176 victoires

27 x 149 x

Né le 15 septembre 1913 à Bottendorf
Décédé le 21 février 1994 (81 ans)

 

 

Oberst / Colonel / Kommodore

176 victoires

Johannes Steinhoff est né le 15 septembre 1913 à Bottendorf. Son père est ouvrier et sa mère femme au foyer. Il a deux frères, Bernd et Wolf. Avant le déclenchement de la seconde Suerre Mondiale, il effectue des études à l'université de Jena pour devenir instituteur. Ne trouvant pas de travail, il s'engage dans la Kriegsmarine où il sert pendant 1 an comme élève pilote. Il est finalement transféré dans le Luftwaffe lorsque celle-ci est officiellement créeé en 1935. Après avoir achevé son entraînement, il est affecté au 10(N)./JG 26 au sein duquel il remporte ses premières victoires. Le 18 décembre, il parvient ainsi à abattre deux bombardiers Wellington de la RAF qui attaquent le secteur industriel de Wilhelmshaven. Il est alors Staffelkapitän et en février 1940, il est transféré au 4./JG 52 au sein duquel il sert pendant la Bataille de France et la Bataille d'Angleterre, remportant 6 victoires au cours de ces deux campagnes.

Steinhoff ne tarde pas à se faire une réputation d'excellent instructeur, soucieux de donner à ses hommes les clès de la survie face à l'ennemi. En juin 1941, le JG 52 est envoyé sur le front de l'Est afin de prendre part à l'invasion de l'URSS dans le cadre de l'opération Barabrossa. Sur le front de l'Est, Steinhoff remporte 156 victoires jusqu'en mars 1943, période à laquelle il devient Geschwaderkommodore du JG 77. Avant de rejoindre sa nouvelle unité, Steinhoff avait été promu à la tête du II./JG 52 le 1 mars 1942. Peu de temps après son arrivée sur le front Méditerranéen où opère le JG 77, Steinhoff est abattu en combat aérien et doit effectuer un atterrissage forcé avec son Bf 109. Avant cela, il n'avait été abattu qu'une seule fois, au cours de la Bataille d'Angleterre. Le 25 août 1943, au cours d'un combat acharné avec des chasseurs américains P-38, il parvient à abattre 4 chasseurs en moins de 4 minutes

Le 28 juillet 1944, il reçoit les Epées après avoir reçu la Croix de Chevalier le 30 août 1941 et les Feuilles de Chène le 2 septembre 1942. En octobre 1944, il prend la tête de l'Ekdo Nowotny, unité chargée de mettre en oeuvre les premiers chasseurs à réaction opérationnels. En décembre 1944, il prend le commadement du JG 7 dont les différents Staffel sont commandés par d'illustres pilotes tels que Heinz Bär and Gerhard Barkhorn. Après l'échec de l'opération Bodenplatte et les lourdes pertes enregistrées au sein d'une Luftwaffe exange, Steinhoff et les autres pilotes encore en vie tombent en disgrace, notamment après que les commandants d'unité aient fait connaître leur opinion sur la conduite du conflit et sa fin inéluctable. Steinhoff est alors relevé de son commandement.

Au début de l'année 1945, il intègre le JV 44, une unité regroupant les derniers As survivants de la Luftwaffe et crée à l'initiative d'Adolf Galland, lui aussi tombé en disgrace. Steinhoff est tout d'abord chargé de recruter les pilotes susceptibles d'intégrer cette unité d'élite qui sera celle comptant le plus grand nombre d'As de toute la guerre proportionnellement à son effectif. Le 18 avril 1945, après avoir remporté 6 victoires sur Me 262, il est victime d'un très grave accident au décollage. Il est victime de brûlures très étendues, en particulier au niveau du visage, nécessitant plus de 2 ans de traitement en hopital et de très nombreuses interventions chirurgicales, en partie réalisées en Angleterre. Au moment de son accident, il totalisait 176 victoires dont 149 obtenues sur le front de l'Est, 14 à l'Ouest et 13 en Méditerranée.

Steinhoff fut l'un des rares grands As de la Luftwaffe qui opéra tout au long de la seconde guerre mondiale et qui survécut au conflit, il est vrai au prix de très graves brûlures. Avec 178 victoires à son actif, il terminera sa carrière aux commandes du chasseur à réaction Me 262 et volera au sein de l'unité des As, le JV 44.

Après guerre, il se marrie avec Ursula et devient le père d'une petite fille qu'il nommera aussi Ursula. En 1955, il sera par la suite invité par le Gouvernement de la nouvelle Allemagne de l'Ouest pour participer à la reconstruction de la nouvelle Luftwaffe intégré à l'OTAN et équipée d'appareils américains. Il deviendra Général et fera fonction de commandant en chef des Forces Alléies en Europe Centrale (1965 - 66), puis chef d'Etat-Major de la Luftwaffe (1966 - 70) et enfin Président du Comité de l'OTAN (1971 - 74) avant de se retirer en 1974.

Il est l'auteur d'un ouvrage intitulé "The Final Hours (ISBN 1-57488-863-3)" décrivant les dernières phases du conflit. Il écrivit aussi le récit de ses combats en Méditerranée ; "Messerschmitts over Sicily: Diary of a Luftwaffe Fighter Commander" (Stackpole Military History Series Paperback)

Steinhoff devait recevoir de nombreuses récompenses en lien avec ses efforts pour reconstruire la Luftwaffe d'après-guerre et pour son intégration au sein de l'OTAN. C'est ainsi qu'il recevra l'Order of Merit with star (RFA), la American Legion of Merit (USA) et la Légion d'honneur (France). Lors de la mise en service du F-104 et alors que celui-ci rencontre un taux d'accident particulièrement élevé, Steinhoff se positionne en faveur d'une amélioration du programme de formation des pilotes, jugeant que ce n'est pas l'avion qui est en cause mais bien la manière dont celui-ci est utilisé.

Steinhoff jouera aussi un rôle déterminant dans la réconciliation entre Allemands et Américains à l'occasion du 40eme anniversaire du Débarquement de Normandie. A cette occasion, le Président Reagan et le Chancelier Kohl devaient, malgré un climat politique tendu (Une polémique était née de la présence de 22 tombes de soldats SS dans le cimétière où devait avoir lieu la cérémonie officielle), celer la réconciliation des deux pays, Steinhoff montrant l'exemple en échangeant une chaleureuse poignée de main avec le General Matthew Ridgway, un vétéran de la 82eme Division Parachutiste qui avait pris une part importante dans les opérations de Normandie.

Steinhoff est décédé à l'hôpital de Bonn le 21 février 1994, des complications d'un infarctus. Il avait 80 ans et résidait à Bad Godesberg.