à l'interception des
bombardiers de la 15th Air Force. Le 11 juin , le cpt. av. Popescu-Ciocanel
remporte sa première victoire contre un appareil américain
en abattant un B-17. Le 26 juin, il intercepte et abat un Pe-2 qui
effectue une mission de reconnaissance sur les positions de l'Axe.
Se faisant, il atteint le score de 12 points. C'est sa dernière
victoire avant le jour fatidique de juillet.
Le 26 juillet 1944 reste connu dans l'histoire du 9eme Groupe de
Chasse comme la pire journée de l'unité. Serbanescu
et Cantacuzino se trouvent tous
deux à Bucharest pour une réunion officielle. De fait,
le Groupe est placé sous le commandement du cpt. av. Gheorghe
Popescu-Ciocanel. 18 Gustav décollent pour engager une
formation de 20 bombardiers non escortés, comme leur indiqua
la station radar qui les dirigeait vers leur cible. En fait, le nombre
des bombardiers était plus élevé et ceux-ci étaient
protégés par une centaine de P-38 et de P-51. Au cours
de l'engagement qui suit, les roumains revendiquent 11 victoires (dont
une par Popescu), mais le
prix payé en retour se révèle désastreux
: 7 avions perdus, trois pilotes tués et trois blessés.
Popescu-Ciocanel est retrouvé
dans les débris de son Bf-109G. Son corps est totalement recouvert
de brulûres et il a perdu une jambe et plusieurs doigts. Après
avoir agonisé à l'hôpital pendant plusieurs jours,
il décède le 12 août .
Le 8 août, alors qu'il se trouve à l'hôpital,
le sous-secrétaire des forces aériennes lui rend visite,
le gen. de escadra Gheoghe Jienescu, venu lui remettre la plus haute
distinction militaire roumaine, la Mihai Viteazul Order 3rd class.
En guise de dernier hommage, le cpt. av. Serbanescu
conduisit une formation de Bf-109Gs au-dessus du cimetière
de Ghencea à Bucharest le 13 août, au moment même
où les funérailles avaient lieu. 6 jours plus tard,
ce sera au tour de Serbanescu de
disparaitre au combat.. Le Cpt. av. Gheorghe
Popescu-Ciocanel avait obtenu 14 victoires (13 confirmées
+ 1 probable = 19 points) au cours d'un nombre indéterminé
de missions, mais en une très courte période d'à
peine 3 mois. Il fut l'un des nombreux pilotes roumain à disparaitre
au cours de ce sanglant été 1944.