Né le 31 mars 1920

 

 

Major / Commandant / Gruppenkommandeur

59 victoires
272 missions

Paul Zorner voit le jour le 31 mars 1920 à Roben/Schlesin, aujourd’hui en Pologne. Il passe son baccalauréat à l’âge de dix-sept ans, puis il effectue l’Arbeitsdienst, le service du travail obligatoire. Il s'engage dans la Luftwaffe en avril 1939 comme élève officier à l'école militaire de Berlin-Gatow, après le traditionnel entraînement du conscrit. Elève doué, il devient instructeur au terme de sa propre période de formation, dès juillet 1940 à Zeltweg (Autriche). Le 25 mars 1941, il est affecté à la 4./KGzbV 104, une unité de transport avec laquelle il sert en Afrique du Nord, en Méditerranée et en Ukraine. A la même époque, on commence à rechercher de bons pilotes pour les escadres de chasse de nuit nouvellement constituées. Le jeune homme n’hésite pas un instant et s’entraîne pendant huit mois avant d’être affecté au II./NJG 2 basé à Gilze Rijn aux Pays-Bas. Là il vole sur Junkers Ju 88C, bombardier moyen transformé en chasseur lourd.

Le 28 juillet 1942 (17 août 1942 selon www.luftwaffe.cz), le Leutnant Zorner participe à son premier affrontement nocturne avec un Wellington, rentrant d’un raid sur Berlin. Considéré à l’époque comme le bombardier britannique le plus efficace, le Wellington emportait la plus grosse charge de bombes et avait un plafond d’opération de 5.500 m. Par comparaison, le Bf 110c avait une vitesse de pointe de 500 km/h, et un plafond de 7 000 m. A noter également que le risque est grand de dépasser un bombardier lent comme le Wellington, alors qu’il est plus facile de synchroniser sa vitesse avec celle des Lancaster et des Halifax. Alors que le pilote allemand s’approche à 200m et pense avoir réussi à le cadrer dans son viseur, l’appareil ennemi s'en sort en s’engageant dans un léger virage. Peut-être à cause de la nervosité Zorner presse le bouton de déclenchement des armes de bord beaucoup trop tôt. Avertit de sa présence, le bombardier refuse le combat et effectue un « Split S » avant de disparaître sous une couverture nuageuse. Paul sait qu’il lui faudra beaucoup de chance pour intercepter l’adversaire. Après deux autres vols, l’escadrille de Zorner est ré-équipée avec le bimoteur de chasse Do 217 qui connaîtra une carrière limitée comme chasseur, trop lourd et trop peu maneouvrable.

En octobre le 8./NJG 2 est rebaptisée 10./NJG 3 et opère depuis Grove. Après seulement six vols avec cette formation, il est promu Staffelkapitän du 2./NJG 3 à Wittmundhafen, en décembre 1942. Il vole sur Do 217 et Me 110, et parvient à remporter sa première victoire contre un bombardier Halifax, le 17 janvier 1943. La deuxième victime tombe le 11 février. Le 12 mars, il reçoit la Croix de Fer de 1ère Classe en récompense de ses deux premières victoires. Après une mésaventure avec le Do 217, il refuse de continuer à voler avec cette machine et Paul est envoyé à Vechta au 3./NJG 3 comme Staffelkapitän, le 16 mars 1943. Le 17 avril 1943, Paul Zorner effectue un atterrissage d’urgence sur le ventre près de Cloppenburg, le moteur de l’appareil Bf 110 E-1 (W.Nr. 3962) “D5 + DH” ayant surchauffé à cause de dégâts causé aux radiateurs par le tir défensif d’un bombardier de l'USAAF. Le 29 juin 1943, Zorner abat le Wellington H2 438 « BH-J » du Squadron 300 polonais.

Dans la nuit du 3 au 4 juillet 1943, Paul repère un autre Wellington qui vole à grande vitesse au sud-est de St-Trond. Il ne veut pas laisser échapper cette nouvelle proie. S’approchant de l’adversaire avec précaution, il déclenche ses armes de bord et l’incendie dès sa première salve. Le 25 juillet, l’Oberleutnant Zorner doit déménager de St Trond à Wesendorf, près de Hanovre. A peine est-il arrivé qu'il reçoit l'ordre de décoller pour intercepter et disperser une formation de bombardiers se dirigeant vers l'Allemagne à 19.000 pieds. Paul Zorner parvient à abattre l'un des Halifax qui devient sa 10eme victoire mais il est victime d'un feu sur le moteur gauche qui lui fait perdre graduellement de l’altitude. Presque arrivé à sa base, il demande à son Bordfunker, Heinz Wilke de sauter en parachute, avant de quitter à son tour le Bf 110 G-4 (W.Nr. 6219). Se sera la seule fois où Paul Zorner devra faire usage de son parachute en 272 missions de guerre. Tombé sans encombre près d’une route, il est ramené à Wittmundhaffen par un motocycliste, quant à Heinz Wilke il passera la nuit dans une prairie détrempée avant d’atteindre le village le plus proche. Le duo repartira très vite au combat et lors de l’attaque sur Peenemünde la nuit du 17 au 18 août, il obtient ses 11ème et 12ème succès en moins de dix minutes sur deux Lancaster !

Paul Zorner dirige le 3./NJG 3 jusqu’au 10 septembre. Il vole ensuite avec la 8./NJG 3 jusqu’en avril 1944 et revendique 29 victoires. Dans la nuit du 23 au 24 décembre 1943, il abat 3 Lancaster (17 - 19). Un Lancaster tombé près de Luckenwalde dans la nuit du 2/3 janvier 1944 constitue sa 20eme victoire. Dans la nuit du 19/20 février 1944, se sont 4 Lancaster qui effectuent un raid sur Leipzig qui sont victimes de canons de Zorner (27 - 30). Moins d'une semaine plus tard, dans la nuit du 24/25 février, il améliore encore sa performance en abattant ce coup-ci 5 appareils qui attaquent Schweinfurt (31 - 35) entre 22 heures 15 et 0 h 51. Trois autres Lancaster qui attaquent Essen dans la nuit du 26/27 mars font de nouveau les frais de l'efficacité de Paul Zorner qui devient un véritable spécialiste des victoires multiples. Il parvient aussi à abattre un Mosquito dans la nuit du 20 au 21 avril.

Promu Hauptmann le 1er mars 1944, il est décoré de la Deutsches Kreuz in Gold le 20 mars en récompense de ses 35 victoires de l'époque. Il vole alors sur un Bf 110 G-4/R7 "fétiche" doté d'équipements ultramodernes : "Un radar Liechtenstein SN-2, canons de 20mm à tir vertical, les Schräge Musik (musique oblique ou jazz) qui se révélèrent très efficaces contre les bombardiers). Zorner obtient 42 victoires avec cet appareil, (dont seulement 17 avec le Schräge Musik). Cet appareil sera finalement détruit au sol lors d'une attaque de l’aérodrome.

Le 5 avril 1944, Paul Zorner est promu Gruppenkommandeur du III./NJG 5, à Mainz-Finthen. Lors d’un bref retour en Belgique, il détruit un Mosquito au sud-ouest d’Anvers le 21 avril à 03h30 à bord du Bf 110G-4 « C9+AD ». Quelques jours plus tard il est envoyé avec son unité à Laon-Athies pour intervenir sur les plages de Normandie. Le 9 juin, Paul Zorner reçoit la Ritterkreuz alors qu'il vient de remporter sa 48eme victoire au-dessus de Paris. La victime, un Lancaster tombera à 30 km d’Evreux. A la mi-août le Gruppe est envoyé à Lübeck-Blankensee pour prendre possession du Ju 88 G-6 afin de lutter contre les essaims de Mosquito engagés contre l’escadre. A la Ritterkreuz ne tarde pas à s'ajouter les Eichenlaub, le 17 septembre 1944, attribuées pour ses 58 victoires.

Le 22 octobre, Zorner rejoint Vienne pour prendre en charge le II./NJG 100. Major depuis le 1er décembre, il remporte son 59ème et dernier combat au début de la nouvelle année sur un Liberator américain qui attaquait la ville de Graz, le 1 janvier 1945 (ou 6 mars 1945 selon www.luftwaffe.cz) . La situation militaire est globalement désastreuses, que se soit dans les airs ou au sol. En mai 1945, Il ne reste plus au II./NJG 100 que… 11 appareils ! Zorner et ses pilotes se rendent aux américains qui les remettent aux Russes 1 semaine plus tard. Comme de nombreux soldats allemands, Paul Zorner va passer de longues années emprisonné en URSS. Il reçoit finalement l’annonce de sa libération en janvier 1950.

De retour en Allemagne, il reprend des études universitaires à l’université de Stuttgart de 1951 à 1954. Il travaille ensuite pour une usine fabriquant des frigidaires. Il réintègre la Bundesluftwaffe pendant deux ans mais quitte l'armée lorsqu'on lui signifie son inaptitude physique pour voler sur jet. Paul Zorner travaillera ensuite pendant 24 ans pour l’entreprise « Hoechst Konzern » comme ingénieur en chef.

Informations en partie extraites du site : http://membres.lycos.fr/asduciel/zorner.htm