Bernard Challe est né
le 16 octobre 1906 à Commercy dans la Meuse. Après avoir
passé 2 ans à Saint-Cyr, il choisit l'aviation en 1929,
respectant ainsi une tradition familiale bien ancré. Son oncle,
Maurice, tué en 1916, commandait l'Aéronautique de la
6eme Armée alors que son frère, Léon, est un
célèbre pilote de record et que l'une de ses soeurs
est l'épouse d'un grand pilote de raid, René Weiser.
Après sa formation à Avord, il est affecté au
2eme Régiment de Chasse de Strasbourg.
Il demande alors sa mutation au 37eme Régiment
d'Aviation du Maroc pour y combattre. C'est ainsi qu'il participe
à plusieurs opérations de 1932 à 1933. Le 9 août,
il est grièvement blessé lors d'une mission dans la
région d'Aghbalou N'Kerbous. Il revient en métropole
avec le grade de Capitaine et en août 1938 prend le commandement
de la 2eme Escadrille du GC I/3 alors basé
à Dijon. Tout d'abord équipé de Dewoitine 500
et 501, le Groupe perçoit en mai 1939 des MS 406 que le Capitaine
Challe présente avec 2 équipiers
au Meeting international de Bruxelles en juillet 1939.
Le 3 septembre 1939, la 2eme Escadrille est basée à
Velaine-en-Haye, près de Nancy. Au mois de novembre, après
avoir rencontré plusieurs enrayements, le Capitaine Challe
fait procéder à des essais de tir en haute altitude.
Le 7 décembre, le groupe part pour Cannes, devant devenir le
premier Groupe à être équipé de Dewoitine
520. Une partie des piotes est envoyée à Orléans
où ils vont composer une Escadrille d'expérimentation.
A leur arrivée à Cannes, aucun avion n'est prêt.
Se rendant à Toulouse pour faire activer les choses, le Capitaine
Challe obtient quelques appareils destinés
à l'entrainement qui arrivent courant janvier en attendant
la livraison des appareils "bons de guerre". En fait d'entrainement,
les vols sont aussi destinés à déceler les défauts
de l'appareil qui n'a pas encore fait ses preuves au combat. Plus
de 100 modifications seront demandées, retardant d'autant la
livraison des appareils à l'unité. Ceux-ci arrivent
finalement à partir de la mi-avril et au 10 mai, jour de l'attaque
allemande à l'Ouest, l'Escadrille est totalement équipée.
Le 11 mai, le Groupe fait mouvement vers Wez-Thuisy en passant pas
Suippes.
MS 406 - GC I/3 - 1939
|
CAMPAGNE
DE FRANCE
Installé à Cannes où il achève
sa conversion sur Dewoitine D 520, le Groupe doit regagner la Marne
suite à l'attaque du 10 mai 1940. Dès le lendemain,
les appareils décollent et font une première escale
à Valence pour y faire le plein. Pendant ce temps l'échelon
roulant embarque dans les wagons alors qu'une partie des mécaniciens
est transportée dans des Bloch 220 d'Air France. Les Dewoitine
et les Bloch font ensuite étape à Suippes qui a été
bombardé la veille. Les appareils redécollent sans tarder
pour Wez-Thuisy. Les deux Escadrilles se répartissent sur leur
nouveau terrain. Au soir du 11 mai, 37 appareils sont disponibles.
L'échelon roulant arrive le lendemain en gare de Reims et rejoint
le terrain par la route. Très vite les mécaniciens se
mettent au travail et le jour même les premiers avions peuvent
décoller pour assurer la protection du terrain.
14 mai 1940
|
Si elle est marquée par l'obtention de 10 victoires
confirmées et une probable, la journée du 14
marquée est aussi la première journée
de deuil du Blitzkrieg. Dès l'aube les alertes se multiplient
avec des vols à 9000 m, physiquement épuisants.
La première mission est assurée par le Sous-Lieutenant
de Salaberry, le Sergent
Albert
et l'Adjudant Carrier André.
Ce dernier écrit quelques mots avant de décoller
à 6 h 00 en couverture du terrain. Le Sergent Albert
attaque seul un Do 17 qui après avoir été
attaqué par une patrouille du GC
III/7 peine à suivre son groupe. Un moteur touché,
le bombardier perd de l'altitude et se pose à 6 h 30
au Nord de Suippes.
Après s'être posé et avoir refait les
pleins, les 3 pilotes redécollent pour une nouvelle
mission avec d'autres pilotes du Groupe. Cette fois-ci, il
s'agit d'assurer la protection haute de bombardiers d'assaut
des GBA I/54 et II/54
aussi escortés par des Bloch 152 du GC
I/8 et des Hurricanes. Les pilotes du GC
I/3 décollent à 9 h 00 et arrivés
sur zone ils attaquent un peleton de 9 Do 17 escortés
par des Me 109. Le Capitaine Challe
s'adjuge un Do 17 en collaboration avec le Sous-Lieutenant
Potier et le Sergent Caussat.
En retour, le Capitaine est lui aussi touché au moteur
et doit rentrer à Wez-Thuisy où il se pose à
10 h. Dans le même temps, l'Adjudant Carrier
est abattu et vu tombant en flammes avec son Dewoitine D 520
n° 73 par des servants de DCA. De son côté,
le Sous-Lieutenant de Salaberry
dégage le Sergent Albert
pris en chasse par l'ennemi en abattant l'un des Me 109 et
l'Adjudant Octave en abat un
autre. Les deux appareils allemands s'écrasent près
de Fimes.
Dans le même temps, des pilotes de la première
Escadrille (Adj Combette, Sous-Lieutenant
Madon, Sgt Bellefin
et Dumoulin) s'en prennent à
un groupe de 9 He 111 du I./KG 55
sans résultat. Avant de rentrer au terrain en ordre
dispersé, le Sous-Lieutenant de
Salaberry (D 520 n ° 115) participe à la destruction
d'un He 111 en comagnie de pilotes britanniques du Squadron
501.
Entre 12 h 40 et 13 h 50, une nouvelle mission impliquant
5 pilotes se déroule sans autre résultat que
l'explosion d'un obus de 20 mm lors d'un essais de tir par
le Sergent Touret qui effectue sa première mission
de guerre. En fait deux obus se sont présentés
en même temps dans la culasse provoquant l'explosion
de l'un d'eux et la destruction du système de tir.
Dans le même temps, une autre patrouille intercepte
des He 111 du III./KG 51 sans
protection mais en patrouille serrée. Les Sous-Lieutenant
Salva et Potier
joignent leurs efforts pour abattre l'un des bombardiers qui
sera toutefois crédité au seul Sous-Lieutenant
Potier. Touché à
son tour, le Sous-Lieutenant Potier
saute en parachute mais sa ceinture s'étant détachée
avant d'arriver au sol, il se blesse mortellement à
l'arrivée. Lui aussi touché Salva se pose, moteur
calé, dans un champ où il doit abandonner son
D 520 qu'il est parvenu à poser sur ses roues.
A 18 h 00, nouvelle mission dans le secteur de Sedan. Au
loin, deux patrouilles de Me 110 du III./ZG
26 sont aperçues. Les Français tentent de
prendre de l'altitude mais les allemands réagissent
aussitôt et un combat violent s'engage à 4500
m. Le Sous-Lieutenant Madon
conduit l'attaque et parvient à toucher son advsersaire
dès la première rafale. Le Sergent Combette
se trouve face à face avec un Me 110. Les deux pilotes
font feu et c'est finalement Combette
qui remporte la joute mortelle. Deux autres Me 110 sont abattus
par les Capitaines Pape et Schneider
tandis que le Sous-Lieutenant Prévost
reste en protection. Une dernière victoire probable
est portée au crédit du Sergent Bellefin,
portant à 11 le nombre de victoires pour la journée.
|
15 mai 1940
|
Le 15 mai, l'offensive des forces allemandes contre les IXe
et IIe Armées françaises atteint un point critique.
La chasse doit soutenir coûte que coûte les troupes
au sol malgré la supériorité aérienne
des allemands. Le temps est beau et la visibilité excellente,
permettant la réalisation dès l'aube de nombreuses
missions. Six appareils de la 1ere Escadrille et 6 de la 2eme
assurent la première mission de la journée.
Ils surprennent un groupe de Do 17. Le Sous Lieutenant Parisse,
à bord du D 520 n° 115, obtient une victoire probable
à 7 h 15 sur un Do 17 u 5./KG
77 à l'Ouest de Sedan mais il reçoit
une rafale qui l'oblige à atterrir, train rentré.
L'avion pourra cependant être récupéré
par les mécaniciens.
Quelques minutes plus tard, la patrouille de l'Adjudant-Chef
Bourbon intercepte d'autres Dornier
appartenant cette fois aux I
et III./KG 2. Les D 520 s'en
prennent à un Dornier isolé qui riposte et touche
le D 520 n° 86 du Sous-Lieutenant Boutarel
qui parvient à se poser train rentré vers Rethel.
Le Capitaine Challe le venge
en abattant à 8 h 50 deux Do 17, près de Reims
et le second aux environs de Neufchâtel.
Deux D 520 pilotés par les Lieutenants Lacombe
et Thierry s'apprêtent
à atterrir lorsqu'ils reçoivent l'ordre d'intercepter
des avions ennemis qui arrivent de Reims. Arrivés sur
le secteur, ils découvrent des Do 17 et des Me 110.
Le Lieutenant Thierry abat
rapidement l'un des bombardiers mais les Me 110 ripostent
et abattent le D 520 de Thierry
qui parvient neanmoins à se poser train rentré.
Quant au D 520 de Lacombe (n°
124), il revient criblé de balles. Les deux avions
seront sabordés face à l'avance allemande.
Deux autres victoires sont également remportées
à 8 h 50 par le Sous-Lieutenant Blanck
contre un He 111 et par le Sous-Lieutenant Prévost
qui participe à son premier combat d'importance. Il
arrose sérieusement un Me 110 du III./ZG
26 qui sera confirmé bien qu'aucun des deux pilotes
n'ait assisté à la chute.
A 13 h 00, une ouvelle mission de protection d'un Potez 63
est assurée dans le secteur compris entre Givet et
Namur. Trois patrouilles assurent cette protection. Quarante
minutes après avoir décollé, le dispositif
survole la Belgique lorsqu'il est attaqué par surprise
par un groupe de Me 109 du I./JG 77.
Le Sous-Lieutenant Blanck et
l'Adjudant Octave parviennent
ensemble à abattre l'un des chasseur. Octave
parvient à en abattre probablement un second. Succombant
sous le nombre, le Sergent Barberis
qui vient de remporter une victoire probable et le Sous-Lieutenant
Madon doivent se poser en catastrophe
après avoir été touchés.
Au même moment, une patrouille triple qui survole la
frontière est anéantie. Les trois D 520 des
Sergent Bellefin et Rigalleau
et de l'Adjudant Combette sont
envoyés au tapis par les Me 109 du I./JG
77. Bellefin est tué
aux commandes du n° 98 dès la première passe.
Il s'écrase avec soon appareil dans les bois de Belvaux,
près de Soulme. Le n° 94 du Sergent Rigalleau
est aussi incendié et l'avion percute le sol sans que
le pilote en soit sorti. Seul l'Adjudant Combette,
aux commandes du n° 126 parvient à sauter en parachute
après que son D 520 ait été troué
de toute part et mis hors de controle. Il perd connaissance
pendant la descente et reprend conscience accroché
à un arbre. Parvenant à se dégager, il
marche vers l'Ouest avant d'être fait prisonnier, 10
kilomètres plus loin. Entre le 11 et le 15 mai, le
Groupe vient de perdre 4 pilotes tués.
|
Dewoitine D 520 - GC I/3
- 1940
|
3 juin 1940
|
Le 3 juin, les chasseurs sont en alerte dès 4 h 30.
Cela fait une semaine que le Groupe n'a pas remporté
de nouvelle victoire. A 8 h 15une patrouille triple effectue
la première mission, la protection d'un appareil de
reconnaissance au-dessus d'Abbeville. Un combat ne donne pas
de résultat. A 13 h 06 un message émis par la
tour Eiffel annonce l'arrivée de bombardiers sur la
région Parisienne. Seul le GC I/3 capte le message.
Pas moins de 300 bombardiers accompagnés par 200 chasseurs
Me 109 et Me 110 se dirigent sur Paris. Les avions allemands
suivent 3 axes et attaquent les terrains d'aviation dont 13
sont occupés par des unités de l'Armée
de l'Air. Ils attaquent aussi des sites industriels, les usines
Renault et Citroën et les gares de Melun, Nangis, Creil,
Etampes, etc.
A 13 h 10, dix-sept D 520 décollent (Cpt Challe,
Lt Lacombe, Lt Korec,
Lt Bartos, Slt Boutarel,
Slt De Salaberry, Slt
Silvan, Slt Salva,
Slt Prévost, A/C Bourbon,
Adj Vinchon, Adj Octave,
Sgt Albert, Sgt Robert,
Sgt Barberis, Sgt Dumoulin,
Sgt Glader) et après s'être
rassemblés attaquent le deuxième peleton qui
est sur le trajet du retour.
A 13 h 25, le Capitaine Challe,
les Sous-Lieutenants De Salaberry
et Boutarel se placent derrière
les bombardiers. Challe met
en feu le moteur droit de l'un des Do 17 qui perd de l'altitude
et ne sera compté que probable. La patrouille de l'A/C
Bourbon et des Sergents Robert
et Barberis abattent probablement
un autre appareil du même type près de Melun,
le crédit de cette victoire revenant au seul A/C Bourbon.
A partir de là les Me 109 s'en mèlent et touchent
le Sgt Robert qui part vers le
sol. Des indices semblent indiquer qu'il aurait cherché
à évacuer en vain son appareil. Quelques instants
plus tard, l'Adj Octave, le Slt
Silvan et le Sgt Albert
sont attaqués. La cabine du Slt Silvan
vole en éclat, l'avion de l'Adj Octave
est touché à l'aileron mais parvient à
regagner le terrain. De son côté, le Slt Salva,
en collaboration avec un pilote du GC
I/8, parvient à abattre un Ju 88 à 14 h
10. Pendant que le Lt Lacombe
et le Slt Prévost couvrent
le terrain, l'Adj Vinchon et
le Sgt Glauder grimpent à
la rencontre des bombardiers. La chasse ennemie intervient
alors et touche l'avion de Prévost
qui doit se poser. Seul Lacombe
peut donc rejoindre la patrouille de Jacques
Vinchon alors que les allemands encombrent le ciel.
Tout en les rejoignant, Lacombe voit plusieurs Me 109 fondent
dur l'Adj Vinchon. Malgré
les appels radio celui-ci ne réagit pas. Dès
les premières rafales sont D 520 n° 225 prend feu
et part vers le sol où il s'écrase sans que
le pilote ait sauté.
Dans ce combat d'une rare intensité, le Lieutenant
Bartos parvient à toucher
un He 111 lui permettant de rajouter une victoire probable
à son palmarès alors que l'appareil ennemi se
pose effectivement près d'Echampeu. Côté
Français; l'hécatombe se poursuit. Le Sergent
Dumoulin doit abandonner son
n° 114 en parachute alors que le Sergent Glauder
pose son avion en catastrophe à Lognes. Si le bilan
des victoires est satisfaisant, il ne compense pas des pertes
dont le nombre s'accroit cruellement.
La journée du 4 se passe sans incident, laissant un
court répis avant de nouveaux combats. Cinq nouveaux
pilotes arrivent en renfort le 4 juin. Ce sont tous des pilotes
de grand talent, ancien membre de la patrouille acrobatique
et membres de l'école des moniteurs à Salon
de Provence ; Cdt Fleurquin,
Lt Cabaret, A/C Guillaume,
Adj David, Adj Boileau.
|
9 juin 1940
|
Le 8 juin, les troupes allemandes ouvrent une brèche
dans la région de Formerie. L'aviation française
va tenter de ralentir la progression ennemie en lançant
ses bombardiers d'assaut dans la bataille. Si aucune perte
n'est enregistrée, aucune victoire ne vient enrichir
le tableau du groupe ce jour là.
Le 9 juin, le front est définitivement enfoncé
et les troupes motorisées allemandes s'engouffrent
dans la brèche. En fin de matinée, la mission
confiée au GC I/3 consiste à couvrir la région
de la Ferté-sous-Jouarre de 11 h 45 à 13 h 15
alors que l'heure de la retraite commence à sonner.
Douze chasseurs prennent l'air : Cdt Fleurquin,
Cpt Gérard, Lt Cabaret,
Lt Thierry, Slt Boutarel,
Slt Blanck, Slt Madon,
A/C Guillaume, Adj Octave,
Sgt Touret, Sgt Glauder,
Sgt Albert. Une véritable
nuée de Me 109 du II./JG 27
attaque le dispositif français alors que celui-ci arrive
sur zone. L'A/C Guillaume est
le premier à remporter une victoire contre un Me 109
après lui avoir décoché 3 rafales. A
peine a-t-il remporté sa victoire qu'il est touché
à son tour, l'obligeant à poser son D 520 n°
133 sérieusement endommagé, moteur calé,
près de Hervillers. Le pilote s'en sort indemne. Le
Slt Madon qui a suivi l'action
précédente abat à son tour un Me 109
en flammes dont le pilote parvient à sauter en parachute.
Dans la mêlée, le Sous-Lieutenant Blanck
poursuit un Me 109 en rase-mottes et l'abandonne alors qu'il
commence à fumer, lui permettant d'enregistre une victoire
probable. Les Me 109 se regroupent et réagissent. L'avion
de l'Adj Octave est touché
alors que le Capitaine Gérard
détruit un autre Me 109 qui s'écrase près
d'Oulchy-le-château, dans le sud du départment
de l'Aisne où le combat s'est maintenant déplacé.
Puis ce sont les Sous-Lieutenant Boutarel
et le Lieutenant Carabaret qui
s'adjugent conjointement un autre Me 109. De son côté,
le commandant Fleurquin tire
de longues rafales qui atteignent leur cible, provoquant la
chute du Me 109 qui s'écrase à Neuilly-Saint-Front.
Si aucun autre Dewoitine n'est abattu, nombreux sont ceux
qui ont été touchés à des degrés
divers.
Après cette première mission pleine de succès,
un nouveau vol est programmé entre 17 h 45 et 19 h
15 au-dessus du secteur de Senlis et Compiègne. Il
s'agit d'une mission de chasse libre. Arrivés sur zone,
les pilotes français aperçoivent des Do 17 et
des Ju 88. Aussitôt, les bombardiers changent de cap.
Les Capitaine Challe, les Sous-Lieutenant
de Salaberry (D 520 n
° 226) et Boutarel tirent
sur un Dornier qui s'écrase près de Béthisy-Saint-Pierre.
Le commandant Fleurquin remporte
sa deuxième victoire de la journée en abattant
probablement un autre Do 17 alors qu'un troisième tombe
sous les coups du Capitaine Challe
près de la Croix-Saint-Ouen. Les autres pilotes opèrent
au-dessus de l'Oise. Le Lieutenant Thierry
(D 520 n° 78) attaqué, riposte et touche mortellement
un chasseur qui s'écrase près de Senlis, bien
que seule une victoire probable sui soit accordée.
De son côté, l'A/C Guillaume
parvient à se placer derrière un Me 109 qu'il
abat à courte distance près de Creil. Les Lieutenants
Lacombe et Bartos,
l'Adj Boileau et le Sgt Dumoulin
aperçoivent un peleton de Stuka mais ne peuvent attaquer
ces proies faciles, empéchés en cela par les
Me 109 de protection qui foncent sur les français.
Pour autant, la dernière patrouille du Sous-Lieutenant
Blanck et du S/C Glauder
parvient à toucher deux des Ju 87 qui s'écrasent
près de liancourt.
Tous les pilotes se regroupent et rejoignent la pointe Ouest
du département de l'Oise où ils surprennent
un Do 17 qui s'écrase près de Gisors après
avoir été attaqué par 5 chasseurs. Cette
victoire ne sera cependant comptée que comme probable
aux (Cpt) Challe Bernard
(Slt) Boutarel (Cdt) Fleurquin
(Slt) De Salaberry Hubert
(Slt) Salva. Parvenu au terme
de cette journée, le Groupe compte 10 victoires confirmées
en plus et 4 victoires probables au prix d'un seul avion perdu
et aucun pilote touché. Cette journée est aussi
marquée par l'émergence des trois premiers "As"
de l'unité puisque le Sous-Lieutenant De
Salaberry Hubert , le Sous-Lieutenant Blanck
et le Capitaine Challe remportent
tous les trois leur 5eme victoire confirmée.
|
Le Capitaine Challe traverse la Méditerranée
le 18 juin avec le premier détachement de 13 pilotes. Lorsque
l'armistice est annoncé, les 25 pilotes du Groupe se trouvent
à Kaala-Djerba. Au cours de la Campagne
de France, le Capitaine Challe
aura remporté 7 victoires dont 5 confirmées, toutes
aux détriments de Do 17.
En juillet 1940, le Capitaine Challe
reçoit le commandement du GC I/3
qu'il transmet au Commandant Thibaudet fin septembre 1941. Le 14 octobre
suivant, suite à la défection de 3 pilotes partis rejoindre
les Forces Françaises Libres, le Groupe est dissous tandis
que les officiers de l'état-major sont relevés de leurs
fonctions. Il revient alors en métropole et entre, en 1942,
dans la Résistance au sein de l'ORA dans la région d'Amiens.
Son nom ayant été relevé sur le carnet d'un chef
de maquis capturé, il est arrêté en mai 1944 et
déporté à Buchenwald. Libéré en
1945, il reprend du service à Dijon puis à Paris et
devient Colonel en décembre 1948. Il prend ensuite comme général
de Corps d'Armée la direction de la 2eme région aérienne.
En désaccord avec la politique du gouvernement concernant l'Algérie,
il quitte l'Armée le 24 mai 1961.
Bernard Challe est décédé
le 12 janvier 1977 à Paris.
NB : L'unité tactique de l'escadrille est la patrouille, laquelle
peut-être organisée comme suit :
- Patrouille simple : 3 avions.
- Patrouille légère : 2 avions.
- Patrouille double : 6 avions (2 patrouilles simples).
- Patrouille double légère : 4 avions (2 patrouilles
légères).
- Patrouille triple : 9 avions (3 patrouilles simples).
- Patrouille triple légère : 6 avions (3 patrouilles
légères).
|