Robert Starké est né
le 13 juin 1915 à Woerth dans le Bas-Rhin. Il s'engage le 24
août 1935 comme élève pilote sur la base de Romilly.
Une fois breveté, il rejoint le 15 mai 1936 la 1ere
Escadrille de Chasse basée au Bourget puis à
Villacoublay et enfin à Etampes le 20 octobre de la même
année. Le 24 août 1938, après avoir signé
un nouvel engagement , le Sergent Starké
est affecté à la 2eme Escadrille du GC
I/1, une unité qui à la date de déclaration
de guerre de la France à l'Allemagne, le 3 septembre 1939,
se trouve à Chantilly et vole sur Dewoitine 510, totalement
dépassé. En octobre 1939, le Groupe perçoit des
Bloch MB 152 à moteur 14 N-25 qu'il échange fin avril
contre des appareils à moteur 14 N-49 plus puissant. Au cours
de la "Drôle de Guerre", le Sergent Starké
est promu au grade de Sergent-Chef.
CAMPAGNE
DE FRANCE
12 mai 1940. Le GC I/1 détache vingt
pilotes sur le terrain de Couvron, près de Laon, de façon
à pouvoir intervenir au-dessus de la Belgique. Le journal de
marche de la Spa 48 en donne un compte-rendu : "A midi une
patrouille double de l'escadrille part au nord de Namur faire une
couverture à 2500 m. Le Commandant Saviche part comme patrouilleur
avec le Capitaine Garde dans la patrouille
guide. C'est la première mission sur les lignes car les Boches
sont à la Meuse. La mission se passe bien et à 13 h
15, heure de fin de mission nous sommes dans la partie Nord du secteur
et nous rentrons, les 2 patrouilles simples sont de front et légèrement
étagées. 13 h18 le Lieutenant Schmidt
vire brutalement à gauche, les Me 109 sont là
et ratent la patrouille d'accompagnement. D'autres seringuent la patrouille
guide. Notre première bagarre est engage et au bout de 2 minutes
chacun se retrouve seul dans son coin de ciel, après avoir
tiré un fritz sans résultat net. Peu à peu les
avions se rassemblent, d'abord le Capitaine et le Lt Michel,
puis un 3eme, le Lt Schmidt, un 4eme,
St-Ch Starké se traîne
au ras des arbres et revient peu à peu. Jusque très
loin chez nous nous surveillons l'arrière, et puis nous atterrissons
à Couvron. L'avion de Starké
nous cause une petite émotion, quelques 30 balles et 5 ou 6
obus, quelle passoire ! Un quart d'heure après le Commandant
se pose, trois balles dans l'avion. Sans nouvelles de l'Adjudant-chef
Levasseur, chacun espère qu'il
s'est posé quelque port dans la Belgique non occupée.
" En fait il faudra désincarcérer Starké,
la verrière de son Bloch 152 n° 371 étant bloquée
par les coups reçus... Heureusement qu'il n'a pas eu besoin
de sauter en parachute ! Le Bloch restera à Couvron, non sans
que le Commandant Soviche en prenne trois
photos.
14 mai 1940
|
Le GC I/1 détache
sept pilotes de la 2e Escadrille à Couvron, d'où
ils effectueront trois missions totalisant quinze sorties. Couverture
Dinant - Yvoir, 9 h 00 - 9 h 30, altitude 2 500 m. A quelques
kilomètres du secteur, les six Français rencontrent
dix-huit Bf 110, qu'ils contournent pour se placer dans le soleil
avant de les attaquer. Le combat tournoyant durera onze minutes,
avec un bilan de trois victoires sûres et une probable
pour les Bloch au prix d'un avion perdu (pilote indemne). Pour
sa part le Sergent-Chef Starké
met en feu le moteur d'un Bf 110 mais, comme les autres, doit
dégager avant de constater la chute de son adversaire
qui lui sera cependant homologué. Le journal de marche,
peu détaillé sur ce combat, précise : "
Krol Starké
Dubost qui se sont bien battus
et ont des victoires probables pour la croix de guerre.
" ll faut comprendre " croix de guerre probable "
et non " victoires probables ".
|
16 mai 1940
|
Couverture de Paris, une patrouille simple.
À 6 h 10 elle attaque un Do 17 sur lequel elle tire toutes
ses munitions. Le journal de marche de la Spa 48 n'est pas très
optimiste dans un premier temps : " Dès l'aube,
une patrouille (Aaj ch. Delegoy.
St-ch Starké. C Ch. Postolka)
prend en chasse un Do 215 dans la région de Paris. Le
Boche est sûrement touché, (empennage enlevé)
une demande d'homologation est faite aussitôt, malheureusement
le point de chute est très incertain... " Le commandant
Besson du Centre de Renseignements
de Paris permettra l'homologation aux trois pilotes en confirmant
au GC I/1 la chute de l'empennage,
puis l'atterrissage du Dornier entre Chelles et Gournaysur-Marne.
|
17 mai 1940
|
Couverture Maubeuge - Hirson - Etréaupont,
une patrouille triple, 40 minutes à partir de 17 h 00.
Un Hs 126 du I.(H)/14 pris à
partie par la patrouille guide s'abat en flammes à 17
h 45 à cinq kilomètres au sud-ouest de Guise,
en bordure de la route de Guise à Origny-Sainte-Benoîte.
On peut lire le compte-rendu suivant dans le journal de marche
de la Spa 48'. " Une patrouille double commandée
par le Cne Garde, fait au cours
de l'après-midi une interdiction de secteur dans la région
de Maubeuge. La patrouille fusée (Cne Garde.
S/C Starké, Sgt Dubost)
fait une tenaille magnifique sur un Henschel 126 qui explose
ou sol. La patrouille attaque ensuite 2 pelotons de 3 He 111
sans résultat. "
|
Bloc MB 152 du GC I/1
|
5 juin 1940
|
Destruction Saint-Quentin, une patrouille
(triple ?). Starké attaque
sept Bf 109 ayant pourtant l'avantage de l'altitude, sans résultat,
puis il rejoint sa patrouille juste à temps pour dégager
un Bloch. Le Bf 109 tiré par l'arrière à
bout portant s'écrase en flammes à 14 h 30 vers
Cuvilly. Le Sergent Leprovost qui
a également obtenu une victoire sur un Bf 109 a noté
" . .. je me retrouve tout seul. Je rentre trouvant en
chemin le Sgt Chef Starké
" des Coqs " qui heureux comme un petit fou me fait
de larges sourires. J'arrive à comprendre dans ses grimaces
et ses gestes qu'il a eu aussi son boche. Plan dans plan à
600 km/h nous faisons un rase-rnottes impressionnant au-dessus
du terrain et de la ville de Chantilly. Dislocation-acrobotie
individuelle. Les camarades ou sol ont compris le sens de notre
exhubérance et le Cdt Soviche
au lieu de nous sermoner nous félicite... Le soir nous
sablons en ville le champagne... "
|
15 juin 1940
|
Couverture des ponts de la Loire entre Orléans
et Chateauneul quatre patrouilles. Un Hs 126 du 2.(H)/10
attaqué par le Capitaine Garde,
le Sous-Lieutenant Pebrel et le
Sergent-Chef Starké s'écrase
à 11 h 06 dix kilomètres à l'est d'Orléans.
L'équipage qui a sauté en parachute est capturé.
Le GC I/1 a entamé son repli
vers le sud dès le 6 juin, et après plusieurs
étapes, stationne le 19 à Royan, d'où Starké
effectuera ses derniers vols.
|
Le 20 juin, le Sergent-Chef Starké
décolle sur alerte à 19 h 00 au sein d'une patrouille
légère double qui attaque un He 111H-3 du 7./KG
1, le contraignant à se poser à Saujon vers 19
h 40. Starké, qui a décollé tardivement ne peut
pas prendre part à l'action et survole l'appareil allemand
lorsqu'il entre en collision avec l'appareil du Sous-Lieutenant Emmanuel
Porodo du GC I/8. Si Porodo
s'en sort en faisant usage de son parachute, Robert
Starké est moins heureux, périssant carbonnisé
à l'intérieur de son MB 152 (probablement le numéro
325).
NB : L'unité tactique de l'escadrille est la patrouille, laquelle
peut-être organisée comme suit :
- Patrouille simple : 3 avions.
- Patrouille légère : 2 avions.
- Patrouille double : 6 avions (2 patrouilles simples).
- Patrouille double légère : 4 avions (2 patrouilles
légères).
- Patrouille triple : 9 avions (3 patrouilles simples).
- Patrouille triple légère : 6 avions (3 patrouilles
légères).
|