Né en 1918 à Carlisle en Pennsylvanie,
Jay Zeamer grandit à Orange, dans
le New Jersey. A l'âge de 13 ans, Zeamer
devient Scout et rentre à l'Académie Militaire de Culver
l'année suivante. Il entre ensuite au MIT (Massachusetts Institute
of Technology ) avant d'entrer dans la réserve. Intéressé
par l'aviation, il s'inscrit à l'aéroclub de Norwood.
En 1939, alors qu'il se trouve toujours au MIT, il est promu Sous-lieutenant
d'infanterie. Diplômé en 1940 en génie civil,
il est affecté à Fort Dix dans le New Jersey. Rejoignant
l'Armée Régulière, il débute une formation
de pilote militaire à Glenview, dans l'Illinois. Pilote doué
et charismatique, il devient major de sa promotion.
Il obtient ses ailes en mars 1941 et devient Officier
d'active après avoir achevé sa formation à Maxwell
Field, dans l'Alabama. Sa première affectation le conduit au
22nd Bomber Group basé à
Langley Field, unité chargée de tester le nouveau bombardier
B-26 Marauder. Il est affecté au 19th
Bomber Squadron en qualité de Co-Pilote. Après
l'attaque de Pearl Harbor, le Group est assigné en Californie
afin d'assurer des missions anti-sous-marines de protection de la
côte Ouest.
En mars 1942, le Group est déployé
en Australie. Le 6 avril 1942, il effectue sa première mission
en qualité de Co-Pilote. En septembre 1942, il est transferé
au 43rd Bomber Group, équipé
de B-17, en tant que membre surnuméraire au sein de l'Etat-Major
du Group, sans appareil personnel affecté. Le 14 septembre,
le Group fait mouvement sur Port Moresby en Nouvelle Guinée.
Chargé de détruire les bateaux de la flotte nippone,
le commandant du 63st Squadron, le Major
Willaim Benn, met au point une technique
d'attaque à très basse altitude. La technique est à
la fois très dansgereuse et nerveusement éprouvante.
Le 23 octobre, une attaque sur Rabaul
permet de tester la méthode d'attaque à basse altitude.
Alors que 6 B-17 attaquent depuis une altitude de 10 000 pieds, six
autres fondent sur les navires japonais à seuelement 100 pieds.
Le Capitaine Ken Mc Cullar parvient à
couler un destroyer grâce à cette technique audacieuse.
Mc Cullar devient rapidement une légende
dans le Pacifique. Aux 5 bateaux désormais coulés ou
endommagés, il ajoute un nouveau coup direct deux nuits plus
tard en utilisant la même méthode. Cette nuit-là,
4 des 6 bombardiers parviennent à toucher des navires japonais.
Au cours de ces missions du mois d'octobre, Mc
Cullar embarque dans son appareil le Lieutenant Zeamer
en qualité de Copilote, ce dernier n'ayant pas le statut officiel
de pilote. Zearmer apprend beaucoup au
contact de Mc Cullen, que se soit sur
le plan tactique, en matière de pilotage et de sang froid.
A l'occasion de l'une des dernières missions qu'ils effectuent
ensemble, leur appareil est attaqué par 5 chasseurs japonais
et malgré les dégâts subits, Mc
Cullen reste très calme, parvenant à ramener
l'appareil à sa base.
Dès lors suffisamment aguerri, Zeamer
peut en théorie prendre en main son propre appareil. En novembre,
les japonais tentent de renforcer les troupes installées à
Guadalcanal et dépèchent
des renforts sur place. Les services de renseignements demandent alors
à avoir des images du convoi et charge l'USAAF de conduire
des missions de reconnaissance au-dessus des secteurs ennemis. Après
3 jours de recherches infructueuses en raison de la couverture nuageuse,
Zeamer se porte volontaire. Bien qu'il
n'ait jamais dirigé un équipage de B-17, le commandement
ne fait aucune difficulté d'autant que la mission est particulièrement
dangereuse. Arrivé au-dessus de Simpson Harbor, Zeamer
découvre que le secteur est à nouveau couvert. Il comprend
alors que l'origine de cette couverture nuageuse provient en fait
du volcan situé à procimité de Kavieng, situé
plus au nord et dont les fumées masquent le port. Il décide
alors de descendre sous la couverture et alors qu'il actionne ses
caméra en perçant la couche au-dessus de Simpson Harbor,
il aperçoit 16 chasseurs japonais qui volent en cercle au-dessus
de la baie. Dans le port, se sont pas moins de 110 navires qui sont
amassés et qui maintenant tirent sur l'intrus. Poursuivant
sa mission de reconnaissance, il ne quitte le secteur qu'après
avoir pris l'ensemble des clichés nécessaires. Alors
qu'il quitte la zone, son appareil est attaqué par 3 chasseurs
japonais. Les 3 appareils sont abattus par les mitrailleurs et Zeamer
et tout son équipage rentrent indemnes à leur base.
Pour être parvenu à remplir sa mission au-delà
de tout espoir, alors que celle-ci s'était révélée
infructueuse pendant les 3 jours précédents, Zeamer
l'attribution et l'ensemble de son équipage se voient attribuer
la Silver Star.
Le 16 janvier 1943, lors d'une mission sur Rabaul,
il parvient à couler un bateau de 8000 tonnes et reçoit
l'Air Medal. Le même mois, il fait la connaissance du Capitaine
Rocky Stone, un navigateur dont le pilote
a été porté disparu en mission. Zeamer
accepte de former avec lui l'embryon d'un nouvel équipage.
Ils entraînent avec eux le Sergent Joseph
Raymond Sarnoski qui occupe le poste de bombardier. Petit à
petit, ils parviennent à recruter d'autres hommes et finissent
par former un équipage complet. Malheureusement, le groupe
est dépourvu d'appareil. Un jour, un B-17E codé 41-2666
est parqué sur le bord de la piste. Portant les marques de
nombreux combats, il est en très mauvais état et devient
très vite la proie des mécaniciens en mal de pièces
de rechange. Zeamer décide alors
de s'emparer de cet appareil dont plus personne ne veut. Après
l'avoir fait remettre en état, il modifie profondemment son
armement, tirant en cela les leçons apprises auprès
de Mc Cullen. Il fait monter une mitrailleuse
de 12,7 mm dans le nez qu'il peut actionner depuis le poste de pilotage.
Il fait remplacer les mitrailleuses de 7,7 situées dans le
poste avant par des mitrailleuses de 12,7 mm, ayant contrer
les attaques frontales, tactique favorite des chasseurs adverses.
Il fait aussi remplacer les mitrailleuses simples de sabord par des
bitubes. L'armement d'origine est malgré tout conservé
à nord, permettant ainsi le remplacement d'armes défectueuses
ou enrayées en cas de besoin. Très vite, les autres
équipages du 65th Bomber Squadron
se rendent compte que Zeamer a fait de
son B-17 un véritable chasseur et c'est finalement avec envie
qu'ils observent désormais le B-17 qu'ils avaient abandonné
plus tôt.
Promu Capitaine en mars 1943, poursuit les missions
à l'occasion de la bataille de la mer de Bismark. Très
vite, l'audace de l'équipage fait taire les critiques du début
et les hommes de Zeamer multiplient les
missions périlleuses, celles dont personne ne veut assumer
la conduite. Par tous les temps, quelque soit le danger, Zeamer
et ses hommes répondent présents. En mai, ils parviennent
à toucher un porte-avions et quelques jours plus tard ils volent
si bas lors d'une mission sur Rabaul
qu'ils arrachent le toit des maisons sur leur passage. Le même
mois, au cours d'une mission nocturne sur Wewak, Sa section est prise
dans le faisceau des projecteurs de la défense anti-aérienne
qui tire sur les appareils, menaçant de les abattre. Utilisant
son armement situé à l'avant, Zeamer
se lance alors à l'attaque des positions ennemies, à
la manière d'un avion d'assaut et parvient à détruire
3 positions et endommager 2 autres positions japonaises, permettant
ainsi aux autres appareils de sa section de mener leur mission à
bien. Cette action héroïque lui vaudra l'attribution d'une
seconde Silver Star. Le 5 mai, malgré les dommages très
sévères causés à son appareil, il parvient
à ramener tout son équipage indemne et l'appareil est
réparé à temps pour prendre part à la
mission suivante. Particulièrement loyal envers ses hommes,
chacun d'eux est décoré au même titre que lui.
Ainsi, les sergents Vaughn et Pugh
se sont vu attribuer la Silver Star. Quant aux sergents Able
et Kendrick, ils ont été
décoré de la Silver Star et de la DFC. Quant à
Sarnoski, désormais Master
Sergant, il est titulaire de la Silver Star et de l'Air Medal. Le
24 mai, Sarnoski est promu Sous-Lieutenant
en récompense de ses efforts en qualité de bombardier
et sa contribution très active dans la réussite de nombreuses
attaques.
Le 16 juin 1943, Zeamer
et son équipage se portent volontaire pour une mission de reconnaissance
photo au-dessus de Buka, au nord de Bougainville. Pour effectuer cette
mission longue de près de 2000 km, "OLD 666" sera
seul. La mission doit permettre de localiser les installation ennemies
dans le cadre de la préparation du débarquement prévu
pour le mois de novembre suivant. A ce moment précis, les services
de renseignements n'ont pas connaissance des mouvements de troupes
et notamment de l'acheminement de 400 avions japonais dans le secteur
des iles Solomons en date du 15 juin. La mission du 16 juin est la
47eme à laquelle prend part Zeamer.
S'agissant d'une mission de reconnaissance, la présence de
Sarnoski est d'autant moins nécessaire
que celui-ci achève son tour d'opération, après
18 mois d'une activité continue. Malgré cela, Sarnoski
décide de prendre part à cette mission.
Après avoir décollé à
4 heures du matin, le début de la mission de reconnaissance
se déroule sans encombre. Lorsqu'il arrive à la verticale
de Buka, à une altitude de 25 000 pieds, 3 heures après
avoir décollé, Zeamer comprend
très vite l'importance de sa mission en découvrant les
400 appareils arrivés la veille sur l'aérodrome de Buka.
Suivant la route tracée par le navigateur , le Lieutenant Johnson,
le bombardier se dirige alors vers le Sud afin de poursuivre la reconnaissance.
L'analyse ultérieure des images prises à Buka montrera
que 21 chasseurs Japonais avaient décollé pour intercepter
le bombardier.
(Debout) Bud Thues, Zeamer, Hank
Dominski, J Sanoski (Devant) Vaughn, Kendrick, Able, Pugh
Alors qu'il est sur le point d'achever sa mission,
5 chasseurs Japonais interceptent le quadrimoteur et commencent à
orbiter autour de l'appareil afin de mettre au point leur tactique
d'attaque. Bien que l'appareil soit isolé et représente
une proie facile, la section japonaise de 5 A6M Zero du 251st
Kokutai.conduite par le Chief Flight Petty Officer Yoshio
Ooki décide de mener une attaque frontale, là
où l'appareil est le plus vulnérable car habituellement
mal défendu. Malgré la menace, le B-17 ne dévie
pas de sa route, cherchant à rejoindre sa base. Après
15 minutes d'observation, les japonais passent à l'attaque.
Les 5 appareils passent sur le dos et se dirigent sur le B-17 depuis
5 angles différents (8 h, 10 h, 12 h, 2 h, 4 h). Les appareils
convergent à grande vitesse, toutes armes hurlantes. Jusque
là, au cours des 46 missions précédentes, Jay
Zeamer n'a jamais rencontré plus de deux chasseurs japonais
et il comprend très vite qu'il doit faire face cette fois-ci
à des pilotes expérimentés. Alors que les appareils
se rapprochent, les obus de 20 mm atteingnent le poste de pilotage
et l'avant du B-17, faisant exploser le plexiglas. Au même moment,
le Slt Joseph Sarnoski tire sur le
Zero qui attaquait depuis les 10 h et l'endommage. Secoué par
cette attaque destructrice, l'équipage fait le bilan de ce
premier assaut. Joseph Sarnoski a
été projeté en arrière et il est sérieusement
blessé, même s'il refuse l'aide du navigateur venu aux
nouvelles, lui indiquant que "tout va bien". Dans le poste
de pilotage, la dévastation est tout aussi importante. L'ai
s'engoufre dans l'appareil éventré. Le sang recouvre
les parois. Lentement, Joseph Sarnoski
regagne son poste afin de faire face à un nouvel assaut. Alors
que tout le monde s'apprète à faire face, d'autres chasseurs
nippons rejoignent la bataille. Parvenu à regagner son poste,
Sarnoski empoigne sa mitrailleuse
et fait feu sur un Ki 46 Dinah qui s'est joint au combat et qui tente
de mener une attaque frontale. L'appareil japonais est touché
et l'avion s'écrase, offrant à Sarnoski
sa deuxième victoire avant que celui-ci ne décède
de ses blessures (1 seul appareil est réellement abattu, le
premier n'étant qu'endommagé).
Dans la cabine de pilotage, la situation n'est guère
meilleure. Jay Zeamer a été
atteint par une centaine d'éclats au niveau des membres. Ceux-ci
sont paralysés et il perd beaucoup de sang. Le dernier passage
a été destructeur, endommageant le tableau de bord,
le système hydraulique et le circuit d'oxygène. En retour,
son tir a mis hors de combat l'appareil du leader Japonais qui abandonne
le secteur et rejoint sa base accompagné par son ailier (l'appareil
sera crédité à Zeamer
comme victoire confirmée). Trois autres appareils japonais
ont été endommagés (Tadaharu
Sakagami, Tadashi Yoneda, and
Ichirobei Yamazaki) (dont 2 officiellement
crédités comme victoires confirmées à
Zeamer et Sarnoski).
Au total, les 8 appareils du 251st Kokutai auront tiré 500
obus de 20 mm et 700 cartouches de 7,7 mm.
Rejoints par d'autres appareils, se sont 17 nouveaux
chasseurs Japonais provenant d'autres unités basées
à Buka qui s'en prennent au malheureux bombardier isolé,
multipliant les attaques destructrices. Privé d'oxygène,
le pilote doit faire littéralement plonger son appareil pour
permettre à son équipage de respirer normalement. Il
passe ainsi d'une altitude de 25 000 pieds à 10 000 pieds,
toujours poursuivit par les chasseurs nippons bien décidés
à abattre une proie d'apparence facile. Pendant 45 interminables
minutes, malgré ses blessures, Zeamer
effectue de brutales manoeuvres évasives pour échapper
aux tirs incessants des chasseurs japonais. Au cours du furieux combat
défensif que mènent les mitrailleurs, le Sergent Able
parvient à abattre un Zero (Un autre Zero sera officiellement
crédité à l'équipage portant à
5 le nombre de victoires totales confirmées alors que seuls
2 appareils nippons ont été abattus). Il est lui-même
blessé aux deux jambes. Finalement, à court de carburant,
les chasseurs ennemis sont contraints d'abandonner la poursuite, laissant
derrière eux 5 des leurs. Pour autant, la situation du valeureux
OLD 666 n'est pas brillante avec 6 membres d'équipage blessés
et le Slt Sarnoski mort à
son poste. Une fois les chasseurs éloignés, dans un
état de semi-conscience, Zeamer
fait le point de la situation et confie au copilote, le Lieutenant
Britton, un des deux seuls membres d'équipage
indemne, le soin de poser l'appareil sur la base de Dobodura, en Nouvelle-Guinée,
celui-ci étant trop endommagé pour regagner sa base
d'origine. Dans le même temps, le sergent Able
et le Lieutenant Johnson maîtrisent
le début d'incendie. Malgré les dommages subits et l'absence
de volets, le copilote parvient à poser l'appareil sans encombre
à 12 heures 15, assisté par Zeamer
à qui le sergent Vaughn a fait
une injection de morphine. L'appareil compte pas moins de 187 impacts
de balles et 5 obus de 20 mm ont causé d'importants dommages.
Trop faible pour prononcer le moindre mot ou donner
le plus petit signe de vitalité, Zeamer
est extrait de l'appareil avec précaution. Tout l'équipage
pense que le pilote est mort en raison de la grande quantité
de sang qu'il a perdu. En fait, Zeamer
survivra à ses blessures, perdant toutefois une jambe. En considérant
l'exploit réalisé, le chef d'état-major du commandant
adjoint de la 15e Air Force, le Colonel Merian
C. Cooper proposera Zeamer pour
l'attribution de la Médaille d'Honneur. Le commandant de la
15e Air Force, le General George
Kenney, accedera à la demande, remettant la décoration
à Zeamer le 16 janvier 1944 au
Pentagone.
Le Slt Sarnoski
se verra aussi attribuer la même décoration, à
titre posthume, alors que l'ensemble des autres membres d'équipage
se verront attribuer la Distinguished Service Cross, faisant du OLD
666 l'appareil à l'équipage le plus décoré
de l'USAAF et le seul à voir 2 de ses membres recevoir la Medal
of Honor.
Zeamer est promu Major
le 9 juillet 1943 et Lieutenant Colonel en avril 1944. Il passera
15 mois à l'hôpital avant de reprendre du service aux
Etats-Unis sur la base de Mitchel Field, dans l'état de New
York en qualité d'inspecteur tactique. Il se retire finalement
de l'USAAF le 18 janvier 1945. Il retourne alors au MIT et obtient
un Master d'ingénérie aéronautique en 1946. Il
travaille ensuite pour de nombreuses entreprises aéronautiques
avant de se retirer en 1968, dans le Maine à Boothbay Harbor.
Marié en 1949, il élève ses
5 enfants (Marcia, Jacque, Jayne, Susan, et Sandra.) au côté
de son épouse Barbara. Après guerre, Jay
Zeamer ne fera que rarement allusion aux évènements
qui le conduisirent à recevoir la plus haute distinction américaine,
se sentant coupable de la perte de son ami Joseph Sarnoski.
Jay Zeamer est décédé
à l'âge de 88 ans, le 22 mars 2007. A la date de sa mort,
il était le dernier récipiandaire de la Médaille
d'Honneur de l'USAAF encore en vie. Il fut enterré au cimetière
militaire d'Arlington et les drapeaux furent mis en berne à
la demande du gouverneur John Baldacci.
Medal of Honor citation
The President of the United States in
the name of The Congress takes pleasure in presenting the Medal
of Honor to:
ZEAMER, JAY JR. (Air Mission)
Rank and organization: Major, U.S. Army
Air Corps. Place and date: Over Buka area, Solomon Islands, 16 June
1943. Entered service at: Machias, Maine. Birth: Carlisle, Pa. G.O.
No.: 1, 4 January 1944.
Citation:
On 16 June 1943, Major Zeamer (then Captain)
volunteered as pilot of a bomber on an important photographic mapping
mission covering the formidably defended area in the vicinity of
Buka, Solomon Islands. While photographing the Buka airdrome. his
crew observed about 20 enemy fighters on the field, many of them
taking off. Despite the certainty of a dangerous attack by this
strong force, Major Zeamer proceeded with his mapping run, even
after the enemy attack began. In the ensuing engagement, Major Zeamer
sustained gunshot wounds in both arms and legs, one leg being broken.
Despite his injuries, he maneuvered the damaged plane so skillfully
that his gunners were able to fight off the enemy during a running
fight which lasted 40 minutes. The crew destroyed at least 5 hostile
planes, of which Major Zeamer himself shot down one. Although weak
from loss of blood, he refused medical aid until the enemy had broken
combat. He then turned over the controls, but continued to exercise
command despite lapses into unconsciousness, and directed the flight
to a base 580 miles away. In this voluntary action, Major Zeamer,
with superb skill, resolution, and courage, accomplished a mission
of great value.