Ugo Drago est né à Arborio (Vercelli)
le 3 mars 1915. Il obtient un diplôme d'éducation physique
à Rome et travaille pendant quelques temps comme professeur d'éducation
physique. Le 27 juin 1938, il obtient sa licence de pilote civile et
en octobre de la même année, il est recu à l'Ecole
de l'Air de la Regia Aeronautica à Caserta comme Sottotenente
Pilote. Il effectue alors son entraînement de pilote militaire
à Capua puis à l'école des pilotes de chasse de
Castiglione del Lago. Le 19 mars1939, il obtient son brevet de pilote
militaire et le 16 mai reçoit son affectation pour la 363a
Squadriglia, 150° Gruppo C.T.
Le Sottotenente Drago est engagé pour la première
fois au cours des premiers combats de la seconde guerre mondiale, le
10 juin 1940, lorsque l'Italie déclare la guerre à la
France, prenant part pour l'occasion aux combats qui se déroulent
dans le Sud. Il recevra la Croce di Guerra al
Valore Militare le 13 juin pour son comportement au combat.
Le 28 octobre 1940, alors qu'il a déjà
realisé 20 missions, son unité est transférée
en Grèce, théâtre d'opérations sur lequel
il remporte sa première victoire le 2 novembre. Ce jour là,
il conduit une section de 12 Fiat CR.42 qui assurent l'escorte d'une
dizaine de S.79 en route vers Salonika. Au-dessus de la cible, Drago
aperçoit 2 P.Z.L. P.24 de l'aviation Grecque qui attaquent les
bombardiers. Accompagné de son ailier, ils attaquent chacun l'un
et l'autre des appareils. Le combat débute à 5.000 mètres
et s'achève à 2.000 mètres, les deux appareils
Grecques allant s'écraser au sol.
Le 14 novembre, l'aérodrome de Koritza qui se
trouve à proximité immediate du front subit une attaque
de jour. Des Fairey Battles attaquent à basse altitude et Drago
parvient à décoller malgré l'attaque en cours.
Il attaque alors l'un des bombardiers mais ne parvient pas à
l'abattre malgré l'utilisation de toutes des munitions. Au cours
de la même matinée, Il est amené à combattre
seul 5 P.Z.L. P.24 et parvient à échapper à ses
poursuivants. Alors qu'il retourne sur Koritza, il aperçoit 2
autres P.Z.L et les attaque. Touché à son tour, il ne
doit le salut qu'à l'intervention d'un second CR.42 qui l'accompagne
sur le chemin du retour vers son aérodrome.
Dans l'après-midi, alors qu'il assure la couverture
du terrain au sein d'un groupe de 4 CR.42s (pilotés par le Sottotenente
Drago, Sottotenente Ernesto
Trevisi, Sergente Augusto Manetti
et Sergente Vittorio Pirchio) la section
intercepte 2 P.Z.L. P.24 mais il s'agit en fait d'un piège et
sitôt l'attaque débutée, une dizaine de chasseurs
Grèques interviennent à leur tour depuis une altitude
supérieure. Au cours du combat qui suit, Drago revendique deux
chasseurs PZL à titre personnel et 3 autres avec ses 3 collègues.
De leur côté, les Grèques abattent Trevisi,
qui est tué et Manetti qui parvient à sauter en parachute
en territoire ami, alors que l'appareil de Pirchio's (qui est lui-même
blessé au pied gauche) est si endommagé qu'il est détruit
à l'atterrissage. Epismingos Theodoropoulos et ses pilotes de
la Mira 23 revendiquent 8 victoires au
total sur des CR.42s au cours de la journée. Un certain nombre
de PZL sont endommagés et certains probablement hors d'usage
après le combat mais aucun pilote Grèque n'est blessé
ni tué pendant le combat. Pour son action au cours de ce combat,
Ugo Drago recevra la Medaglia
d'argento al Valor Militare "sur le champs".
Selon les propres notes de Drago,
il aurait abattu un appareil sur Valona le 18 décembre, mais
sa 4eme victoire officielle n'est revendiquée que le 13 février
1941, au cours d'une reconnaissance météo sur Telepenë.
Alors qu'il vole dans la vallée d'Argyrokastron, il aperçoit
un Fairey Battle, l'attaque et l'abat. L'appareil s'écrase dans
les montagnes.
Après que le 150°
Gruppo se soir re-équipé en Macchi C.200 au cours
du mois de mars 1941, Drago poursuit sa carrière avec success,
toujours au sein de la 363a Squadriglia, ayant accomplit plus de 150
missions à la fin de 1941. Le 31 décembre 1941, il est
promu Tenente (Lieutenant). Dans le même temps et depuis lma mi-décembre,
son unite a été transféré en Afrique du
Nord. Pour sa participation actives aux combats qui se déroulent
entre janvier et mars 1942, il reçoit une seconde Medaglia
d'argento al Valor Militare et le 7 mars les Allemands lui attribuent
la Ritterkreuz 2nd Class. Il rentre en Italie avec le 150°
Gruppo le 10 novembre 1942 après avoir accomplit 124 missions
supplémentaires.
Le 1 janvier 1943, Drago prend le commandement de la 363a
Squadriglia et participle à la bataille de Sicile de mai
à juillet 1943. L'ensemble du 150o Gruppo Autonomo C.T. est alors
re-équipé de Messerschmitt Bf109Gs et pendant cette période
Drago effectue 30 missions et participe à 6 combats.
Le matin du 9 juin 1943, le Tenente Drago
abat un Spitfire Américain au large de Pantelleria alors qu'il
vole sur un Me 109G (363-7). Le Spitfire appartient au 308th
FS et il est piloté par le 1st Lieutenant McMann.
Plus tard dans la journée, d'autres pilotes du 308th
sont envoyés à la recherche du pilote disparu (qui sera
secouru plus tard). Les Américains rencontrent alors une formation
Italienne qu'ils estiment à 16 ~ 20 MC.202. En fait, il s'agit
de 14 Macchi du 151° Gruppo et 4 Me
109G du 150° Gruppo. Les Americains
revendiquent la destruction de 4 Macchi et d'un Me 109 dans perte. Deux
Macchi sont effectivement perdus mais le chef de Groupe, le Commander
Capitano Bruno Veronesi et le Sottotenente
Antonio Crabbia parviennent tous les deux
à quitter leur avion et à sauter en parachute, de même
que le pilote du Messerschmitt, le Tenente Drago
qui vient de revendiquer un second Spitfire, le Tenente Giovanni
Chiale revendiquant pour sa part un troisième Spitfire.
C'est la seule fois de sa carrière où Drago
sera abattu et récupéré par des pêcheurs
de Pantelleria qui le sortent de l'eau. Les 3 pilotes abattus retournent
finalement à Palerme à bord d'un SM.81 quelques heures
seulement avant la rédition de l'ile.
De retour en Sicile, Drago et le reste
du 150° Gruppo doivent finalement quitter
l'ile début juillet en laissant derrière eux tous les
appareils non opérationnels. Après une dernière
tentative infructueuse pour mettre sur pied au moins une section au
sein de la 363a Squadriglia, au début septembre 1943, l'Armistice
est signée.
Dans les jours confus qui suivent l'armistice, Drago,
après s'être assuré du sort de ses hommes tente
de regagner sa ville mais il est arrêté par des troupes
Allemandes à Ferrara et envoyé au camp de concentration
de Bologne. Refusant de rejoindre la Luftwaffe, Drago est envoyé,
par train, dans un camp de prisonniers en Allemagne avec de nombreux
autres soldats Italiens. Il parvient toutefois à s'échapper
en sautant du train juste avant le passage de la frontière Italienne.
Ce n'est qu'après avoir entendu l'invitation du Colonello Ernesto
Botto à reprendre le combat et après la formation
A.N.R. que
Drago se présente spontanément aux autorités Militaires
Italiennes. Il est alors promu commandant de la 1a
Squadriglia du nouveau II° Gruppo Caccia
et dirige cette unite de mai 1944 à avril 1945. A la tête
de cette unié, il realise 81 missions et participe à 33
combats aériens, revendiquant 11 nouvelles victoires aériennes.
L'unité est la première à être équipée
du nouveau Fiat G.55 pour une courte période avant d'être
équipée de Me 109G. Sa grande capacité de commandement
sera démontrée par la perte de seulement 2 hommes au combat
au sein de son escadrille de juin 1944 à mars 1945. Ses capacités
seront d'ailleurs récompensées par l'élévation
au grade de Capitaine qui survient le 7 novembre 1944 et reconnue par
les Allemands qui lui attribueront la Ritterkreuz 1st class le 6 avril
1945.
Au soir du 16 novembre 1944, il conduit un groupe de 8 Me 109G de la
1a Squadriglia dans les environs d'Aviano.
En l'air, ils notent la présence de petits groupes de bombardiers
B-17 escortés par des P-51 qui reviennent d'un raid sur l'Allemagne.
Une demi-heure après avoir décollé, à une
altitude de 24,000 pieds, ils interceptent les B-17 qui sont escortés
par des P-51 du 332nd FG (Tuskegee).
Les Italiens engagent le combat avec les Mustang et Drago
ainsi que le Tenente Renato Mingozzi revendiquent
chacun la destruction d'un P-51. Le Sergente Maggiore Guido
Minardi revendique pour sa part un B-17 (ce qui semble improbable
puisque le 332 FG n'aurait jamais perdu le moindre bombardier placé
sous sa protection !!). Le combat se termine 10 minutes plus tard alors
que la nuit est tombée.
Le 1 février 1945, les unités Italiennes de l'A.N.R.
sont renumérotées pour se conformer au système
Allemand alors en vigueur. Elle devient la 4a
Squadriglia. A 10 heures 30 le 3 mars 1945, 22 Me 109 du 2°
Gruppo décollent sur alerte depuis Aviano et Osoppo pour
intercepter des Marauders des Squadron 12, Squadron 24 et Squadron 30
SAAF, qui attaquent des concentrations de troupes à Conegliano.
Les chasseurs Italiens interceptent la formation à 10 heures
41 près de Pordenone. Le combat est confus et au-dessus de la
mer Adriatique, une section conduite par le Capitano Drago
(Me 109G-10/AS/U4, Werk. Nr. 491353, 'Noir7') s'attaque à un
groupe de 6 bombardiers. Le Sottotenente Felice
Squassoni ('Noir 13') et le Tenente Valenzano
(Me 109G-10/AS, Werk. Nr. 491323, 'Noir 3') revendiquent chacun un Marauder.
A 10 heures 56, les Italiens abandonnent le combat et rentrent à
leur base, trios quart d'heure après avoir décollé.
Les revendications en rapport avec ce combat sont très confuses.
Les Italiens revendiquent 6 Marader et 1 Spitfire. En fait, aucun Marauder
n'est perdu et deux sont seulement endommagés et la seule perte
enregistrée par la SAAF concerne le Lieutenant Reim
du Squadron 4 / SAAF suur Spitfire, qui
est abattu. Les pilotes Sud-Africains revendiquent de leur côté
1 Me 109 probable et 4 endommagés (dont 2 sont identifiés
en tant que Fw 190). Les Italiens perdent en réalité 2
Me 109 (dont 1 est abattu par un char Allemand alors que l'avion vole
à basse altitude) et ont deux appareils supplémentaires
endommagés.
Le 26 avril 1945, l'unité est dissoute et Drago
coopère alors avec les partisants locaux pour maintenir l'ordre
dans la région. Drago termine la
guerre avec un total de 17 victoires individuelles et 3 en collaboration
dont 4 obtenues sur biplane et 11 avec l'A.N.R.
Il totalise 385 missions.
Drago recevra une troisième Medaglia d'argento
al Valor Militare et une seconde Croce
di Guerra al Valore Militare avant l'Armistice et une quatrième
Medaglia d'argento al Valor Militare pendant
sa période au sein de l'A.N.R.
Après guerre, il émigre en Argentine et trouve un emploi
comme pilote instructeur. Il rentre en Italie en 1953 et rejoint la
compagnie aérienne nationale "Alitalia". Il volera
sur différents appareils et finira comme commandant de bord sur
Boeing 747 avant de se prendre sa retraite.