Shoichi Sugita est né en mars 1924 dans la province
de Niigata. Ava,t de devenir le plus grand As du 204eme
Air Group (Kokutai), Sugita s'engage très jeune dans la
Marin, quittant à 15 ans les études d'agriculture qu'il
avait débuté. En mars 1942, il achève son entraînement
de pilote et obtient ses ailes.
Affecté à Buin au 204eme
Air Group (Kokutai), il arrive sur sa nouvelle base en octobre
1942, époque à laquelle la bataille de Guadalcanal
fait rage. Au cours de son premier combat, le 1 décembre 1942,
il fait équipe avec le PO2/c Saji Kanda
pour abattre un B-17 au-dessus de sa base. Au cours du combat, son aile
droite percute le bombardier mais malgré cela, Sloichi parvient
à se poser sans difficulté. Le 28 décembre, Sugita
revendique à nouveau un nouveau bombardier, toujours en collaboration.
Le 2 janvier 1943, il combat des Wildcat de la VMF
121 au-dessus de Munda Point et revendique la destruction de l'un
d'entre-eux. Avant la fin du mois, il revendique 3 autres Wildcat et
un B-24 abattu en collaboration.
Le 18 avril 1943, il fait partie des 6 pilotes de chasse
qui sont chargés d'assurer la protection de l'appareil de l'Amiral
Yamamoto en tournée d'inspection dans les Solomons. Interceptés
par des P-38 du 347th Fighter Group envoyés
sur place dans le cadre de l'opération "vengeance",
les deux bombardiers sont abattus et bien que Sugita parvienne à
toucher le seul P-38 qui sera perdu par les Américains au cours
de cette opération (piloté par le Lt Raymond
K Hine), ces victoires (car il en revendiquera 2) ne suffisent
pas à compenser la perte du plus grand chef de guerre Japonais
de l'époque.
Soucieux de racheter leur faute, l'ensemble des participants
Japonais de cette mission ratée prendront tous les risques au
combat et quelques mois à peine après la mission, 4 d'entre-eux
ont atteint leur objectif en trouvant une mort honorable au combat,
le cinquième, Kenji Yanagiya,
étant pour sa part grièvement blessé en combat
aérien. Bien qu'il prenne lui aussi tous les risques, Sugita
sort indemne de cette quête d'honorabilité et, se faisant,
accroit de manière considérable son tableau de chasse.
Sugita revendique ses premières victoires sur
des Corsair le 12 juin 1943 en abattant un premier appareil de la VMF
112 avant de partager la destruction d'un second, de la VMF
122 cette fois-ci. Sa dernière victoire sur un F4U est obtenue
le 25 août. Le lendemain, les Marines obtiennent leur revanche
lorsque le Zero de Sugita est touché par des Corsair de la VMF
214 ou VMF 215 lors d'un combat au Sud
Est des Solomons. Obligé de sauter en parachute avec des brûlures
graves, il doit être rapatrié au Japon.
En mars 1944, remis de ses blessures, Sugita est affecté
au 263eme Air Group (Kokutai) et se trouve
engagé dans les combats des Iles
Carolines et des Iles
Mariannes. Le 8 juillet 1944, il fait partie d'un groupe de 6 appareils
conduits par le Lt Yasuhiro Shigematsu
(10 victoiresà qui se dirige sur Palau lorsqu'ils sont interceptés
par des Hellcat de la VF 31 du côté
de Yap. Tous les appareils Japonais sont abattus à l'exception
de celui de Sugita qui parvient à s'échapper et à
regagner Peleliu. N'ayant plus d'officier et n'ayant plus que quelques
avions en état de vol à Guam, l'unité est dissoute
et Sugita parvient à gagner le Nord des Philippines.
Il est alors affecté au 201eme
Air Group (Kokutai) aux Philippines
et participe à nouveau activements aux combats qui vont se dérouler
dans ce secteur en 1944, notamment dans le golf de Leyte.
Lorsqu'il rentre au Japon en janvier 1945, il déclare être
titulaire de 120 victoires. A la même époque, un groupe
d'élite, le 343eme Air Group (Kokutai),
est mis sur pied et placé sous les ordres du Capitaine Minoru
Genda à Matsuyama sur l'ile de Shikoku et équipé
du nouveau chasseur "George". Genda recommande personnellement
Sugita pour ce groupe qu'il rejoint à son retour des Philippines,
intégrant le Squadron 301 avec lequel
il va à nouveau activement participer aux combats aérien
pour la défense du
territoire Japonais.
Le premier combat de l'unité a lieu le 19 mars
1945 au-dessus de Kure et Sugita revendique 3 victoires sur des Hellcat
au cours de cette première rencontre. Le CPO Sugita est finalement
tué au comnat le 15 avril 1945 au cours d'un raid lancé
par les appareils embarqués sur Kyushu en vue de détruire
les appareils destinés aux missions suicide qui sont entreposés
sur cette ile et qui font peser sur la flotte américaine ancrée
devant Okinawa une menace très sérieuse. Le L.Cder Robert
"Doc" Weatherup, commandant de la VF
46, dirige son attaque contre l'aérodrome de Kanoya et lorsque
les Hellcat sont annoncés Sugita et son ailier, le PO2/c Toyomi
Miyazawa courent vers les deux chasseurs d'alerte qui sont prêt
à décoller. L'Enseign Saburo
Sakai hurle à Sugita de descendre de l'appareil pour se mettre
à l'abri mais Sugita s'élance et alors qu'il prend de
la vitesse tout en gagant de l'altitude, il est rattrapé par
les chasseurs américains. Weatherup
qui vient de larguer ses roquettes et de mitrailler les installations,
se trouve dans le sillage de Sugita. Il effectue alors une large boucle
et se replace en bonne position avant de tirer sur l'appareil de Sugita
qui s'écrase en bout de piste après avoir amorcé
une manoeuvre évasive sans résultat. Peu de temps après
Weatherup abat le second George.
Dans la citation qui accompagne son oraison funèbre,
le 1 août 1945, Sugita est officiellement reconnu comme ayant
obtenu 70 victoires individuelles et 40 en collaboration. Le Capitaine
Genda refusant d'attribuer à Sugita une double promotion (qu'il
considérait devoir être réservée aux seuls
officiers), les autorités militaires interveniendront en faveur
de Sugita qui sera finalement promu au grade d'Enseign à titre
posthume.
En mai 1982, Saburo Sakai
rencontrera Robert Weatherup au cours d'une
réunion d'anciens pilote en Californie. "Je cherchais un
abri pour me protéger de l'attaque aérienne lorsque je
vous ai vu abattre mon camarade" dit alors Sakai
"S'était un très grand As, mais il était un
peu insouciant !" Les deux hommes se serèrent alors la mains
amicalement et continuèrent à évoquer la mémoire
de leurs camarades disparus.