Agé
de 29 ans, le Lt Veikko Karu, pilote à la LeLv 24 passe l'essentiel
de la guerre d'hivers à remplir des tâches administratives.
Le 17 janvier 1940, il obtient enfin la permission de la part de son
commandant, le L.Col Lorenz, de voler. Alors qu'il arrive à la
base, l'alerte se met à sonner. Il s'envole aussitot à
bord du D XXI FR 107 du Sgt Aaltonen et remporte ssa première
victoire contre un bombardier SB2. Une semaine plus tard, les premiers
MS 406 offerts par le gouvernement Français arrivent via la Suède.
Promu commandant d'escadrille au sein de la LeLv 28, il s'installe à
Turku. Maintenant qu'il a la possibilité de se battre contre
l'ennemi, le Lt Karu peut démontrer tout son talent et sa détermination
à combattre. Malheureusement, avec ses 3 mitrailleuses de 7,5
mm et sans équipement radio, les qualités du MS 406 ne
peuvent être totalement exploitées contre l'ennemi. Le
20 février 1940, alors qu'il est d'alerte par une température
atteignant les 30° C en dessous de zéro, l'alerte se met
à retentir alors que déjà le bruit des moteurs
des bombardiers se font entendre au loin. Une fois encore, le réseau
de surveillance n'a pas été en mesure de donner l'alerte
à temps. Le Lt Karu décolle sans délais et tente
de rejoindre les bombardiers ennemis qui volent à 7000 m avant
qu'ils ne parviennent à s'échapper. A partir de 4500 m,
le Lt Karu veut utiliser l'oxygène mais il se rend alors compte
que le masque a été retirer en raison d'un dysfonctionnement.
C'est à ce moment qu'il repère les 9 bombardiers DB 3.
Ceux-ci sont en train de prendre de l'altitude, se trouvant déjà
à 7500 m. Bien que n'étant pas sur de pouvoir voler à
cette altitude sans oxygène, le Lt Karu décide de tenter
de rejoindre les bombardiers, ne voulant pas laisser les bombardiers
s'échapper sans dommage. Subissant les effets du manque d'oxygène,
il parvient cependant à rejoindre les bombardiers après
45 minutes d'une poursuite éprouvante. A ce moement, Karu peut
aussi apercevoir 2 formations de 9 chasseurs à une altitude inférieure.
A ce moment, le Lieutenant Karu doit prendre une décision, engager
le combat ou rompre. Affaibli par le manque d'oxygène qui affecte
ses capacités mentales, il décide pourtant de passer outre
ses souffrances. Malgré les vertiges, le Lt Karu s'approche d'un
bombardier à 50 m de distance et tire sur le moteur droit qui
s'enflamme immédiatement. L'appareil s'engage alors dans un piqué.
Alors qu'il observe la chute de l'appareil le Lt Karu constate la présence
d'un chasseur I-16 dans son sillage, fort heureusement trop loin pour
lui tirer dessus. Le Lt Karu s'attaque alors à un autre bombardier,
regroupant ses forces pour mener l'attaque. Après avoir mis le
moteur droit hors service, il touche le moteur gauche qui s'enflamme.
Le DB 3 pique en brûlant. Décidant de rompre le combat,
le Lt Karu perd rapidement de l'altitude pour tenter de retrouver ses
esprits mais malgré cela, il continu à se sentir très
mal, souffrant de terribles douleurs dans les poumons avec des flashs
lumineux dans les yeux. C'est au bord de l'évanouissement qu'il
se pose enfin à Artukainen. Payant le prix de son vol en altitude
sans oxygène, le Lieutenant Karu mettra 24 heures pour récupérer.
Les deux victoires seront confirmées par des voies inhabituelles.
Les Gardes Côtes Suédois écoutent en permanence
les communications radio des forces Soviétiques. Ce jour, ils
ont intercepté des messages relatifs à la perte de 2 bombardiers
et transmis l'information aux autorités Finlandaises.
Outre ses 10 victoires aériennes, le Commandant
Karu est personnellement responsable de la destruction de 29 Torpilleurs
et de plusieurs embarcations militaires. Après Guerre, le Lt
Karu reste dans l'armée de l'Air Finlandaise jusqu'en 1949 avant
de se lancer dans les affaires