Plus grand As Japonais de la guerre avec la Chine et
du Pacifique, Tetsuzo Iwamoto doit en partie son score élevé
à la longévité de sa carrière de combattant...
7 ans. Chasseur rusé, Iwamoto était un adepte de la tactique
du "Hit and run" (Tirer et s'éloigner rapidement) qu'il
préférait au combat tournoyant beaucoup plus hasardeux.
Troisième enfant d'une fratrie de 4, il nait en 1916, dans la
province d'Hokkaïdo. Il suit des études d'agriculture au
Lycée Agricole et Forestier de Masuda et développe très
vite un sens de l'individualisme aggravé par un caractère
têtu qui provoque rapidement la consternation de ses professeurs
et qui fera plus tard celle de ses supérieurs lorsqu'il sera
militaire.
N'aspirant pas vraiement à devenir fermier,
Iwamoto s'engage en secret dans la Marine en juin 1934 après
avoir expliqué à ses parents qu'il avait besoin de s'isoler
pour réviser ses examens. Ses parents furent très déçus
en apprenant son engagement car ils comptaient sur lui pour les aider
à la ferme. Iwamoto nourrit d'emblé le désir de
devenir pilote, espérant ainsi être mieux lotis qu'un simple
matelot. Après avoir réussit le difficile d'examen d'entrée
et effectué son entraînement, il reçoit ses ailes
en décembre 1936. Le futur "As des As" montre rapidement
son habilité en vol.
Affecté au 12eme Air Groupe,
en Chine, il effectue son baptême du feu le 25 février
1938 au-dessus de Nanchang lorsque la section dans laquelle se trouve
l'A1/c Iwamoto est attaquée par des I-15 et des I-16 qui assurent
la protection de bombardiers de l'Armée Chinoise. Dans la mêlée
qui suit, le jeune pilote de 22 ans revendique 4 victoires et une probable.
Il renouvelle son exploit le 29 avril au-dessus de Hankow lorsqu'il
abat à nouveau 4 appareils Chinois, recevant une citation de
la par de son chef de Group pour avoir été le meilleur
pilote de la journée. En septembre 1938, il rentre au Japon avec
14 victoires à son actif et devient membre du Sakai
Air Group. En très peu de temps, il est devenu le meilleur
As de ce conflit.
Peu avant le début de la guerre avec les Etats-Unis,
il est posté sur le Porte-avions Zuikaku.et participe
aux opérations de couverture aérienne lors de l'attaque
sur Pearl Harbor, aux opérations dans l'Océan Indien et
à la bataille de la Mer de Corail. En août, il doit rentrer
au Japon pour devenir instructeur afin de compenser les pertes engendrées
par la désastreuse bataille de Midway. En mars 1943, il est affecté
au 281eme Air Group dans le Nord du Japon
pour y former les jeunes pilotes. Pendant qu'Iwamoto tente d'inculquer
son savoir aux jeunes recrues, la base de Rabaul en Nouvelle Bretagne
fait l'objet d'importantes attaques de la part des Alliés de
la 13eme et de la 5eme Air Force, entraînant une chute très
rapide et brutale du nombre de pilotes disponibles pour défendre
ce bastion d'une grande importance stratégique. En novembre,
afin de renforcer les défenses de Rabaul, Iwamoto est envoyé
sur cette base à la tête d'un groupe de 15 pilotes et de
leurs avions. Dès leur arrivée, les pilotes sont intégrés
au 204eme Air Group. Iwamoto sera transféré
au 253eme Air Group un peu plus tard et
débute les opérations contre les forces alliées
dès son arrivée à Rabaul.
Le 17 novembre 1943, Iwamoto fait sa première
rencontre avec des F4U Corsair au cours d'une attaque dur Torokina.
Ses opposants appartiennent à la VF 17
"Joly Rogers". L'attaque Japonaise se révèle
insatisfaisante mais Iwamoto revendique ses 2 premiers Corsair. Avec
la nouvelle année qui débute, les forces Américaines
s'accroissent encore et après l'assaut sur l'ile de Truk les
16 et 17 février 1944, les Japonais sont obligés de retirer
tous les appareils encore disponibles de Rabaul. Iwamoto se replie sur
Truk et se retrouve immédiatement engagé contre les bombardiers
B-24 qui sans relache attaquent la base. Tout au long du premier semestre
1944, Iwamoto se bat dans le Pacifique, reculant sans cesse devant l'inéxorable
poussée Américaine. Il rentre au Japon en juin 1944 mais
reprend sa place en première ligne à Formose et aux Philippines
à partir d'octobre avec le 252eme Air
Group (316 Hikotai - Escadrille). En octobre 1944, il est promu
officier avec le rang d'Enseign. A ce stade de la guerre, la situation
s'est tellement dégradée qu'il est contraint à
effectuer des missions en solitaire de mitraillages de troupes et des
attaques d'aérodromes la nuit tant la supériorité
aérienne de jour est énorme. Devant son manque de succès,
il rentre au Japon en novembre 1944. Au printemps 1945, il intègre
le 203eme AGavec lequel il lutte contre
les B-29 qui désormais survolent la capitale Nippone. Il opère
depuis l'ile de Kuyshu et participe aux combats sur Okinawa, passant
les derniers mois de la guerre à entraîner de jeunes Kamikazes
sur la base de Iwakuni.
Totalement perdu après la défaite de
son pays, Iwamoto ne parvient pas à se satisfaire de cette paix
retrouvée et de l'humiliation qui l'accompagne. Il enchaîne
les boulots sans jamais être satisfait et tombe dans l'alcoolisme
ce qui lui vaut de nombreux problèmes personnels. Le plus grand
As Japonais meurt à l'âge de 38 ans des suites d'une septicémie
suite à plusieurs interventions chirurgicales du dos consécutives
de blessures reçues au combat.
Au cours de ses campganes, Iwamoto tenait une comptabilité
rigoureuse de ses victoires et si la nature sure ou probable des victoires
revendiquées reste à démontrer, il aurait abattu
: 7 F4F, 4 P38, 48 F4U, 2 P39, 1 P40, 29 F6F, 1 P47, 1 P51, 4 Spitfire,
48 SBD (plus 30 en l'air avec des bombes à fragmentation) et
8 B25. Au cours de la période passée à Rabaul,
il revendique 142 victoires pour un total, toutes guerres confondues
de 202 victoires - 26 victoires en collaboration, 22 victoires non confirmées,
2 endommagés et 2 détruits au sol. Bien que les historiens
Japonais aient ramené ce chiffre à 80, il semble que personne
ne sera jamais en mesure d'établir le palmarès réel
d'Iwamoto.