Boyington est né à Coeur d'Alene dans
Idaho mais grandit à St. Maries dans l'Idaho puis à
Tacoma dans l'état de Washington où il effectue ses
études secondaires. Il vole pour la première fois à
l'âge 8 ans avec Clyde Pangborn, qui traversera plus tard le
Pacifique sans escale. En 1930, Boyington entre à l'Université
de Washington where he participated in the ROTC and became a member
of the Lambda Chi Alpha fraternity. Il fait partie de l'équipe
de natation de l'université et de lutte et participe aux championnats
inter-universitaires. En 1934, il obtient son diplôme d'ingénierie
aéronautique. Au cours de l'été qui suit, il
trouve un emploi dans sa ville natale.
Il se marrie peu après avec Helene, sa première épouse
et rentre chez Boeing comme dessinateur et ingénieur. Lorsqu'il
était enfant, Boyington s'appellait Hallenbeck, du nom de son
beau-père. Ce n'est qu'après avoir décidé
de s'engager dans les Marines pour y devenir pilote et en obtenant
son certificat de naissance qu'il apprendra que le nom de son père
biologique était Charles Boyington et que ses parents avaient
divorcé alors qu'il était enfant. Cette découverte
fortuite devait lui permettre d'obtenir son engagement dans les Marines,
son mariage récent (incompatible avec la formation de pilote
chez les Marines) ne pouvant être lié au nom de Boyington.
Boyington commence sa carrière au college, comme officier
de réserve, devenant Capitaine. Il obtient sa promotion au
grade d'officier de réserve en juin 1934 dans l'artillerie
côtière et il sert pendant deux mois avec la 630th Coast
Artillery à Fort Worden dans l'état de Washington. Le
13 juin 1935, il s'engage dans le Volunteer Marine Corps Reserve.
Le 18 février 1936, Boyington obtient son inscription comme
Cadte dans l'Aviation Marine Corps Reserve. Il est affecté
à la base navale de Pensacola en Floride pour y effectuer son
entraînement de pilote. Il obtient ses ailes le 11 mars 1937
et se vot transféré à Quantico en Virginie. Il
quitte la réserve pour intégrer le corps des officiers
d'active le 1 juillet 1937 en même temps qu'il obtient sa promotion
au grade de Sous-Lieutenant. Boyington est envoyé à
Philadelphie en juillet 1938 pour y parfaire sa formation avant d'être
envoyé au MAG 2 (2nd Marine Aircraft Group) sur la base navale
de San Diego. Promu lieutenant le 4 november 1940, Boyington retourne
alors à Pensacola comme instructeur.
Boyington démissionne du Marine Corps le 26
août 1941 pour accepter son engagaement à la Central
Aircraft Manufacturing Company (CAMCO). CAMCO est alors une organisation
civile chargée de recruter des pilotes pour former une unité
spéciale de volontaires chargés de défendre la
Route de Birmanie contre les attaques Japonaises. L'unité ainsi
constitué sera connue sous le nom d'American
Volunteer Group (AVG), les fameux Tigres Volants de Chine.
Au cours de la période passée chez les Tigres Volants,
Boyington devient flight leader. Il rentre régulièrement
en conflit avec son chef direct, Claire Chennault. En tant que membre
que Squadron 1, Boyington est officiellement crédité
de 3.5 avions japonais détruits en combat aérien et
au sol mais les archives de l'AVG tendent à démontrer
qu'il aurait obtenu une autre victoire. (De son côté,
Boyington revendiquait la destruction de 6 appareils en combat aérien
et 30 au sol !). Au printemps 1942, suite aux désaccords sur
le compte des victoires (et donc sur la rémunération
en rapport avec les victoires obtenues) et la mésentante avec
Chennault, Boyington démissionne.
Boyington obtient son réengagement chez les
Marines avec une rapide promotion au grade de Major en raison de l'expérience
acquise au combat, une expérience dont l'Armée à
cruellement besoin alors que la guerre
avec le Japon bat son plein. Il est affecté au Marine Aircraft
Group 11 du 1st Marine Aircraft Wing. Il est d'abord affecté
à la VMF-122 dont il prend le commandement
en avril 1943 à Guadalcanal.
En juin, il est affecté à la VMF
112, à nouveau comme commandant. Finalement, en août
1943, il prend la tête de la VMF 214,
les fameux "Black Sheep". Surnommé "Gramps"
(Grand-père) en raison de ses 31 ans, celui-ci se transforme
en "Pappy" dans une chanson composée par l'un de
ses pilotes, version qui sera retenue par les correspondants de guerre
lorqu'il s'agira de relater ses exploits à venir. Boyington
est bien connu pour ses exploits sur Corsair à la VMF
214, immortalisés à la télévision
à travers la série les "têtes brûlées".
Au cours de la période d'activité intense sur les Iles
de Russell en Nouvelle
Géorgie et de Bougainville
en Nouvelle Bretagne,
Boyington remporte un nombre considérable de victoires en très
peu de temps. Au cours du premier trour d'opérations, il remporte
14 victoires en seulement 32 jours. Le 17 décembre 1943, il
dirige le premier sweep allié sur Rabaul.
Un exemple typique d'attaque qu'il mena est donné
par la mission organisée sur l'aérodrome de Kahili au
sud de Bougainville
le 17 octobre 1943. A la tête de ses 24 appareils, il survole
l'aérodrome où 60 appareils ennemis sont basés.
Au cours du combat qui suit, 20 appareils ennemis sont abattus par
les Black Sheep qui ne perdent aucun des leurs.
Après avoir remporté 3 nouvelles victoires
le 3 janvier 1944 au-dessus de Rabaul, Boyington est abattu. La mission
comptait 48 appareils alliés dont 4 appareils des Black Sheep
partis de Boubainville pour un Sweep sur Rabaul. Boyington était
le responsable tactique de de la mission et arrive à 8 heures
au-dessus de l'objectif. Au cours de la mission, le Major est vu abattant
sa dernière victime avant de disparaitre dans la mêlée
générale. (Masajiro "Mike"
Kawato revendiqua plus tard être le pilote qui aurait
abattu Boyington ce jour là. Il décrira son combat dans
2 ouvrages et dans de nombreuses conférences de presse, souvent
accompagné de Boyington lui-même, mais cette revendication
sera réprouvée même si Kawato s'en tiendra à
cette version jusqu'à sa mort. On sait simplement que Kawato
fit partie des 70 chasseurs Japonais envoyés ce jour là
pour intercepter une formation d'environ 30 appareils ennemis). Après
de vaines recherches, Boyington est déclaré disparu
au combat. En fait, il a été récupéré
par un sous-marin Japonais et fait prisonnier. Le sous-marin sera
coulé 13 jours plus tard, non sans avoir déposé
son prisonnier avant. Boyington passera 20 mois dans les camps de
prisonnier Japonais, obtenant dans l'intervalle une promotion au grade
de Lieutenant Colonel.
A la mi-août 1945, après la capitulation Japonaise,
Boyington est libéré du camp d'Omori près de
Tokyo le 29 août et rentre aux Etats-Unis juste après.
Le 6 septembre, il est réintégrer comme officier d'active
dans le Marine Corps avec le grade de Lieutenant Colonel. Peu de temps
après son retour au pays, désormais lieutenant colonel,
Boyington est prié de rejoindre Washington pour y receoir la
plus haute distinction Américaine La Médaille
d'Honneur des mains du President. La décoration avait
été décernée en mars 1944 par l'ancien
Président en exercice, Franklin D. Roosevelt et conservée
à Washington jusqu'à ce qu'elle puisse être remise
à son détenteur. Le 4 Octobre 1945, Boyington reçoit
la Navy Cross de la part du commandement des Marines Corps pour son
action sur Rabaul. Le lendemain, lui et d'autres marins et Marines
reçoivent leurs décorations de la main du President
Harry S. Truman à la Maison Blanche.
Après l'attribution de la Médaille d'Honneur et de
la Navy Cross, Boyington effectuea une tourna dans tous le pays. Destiné
à rejoindre l'école des Marine Corps à Quantico,
il est finalement envoyé à l'Etat-Major général
à Miramar (San Diego) en Californie. Il se retire du Marine
Corps le 1 août 1947, et reçoit une promotion au grade
de COlonel en raison de ses états de service. En plus de la
Médaille d'Honneur et de la Navy Cross, Boyington recevra l'American
Defense Service Medal, l'Asiatic-Pacific Campaign Medal, l'American
Campaign Medal, et la World War II Victory Medal.
Le Président des Etats
Unis au nom du Congrès à le plaisir d'attribuer la
Médaille d'Honneur au
MAJOR GREGORY BOYINGTON
UNITED STATES MARINE CORPS
RESERVE
Pour services rendus tels
qyue décrits dans la CITATION:
Pour son héroïsme
extraordinaire et son sens du devoir en qualité de commandant
de la VMF 214 engagé contre les
forces Japonaises dans la zone des Solomons centrales entre le 12
septembre 1943 et le 3 janvier 1944. Constamment surclassé
en nombre à l'occasion de missions dangereuses en secteur
ennemi fortement défendu, le Major Boyington a frappé
l'ennemi avec audace et et une courage, conduisant son unité
au combat avec des résultats dévastateurs sur les
navires ennemis, les installations côtières et les
forces aériennes. Résolu à infliger le plus
de dégats possibles à l'ennemi, le Major Boyington
a conduit sa formation de 24 chasseurs au-dessus de Kahili le 17
octobre et cerclant au-dessus de l'aérodrome où était
basés 60 appareils, laissa à l'ennemi le temps de
décoller pour les affronter en combat aérien. Sous
son commandement, nos appareils ont abattu 20 appareils ennemis
sans perte pour nous. Aviateur de grand talent et chasseur déterminé
à se battre même dans des conditions défavorables,
le Major Boyington a personnellement abattu 26 appareils ennemis
à ma tête de son unité et par son exemplarité
a développé un mode de commandement aggressif qui
fut un facteur déterminant dans la stratégie employée
sur ce théatre des opérations.
/S/ FRANKLIN D. ROOSEVELT
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The President of the United
States in the name of The Congress takes pleasure in presenting
the Medal of Honor to
MAJOR GREGORY BOYINGTON
UNITED STATES MARINE CORPS RESERVE
for service as set forth
in the following CITATION:
For extraordinary heroism
above and beyond the call of duty as Commanding Officer of Marine
Fighting Squadron TWO FOURTEEN in action against enemy Japanese
forces in Central Solomons Area from 12 September 1943 to 3 January
1944. Consistently outnumbered throughout successive hazardous flights
over heavily defended hostile territory, Major Boyington struck
at the enemy with daring and courageous persistence, leading his
squadron into combat with devastating results to Japanese shipping,
shore installations and aerial forces. Resolute in his efforts to
inflict crippling damage on the enemy, Major Boyington led a formation
of twenty-four fighters over Kahili on 17 October and, persistently
circling the airdrome where sixty hostile aircraft were grounded,
boldly challenged the Japanese to send up planes. Under his brilliant
command, our fighters shot down twenty enemy craft in the ensuing
action without the loss of a single ship. A superb airman and determined
fighter against overwhelming odds, Major Boyington personally destroyed
26 of the many Japanese planes shot down by his squadron and by
his forceful leadership developed the combat readiness in his command
which was a distinctive factor in the Allied aerial achievements
in this vitally strategic area.
/S/ FRANKLIN D. ROOSEVELT
Boyington était un dur, doué d'un caractère
bien trempé et pas facile. Porté sur l'alcool, son attitude
sera à l'origine de nombreux problèmes disciplinaires
et de multiples divorces. De nombreuses personnes ont apprise à
le connaitre au travers de la série télévisée
qui relate l'histoire des "Black Sheep"
avec Robert Conrad dans le rôle de Boyington et dont les scénarios
sont en partie inspirés des mémoires de Boyington. Tout
comme Chuck Yeager dans un film consacré à sa vie, Pappy
tiendra le rôle d'un général en visite d'inspection
au cours de la seconde saison de la série. De nombreux pilotes
ayant combattu avec Boyington furent furieux en découvrant
la série et l'image qui était donnée d'eux, même
si Boyington rappela souvent qu'il ne s'agissait que d'une fiction.
En plus de son autobiopgraphie, Boyington écrira une nouvelle
sur l'AVG. Si les photos le montrent souvent à côté
d'un Corsair numéro 86 ("LucyBelle") couvert de drapeaux
de victoire, il ne s'agissait pas de son avion. En fait, Boyington
n'a jamais volé très longtemps sur le même appareil.
Père de trois enfants de son premier mariage, il ne s'en occupa
guère. Une de ses filles se suicida et l'autre sera diplômée
de l'United States Air Force Academy en 1959.
Boyington décède d'un cancer le 11 janvier 1988 à
l'âge de 75, emportant avec lui les secrets de la controverse
autour du nombre réel des victoires obtenues au cours de son
service avec l'AVG.