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Groupe de Bombardement LORRAINE
Squadron 342 - RAF
Si le Groupe de bombardement "Lorraine"
est né officiellement le 24 septembre 1941, à Damas en Syrie,
la plupart des éléments qui vont le constituer ont déjà
combattu depuis presque un an au Gabon, à Koufra et au Tchad. Les
moyens sont souvent insuffisants, mais la volonté de continuer
la lutte est farouche.
Dès novembre 1940, le général de Larminat créé au Tchad le Groupe réservé de bombardement n° 1 (GRB1), futur Groupe "Lorraine", placé sous les ordres du capitaine Astier de Villatte. Le groupe, dont une partie a précédemment aidé au ralliement du Gabon, assure bientôt l'appui des troupes du colonel Leclerc. Les missions, notamment lors de la prise de Koufra en mars 1941, se déroulent dans des conditions très rudes : chaleur, sable, insuffisance de l'infrastructure. Le GRB1 opère ensuite, d'avril à juillet 1941, en Abyssinie - où il efectue 130 missions - et en Erythrée.
A son retour, il est basé près de Damas avant d'être baptisé Groupe de bombardement n° 1 "Lorraine", composé des deux escadrilles "Metz" et "Nancy" et placé, en octobre 1941, sous le commandement du commandant Corniglion-Molinier. Equipé de Blenheim, le Groupe "Lorraine" dispose du support technique de la Royal Air Force (RAF). De novembre à décembre 1941, il multiplie, au-dessus de la Libye, les missions en appui de l'Armée britannique. Le 23 novembre, notamment, il détruit une colonne de chars. Mais ses pertes sont également terribles. En décembre, le lieutenant-colonel Pijeaud, venu d'Angleterre prend le commandement du Groupe et est mortellement blessé au cours de sa première mission. Il est remplacé par le capitaine de Saint-Péreuse. L'Afrika Korps stoppée, le "Lorraine" appuie l'offensive alliée. En 16 jours, en janvier 1942, le Groupe effectue 300 sorties avant de rejoindre le Levant; un tiers de l'effectif navigant est alors blessé ou disparu.
En Syrie, le Groupe est divisé en deux escadrilles autonomes, l'une basée à Damas ("Nancy") et l'autre à Rayack ("Metz") au Liban. Les deux unités sont chargées de convoyage d'avions et de surveillance des côtes. Au cours d'une de ces missions, un appareil de l'escadrille "Nancy" endommage un sous-marin allemand.
En octobre 1942, le "Lorraine" embarque à Suez à destination de la Grande-Bretagne. Parvenu à Greenock le 1er janvier 1943, l'ensemble du personnel du groupe est envoyé en stage avant la reformation du "Lorraine" le 7 avril 1943, à West Raynham. Sosu les ordres du commandant de Rancourt, il devient le 342 Squadron de la RAF et, équipé de Douglas Boston III, il est engagé dans des missions de bombardement de jour et de nuit, à moyenne ou très basse altitude. Les missions, sur la France et la Hollande, sont très diverses : centrales électriques, gares de triage, terrains d'aviation, sites de VI...
Passé sous les ordres du commandant Michel Fourquet en décembre 1943, le "Lorraine" se spécialise, au printemps 1944, dans le bombardement de nuit. Lors du débarquement de Normandie, le Groupe pose, à six heures du matin, le long des côtes, un écran de fumée destiné à protéger la flotte alliée des bombardements allemands : altitude 50 pieds ! La mission est une réussite totale. Le 17 octobre 1944, les appareils atterrissent en France, à Vitry-en-Artois, où se trouve leur nouvelle base et le "Lorraine" passe bientôt sous le commandement de Jacques Soufflet. Après la rupture du front, le Groupe participe à toutes les opérations qui marquent l'avance du maréchal Montgomery : bataille des Ardennes, franchissement du Rhin, Arnhem, destruction des ponts sur le Rhin...Récemment équipé de bombardiers américains B25 Mitchell et installé à Gilzerijzen en Hollande, le Groupe effectue sa dernière mission de guerre le 2 mai 1945. Le 28 mai 1945, le "Lorraine" reçoit la Croix de la Libération.
Le "Lorraine" au-dessus
Il a perdu 127 membres d'équipage, soit plus du double de son effectif normal. Durant le conflit, il aura déversé plus de 2 500 tonnes de bombes en plus de 3 000 sorties. Le 10 juin 1945, il défile avec 3 000 avions alliés au-dessus de Francfort. Huit jours plus tard, il survole les Champs-Élysées en formant son emblème : la croix de Lorraine. Aujourd'hui, l'escadron 3/33 "Lorraine", stationné à Reims, est l'héritier des traditions du Groupe de Bombardement "Lorraine". | ||
APPAREILS
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Blenheim Mk II et Mk IV
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12/40
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10/42
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Boston
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01/43
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10/44
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Mitchell B 25
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10/44
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05/45
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Fort Lamy (PC 1er Esc) |
15/12/40
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24/09/41
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Maiduguri (2e Esc) Khartoum (Soudan) |
15/12/40
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24/09/41
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Damas (Syrie) |
24/09/41
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30/10/41
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Abu Sueir - Terrain 10 (Egypte) |
30/10/41
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15/11/41
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Fuka - Terrain 16 (Egypte) |
15/11/41
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19/11/41
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Sidi Barrani - Terrain 75 (Egypte) |
19/11/41
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18/12/41
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Gambut (Libye) |
18/12/41
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01/02/42
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Abu Sueir - Terrain 10 (Egypte) |
01/02/42
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01/03/42
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Rayack (Syrie) |
01/03/42
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24/10/42
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Transit bateau |
24/10/42
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01/01/43
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Refonte du Squadron |
01/01/43
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03/43
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West Raynham (Norfolk - GB) |
07/04/43
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15/05/43
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Sculthorpe (Norfolk - GB) |
15/05/43
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17/07/43
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Great Massigham (Norfolk - GB) |
17/07/43
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19/09/43
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Hartfordbridge (Hampshire - GB) |
19/09/43
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15/10/44
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Vitry en Artois (France) |
15/10/44
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21/03/45
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Gilze Rijen (Hollande) |
21/03/45
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08/05/45
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Chefs de groupe du GB Lorraine
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24/12/40
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14/07/41
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Cpt Pierre Tassin de Saint-Péreuse
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15/07/41
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24/40/41
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25/10/41
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12/12/41
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L.Col Charles Pijeaud
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13/12/41
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20/12/41
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21/12/41
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01/03/42
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Chefs de groupe du GB Lorraine
- Sq 342
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L.Col Henri de Rancourt de Mimerand
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07/04/43
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14/03/44
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Cdt Michel Fourquet
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15/03/44
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06/11/44
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L.Col Jacques Soufflet
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06/11/44
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24/07/45
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COMMANDANTS
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COMMANDANTS
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Les Compagnons de la Libération du Groupe de Bombardement « Lorraine »
ALLEGRET |
Emile, Joseph, Auguste | 28-05-1945 |
ANDLAUER | Louis, Jacques, Victor | 17-11-1945 |
ASTIER DE VILLATTE | Jean | 23-06-1941 |
BALLET | Jacques, Maurice, Emile | 12-09-1945 |
BARBERON | Bernard, Jean, Maurice | 26-06-1941 |
BAUDEN | René, Jean, Elie | 29-12-1944 |
BOISROUVRAY (du) | Maurice | 26-06-1941 |
CHARBONNEAUX | Pol | 29-12-1944 |
CORNIGLION-MOLINIER | Edouard, Flaminio | 20-11-1944 |
CUNIBIL | Robert | 28-05-1945 |
DELFAU | André | 29-12-1944 |
DROUILH | Henri, Alexandre | 04-05-1944 |
DUMONT | François, Joseph | 28-05-1945 |
EZANNO | Yves, Paul, Emile, Henri | 20-11-1944 |
FOURQUET | Michel, Martin, Léon | 12-06-1945 |
FURST | Roger, Alphonse | 29-12-1944 |
GAROT | Jean-Louis, André | 29-05-1945 |
GARY | Romain | 20-11-1944 |
GATISSOU | René, Jean | 28-05-1945 |
GIBERT-SEIGNEUREAU | Raymond, Marie, Sylvain | 16-10-1945 |
GINS | Alexandre, Jean | 17-11-1945 |
GOUJON de THUISY (de) | Jean, René | 16-10-1945 |
GOUSSAULT | François | 28-05-1945 |
GOYCHMAN | Georges | 20-11-1944 |
GUIGONIS | Gaston, Charles | 17-10-1942 |
IBOS | Paul, Lucien, Raymond | 20-11-1944 |
JEAN | Edmond, Louis, Germain | 20-11-1944 |
LAGATU | Yves | 29-12-1944 |
LAGER | Gustave, François | 29-03-1943 |
LANGER | Marcel, Paul, Louis | 20-11-1944 |
LANGER | Arnaud, Pierre, Jean | 20-11-1944 |
LOUIS-DREYFUS | Pierre, Guy, Robert | 17-11-1945 |
LUCCHESI | Yves, Gérard | 28-03-1945 |
MAISMONT (FENAUX de) | Pierre, Jean, Marie | 30-06-1941 |
MASQUELIER | Louis | 28-05-1945 |
NEY | Jean-Bernard | 17-11-1945 |
PATURAU | Joseph, Maurice | 20-11-1944 |
PETAIN | Raymond, Henri | 16-10-1945 |
PIJEAUD | Charles, Félix | 26-03-1942 |
POULIQUEN | Joseph, Marie, Guillaume | 16-10-1945 |
RANCOURT de MIMERAND (de) | Henri, Marie, Georges | 08-11-1944 |
RICARDOU | Louis | 23-06-1941 |
ROMANETTI | Henri, Jean | 29-12-1944 |
ROQUERE | Paul-Jean | 16-10-1945 |
ROQUES | Raymond | 26-09-1945 |
ROUSSELOT | Antoine, Marcel, Auguste | 20-11-1944 |
ROZOY | François, Marie, Luc | 20-11-1944 |
SAINT PEREUSE (TASSIN de) | Pierre, Eugène, Marie | 26-06-1941 |
SCITIVAUX (de) | Xavier, Albert, Marie, Esprit | 23-06-1941 |
SOMMER | François | 29-12-1944 |
SOUFFLET | Jacques, Lucien, Gustave | 28-05-1945 |
SOULAT | Henri | 20-01-1946 |
STADIEU de | Jacques, Joseph, emile, Louis | 28-05-1945 |
TOURNIER | Raymond, Louis, Etienne | 28-05-1945 |
La mission du 6 juin 1944
Au matin du 6 juin, à partir de 6 heures, toutes les dix minutes, douze Boston III emmenés par le chef du groupe, le lieutenant-colonel Michel Fourquet (Gorri), déposèront une nappe de plus en plus épaisse sur la mer. Depuis quelques semaines, les bombardiers étaient dotés d'un dispositif spécial: le navigateur n'avait qu'à appuyer sur la commande habituelle du lance-bombes pour laisser échapper une fumée grise, d'ailleurs très toxique, qu'il importait de renouveler régulièrement car le vent violent avait vite fait de la dissiper. Les Français du "342" s'étaient vu attribuer le secteur de la côte est du Cotentin, entre la pointe de Barfleur et l'embouchure de la Vire ; les Britanniques du Squadron 88 devaient lâcher leur fumée entre l'Orne et Bayeux. Les avions filaient à 15 mètres d'altitude - ce qui leur permettait d'échapper aux tirs des batteries - à 370 km/heure. En quelques minutes, l'écran de fumée s'allongea sur une dizaine de kilomètres. Les premiers équipages dépassèrent un convoi de gros cargos, puis, à mi-chemin, un autre convoi de plusieurs centaines de barges bourrées de soldats. On apercevait aussi des ballons au niveau des nuages, chargés de prévenir les attaques aériennes ennemies. Les gros navires de guerre américains étaient déjà là ; ils avaient commencé à tirer et les batteries répondaient. Les traçantes de la Flak (DCA allemande) accompagnaient le soleil levant. Lorsque la fumée manquait dans les réservoirs, les avions remettaient le cap sur l'île de Wight*. Six autres groupes d'aviation français participèrent à l'opération Overlord: trois de chasse, équipés de Spitfire (Île-de-France, Alsace, Cigognes**), deux de bombardement lourd, équipé de quadrimoteurs Halifax (Tunisie et Guyenne), un de bombardement léger, équipé de bimoteurs Boston, comme le Lorraine (Berry). Tous furent engagés dans la matinée du 6 juin pour attaquer les premiers éléments allemands qui tentaient de se regrouper en avant du gros des troupes. Les groupes de bombardement déversèrent leurs cargaisons, permettant ainsi aux troupes alliées débarquées de progresser à partir des plages ; les groupes de chasse assurèrent une mission de "couverture", s'assurant qu'aucun avion ennemi ne se manifestait. Les chasseurs n'aperçurent les premiers Junkers que le lendemain ; ils les forcèrent à rebrousser chemin après un bref engagement. Ce premier succès en annonçait d'autres. Il n'y avait désormais plus aucun doute : la libération de la France avait commencé. -------------------------------------------------------------------------------- Source : http://www.france-libre.net/fafl/combats/ecran-fumee.php |
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Sources
RAF - Fighter Command Losses Vol 1, 2 et 3. Norman L R Franck
RAF Fighter Command Victory Claims of WW2 - Vol 1 et 2 - J Foreman
Aces High - Christopher Shores & Clive Williams - Grub Street Editions
Aviateurs de la Liberté - Mémorial des Forces Aériennes Françaises Libres -
Colonel Henry LAFONT
Les bombardiers de la France Libre "Groupe Lorraine" François Broche - Editions Troupes de choc - 1982
http://www.ordredelaliberation.fr/fr_doc/liste_biographie.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_de_bombardement_Lorraine