SCHMIEDEL Harti ciel de gloire - histoire des as de l\'aviation de 1914 à nos jours SCHMIEDEL Harti
SCHMIEDEL Harti


 

 


 

 


 

 

Né le 11 décembre 1922
Tué au combat 12 juin 1944 (22 ans)

 

 

 

Leutnant / SOus-Lieutenant

2 victoires

 


 

 


Grade Date
Unités
Arrivée Départ Fonction Secteur
Lt
1943
Luftwaffe 10/40 04/43 Elève Pilote Allemagne
Oblt
1944
4./JG 53 19/04/43 16/10/43 Pilote Sicile. Italie
   
4./JG 53 10/43 06/44 Pilote Autriche. Allemagne
   
4./JG 53 06/44 12/06/44 Pilote Normandie

Harti Schmiedel est lé ne 11 décembre 1922 à Neudorf, en Saxe. Son père dirige une petite entreprise textile de confection de gants et de lingerie. Harti a deux frères, Herbert, plus âgé de deux ans et Gotthard, de 5 ans son cadet. Harti est passionné de sport et se montre très doué dans toutes les disciplines, pratiquant couramment la marche à pied, le football et surtout le ski de fond. Doué pour les études, je jeune Harti obtient son Baccalauréat à 17 ans. A la même époque, Hitler lance son offensive sur l'Europe de l'Ouest. Enrolé dans les jeunesses Hitlériennes, Harti peut goûter aux plaisir du vol libre et passe brillamment ses examens de pilote de planeur. C'est à cette époque que Harti fait la connaissance de Margot, une jeune fille d'à peine 15 ans qui fréquente elle aussi la piscine de Neudorf où Harti aime à se rendre. Le 15 octobre 1940, Harti réussit le concours d'entrée pour devenir pilote et poursuit une formation sans histoire, se révélant rapidement un pilote brillant. Tout au long de son apprentissage, Harti continue à fréquenter Margot.

En 1943, il reçoit sa première affectation opérationnelle, au 4./JG 53, alors stationné en Sicile. Elle est commandée par le Hauptman Alfred Michalski, un As titulaire d'un grand nombre de victoires à cette époque. L'unité est successivement basée à Marsa et Soliman avant de rejoindre Comiso puis Catane. Le 19 avril 1943 il est abattu et blessé en combat avec son Bf 109 G-6, WNr 16561, au sud ouest de Tebourba, lors d'une attaque sur des B-17 du 301st BG dans la région de Bizerte. Blessé à la cheville, il parvient à évacuer son appareil avec succès. Traité dans un premier temps sur place, il est évacué par bateau et arrive le 7 mai 1943 à l'hôpital de Munich pour y suivre sa convalescence. Il en sort le 4 juin et bénéficie d'une permission à l'occasion du mariage de la soeur de Margot, à Neudorf, lui permettant ainsi de retrouver sa bien aimée.

De retour en Méditerranée, Harti prend part aux opérations aériennes dans le cadre du débarquement allié en Sicile, en juillet 1943. Malgré leur courage, les pilotes du JG 53 ne peuvent s'opposer à la puissance aérienne Anglo-Saxone. Les combats cessent en Sicile le 14 août. Le 19 août, après s'être envolé de la base de Cancellep, au Nord-Ouest de Naples, le jeune Harti est pris à partie dans un combat aérien qui l'oppose à des chasseurs alliés. Touché à plusieurs reprise, il tente et réussit un amerrissage forcé à proximité des navires de la Kriegsmarine qui croisent dans les parages du golfe de Salerne. Il est repéché par les marins et remonté à bord de l'un des navires.Légèrement blessé au menton et au bras gauche, Harti constate surtout qu'une balle de 12,7 mm est logée dans le caoutchouc de son gillet de sauvetage, à quelques centimètres de son coeur.

Devant la suprématie alliée, les forces Allemandes sont repliées et réparties entre la Corce, la France, la Sardaigne, l'Italie et la Grèce. Le 9 septembre 1943, le débarquement allié de Salerne précipite la chute de l'Italie qui demande l'armistice. La conquête rapide de la moitié Sud de l'Italie conduit les alliés à créer d'une gigantesque base à Foggia, à proximité immédiate de la petite base de Lucera sur laquelle était stationné le 4./JG 53 du 10 au 14 septembre. Les bombardiers Américains peuvent désormais atteindre directement le coeur de l'Allemagne depuis l'Europe du Sud. Le haut commandement Allemand décide alors de dégarnir son flanc sud pour renforcer la défense de l'Allemagne. Le II./JG 53 est replié le 16 octobre dans le Nord de l'Autriche sur la base de Seyring dans les faubourgs de Vienne où il va stationner jusqu'au 3 mars 1944.

En février 1944, Harti présente les premiers signes de la Malaria qu'il a contracté en Italie et il doit être retiré du service actif. Entre temps, le 4 mars 1944, il remporte sa première victoire en combat aérien, contre un P-51. Il est envoyé en convalescence à l'hopital d'Oberwiesenthal, situé à quelques kilomètres de Neudorf. On ne saura jamais si le choix de cet hôpital fut fortuit ou s'il fit l'objet d'une demande particulière de Harti voulant se rapprocher de sa fiancée. Quoi qu'il en soit, au cours du mois et demi qui suit, les deux jeunes gens filent le parfait amour jusqu'au retour en opération, le 12 avril 1944. L'unité a alors déménagée à Francfort, sur la base d'Eschborn où elle stationne jusqu'au 13 mai. Le 20 avril, le 4./JG 53 est confié à un As titulaire de 32 victoires et à peine âgé de 27 ans, Julius Meimberg. Grièvement brûlé au cours d'un combat contre une forteresse volante le 1 février 1943 en Tunisie et après une longue période de convalescence, il est détaché de l'Etat-Major basé à Naples. Ancien membre de la prestigieuse JG 2, il commandait déjà le 11./JG 2 avant d'être affecté au II./JG 53 lui même sous les ordres de Günther Von Maltzahn. Envoyé en Italie pour assurer le soutien des troupes à Anzio et à Cassino, le Groupe est finalement renvoyé en Allemagne pour y reprendre ses activités de défense aérienne.

Le 6 juin 1944, le débarquement allié en Normandie vient marquer une nouvelle étape dans la guerre à l'Ouest. Immédiatement, le II./JG 53 est dépéché en Bretagne pour tenter d'endiguer les premières vagues du débarquement. Le Gruppe atterrit d'abord au Mans avant de se replier sur Vannes-Meucon en raison des bombardements incessants auxquel le Gruppe doit faire face. Le 8 juin 1944, Harti remporte sa deuxième victoire, en abattant un B-24 à 10 heures 50 à 15 km au Nord de Cherbourg.

Le 12 juin 1944, à 9 h 23, la totalité des appareils disponibles du Gruppe décollent de Vannes-Meucon pour intercepter des vagues de bombardiers B-24 Liberator qui semblent attaquer Saint Nazaire et sa base Sous-Marine. Harti se lance à l'assaut des bombardiers lourds à bord de son "8 Blanc". Les combats acharnés se déroulent sur tout le trajet des bombardiers jusqu'à leur cible. Le Lieutenant Seeger abat un bombardier, remportant ainsi sa 49eme victoire. En retour, le Gruppe perd 3 appareils, celui du Sous Officier Rosenbaum du 5./JG 53 qui saute en parachute après un combat avec des P-51, celui de l'Ofhr Rudolf Hocke qui atterrit sur le ventre près de Redon et celui de Schmiedel dont on reste tout d'abord sans nouvelles.

Au même moment, Henri Gruel, un jeune homme de 23 ans qui travaille dans la ferme de ses parents sur la petite commune de Rheu, le long de la route nationale Rennes-Lorient écoute le bruit des eplosions qui, au loin, témoigne da la férocité du combat que se livrent Allemands et Américains. Habitué à ce bruit en raison de la présence proche du terrain de Rennes-Saint-Jacques, fréquemment attaqué, les habitants courent se mettre à l'abri dans les tranchées alentours. Regardant le spectacle du combat qui se déroule au-dessus de sa tête, Henri reste sourd aux appels de sa famille qui le somment de se mettre à l'abri. D'un coup, il apperçoit un appareil qui se détache de la mêlée et qui plonge vers le sol. Il s'agit d'un appareil Allemand. L'appareil passe en trombe au-dessus de la ferme et disparaît derrière un bosquet. Alors que tout le monde attend l'explosion et le panache de fumée, rien ne se passe. Enfourchant son vélo, Henri fonce alors vers le champ de la Croix Verte, lieu présumé du crash pendant qu'au-dessus de sa tête le combat se poursuit. Arrivé sur place, Henri ne trouve rien, si ce n'est une trace indiquant le point de chute probable mais rien d'autre. Pas le moindre débris, pas la moindre fumée... Le champs est détrempé, marécageux et impraticable. Interpelé par les servants d'une batterie de Flak toute proche, Henri doit rebrousser chemin sans obtenir de réponse à ses questions.

De son côté, Margot attendra vainement le retour de son pilote et finira par épouser, le 13 novembre 1948, Guenther Schmiedel.

 

 

... et le temps a passé, 60 ans d'un long silence ponctué par les déclarations d'Henri Gruel qui n'a de cesse de répéter son histoire concernant la présence d'un appareil Allemand avec son pilote à bord dans le champs de la Croix Verte. La municipalité est cependant peu enclin à entreprendre des travaux de fouille d'autant que nombreux sont les détracteurs qui ne voient dans les déclarations d'Henri Gruel que les divagations d'un vieillard un peu dérangé. Même si le champs de la Croix Verte est connu de tous comme "le trou de l'avion", l'absence totale de trace de l'impact laisse tout le monde perplexe. Il faut attendre l'intervention de Dominique Aubrée, alors stagiaire à la mairie de Rheu, qui non seulement écoute Henri Gruel mais décide de prendre les choses en main. Elle fait alors des plans, effectue des relevés et contacte l'université de Rennes et ses professeurs spécialisés dans la détection magnétique. Des élèves viennent alors à plusieurs reprises sur le terrain pour effectuer des mesures. On reparle alors de l'avion du champs de la Croix Verte dans la presse et, en 1994, ce regain d'inérêt attire l'attention de quelques passionnés qui prennent contact avec Henri Gruel. Après de nombreuses recherches sur l'histoire des combats dans la région, on identifie l'appareil comme pouvant être celui d'Harti Schmiedel, disparu sans laisser de trace 60 ans plus tôt dans le secteur après avoir été abattu en combat aérien par le Lieutenant Glennon Moran du 487th FS / 352nd FG.

Une première campagne de fouille a lieu en 2003 mais après plusieurs tentatives d'excavation à la pelle mécanique on ne trouve rien, relancant le débat sur l'utilité de telles fouilles. Du côté des passionnés, la déception est immense mais Henri Gruel persiste... L'avion doit se trouver ailleurs ! La découverte de relevés topographiques et de photos aériennes réalisées juste après guerre viennent cependant relever la forme de ce qui semble être un appareil. En superposant les données ainsi trouvées et en effectuant de nouvelles mesures avec du matériel plus performant, on met en évidence la présence d'une importante masse métallique à 10 mètres sous terre. La topographie de la zone a beaucoup changé, expliquant les ratés de la précédente campagne de fouille. C'est donc avec grand espoir qu'une nouvelle campagne est lancée. Juste avant de débuter les travaux, une lettre en provenance de Neudorf vient accentuer le caractère profondemment humain de l'aventure. C'est Margot ! Toujours vivante et parmi les dernières personnes toujours à avoir connu Harti, celle-ci se déclare confiante dans cette nouvelle campagne qui, l'espère-t-elle, lui permettra de faire définitivement le deuil et de saluer une dernière fois son fiancé de l'époque.

Après avoir décapé le terrain sur une grande surface, le tractopelle met à jour le terrain d'origine, remblayé depuis, suite aux travaux d'aménagement routier. Reprenant les recherches, l'attente laisse progressivement la place au doute jusqu'à la mise à jour d'une terre brune et luisante dégageant une forte odeur d'essence. Dès lors, chacun sait qu'il y a quelque chose là dessous et la découverte d'éléments de la structure d'un appareil allemand viennent enfin récompenser les espoirs de tous ceux qui depuis le départ ont cru aux propos d'Henri Gruel. L'excavation des débris est longue et l'identification rendue parfois délicate en raison des importantes déformations engendrées par l'impact. Des spécialistes sont chargés d'identifier, manuels techniques à l'appui, les différents éléments qui sont étalés au fur et à mesure de leur extraction. Bientôt, la découverte d'un grand nombe de connexions électriques laisse supposer que l'on arrive près du cockpit. Dans l'impossibilité de faire le tour de la cabine, le tractopelle continue à sortir des des éléments enchevétrés jusqu'à ce que quelqu'un fasse stopper les travaux en s'écriant "C'est lui, on arrête tout".

Sur une photo de la JG 53 datée du 10 juin 1944, on voit distinctement dans la poche gauche de la veste d'Harti Schmiedel un renflement indiquant la présence d'un carnet. Dans la veste du pilote qui vient d'être découvert, toujours sanglé sur son siège, un renflement identique pousse tout le monde à retenir son souffle. En ouvrant la fermeture éclair, les protagonistes découvrent alors le petit carnet à anneaux portant sur la première page l'indication "Harti Schmiedel JG 53". Au fur et à mesure que les éléments de la tenue de vol sont extraits, des objets personnels sont mis à jour et nettoyés sommairement en attendant une restauration plus complète. Peu à peu, l'intimité du pilote est révélée au travers d'objets divers qui témoignent de la vie et des espoirs de ce jeune Lieutenant de 21 ans.

Soixante ans après s'être écrasé dans l'indifférence presque totale d'une guerre sans merci, la dépouille d'Harti Schmiedel, formellement identifiée, peut enfin être inhumée le 11 mai 2005 en présence de Margot au cimetière de Mont-des-Huisnes, près du Mont Saint Michel. Grace aux efforts de passionnés et au témoignage des rares rescapés de cette époque, un dernier hommage peut ainsi être rendu à Harti et plus largement à tous ces jeunes pilotes, disparus dans la tourmente et qui, pour n'avoir pas connu la gloire et les honneurs pour leur haut fait de guerre, ont rejoint la longue liste des pilotes qui accomplirent leur devoir jusqu'à la mort...

Si vous voulez retrouver l'histoire complète d'Harti Schmiedel et de Margot, illustrée de nombreuses photographies et d'un DVD émouvant retraçant l'histoire de cette découverte, je ne saurais trop vous conseiller l'achat du coffret "Hart et Margot" qui, pour une somme modique (environ 25 Euros), viendra compléter à merveille votre viédo-bibliothèque, oud'aller sur le site de l'ABSA (Association Bretonne du Souvenir Aérien) : http://www.absa39-45.asso.fr/Fouilles/28septembre04/fouille28sept04.html

 

          

 


 

 



Blessé
19/04/43
Blessé
19/08/43

 

 

        

 

 


 



 

Date Heure Type Avion d'arme Unité Grade Fonction Lieu   Remarque
04.03.44 P-51
Me 109 4./JG 53 Lt Flieger Allemagne
1
08.06.44 B-24
Me 109 4./JG 53 Lt Flieger 15 km Nord Cherbourg
2

 




 

 


Sources

http://www.luftwaffe.cz
http://www.ritterkreuztraeger-1939-45.de/Luftwaffe/rk-Luftwaffe-Namensliste.htm
http://www.geocities.com/~orion47/AWARDRECIPIENTS/AwardRecipients.html
http://www.das-ritterkreuz.de/index.php4
http://www.absa39-45.asso.fr/12juin44/biograpgie_schmiedel.html